Je regarde tout autour de moi, les voitures qui passent, le soleil qui brille. C'était tout de même une très belle journée, je devais bien l'avouer. Comme à mon habitude, je finis par croiser mes jambes sous le poids de mon corps et mon attention revient jusqu'à mon ami. Je souris un peu avant de répondre : « Je devrais en avoir une d'ici une semaine ou deux maximum. Mais... » J'avais laissé ma phrase en suspend, ne sachant pas trop comment dire ce que je souhaitais dire. Les mots vinrent enfin, peut-être pas les bons par contre... « Je la sens pas super celle-là. Va savoir pourquoi. » En effet, j'avais comme un mauvais pressentiment. Mais je tentais de penser à autre chose. Je devais rester positive et me dire que tout allait bien aller.

Mes doutes étaient dû à mon accident, évidemment. J'avais peur que cela ce reproduise. Après tout, il ne m'avait fallut qu'une seule chute pour que tout balance. Et bien entendu, rien n'avait été pareil par la suite. Surfer était même devenu différent... Une privilège. « Ouais, j'arrête de m'en faire. Ça va bien aller. » Je regarde alors la glace qui centre un peu plus sur la table, m'invitant ainsi à en prendre une bouchée. Je repousse alors un peu le bol en faisant un signe négatif de la tête. Non, au final je n'avais pas trop envi de glace. « Dis-moi que tu vas pas faire le groupie aussi, y'a déjà West qui veut me filer la honte... Mais ouais, je te refile la date dès que je le sais ! » Je souris avant de coincer ma paille entre mes deux lèvres.

Je lui lance un regard interrogateur, en faite je comprends pas trop pourquoi il veut parler à mon frère. Je m'en fous un peu, mais c'est quand même assez étrange... « Et pourquoi tu veux lui parler, hein ? » C'était pas une question de vie ou de mort, en fait, je n'aurais peut-être pas dû la poser, mais à vrai dire j'étais curieuse. Bon après, j'haussai le épaule avant de prendre une nouvelle gorgée de ma limonade. Il m'en resterait très certainement plus bientôt, mais avec la chaleur qui faisait c'était normal. Soir tout que je n'avais pas pensé à me prendre une bouteille d'eau en partant de chez moi. J'aurais peut-être dû... « Cool dans ce cas, j'aurai pas à me cacher sous un voile, pour tenter de passer inaperçue, ouesh. » Encore là, je ne ferrais pas ça, je m'en fichais un peu qu'on me refile la honte. Qu'est-ce que je pouvais bien faire du regard que les gens posaient sur moi, hein ?

« Non, mais sérieux, tu veux lui dire quoi, hein ? » Je ne sais pas pourquoi j'insistais à ce point pour qu'il me le dise. Je croise alors les bras tandis qu'il se tire un autre chaise pour mettre ses pieds. Je souris légèrement quelques instant avant de répondre : « T'étais pas au courant ..? » Je le regard presqu'horrifié qu'il ne le soit, au courant. J'attends de voir sa réaction avant de poursuivre du même ton : « Genre, quand j'étais à l'hôpital, ils m'ont installés de super oreilles bioniques, depuis ce temps j'entends tout, j'te jure ! » Je me met alors à rire, un peu de lui, ouais, du moins s'il avait cru que j'étais sérieuse suite à ma première phrase. Bon à près, c'était devenu n'importe quoi par la suite, mais bon...

Ouais, c'était clair appartement, j'y étais allée un peu trop fort en voulant savoir ce qu'il voulait lui dire avant qu'il ne m'avoue qu'en faite il n'avait rien à dire. Je sais pas trop ce que je m'étais imaginé sur le coup. De toute manière, j'étais même pas sûre qu'ils se connaissent vraiment. « C'est ça, gardez votre conspiration contre moi secrète, mais un jour, découvrirez tous les plans que vous complotez contre moi. Et là, vous le regrettez à tout jamais ! Je vous manièrerai en justice, ensuite vous irez en prison, je serez tellement triste de plus vous voir, alors je payerai pour que vous puissiez sortir, ainsi je me ruinerai, je devrai vendre tout ce qui m'est cher, y compris mes planches de surf. Je ne pourrai pas acheter les millions de chats que je voulais avoir, alors que je serrai vieille fille avec Maxym, je serai perdue, sans argent, sans rien et tout ça à cause que t'as pas voulu me dire ce que tu voulais dire à West. C'est ça hein que tu veux ? Mon malheur ? Tu veux qu'en plus de finir vieille fille, je ne puisse même pas avoir de chats parce que je suis trop pauvre ? Tu veux que je sois malheureuse ? Tu en es vraiment sur et certain ? Ne veut donc tu pas le bonheur de ton amie ? Tu veux vraiment briser tous mes précieux rêves ? Et bien continuez comme ça, à faire des plans dans mon dos avec West et c'est ce qui va arriver. Ou plutôt m'arriver à moi, pauvre petite fille sans défense, qui a un avenir plus que moins sûr, on dirait bien. » Ok ouais, là j'devrais vraiment me calmer. J'me prenais pour quoi, genre une voyante ? J'étais vraiment conne. M'enfin, ça ne faisait que prouver à quel point j'étais nulle d'avoir insister, et c'est très certainement ainsi qu'il le comprendrait, lui aussi. Du moins je l'espérais. « Genre quoi, hein ? » Je sortis alors son portefeuille que j'avais toujours sur moi avant de lui tendre. Ouais, quand j'y pensais bien, j'étais folle, très folle aujourd'hui. « Tiens. » Je lui fis une petite grimace amicale en souriant.

Moi pathétique ? Tout à fait et j'en avais bien conscience le pire. Je disais n'importe quoi totalement, comme si je n'allais pas bien. Pas bien du tout même. Peut-être étais-je devenue folle ? Que c'était grave ? Enfin, y'a pas vraiment un moment où je ne le suis pas aussi... « Ouais c'est ça t'as pas intérêt à gâcher mon avenir toi. J'ai pleins de projets super mega intéressants, alors tiens toi bien, c'est clair ? » je n'allais pas bien, ouais c'était clair. Enfin, ça lui permettait de rire de moi un bon coup. Et après ça, il avait pas intérêt à recommencer. Alors qu'il me propose de se payer sa tête, j'arque un sourcil. Je viens ensuite poser la paume de ma main sur son front en me redressant avant de dire d'un ton paniqué : « Est-ce que ça va ? » Je marque une courte pause avant de poursuivre de plus belle : « Parce que toi qui me propose ouverte de rire de toi, c'est pas possible. Allez dit moi ce que t'as fait du vrai Andrew ! » Je pointe alors mes doigts au dessus de sa tête, pour ainsi former un revolver avec mes doigts. Une vraie gamine, je vous le dis.

En le voyant ranger son porte-veuille dans sa poche je fis semblant de bouder. Non, mais c'était pas cool là, je voulais voir ça moi, alors pourquoi la rangeait-il ? Je me rend alors de l'autre côté de la table en essayant de lui choper le porte-feuille des mains. Si j'avais su j'aurais regardé avant de lui redonner. En voyant que je n'y arrivait vraiment pas, je m'assis sur ses genous, face à lui avant de passer mes bras autour de son cou : « Alleeeeeez mon chouuuuuu montre moi s'il te plaiiiiiiiiiiiiiit » Je boudais faussement, très faussement même. J'étais d'ailleurs sur le point de me mettre à rire. J'avais l'air saoule, alors je j'avais rien pris.

Non, ce n'était pas possible ! Il rougissait ! Jamais je n'aurais cru que ce geste aurait fait cet effet sur mon ami, mais cela me faisait bien rire en fait. Et puis son rire nerveux ne faisait que montrer sa gène. Non, très sérieusement, j'étais assez surprise qu'il réagisse ainsi. Après tout... Je n'en savais rien. Avais-je toujours agis ainsi avec lui ? Je le pensais pourtant je n'étais pas sûre à cent pour cent à cet instant J'approchai alors mes lèvres de son oreille avant de chuchoter en riant un peu : « Enfin, une chance qu'il ne prenne pas cette photo à l'instant... On te confondrait à une tomate... » Ou comment le rendre encore plus mal à l'aise. Mais ça m'amusait un peu, de le voir comme ça. Enfin, c'était la première fois que je le voyais rougir de cette manière.

Et il balance un mensonge. Qui n'est pas du tout crédible à vrai dire puisque ce n'est pas en deux seconde qu'on attrape un coup de soleil aussi intensément qu'actuellement il "avait". Mais pour tout dire je trouvais très mignon, tandis que j'avais soudain l'impression de le draguer ouvertement. Non, non, ce n'est pas ça. Ce n'était pas comme ça entre nous... Et pourtant un frisson me parcourut alors que j'imaginais mes lèvres toucher les siennes. Mais qu'est-ce qui me prenait d'imaginer ce genre de truc absurde ? Je ne pouvais pas penser à ça, ce n'était pas bien. Je prenais de grande respiration pour ne pas tourner au rouge, moi aussi, avant de me lever. « Je pense que je vais y aller moi... Je... suis fatiguée. » Et après tu lui reproches de mentir en quelque sorte, wow super coup Keely, vraiment. J'étais vraiment débile. Et je commençais à marcher dans le centre-ville, pour me rendre chez-moi le plus rapidement possible.

Ma respiration était saccadée, je ne savais vraiment pas ce qui m'avait pris, pourquoi j'avais fait ça. Et surtout ô à quel point je me sentais nulle à ce moment précis, que je n'avais qu'une seule envie, c'était de courir pour me mettre dans un coin sombre et très peu accueillant, et me mettre à pleurer. Pour aucune raison, j'en avais que trop conscience... Je sais alors qu'il est venu me rejoindre, je ne sais pas que dire ou que faire. J'aurais envi de disparaître, comme la femme invisible ou l'homme, je m'en fiche un peu. Mais j'aimerais ne pas être là. Il me propose alors de me reconduire, je ne sais pas trop quoi répondre. Devrais-je acceptée et risquer de me mettre encore plus mal à l'aise ? Peut-être serais ce mieux si je partais de mon côté. J'arrête alors de marcher et je me retourne vers lui avant de me faufiler dans se bras. Je voulais pleurer, mais la raison me disait que ce n'était pas la bonne chose à faire... Parce que je serais obligée d'expliquer pourquoi par la suite.

Alors que je sens ses mains se poser dans mon dis, je soupire un bon coup. Je me sens bien, très bien même. Peut-être même trop. Je pensais qu'à moi,c'était sur, mais cela m'aidait à ne pas fondre en larme devant lui. Mais c'était aussi cela qui me rendait fébrile. Je ne savais pas ce que j'avais, j'étais complètement perdue dans mes pensées, dans des pensées que je ne devrais pas avoir. Des pensées égoïste. Je devais penser à autre chose. Puisque je connaissais Andrew. Autrement, j'aurais foncé, les yeux fermé même. Mais ce n'était pas pareil, c'était même très différent. Puisqu'il était mon ami. Que je le voyais que trop souvent. Et pourtant... C'était si difficile. Je relevai alors la tête pour finir par croiser ses yeux. Je me mords la lèvre, je ne dois pas pleurer. Pas pour cela. Je ne devais que dormir un peu et tout serait sûrement mieux. Même si je n'avais pas l'impression que cela fonctionnerait... « Je... J'en sais rien. » Non, ça va pas du tout. Mais je ravale cette boule qui se forme dans ma gorge. Je suis à deux doigts d'exploser. De pleurer. De l'embrasser...

Le contacte de sa main sur ma peau vint alors me brûler la nuque. J'avais l'impression qu'il faisait de plus en plus chaud. Je devais très certainement être entrain de rougir à mon tour. J'avais envi de franchir les quelques centimètres qui nous séparait l'un de l'autre, mais je me retenais. Je faisais cela, puisque je ne voulais pas le perdre, je ne voulais pas créer de malaise. Je tenais vraiment à lui. Et même si c'était très difficile, je savais bien que c'était la chose que je devais faire. Je blottit donc ma tête au creux de son épaule, alors que je me sens tremblée, comme une pauvre petite feuille. Je chuchote alors, près de son oreille : « Tu veux bien me reconduire chez moi, s'il te plaît ? » Nous nous faisions bousculer dans tous les sens, les gens voulaient passer dans la rue... Je relève ma tête vers lui, les yeux pleins d'eau. Mais je ne veux pas partir, pas tout de suite. Et je me rapproche, pour presque mettre fin à cette distance qui était devenue si lourde...

La température et la tension sont retombés un instant lorsque Keely a détourné le regard pour venir s'appuyer contre mon épaule. Cet instant que nous vivons ne dure que depuis, quoi, 2-3 minutes maxi. Mais j'avais l'impression que le temps était en arrêt. Et honnêtement, je le souhaiterais. Qu'elle soit là, dans mes bras, ça me réconforte et je me sens bien. Je la sens trembler, alors je las serre contre moi et lui caresse les cheveux, si doux... Elle me demande de la reconduire chez elle, je lui réponds d'une voix douce « Oui, bien sûr. ». J'ai tout de même un petit pincement au coeur, je croyais qu'elle quitterait mon étreinte.. mais non. Elle a à nouveau levé son visage vers moi, et le dilemme s'est à nouveau imposé entre moi et elle. Tout mon être désirait franchir le pas, et le fait qu'elle reste là me laisse croire qu'elle ne me rejetterais peut-être pas, mais il y a un petit bout de ma conscience qui me crie de ne pas le faire, que ça va mal se passer, que je vais tout gâcher. Je sors de mes pensées lorsque je sens son visage à proximité. Je m'étais inconsciemment rapproché... Ma respiration s'accélère, puis le monde s'arrête alors que mes lèvres entrent en contact avec les siennes. Je ne réfléchis plus au pourquoi, au comment, à ce qui va se passer par la suite. Je ferme les yeux et je laisse sa chaleur m'envahir.

Je n'étais pas capable de franchir cette distance, même si j'en avais terriblement envi ça c'était certain. Mais ce n'est pas moi qui y mis fin. Sur le coup je fus assez surprise, mais je me laissai faire. J'oubliais alors tout ce que j'avais pu penser avant. Je n'aurais pas dû résister. Je me sentais si bien, si vivante. Je resserrais mon étreinte et me glissant sur la pointe de mes pieds. Je ne voulais pas que ce moment s'arrête, mais je savais bien qu'il ne pouvait durer éternellement... Nous étions sur un trottoir, pleins de gens étaient autour de nous. Je détachait alors mes lèvres des siennes sans pour autour m'éloigner de lui. Je ne savais pas quoi penser. Je... J'étais perdue. Une chose était sûre, j'avais aimé ce geste. Et peut-être bien que je recommencerais... Je le regardais, ne sachant pas que dire ni que faire. C'était une situation assez étrange, pour tout dire.