Je me dirigeais vers le parc, un sourire aux lèvres. Ces derniers mois avaient été un peu vide pour moi. Mon meilleur ami avait changé de continent, mon travail me fatiguait et je m'ennuyais, enfermée dans mon  appartement. Les factures d'eau coûtaient de plus en plus chères, ma colocataire n'était qu'une ombre à mes yeux. Je relevais la tête, balayant du regard l'espace vert, cherchant mon Ethan à moi. J'avais hâte de le revoir, de le serrer dans mes bras et de sentir son parfum que j'aimais tant. Je m'étais appliquée pour me faire belle;  une petite robe et des talons, avec lesquels j'avais difficile à marcher. Je n'étais pas habituée à ces choses-là, mais mon frère me répétait inlassablement que ça me rendait plus féminine.
Des gestes sur ma droite attirèrent mon regard. Un homme brun agitait les bras, comme s'il était en détresse. Il se balançait sur une balançoire, et ce simple détail me permit de reconnaître Ethan. Sourire aux lèvres, je m'approchai de lui, agitant moi aussi les bras. Ethan... murmurais-je à quelques centimètres, le regardant comme si c'était la première fois que je le voyais. Je ne savais même pas comment exprimer ma joie. J'avais peur qu'en parlant encore plus, j'allais éclater en sanglots.

Elle n'était plus qu'à quelques centimètres de moi, mon sourire n'arrêtait pas de s'élargir vers les deux coins de mon visage. Je n'avais qu'une seule hâte, la prendre dans mes bras et sentir son coeur battre contre ma poitrine. Elle était vêtue d'une petite robe simple et jolie, et elle avait même fait l'effort de mettre des talons. Qu'elle était belle. Je la voyais entrouvrir les lèvres mais je n'avais pas vraiment entendu ce qui en sortait. Je pris un peu d'élan afin de me balancer puis sorti de la balançoire en sautant. Sans réfléchir, je pris Aurora dans mes bras pour la serrer bien fort contre moi et lui faire comprendre que maintenant, j'étais là et que tout ce qu'elle avait en tête pouvait s'en aller. J'étais bien décidé à lui faire passer un moment formidable, comme ce que j'ai pu faire autre fois avec des sorties bizarre mais au final, j'étais ce genre de mec surprenant et un peu taré sur les bords.
Comment vas-tu ma belle ? T'as mis les talons à c'que j'vois... On s'embrasse tout de suite ou... ? Non parce que franchement là, tu me cherches ! Dis-je avec mon air ironique ou presque qu'elle connaissait bien accompagné de mon légendaire sourire malicieux.Viens. Je pris sa main, déroula une petite nappe verte couleur herbe puis ajouta. Bah.. Comme ça ça fait plus naturel tu vois ? T'aura l'impression d'être à même le sol... Bon okay, je sais pas, je me tais! Lâchant encore une fois mon sourire, en déposant mon sac à dos sur la nappe, puis mes fesses à terre.

Je le fixais, ne sachant quoi dire. Il vint vers moi et ses bras m'entourèrent, comme pour m'apaiser. A ce moment, j'oubliai tout ce qui me tracassait, mes problèmes et mes broutilles. Je ne pensai plus qu'à le serrer contre moi, qu'à sentir son torse musclé et à écouter sa respiration, comme pour profiter pleinement du moment. Je calai mon visage dans son cou, les pointes de ses cheveux me caressant le haut de la tête. Je ne pus m'empêcher de rire suite à sa remarque concernant mes talons. Je pense que ça pourra attendre.. ne puis-je m'empêcher de préciser, un léger sourire aux lèvres.
Il déroula une nappe sous mon regard interrogateur. Ethan était imprévisible, et j'étais toujours interloquée face à ses surprises inattendues. Je m'assis sur la nappe couleur herbe, le remerciant intérieurement d'avoir préféré s'asseoir que rester debout; je n'aurais pas supporter une conversation entière perchée sur mes inconfortables talons. Je lui souris, me penchant pour attraper une marguerite. Alors... Raconte-moi, demandais-je, curieuse de savoir s'il allait bien, s'il avait apprécié son voyage, qu'est-ce qu'il y avait fait et toute sorte d'autres choses. Je commençais par enlever les pétales de la fleur une par une.

Je la voyais s'amuser avec la marguerite tout juste cueillie, me disant que c'était peut être parce qu'elle se sentait un peu stressée. Mon sourcil se leva et sans réfléchir je lui pris des mains pour la mettre d'un coup dans ma bouche. Pas très astucieux et surtout irréfléchi, mais j'étais comme ça. Je sorti donc une rose coupée très courte au niveau de la tige, une rose rouge et la lui balança. J'avais ça pour toi, mais bien sûr madame à voulu s'en offrir une toute seule ! Un large sourire se dessina sur mon visage, je sorti donc deux barres chocolatées de mon sac, lui ouvrit. J'espère que tu ne t'attendais pas à un pic-nic romantique et tout ça, parce que sinon tu peux repasser ! J'adorais être aussi taquin avec elle. Elle savait que j'étais comme ça et que je l'aimais plus que tout.
Que je te raconte les deux mois inoubliables que j'ai pu passé là-bas ? Mon Dieu, si tu savais, j'ai mixé, j'ai rencontré pleins pleins de monde, surtout des filles, tu comprends bien, jeune, beau, DJ... J'suis un aimant ! Dis-je en rigolant et en marquant plusieurs poses de respiration entre pratiquement tous les mots qui sortaient de ma bouche. Et toi alors, qu'est c'que t'as pu bien faire ? J'parie que tu t'es fais la totale : pleins de livres et de films de filles, le travail dans ce satané cabinet, d'ailleurs il est pas à le retraite celui-là ? Non parce qu'il bigle tellement qu'il devrait ! Ah la la...
Je lui pris la main afin de pouvoir passer mes doigts entre les siens.

Enlever les pétales de cette fleur était un travail minutieux jusqu'à ce qu'Ethan me la prenne des mains et la mange. Erk, pas bon! lui dis-je, un air faussement dégoutée sur le visage. Il se contenta de me balancer une rose, une belle rose rouge. Je souris, prenant la courte tige entre mon pouce et mon index pour la faire pivoter. Je relevai mon visage, le remerciant du regard. Je fis abstraction de son commentaire, me contentant d'admirer la rose. Un pique-nique? J'étais même pas au courant qu'on était censé en faire un! m'exclamais-je. Ethan était du genre à prevoir des trucs sans me prévenir. A moins que cela ai été une surprise... Dans ce cas, je ne m'attendais à rien. J'écoutai son récit sur son voyage, me mordillant les lèvres au moment où il évoqua les filles. J'avais toujours cette petite peur qu'une autre puisse me l'enlever, même si je savais que c'était fort improbable. Ah, tu t'es bien amusé alors! Moi? La même chose que quand tu es parti.. Et arrête d'insulter mon patron, sa vue est peut-être endommagée mais il entend encore très bien, alors attention! terminais-je en lui donnant un léger coup sur l'épaule, comme un avertissement. Nos doigts s'entrelacèrent, mon pousse caressant sa main.

Elle n'avait pas totalement répondu à ma question, mais j'allais m'en contenter. Je savais très bien qu'elle n'était pas du style à trop parler d'elle, à sur jouer ou à s'extasier sur des choses qu'elle aurait pu faire. Elle était très réservée et n'osait jamais se vanter, même s'il lui arrivait un truc génialissime. Je sentais ses caresses sur ma main et mon cœur se mît à battre de plus en plus vite. Ça faisait un moment qu'il n'y avait pas eu rapprochement entre nous deux et cela me faisais plaisir au plus haut point.
Tu m'as manqué. Enfin je me suis amusé et tout ça mais tu m'as manqué, tu ne pourras jamais te débarrasser de moi j'ai bien peur. Tu devras me supporter toute ta vie !
Dis-je en souriant. Il était vrai que je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle, elle était tout et elle devait ressentir les mêmes sentiments. C'était sur.
Alors quelqu'un de nouveau, quelque chose que je devrais savoir ?
Dis-je assez froidement. Sans le vouloir bien sur, mais j'étais du genre possessif malgré que je puisse vouloir le plus au monde qu'elle soit heureuse avec quelqu'un qu'elle aime réellement, avoir une relation stable et tout le blabla mais c'était plus fort que moi.
Je sorti de mon sac une sorte de petite carte, que je lui glissais dans son sac.
Ne regarde ça que lorsque tu seras chez toi au calme, d'accord ?

Caresser sa main m’apaisait. Je ne savais toujours pas comment j'avais pu survivre deux mois loin de lui. Il m'était tellement indispensable! Un léger sourire étira mes lèvres quand il me dit que je lui avais manqué. S'il savait à quel point c'était réciproque! J'étais arrivée à un tel point que je comptais les jours qui restaient avant qu'il revienne en Australie. Tu m'as manqué aussi, lui affirmais-je alors qu'il le savait très bien. Comment n'aurait-il pas pu me manquer? Et je serai prête à te supporter toute ma vie juste pour que tu puisses rester à mes cotés, ajoutais-je en rigolant, mi gênée mi contente. J'avais toujours un peu de mal à dévoiler mes sentiments, et le fait de dire ça ouvertement à Ethan m'apaisait un peu. Sa seconde question me laissa un peu perplexe. Son ton avait été froid et sec. Ethan avait toujours été comme ça. Possessif, protecteur.. Mais il savait très bien qu'il n'avait rien à craindre; j'étais célibataire depuis ma naissance, je n'avais encore jamais couché et la seule personne que j'avais embrassé était mon prof il y a quelques années. C'était un autoportrait assez pathétique de ma petite personne, mais c'était la stricte vérité. Je le regardai dans les yeux, haussant les épaules. Disons que.. J'ai rencontré un garçon, Aaron. On s'est vu quelques fois mais... Rehaussement d'épaules. Je ne sais même pas si je peux le considérer comme une connaissance, déjà.. je fronçai les sourcils, me posant la question intérieurement. Je n'avais vu Aaron que deux ou trois fois, et j'avais été chez lui qu'une seule fois. Et je ne savais même pas si je voulais que ça aille plus loin; qu'on se voit plus souvent, qu'on devienne amis. Et toi? demandais-je, un léger ton de jalousie dans la voix. J'entretenais une relation assez bizarre avec mon Ethan. On était meilleurs amis, très tactiles mais surtout très possessifs. Il sortit une carte de son sac, qu'il glissa dans le mien. Je l'interrogeais du regard, mais il me demanda seulement de la regarder plus tard. Maiiiis.. boudais-je comme une enfant, faisant des yeux de chiens battus. Tu sais très bien que je suis impatiente, dans ces moments là.. Je lui fis les yeux doux, un léger sourire aux lèvres en espérant qu'il craque.

Je n'osais pas trop la regarder dans les yeux lorsqu'elle m'avoua qu'elle avait fait la connaissance d'un certain Aaron. Je l'écoutais sans trop m'y plonger car je savais que ça allait m'énerver. J'étais comme ça, je pouvais tout gâcher d'une minute à l'autre mais ça n'était jamais arrivé avec elle, heureusement. Je regardais au loin, dans une autre direction pour ne pas croiser son regard. J'étais un peu "vide" sur le coup, elle ne savait même pas comment qualifier ce mec, c'est qu'elle y réfléchissait beaucoup trop peut être qu'elle voulait que ça marche avec lui, qu'il se passe quelque chose... Mon sale caractère repris le dessus et demandais d'un ton plutôt trop fier.
Et alors quoi ? T'as pas envie de fricoter avec lui ?
J'y étais allé peut être un peu trop fort, peut être étais-je trop cru dans mes paroles mais le fait qu'elle ne puisse pas qualifier ce mec me rendais fou. Et si il me remplaçait ? Hors de question, j'avais déjà mon petit plan pour faire la misère à ce Aaron.
J'suis quasi sûr qu'il est moins beau que moi. Moins drôle ? Moins intelligent ? Moins polyvalent ? Tss, je le sens pas. J'devrais peut être le rencontrer histoire de t'éclairer non ? Sinon, moi j'ai personne, j'ai pas tellement le temps en ce moment. J'ai rendez-vous avec le Palms pour un entretien DJ. Mais parle moi de lui et.. toi. Et peut être qu'après tu pourras lire ce qui est écrit sur la carte mais ne t'attends pas à un truc de fou.
Un peu gêné de ce minable petit bout de papier, ce Aaron devait faire beaucoup plus l'affaire que moi.

J'essayais de capter son regard mais il essayait tant bien que mal de m'éviter. Je savais très bien que j'aurais pu me taire; ce n'était pas un terrain sur lequel nous devions nous lancer, Ethan et moi. On était tellement attachés l'un à l'autre qu'on démarrait au quart de tour quand l'autre voyait quelqu'un. Je mordillai ma lèvre inférieure, attendant qu'il me dise quelque chose, ce qu'il finit par faire même si ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Sa question me surprit, et je ne sus comment lui répondre. J'étais tellement gênée. J'avais toujours du mal à parler de ces choses-là. Je.. Euh.. Non, ça ne m'est pas venu à l'esprit.. avouais-je, un peu honteuse même si c'était vrai. J'arrêtai de caresser sa main, le fixant droit dans les yeux. J'aimais cette facette d'Ethan. Le fait qu'il soit jaloux, possessif et protecteur même si ça nous posait parfois certains problèmes, que cela soit de son coté ou du mien. Je soufflai de soulagement intérieurement quand il me dit qu'il n'avait personne. Il n'aurait pas beaucoup de mal à me remplacer, lui aussi. Toutes les filles étaient meilleures que moi, et je me demandais parfois pourquoi il m'avait choisie, moi et pas une autre. Bien sûr qu'il est moins beau, moins intelligent et moins drôle que toi, dis-je en riant, approchant ma main de sa joue pour la caresser du bout des doigts. De lui et moi? Rien d'intéressant, je te le promets. Je l'ai croisé trois fois dans des magasins, et puis j'ai été un jour chez lui pour voir ses poissons. C'est tout ! Et ça n'ira pas plus loin, confirmais-je en haussant un sourcil, comme si j'essayais de nous réconforter tous les deux. Ca me stressait un peu, et jamais l'idée d'avoir un copain ne me venait à l'esprit. Ca me paraissait tellement improbable que quelqu'un veuille de moi. Et pas besoin que tu le voies pour le moment, roh..

Elle n'était pas sûre de ce qu'elle avançait, ou en tout cas elle en avait pas l'air du tout. Mais je savais que ce n'était pas son genre de me raconter des bobards ou à amplifier les choses même si elle savait pertinemment que j'étais jaloux de tout, surtout de ce qui pouvait nous séparés... Je sentais qu'elle lâchait un peu prise, qu'elle se mettait un peu plus à l'aise avec moi. Je senti sa main parcourir ma joue, j'aimais ça, ça me rendait encore plus confiant et heureux. J'avais eu une soudaine envie de lui déposer un baiser dans le creux de sa main puis sur sa joue, comme pour la remercier d'avoir jouer le jeu à aqcuiecer les bêtises que j'avais pu déballer juste avant.
Je me leva, la pris par la main pour la serrer contre moi pour ensuite m'agenouiller face à elle. Je souriais, je savais très bien ce qu'elle allait penser de cette petite mise en scène. Je ne dis rien pendant quelques longues secondes. Je pris la carte que j'avais précédemment déposée dans son sac et lui lu à voix haute, beaucoup trop haute.
Aurora Haley Fields ! Mon Amour avec un grand A, me feriez vous l'honneur de... venirpasserleweekendchezmoi ? Dis-je en abrégeant mes paroles très rapidement à la fin de ma phrase. Je restais très sérieux, même si j'avais eu une énorme envie d'éclater de rire. Je la regardais, attendant patiemment sa réponse en souriant.

Je souris en sentant ses lèvres sur ma main. Ma joue picotait à l'endroit où il m'avait fait un bisou. Je me rapprochai de lui, mettant mes bras autour de sa taille pour le serrer tout contre moi. Je pouvais rester comme ça éternellement. Même l'éternité ne serait pas assez longue à ses cotés. Il finit par s'agenouiller devant mon regard interloqué. Ethan me surprenait toujours. Même après tant d'années, j'arrivais encore à avoir un regard curieux et un sourire béat devant ses surprises à répétition. Sa main se fraya un passage dans mon sac pour récupérer sa carte. Je crus d'abord qu'il me la confisquait, comme pour me dire que j'avais été méchante en lui parlant d'Aaron, mais il l'ouvrit pour me la lire. Mes yeux brillaient et mon coeur tambourinait dans ma cage thoracique. Il savait toujours quoi faire pour me laisser sans voix. Pour toute réponse, je me jetai dans ses bras, riante. Je calai ma tête contre son cou. Oui, lui affirmais-je quand même après un certain temps, certainement trop heureuse de le retrouver après deux mois. Mais on va faire quoi? Curiosité, curiosité. Je plongeai mon regard dans ses beaux yeux.

Je m'accrochai à lui tandis qu'il me portait jusqu'au béton, faisant abstraction de la chanson qu'il chantonnait. Mes joues ne purent s'empêcher de rosirent un peu, faute aux paroles qu'il murmurait. J'espérai avoir plus facile à marcher sur un espace plat, même si je regrettais mes converses préférées. Je devais me rappeler qu'à l'occasion, j'y réfléchirai bien à deux fois avant de remettre ces talons. Tu n'es pas super musclé? Ah bon? demandais-je en tâtant son t-shirt comme pour toucher ses abdos à travers le tissu. Disons que je n'étais pas une experte dans cette matière-là et que les seuls garçons que je voyais torse nus étaient ceux que je rencontrais à la plage. Il me demanda ce que je souhaitais faire, me fixant intensément du regard. Je mordillai ma lèvre, dirigeant mes yeux partout sauf sur lui mais je sentais toujours la lourdeur de son regard sur moi. Arrête, m'exclamais-je à un moment, le fusillant du regard. Je veux qu'on aille manger une glace. C'était sorti directement, comme si j'y avais pensé inconsciemment pendant toute la journée. Je portai la main à ma bouche, comme pour montrer que j'avais dit une bêtise. Non, enfin, je préfère qu'on fasse ce que TU veux, essayais-je de me rattraper.

Oh ! m'exclamais-je d'un coup lorsque je senti sa main frôler mon ventre. Toi arrête ! Tu me touches et tu veux manger une glace ! Mlle Fields vous me choquez ! Cependant, j'aimerais bien manger une glace aussi si tu vois ce que je veux dire. Enfin, non mais tu m'as compris ! Le bordel que tu fous dans ma tête ! J'étais un peu perturbé, mais je ne le montrais en aucun cas. Je faisais comme à mon habitude, des blagues foireuses ou non, je la taquinais encore et toujours, ce que je savais faire de mieux. Je n'arrivais pas à être sérieux dans ces moments là, surtout avec elle, on s'amusait souvent sur ce genre discussions. Je passais mon bras autour d'elle. C'était mignon la façon dont elle se rétractait, elle n'osait pas me contrarier, me contre dire et il était vrai que je savais en jouer de temps en temps. Après tout, notre relation était bien trop fusionnelle. On continuait donc de marcher en ville jusqu'à ce qu'on tombe sur une petite boutique qui n'était qu'autre que le glacier super cool de la ville. Un fois nos glaces à la main et assis sur la terrasse du glacier, je regardais Aurora en souriant. C'était toujours drôle de pouvoir perturber une fille qui était en train de manger sa glace.
Elle est bonne, j'espère. T'as l'air de l'apprécier plus que tu ne m'aimes moi vu la façon dont tu te fais cette glace. Oh bordel, Aurora ! Le sourire à la bouche.

Je rigolais un peu, à la fois gênée et stressée par ce qu'il avait dit. Il savait très bien que je n'avais rien sous-entendu mais Ethan avait toujours le ton de détourner les choses pour m'embarrasser ou même me taquiner. J'haussai les sourcils, n'osant même plus répondre à la pic qu'il venait de me lancer. Nous nous contentâmes de marcher jusqu'au meilleur glacier de la ville. Mes yeux s'illuminèrent devant tant de parfums, et je finis par jeter mon dévolu sur celui au chocolat même si le goût n'était pas très original. Nous nous essayâmes à une table, moi n'attendant même pas que nous soyons installer pour commencer à la déguster. J'essayais de ne pas m'en mettre tout autour de la bouche parce que le marron se voyait plutôt fort sur ma peau claire, et que ce n'était pas très joli à voir non plus. J'haussai un sourcil vers Ethan quand il relança le sujet. Bien sûr qu'elle est plus bonne que toi, lui dis-je en lui tirant la langue, maudissant mes joues de rougir si vite car elles me faisaient perdre un peu de crédibilité. Olala, quelle est bonne.. ajoutais-je en levant les yeux au ciel, m'exaspérant un peu. J'éclatai de rire, continuant à la déguster.

Je continuais de manger ma glace, attaquant mon cornet. C'était ma partie préférée dans la glace; un biscuit croquant mais un peu mou à l'intérieur, faute à la boule de glace. Je le croquai, regardant discrètement Ethan. Il se contentait de regarder autour de lui. Je m’apprêtais à lui demander ce qui le chiffonnait quand il me posa cette question, cette toute petite question qui me fit regretter qu'il ne s'était pas tu. Je n'essayai pas de la prendre personnellement. Je, euh.. Je regardais à mon tour les couples qui marchaient, s'enlaçaient sur un banc ou s'embrassaient contre un mur. J'haussai les épaules, ne détachant pas mon regard du paysage. Je... Je crois que ça ne me dérangerait pas, avouais-je après un certain temps. Mais disons que ce n'est pas une envie parce que je n'ai jamais connu ça.. finis-je par dire, détachant enfin mes yeux de ce décor afin de les poser sur mon meilleur ami. Mais toi, ça te manque? Je fronçai les sourcils, attendant sa réponse.

Je penchai la tête, réfléchissant à sa réponse. Le fait qu'il ne sache pas ne répondait pas à la question que je lui avais posé. C'était comme s'il avait voulu l'éviter, comme s'il ne voulait pas me le confier. Je mordillai ma lèvre, braquant mon regard sur lui. Ca ne répond pas vraiment à ma question... me risquais-je de dire, sans pour autant vouloir embrouiller les choses. Ces discussions étaient toujours très sérieuses, et même Ethan s'empêchait de rigoler dans ces moments-là ce qui rendait la chose encore plus stressante. Je terminai mon cornet, envisageant les choses comme il l'avait expliqué. Je finis par hocher de la tête, faisant glisser ma main vers la sienne afin d'entrelacer nos doigts. Je comprends, rassures-toi, dis-je en rigolant un peu pour détendre l’atmosphère qui se faisait de plus en plus pesante. La situation s'inversait; lui qui restait sérieux, et moi qui essayait de faire de l'humour alors que je n'en avais pas. Et bien sûr que notre amitié ira jusqu'à l'infini, qu'elle restera là pour toujours et que ça sera notre toujours mais.. tu sais très bien que ce n'est pas la même chose qu'eux... J'haussai un sourcil, l'interrogeant du regard. Mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est aussi cool que les zombies parce que je n'aime pas les zombies. Un grand sourire aux lèvres.

Son attitude m'avait rassuré même si je me sentais encore un peu patraque et gêné d'avoir parlé de leur relation comme cela, d'en avoir trop dit peut être... Je n'osais jamais parler de toute ça avec elle, d'ailleurs c'était la même chose pour Aurora. J'étais moi même perdu, je ne savais pas ce qu'étais réellement mes sentiments pour elle mais ils étaient bien présents et surtout très fort. Je sentais ses doigts s'entrelacer avec les miens. C'était totalement dingue, dans l'état ou elle pouvait me mettre. J'étais juste bien. Je ris et souris bêtement peu après sa petite remarque sur les zombies.
Ben, tu sais à quel point ça me passionne les zombies, j'y peux rien si je t'aime autant qu'eux ! Bon, un peu plus quand même mais ça j'suis le seul à le savoir normalement. On y va ?
Je n'arrivais pas à me détendre malgré le comportement mignon d'Aurora qui le faisait craqué. Je voulais qu'on puisse se poser chez moi pour pouvoir être plus en confiance et plus complice et surtout oublié cet épisode du "je t'avoue presque des sentiments que je ne connaissais même pas."

Pour rire, je le fusillai du regard quand il me dit qu'il m'aimait autant que les zombies. Je suis tellement contente de savoir que j'ai une place plus précieuse que les zombies dans ton coeur, Ethan Lancaster. Un petit sourire taquin; on inversait les rôles. J'avais toujours tendance à être de meilleure humeur après une bonne dose de sucre et la glace au chocolat était dans le top3 de mes desserts préférés. Mais Ethan paraissait un peu ailleurs, un peu troublé et j'espérai que ça lui passera; je le préférais largement taquin, marrant et avec son sourire béat au visage. Nous prîmes la direction de son chez lui, mon coeur s'emballant quelque peu. Je ne savais pas si ça avait été une bonne idée d'accepter cette invitation. Ce n'était pas la première fois que je passais un week-end complet avec lui mais nous avions quand même été séparés quelques mois. Et si, ce samedi, mon appartement allait prendre feu? Que ma colocataire allait faire couler trop d'eau et recommencer à nous ruiner? Qu'un voleur s'introduise chez moi pour me voler mon ordinateur? J'étais un peu parano, faute à ma mère qui l'était aussi. Une fois devant chez Ethan, je poussai un soupir de soulagement. J'allais enfin pouvoir retirer ces satanés talons!

Au fil du chemin du retour, je me sentais de mieux en mieux. Je savais que l'on allaient passer un bon petit weekend comme avant. J'avais hâte. Un fois entrés dans l'appartement, je regardais furtivement le soleil se coucher.
Hum, ça te dit un film d'horreur, ou madame a bien trop peur ? Dis-je en souriant. Je savais qu'elle n'était pas tellement fan de ce genre de film mais qu'elle les regardaient avec moi. C'était pour moi une petite preuve d'amour. C'était mignon. Je pris le chemin de ma chambre en retirant mon t-shirt en même temps puis mon short afin d'attraper un short en tissu et un débardeur qui me servait de pyjama. J'avais complètement oublié qu'elle, n'avait pas eu le temps de passer chez elle prendre des affaires.
Mais, et toi ? Dis-je en faisant allusions à sa tenue, n'ayant pas de pyjama à elle. Tu peux tout enlever hein, j'regarde pas ! Un large sourire taquin se dessina sur mon visage sachant très bien qu'elle allait m'envoyer bouler pour cette petite réflexion bien taquine. Je la fixais toujours en souriant, attendant une mini baffe ou une mini remarque boudeuse.

Son appartement n'avait pas changé depuis la dernière fois où j'étais venue. Il était sobre, et je me m'étais toujours à penser que j'étais peut-être encore un peu gamine dans ma tête; il est vrai que, au magasin, quand j'avais demandé du papier peint style "je suis à la mer", ils m'avaient plutôt regardée bizarrement. Je me tournai vers lui, mordillant ma lèvre. Ethan savait très bien que je raffolais pas de ce genre de film mais il savait tout aussi bien que je ne pouvais pas lui dire non. Je soupirai, à contre-coeur. Oui, mais n'en choisis pas un trop.. gore, je le suppliai du regard. Durant ces deux heures de film, je passais plus de temps les yeux fermés que fixés sur l'écran. Il partit dans sa chambre et je le suivis, marchant lentement dans le couloir. Il fallait dire que mes murs étaient bourrés de photos et que ma colocataire m'accusait quelques fois.
Je me tendis, entendant ce qu'Ethan avait dit. Je me tournai vers lui, les bras croisés et le regard fusillant. Tant pis, je rentrerai chez moi après le film, alors..

Un film d'horreur n'est pas un vrai film d'horreur s'il n'est pas gore, tu te rends compte comme c'est génial ce genre de film sérieusement ? Tout est trop bien fait, bon de temps en temps mais habituellement tout est parfait dans ces films. Je comprend même pas pourquoi t'en a pas pris l'habitude avec tout ce qu'on à vu...
J'étais là à m'extasier sur les films que j'admirais, alors qu'elle, elle était totalement absente de la conversation, enfin elle n'était pas si enthousiaste que moi en tout cas. Je remarquais qu'elle se mordait la lèvre. Arrête ça je te dis, après tu t'étonnes que je te drague. Tu me désespère. Dis-je avec un large sourire. Je n'étais pas insensible à son charme et sa beauté naturelle bien entendu, mais les taquineries reprenaient le dessus, que je ne pouvais pas contrôler. Je pris un autre débardeur ainsi qu'un autre short puis lui lança à la tête. C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Lui dis-je en souriant, il était bien évidemment pas question qu'elle reparte tard le soir. Je te laisserai mon lit, mais ne t'y habitue pas trop, tu risquerais de tomber amoureuse de moi avec mon odeur tout ça...Mon sourire ne quittait pas mon visage.