Il a le droit de faire ce qui lui plait, Lola n’est plus là. Ils se sont encore disputés. C’est fini et si ce n’est pas le cas, le lit à l’hôtel le lui souffle plutôt fort aux oreilles. Il préfère ne pas y rester. Et c’est ce qu’il fait. Il sort le plus possible. Pour se bourrer la gueule. Mais il sort. Ce soir n’échappe pas aux autres. Les boites de nuit n’ouvriront pas avant trois ou quatre heure. Faut s’y prendre à l’avance, ça monte vite les prix là-bas. Et pourtant, il ne boit pas rapidement. Il est surtout là pour ne pas être seul. Et pour le billard ! Même seul, c’est plus amusant que la télé ou les cours qu’il lit sans réellement comprendre. L’esprit trop ailleurs. Le billard, c’est donc parfait. Avec quelqu’un à ses côtés, ce serait sûrement mieux mais on fait avec ce qu’on a. Et puis après une nouvelle boule rentrée dans le trou, il relève la tête pour boire une nouvelle gorgée à sa bière.  Et quel surprise lorsqu’une tête connu passe à côté de lui. « Nem ! Tu viens jouer ? » Un léger sourire amusé et légèrement provocateur, avant de tenter de le convaincre avec un : « Me dis pas que t’es pas habitué à tenir une queue, je te croirais pas. »

« Je dois pas être le seul à savoir que tu te la touche un peu trop souvent. » Il conserve toujours son air joueur, avec un minimum de provocation. Il n’allait pas lui dire directement après tout qu’il a juste envie de baiser et qu’il se fout de son avis du moment qu’il arrive à lui faire oublier Lola, plus efficacement que la boisson. Il n’attend pas une réponse claire, considérant déjà qu’il a accepté l’invitation. Et il suffit d’une boule raté pour que les critiques fusent. « J’ai pas ton expérience à toucher toutes les queues qui passent. » Un simple retour de la critique de son jeu. Sa main se repose sur sa pinte pour boire une nouvelle gorgée niant la plupart de la danse de la victoire de Nem. « J’espère que j’ai pas droit à ça à chaque fois qu’t’en met une. » Il lâche un soupir las, avant de reprendre le sourire en entendant le deal. «  Et si je gagne ? » Facile de deviner ce qu’il veut vraiment mais quitte à pas totalement passer pour le désespéré de service en manque d'attention, il ne le lui dira pas de but en blanc. «  Si t’aurais été une nana, j’me serais contenter de ta présence mais là y a pas grand-chose à mâter. »

Il offre un petit regard meurtrier à la réflexion mal placé sur son couple. Ou plutôt son ancien couple. Il mériterait un poing juste pour son petit sourire. Sans oublier la bière qu’il voit défiler sous son nez. Il  a perdu son porte-monnaie ou il le considère juste comme sa nouvelle banque sans limite de fond. Il ne lâche pas un mot en le voyant faire si ce n’est pour en commander deux nouvelles à un serveur qui passe tout prêt de la table. Et avant qu’il ne voit la couleur d’une des pintes, les deals pour jouer viennent s’installer. C’est très précis ce qu’il désire dans sa tête mais c’est plus dur à sortir bizarrement.  Il n’a jamais de grande assurance pour sortir d’un coup une demande de ce genre à un homme.  «  Et je lui propose une partie de billard pour savoir si je la paye pour baiser ou non ? » Il se rapproche légérement de Nem pour être sûr que la conversation ne se fera pas épier par des oreilles indiscrète. «  T’es un putain d’emmerdeur ! » Son jeu de celui qui ne comprend rien est légèrement agacement comme il le montre avec un soupir. « Si je gagnes, je te veux, toi. » Son regard planté dans celui de Nem. Un léger rictus aux lèvres qui disparait aussitôt que les nouvelles bières arrivent.

« Tu joues bien ta board au billard. » Pourquoi une pute ne ferait pas de même. Il était bien prêt à parier son cul pour une nouvelle planche. « Et puis l’open bar a pas l’air si dérangeant. » Une petite constatation sur un air angélique pour qu’il ne prenne pas trop mal la comparaison. A force d’être avec Lola, il avait pris lui aussi l’habitude de traiter tout le monde de pute. Les joies d’un couple parfait... « Range ton sourire, t’es loin d’avoir mon argent en main. » Et si Nem veut son avis, il ne va pas que s’occuper des boules sur la table, quitte à lui acheter deux ou trois planches de plus en cadeaux. Ezra se recule légèrement pour prendre sa bière en main et boire une gorgée. « Commence tant que t’es confiant, ça durera pas. » Un léger sourire sous des airs de défis. Il ne compte pas lui laisser de chance, dès que la partie aura commencée.

Ezra soutient le regard qui le dévisage. Apparemment sa remarque n’est pas passée l’air de rien. « On se contente de c’qu’on a. » Il conserve son petit air qui signifie t’étais pas mon choix numéro un, non plus. La réalité c’est que ça reste moins dégradant que de se rabattre sur une vraie pute. Un minimum de dignité malgré tout. Et puis Nem le fait sourire légèrement, à peine, lorsqu’il descend encore son verre d'une traite. Il y aura pas beaucoup d’effort à faire pour gagner s’il se les enfile à ce rythme. Ezra est beaucoup plus lent, ne prenant encore qu’une seule gorgée en attendant son tour. Il analyse rapidement le jeu qui se présente à lui avant de poser un regard taquin sur son partenaire de jeu. « Je savais que t’avais besoin de moi mais j’espérais un autre genre de supplication. » Il rigole sans se gêner. Il se positionne prêt à tirer, Nem dans son chemin. « C’est pas tes boules que je veux viser mais si tu restes là c’est ce qui va arriver. » Il sourit, attendant que Nem se déplace un peu pour mettre une première boule bien placée dans le trou. Une chance qu’il n’a pas avec la seconde qui ne fait que se cogner contre un coin de la table, une injure marmonnée à cette constatation. Il se déplace pour laisser la place à Nem.

Il se fout pas mal de vexer Nem. Après tout, les paris sont fait et on ne revient pas sur les paroles d’un deal. Et à dire vrai, Ezra aurait préféré voir Lola à sa place. Il n’aurait pas besoin de jouer au billard pour obtenir ce qu’il voulait si c’était le cas. Il continue à sourire, malgré ses vrais envies ou les insulte de Nem qui l’amuse plus qu’autre chose. Sa concentration vite portée sur le jeu jusqu’à ce qu’il perde. Sa bière ne fait pas long feu face à la manière de jouer du brun. C’est sûrement mieux pour endormir son caractère de mauvais perdant face au sourire offert. Il lui répond avec l’un de ceux qui doit bien lui exprimer tous l’agacement qu’il ressent. « On verra ça à la fin de la partie. » Il ne compte pas le laisser gagner et si sa chance dure trop longtemps, il trouvera bien comment le distraire. Il se recommande une bière, de quoi ne pas désespérer plus sur le jeu. « Te gêne pas pour t’enfiler encore deux trois bière d’affilées. » Un petit ton ironique à ce mauvais conseil, le sourire s’accordant parfaitement à celui-ci.

l'agacement d'ezra face à ma chance (parce que ouais, c'est purement de la chance) m'amuse. il finit sa bière, en commande une autre, noyant son chagrin dans l'alcool. il me dit de continuer de boire. il doit réellement être en manque l'petit. je suis meilleur quand je bois. j'lui balance un regard blindé de sous-entendus. je m'adosse à la table en attendant qu'il joue, mes yeux se posant ailleurs que sur lui. sur le postérieur d'une nana en l'occurence. l'alcool me monte à la tête, ma vision se brouille quelque peu. gé-nial. presque certain d'être incapable de viser à partir de maintenant, il me reste plus qu'à l'empêcher de gagner. j'ai couché aec lola. ouais. ok. c'tait peut-être un peu extrême.

C’est de la pure provocation dû au fait qu’il ne s’arrête plus de rentrer les boules dans leur trou ou une simple invitation à l’encourager à gagner, au vu de ses sous-entendus graveleux. « On verra ça dans quelques instants. » Un sourire trop confiant aux lèvres, aussi bien concernant son jeu que ses futures performances au lit. Ezra a plus d’entrainement que lui, ne serait-ce que lors de ces derniers jours en compagnie d’alcool et du billard de l’hôtel. Les boules rentrent donc assez facilement. Jusqu’à ce qu’il se fit perturber par la voix de Nem. Un regard meurtrier et plein de haine vient se poser sur lui. La queue de billard venant cogner au même instant le sol avec un surplus de force. « Et alors ?! Je suis plus avec. Tu fais c’qui te plait. »  Vilain mensonge prononcé sèchement. Ça devrait bien lui faire comprendre de ne pas s’aventurer sur cette pente. Rapidement, une cigarette trouve d’ailleurs le chemin de ses lèvres, sans se soucier de l’interdiction de celle-ci dans le bar ou non. Il reste les pintes vides pour les cendres. Il se repositionne pour jouer le coup qu’il a stoppé mais la boule blanche ne fait que sauter un peu plus loin sur le tapis. « A toi ! » Le même ton sec. Il a trouvé comment le faire rager. Sa seule envie  à présent n’était pas de se servir de la queue de billard pour jouer tranquillement…

Il tente de ne rien laisser paraitre mais il bouillonne de l’intérieur. L’idée que Nem puisse mettre les dernières boules dans le trou lui traverse l’esprit. Si c’est tout ce qui faut pour le faire taire. Mais ce con est trop con. Il se loupe dès le première essai. Ezra reprend sa place pour jouer, tapant à peine dans la blanche en entendant Nem. Il écrase sa cigarette dans l’une des pintes vide. Son air meurtrier se radoucit lorsqu’il aperçoit le type de la sécu. « C’est bon, j’ai compris. On ne fume pas à l’intérieur. Pardon. » Des excuses presque sincère accompagnées d’un sourire désolé et de son paquet de cigarette qu’il lui tend pour ne pas se faire jeter directement. Il ne demande que quelques secondes. Le temps qu’il se retourne pour s’occuper d’autre chose. Les quelques fraction de seconde qu’il lui faut pour plaquer sa main contre la gorge de Nem en cherchant à le plaquer contre la table de billard. Son poing cognant au niveau de sa joue. « Ferme ta gueule ! J’ai pas besoin de savoir c’que tu fais de ta queue ! » Des paroles susurrer avec toute la colère qu'il essaie de contenir malgré tout.

Il ne sait pas comment Nem a réussis à éviter son poing. Tout ce qu’il sait c’est qu’il a lâché un juron en sentant sa main cogner la table. Et puis tout se passe vite: le poing de son adversaire qu’il ne voit pas venir et ses bras emprisonnés par le type. Alors qu’il tente de lui refoutre un coup. A croire qu’ils se sont liés pour l’avoir un peu mieux. Ezra se débat pour pouvoir foutre son pied dans les bijoux de famille de Nem. A moins que l’étranglement soit plus amusant. Ce qui est sûr c’est que les mots prononcés lui donnent la force ou la malice pour arriver à se libérer du type qui veut le foutre à la porte. Il n’en faut pas plus pour qu’il se jette sur Nem. Son poing cherchant le creux de son ventre avant de frapper une nouvelle fois dans les côtes. « Ferme ta putain de gueule, avant que ce soit moi qui te le fasse faire ! » Il se sent une nouvelle fois tiré en arrière dans un grognement, alors que son genou était justement prêt à se lever.

Il pourrait frapper Nem jusqu’à ce qu’ils crachent ses boyaux, si personne ne les retiendrait. Malheureusement, on les retiens et on les fout rapidement à la porte. Il ne sait même pas ce qui l'empêche de partir avant que son adversaire ne soit dehors. Il doit être aussi con que lui, à moins que ce soit seulement le fait qu’il n’aurait pas eu le temps d’aller loin avec ses quelques secondes d’avance. « Sois content que c’est que tes côtes, connard. » Grognon. Et au plus haut point, l’envie de lui en recoller une le démangeant grandement. « Et tu pourras peut-être te sucer tout seul à partir de ce soir. Si la vie n’est pas belle… » Ton ironique et soupire las, Ezra ne compte pas passer toute la soirée devant le bar, qui lui enverra sûrement la facture, ce n’est pas la première fois qu’il y traine. Il décoche un dernier regard assassin à Nem, qui ne l’intéresse plus depuis ses propos sur Lola, avant de le contourner pour chercher un autre endroit tranquille où boire. Et peut-être ramener une conquête plus intéressante pour la soirée.

Il n’a qu’à demander s’il veut se faire casser quelques côtes pour voir si on peut les lui retirer. Ezra sera partant au premier mot qu’il prononcera. « Tu t’prends pour mère Teressa à m’faire la charité ? !» Manière plus polie de lui demander s’il n’a pas quelqu’un d’autre à aller faire chier. Chose à laquelle Nem aurait bien fait de penser avant d’insister. Ezra le plaque contre le mur avec rage, et toujours aussi peu de retenu. Il se prend pour qui à lui donner des leçons sur le partage. « J’men fous que ce soit toi ou le sdf dans la rue qui l’ai baisé ! J’veux pas connaitre les détails ! » Il le tient fermement, crachant les mots sans se soucier dans leur impact. Lola, il l’aime. Il est jaloux de tous ceux qui l’approchent. Et s’il la laisse faire ce qu’elle veut, il a encore du mal à réellement l’accepter.

Nem l’agace de plus en plus avec ses sous-entendus et son je m’en foutisme à propos de tout et encore plus de sa nuit avec Lola. Peut-être que sans lui répondre, il lui fouettera la paix au bout d’un moment. Si seulement le prochain bar n’était pas si proche. A peine quelques pas, qu’il se retrouve déjà au chaud, les fesses sur un tabouret au bar. « Un double whisky et une bière. » Le manque de regard à Nem doit bien lui faire qu’il n’y a rien pour lui dans la commande, mais il se gênera sûrement pas pour commander comme un grand en le déposant à ses frais.« T'as rien de mieux à faire de tes soirées que me coller au cul ? »

il me snob le connard. alors je reste, histoire de le faire chier davantage. j'ouvre ma grande gueule pour lui balancer un truc et il plonge dans un bar où je le suis. on s'assoit, il commande. le serveur ramène les boissons et je chope la bière. c'cool mec. et sinon, nan. je m'ennuie en ce moment. j'allais le gratifier d'une remarque à la con du genre ouais, entre nqiuer ton ex et ta mère, faut que je fasse passer le temps. mais non, je m'abstiens. difficilement. et sinon, tu compte dormir où vu que tu t'es fait virer de l'hotel ?

« T’fais chier. »  C’est la seule réponse qu’il peut lui offrir lorsqu’il remarque que ça bière vient de disparaitre de sa portée. Il pouvait pas se commander autre chose, nan ?  Il faut croire que non.  Il fait donc un rapide signe au barman pour en avoir une autre. La chaleur du whisky disparaissant rapidement dans le fond de sa gorge alors que Nem finis de poser sa question. « C’est une invitation à passer la nuit avec toi ? Oh, Nem ! Je te savais pas si romantique! » Il arrête doucement de papillonner des cils comme il le fait depuis l’annonce de son romantisme pour laisser un rire s’échapper. « Me reste toujours les clés de la chambre. » Ouais, quelques part dans les poches, il faut juste qu’Ezra retrouve laquelle.