Il ne pourra sans doute jamais expliquer ce qui le retient à Oslo. Pourquoi est-ce qu'il reste, malgré leurs engueulades fréquentes. Peut-être parce que lui, il sait qu'Oslo peut se montrer doux. Affectueux. Plein de tendresse, comme là. Il a déjà oublié le pari, seul son colocataire compte à présent. Il croise son regard, et sent son souffle se mêler au sien. Lorsque ses lèvres se déposent enfin sur les siennes, Priam sent son coeur imploser dans sa poitrine. Il attrape les poignets d'Oslo pour les déposer contre le mur de chaque côté de son visage, se pressant plus encore contre lui pour lui rendre son baiser avec autant d'inconscience que lui, laissant l'eau tomber sur eux en cascade.

Sa cage thoracique se soulève difficilement, malmenée par sa respiration haletante. Le baiser devient plus langoureux, mais ça n'est pas pour lui déplaire. Son sourire le fait fondre et Priam le lui rend bien, avec une certaine malice. À ses paroles, il coupe l'eau, laissant la buée retomber lentement. Il s'écarte alors d'un seul coup de lui, pour attraper une serviette, avant d'attraper le poignet d'Oslo pour l'attirer vers lui, l'y enrobant, en se mettant derrière-lui, le guidant hors de la salle de bain. Devant le lit, il entoure ses hanches de ses bras, plaquant ses lèvres dans sa nuque, la lui mordillant parfois. « Oui, la douche est finie... »

La chaleur grimpe d'un seul coup et le bas ventre de Priam le brûle. Il n'y peut rien, c'est à chaque fois la même chose, et à chaque fois une torture : il ne peut pas lui résister. Il n'y parvient absolument sous aucun moyen. Il se laisse pousser jusqu'au lit, entraîné par Oslo, avec un rire presque enfantin. Son boxer mouillé encore sur lui, il glisse ses mains sous la serviette qu'il a placé autour de son colocataire, avant d'embrasser son front, son nez, de saupoudrer ses lèvres de baisers tantôt tendres tantôt enflammés.

Priam dévore lentement son cou, le couvrant de baisers, laissant parfois ses dents s'égarer à leur tour. Soudain, son visage est repoussé et Oslo se retrouve à califourchon sur son bas ventre. Sans rien faire d'autre, il pose un regard partagé entre le désir et la curiosité. « Eh bien, j'en sais rien moi, montre moi que c'est pas le cas. » lance-t-il d'un air de défi, un sourire ravageur sur les lèvres, n'esquissant toujours pas le moindre geste.