shot me down

bordel, fermes ta gueule. oui, toi, là, le p'tiot. tu vas te la fermer, peut-être ? vas faire chier tes parents. tu le méprises et tournes finalement le dos pour entrer dans le petit appartement. tu rentres tout juste d'un énième entretien d'embauche. que t'avais pas décroché, bien sûr. je vais m'pendre, adresses-tu à ton colocataire et amant. le p'tit léon. j'm'y ferais jamais à cette ville. l'monde entier me déteste, ou alors mon père se démerde pour me foutre la misère. t'en sais rien. tu souffles un coup, et t'affales dans le fauteuil au milieu du salon. si tu t'étais débarrassée de lui plus tôt, t'aurais pas à vivre dans ses conditions. tu serais pas aussi instable psychologiquement. t'irais bien, ouais.

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Avoir du travail. Une chose essentielle pour le jeune homme qui depuis son arrivée dans cette ville, était barman et essayait de tout faire pour payer le loyer de son appartement qu'il avait avec Dunya. Pour lui tout se passait bien, mais pour la jeune femme, c'était bien plus compliqué que cela. Elle n'arrivait décidément pas à trouver un travail stable et il voyait bien qu'elle commençait vraiment à en avoir marre de cette situation. Il ne pouvait pas savoir ce qu'elle pensait, mais ce qui était sûr c'est que si elle n'avait pas du fuir, sa vie aurait été bien plus simple. Le frigo était plein, ce qui fit rapidement la joie de Léon qui s'empressa de se faire un sandwich maison et de boire une canette de cette fameuse boisson avec des bulles. Croquant dans son casse-croûte, il entendit la porte s'ouvrir et se refermer aussi sec, ce qui le surprit quelque peu. En se rendant dans le salon, il aperçu sa colocataire, mais aussi copine, s'affaler littéralement sur le canapé. D'après elle, le monde entier lui en voulait. Tout en mangeant son sandwich, prenant une gorgée de sa boisson, il prit place dans le fauteuil en face d'elle, tout en la fixant, « encore une réponse négative ? » La situation était compliquée et il sentait qu'elle était à bout et que tout pouvait basculer en un instant.

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négative, négative. raaah, t'as envie de crier. t'es à bout, tu commences à craquer. t'aimerais tellement trouver un job, ne pas traîner à l'appart le plus clair de ton temps. t'as besoin de bouger, de te changer les idées. tu continuerais à chercher oué, mais à l'heure actuelle, t'as juste envie de gueuler. c'pas comme si c'était la centième réponse négative. c'quoi leur problème dans cette ville ? lances-tu, d'un ton assez méprisable. tu le regardes bouffer son sandwich. hurk. ça te donne pas envie. tu repenses à l'an dernier. quand tu le cherchais et que t'étais prête à sacrifier votre histoire. comme on dit, avec des si, on mettrait paris en bouteille. toi, avec des si, t'aurais une vie heureuse aux côtés de ton père. les mains salies, certes. mais t'aurais de l'argent et t'aurais pas à te soucier de tout ça. tu passerais pas tes nuits à cauchemarder. j'suis à bout léon, j'en peux plus. faut que ça change. j'en ai marre de me cacher.

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Tomber de haut. Le jeune homme pensait que tout allait s'arranger et que sa colocataire et copine allait vite trouver du travail, mais ce n'était pas le cas. Il devait donc prendre tout à sa charge, ce qui ne le dérangeait pas, mais Dunya en avait vraiment marre et commençait vraiment à baisser les bras. Cet énième refus de la part d'un patron, c'était de trop pour la jeune femme et Léon voyait bien que ce n'était plus qu'une question de temps avec qu'elle ne perde la tête et laisse tout tomber. Il la connaissait par coeur et savait que si elle explosait, il ne fallait pas être dans les parages et qu'elle pouvait vraiment se mettre dans une rage terrible. Toujours sur le fauteuil, il voyait vraiment la ras-le-bol de celle qu'il aimait, mais il ne pouvait rien faire et c'était bien cela le plus dur. Tout se passait bien en quelque sorte, lorsqu'elle lui expliqua clairement qu'elle en avait marre de se cacher. Elle avait envie d'être avec son papa chéri, d'avoir de l'argent sale, mais de ne manquer de rien. Pas de souci, elle allait avoir ce qu'elle voulait, le jeune homme n'était pas du genre à faire les choses à moitié et il était très impulsif, la phrase de Dunya était vraiment de trop, il en avait assez, il ne l'avait pas obligée à s'installer ici avec lui. Se levant du fauteuil rapidement, il lança son sandwich sur le comptoir de la cuisine et reposa la canette entamée dans le frigo. Il en avait marre lui aussi, il ne l'avait jamais obligé à rien, elle avait qu'à le tuer ce fameux jour. Revenant dans la pièce principale, il fixa la jeune femme « alors c'est comme ça, tu sais quoi retourne avec ton papa chéri qui peut te combler avec tout son argent et dis lui même où je suis ! Maintenant tu te débrouilles seule... » Tout en allant dans la chambre, il commençait à faire ses bagages, blessé au fond de lui par les paroles que venait de prononcer Dunya.

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t'as l'impression qu'il comprend pas ce que tu dis. t'as l'impression de passer pour une meuf qui se plaint tous le temps. t'aimerais pouvoir dire stop. mais c'est trop, et il le sait. il sait que t'en a marre. tu viens de le lui re-formuler à nouveau. et il fait quoi là ? il t'envoie chier ? pardon, il ose. seule, seule, tu te considérais déjà comme seule. tu n'avais que lui, que lui pour vivre encore. rien qu'un peu plus longtemps. et malgré que tu l'aimes toujours, tu risquais de le perdre, à chaque fois. sérieux, souffles-tu. tu le suis jusque dans la chambre. tu le vois sortir une valise. okey, c'est bon, t'as compris ce qu'il était en train de faire. putain, sérieux, arrêtes. plus expressif que ça ? c'était guère possible. tu chopes son bras, et tu t'attends presque à ce qu'il te repousse. après tout, tu venais de l'énerver. léon, tu sais très bien de quoi je parle. j'ai pas besoin de mon père. t'es là, et j'suis là. c'est tout. tu le fixes, les yeux dans les yeux. et t'essayes de le convaincre que t'as pas envie qu'il parte. c'est peut-être un peu égoïste après tout, t'en sais rien. il crève peut-être d'envie de partir. d'effectivement se faire dénoncer. sauf que, si t'y retourne, il sera pas le seul à payer le prix de votre escapade.