Je tentais de me concentrer sur la route, mais je sentais qu'elle me regardait. Je tournais la tête à chaque 10 secondes pour voir son sourire. Vu son enthousiasme, je regrettais que nous n'en ayons pas discuté avant, avant qu'elle prenne engagement avec son coloc actuel. Keely ressentait encore des inquiétudes venant de moi, mais je ne voulais pas parler de détails... Je secoue la tête. « Non,non, je réfléchis, c'est tout! » J'aperçois son bloc appartement un peu plus loin, je vais donc me garer dans la cours d'entrée, e sachant pas trop si je devais couper le moteur. Va-t-elle se jeter hors de la voiture, ou est-ce qu'on continue de discuter...? « Tu sais, ce n'est pas comme si je vivais dans la rue. Il n'y a pas d'urgence à prendre une décision... mais j'avoue que ça me tente, vraiment. »

J'hoche la tête, je n'insiste pas. Je sais bien que ça ne servirait à rien et je n'avais pas envi de dépenser de l'énergie pour savoir un truc qui n'était peut-être même pas important. Je regardai autour de moi, tout cela m'était très familier, nous étions donc arriver où je vivais. Il s'était garer alors, dans le stationnement et je continuais à le regarder. « Oui, t'es loin de vivre dans la rue, hein. » Un petit rire de ma part. Au moins j'étais contente que l'idée de vivre en ma compagnie ne le répugne pas totalement. C'était peut-être un peu pour cela que je riais aussi. Je regardai autour de moi, ne sachant pas trop ce que je devais faire maintenant. « Eh, tu veux peut-être monter un peu ? » C'était lui qui voyait, je n'allais tout de même pas lui tordre le bras, après tout.

J'émet un léger rire, avec elle. En effet, je suis loin d'être a plaindre! Il n'y a rien de plus à ajouter... Puis, elle m'invite à monter. Je veux bien, mais elle semblait épuisée... Je ne veux pas la déranger, ou qu'elle se sente obligée de m'endurer encore! Je coupe tout de même le moteur, et je lui souris. « Bah, si tu m'invite, je veux bien... mais si tu es trop fatiguée et tu as envie de te reposer seule, hésite surtout pas à me mettre à la porte. » Je lui fait un clin d'oeil et j'ouvre la portière, mais je vais la laisser prendre les devants. Je me demande si son coloc sera présent, non pas que ça me dérange... mais je me demande si cela le mettrait mal à l'aise, de nous voir débarquer comme ça.

Il avait beau me le proposer, je n'oserais pas le mettre à la porte, tout simplement. « Oui oui, je n'hésiterai pas ! » Un petit mensonge n'avait jamais tué personne pour le moment, je pouvais donc me le permettre. Je pris alors les devant, en ouvrant la porte de l'immeuble en regardant les marches. Il n'y avait que deux étages à monter, et pourtant je plaignais les pauvres gens qui habitait au sixième. Enfin, il fallait juste avoir le courage de monter autant de marche. Je me met alors à monter une marche après l'autre d'un pas assez rapide. Quand je fus rendu devant la porte, je passai ma main au dessus de la porte pour y prendre la clé. Je déverrouillais la porte et l'ouvris, laissant mon ami entrer avant moi pour refermer la porte derrière moi. « Tu veux un truc à boire ? » Car moi, j'avais l'intention de boire un très grand verre d'eau.

Je la suivais tranquillement, et je montai les marches un peu moins rapidement qu'elle, il n'y a pas de presse après tout. Je la suis jusqu'à la porte de son appartement, en regardant les murs qui n'ont pourtant rien d'excitant. Keely me fait entre avant elle, ce que je fais mais je ne m'aventure pas plus loin dans l'appartement. « Ouais, je prendrais bien un verre d'eau, s'il-te-plaît. » Je regarde autour de moi, un peu curieux, et je retire mes sandales pour la suivre jusque dans la cuisine.

Je prends donc deux verres avant de les déposer sur le comptoir. J'ouvre le réfrigérateur pour prendre le contenant d'eau. Je tourne l'un de verres et le rempli d'eau avant de le lui tendre en souriant. Je me suis alors servie à mon tour et j'ai pris une grande gorgée. Comme ça faisait du bien... Je me tire alors une chaise, me laissant tombée sur celle-ci. Je le regardais, le fixais, d'une manière un peu trop intense... Je de tourne mon attention sur la fenêtre au bout de la pièce. Et je soupire. « Tu peux t'asseoir, hein. Tu analyses mon appartement ? » J'avais bien vu que ses yeux se promenaient un peu partout, et ça me faisait assez rire. « Faut pas regarder le ménage, j'ai pas eu le temps de m'en occuper en partant... Et je ne pensais pas que j'allais te croiser. » J'émets un petit rire.

J'avance de quelques pas pour prendre le verre qu'elle me tendait, et je la remercie d'un hochement de tête et d'un sourire. Je prends une gorgée, toute petite, et je continue d'observer les alentours. J'entends les pattes de la chaise racler le sol et je devine que Keely viens de s'asseoir. Mon attention reviens vers elle alors qu'elle prend la parole, et je ris. C'est vrai que j'analysais son appartement, ce qui n'est pas très très poli. Mais j'étais de nature curieux, alors voilà. « Ouais, désolé. T'inquiète, j'suis un mec, alors le ménage est bien la dernière chose que je remarque! » Je m’assois en face d'elle. « Faut dire qu'il y avait de minces chances qu'on se croise aujourd'hui, et tu pouvais encore moins deviner que j'allais venir squatter ton appartement! » Un léger rire s'échappe de mes lèvres et je lui fais un clin d'oeil. Squatter n'était probablement pas le terme approprié, je ne squatte pas quand même... elle m'a invité!

Je lui lançai un regard assassin. « Et tous les mecs se fichent du ménage ? C'est pas un peu de la généralisation, ça ? » Oui, car dans la manière dont il expliquait qu'il s'en fichait que je n'aie pas pris deux minutes ce matin pour faire un peu de ménage, c'était ce qu'il sous-entendais. Enfin, je savais bien que ce n'était pas son intention, mais je m'amusais un peu. C'est d'ailleurs pour cela que je ris de nouveau. À croire que je ne sais que faire cela de ma vie, hum. « Puis que tu "squattes" peu souvent, je te pardonne. » Ouais, surtout qu'il ne squattais aucunement, car il n'avait pas vraiment eu le choix de me suivre. Autrement, je l'aurais traîné de force, ouesh.

Je balbutiai alors qu'elle me lançait son regard accusateur. « Euh, je... mais non ce n'est pas ça! » Mais je fus soulagé alors qu'elle éclatais de rire. J'avoue que, pendant ces quelques secondes, je me sentais plutôt mal, je ne voulais pas l'insulter, ni qui que ce soit d'ailleurs. Je souris à ce qu'elle me dit par la suite. « Ah merci, j'étais presque inquiet! » En fait, pas vraiment. Mais pour pousser mon sarcasme encore plus loin, je lui prend la main et feint un air suppliant. « Tu es trop bonne, je ne mérite pas ton pardon. » Puis, j'éclate de rire.

Je devais l'avouer, c'était beaucoup trop facile de rire un peu d'Andrew. J'avais l'impression qu'il fallait qu'être un minimum sérieux pour qu'il nous croit. Peut-être qu'au fond, il était un peu naïf et moi comme une très mauvaise amie, j'en profitais un peu trop souvent. Je devais m'arrêter, c'était pas ce qu'il y avait de plus sympa à vrai dire. Mais enfin, sachant qu'il ne l'avait jamais mal pris et même qu'au contraire, il en riait, je pouvais me le permettre. Enfin, un jour il prendre fait sa revanche, j'en étais sûre et certaine. Mon attention se porta alors sur sa main, qui venait de prendre la mienne. « N'en abuse pas surtout. Je ne serai pas toujours aussi clémente, tu sais. » Je n'avais toujours pas détourner le regard de nos mains.

De toute évidence, Keely aimait bien se jouer de moi. Et moi qui avait si peur de la froisser. Pourtant, je devrais bien savoir qu'elle a un grand sens de l'humour, et je devrais arrêter de m'inquiéter. Mais j'dis que des conneries, ou presque, et un jour ça finira par me retomber dessus, et je veux surtout pas que je me mette une personne qui m'est chère à dos. Je souris à ce qu'elle me répond, avant de pencher la tête en signe de révérence, tenant toujours sa main. « Je m'en souviendrai, très chère. » Ok, là j'en met trop. Mon attention se tourne alors vers ma main qui tiens la sienne, et étrangement je n'ai pas envie de lâcher. Je les fixe pendant quelques secondes, puis je regarde Keely et je redeviens timide. Je me racle la gorge avant de briser notre contact et de prendre de grandes gorgées d'eau.

J'hoche la tête en guise de réponse avant de relever la tête vers mon ami. Quand je croise son regard, cela ne prend que quelques instants pour qu'il retire assez brusquement sa main, avant de boire une grande gorgée d'eau. Je me sens tout d'un coup assez gênée et je me sens devenir un peu rouge aux joues. Je me sens assez vulnérable à vrai dire et je déteste complètement cela. Je n'aime pas me sentir ainsi sur envers lui. Je ne sais pas pourquoi je me sens ainsi d'ailleurs, ce n'était pas comme ça avant... Ce n'était tout de même pas la première fois qu'il prenait ma main... « Qu'est-ce qui a changé entre nous, hein ? » Je doutais fortement qu'il en sache plus que moi sur la question, mais je n'avais pu m'empêcher de la lui poser. Car je voulais régler ce malaise une fois pour toute. Je n'aimais pas du tout cette situation.

Mon regard se tourne désormais vers mon verre presque vide, alors qu'il était plein il y a quelques secondes à peine. J'avais tout bu sans m'en rendre compte, par nervosité peut-être? Je ne saisissais pas moi non plus ce qui se passait entre nous, ces contacts physiques ne nous avaient jamais ébranlés, nous n'étions jamais timides. En tout cas, moi je n'avais jamais ressenti cela. Je ne sais pas pour elle... Et je repense à ce baiser que nous avons échangé tout à l'heure, mes joues s'empourprent légèrement. Je me lève pour remplir mon verre d'eau à nouveau - ouais je prends mes aises tout à coup - avant de me tourner vers Keely, le dos appuyé contre le frigo. « À vrai dire, j'en sais vraiment rien... » Je ne sais pas quoi ajouter. J'aimerais lui répondre, élucider la question, agir. Mais tout cela me tourmente, je ne sais pas où nous en sommes.

Je détourné le regard et fixe mes mains. Cette situation est tout simplement étrange. À vrai dire je n'aurais jamais cru que cela m'arriverait, que je me sentirais mal à l'aise en la compagnie de mon meilleur ami ! Et pourquoi maintenant ? Je commençais à remettre en question cet échange qu'il y avait eu entre nous deux... Le fait que nous nous ayons embrasser plutôt. Comment réagir de la même manière après cela, hein ? J'étais complètement perdue, encore une fois. Je continue à fixer mes mains, la table, ne sachant pas quoi ajouter. « Je déteste ça, je déteste ça, je déteste ça... » Je n'aimais pas que quelque chose me préoccupe. J'avais déjà pleins de trucs à penser dernièrement, alors quoi je ne pouvais pas juste m'amuser avec lui plutôt que de réfléchir encore et encore...

Je détourne le regard pour observer le sol, et mes pieds. Je me maudit d'avoir rougi, de m'être senti gêné de lui avoir simplement pris la main. C'est stupide, je n'ai pas à m'en vouloir pour ça, mais on se retrouve désormais dans une situation encore plus gênante. J'aimerais disparaître, ne plus y penser. Mais je ne vais quand même pas me défiler, j'aurais l'air lâche de m'en aller comme ça et nous laisser ainsi dans ce malaise. Je relève les yeux lorsqu'elle prend la parole, même si elle semble plus parler pour elle-même que pour moi. Je m'approche d'elle, dépose mon verre d'eau sur la table et tire la chaise pour m'asseoir face à elle, mais sans la table entre nous deux. Je lui prend la main à nouveau, et je rougis d'avance. « Keely, je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre nous, ce qu'il se passe en ce moment même, et je ne veux surtout pas perdre ce qu'il y avait entre nous avant tout ça. Mais je ne peux pas nier que je me sens bien quand tu es près de moi, et je ne regrette pas ce qu'il s'est passé tout à l'heure... » Bon, je ne règle pas vraiment le problème avec ces paroles, je ne répond à aucune question, mais j'ai au moins eu le courage de lui dire un peu ce que je ressens, c'est un début.

Je ne savais que lui répondre... Tous pleins de pensées se bousculaient dans ma tête et j'avais énormément de difficulté à me concentrer. Je me sentais si petite, comme si tout et n'importe quoi pouvait de heurter, me frapper, me blesser. Je me sentais terriblement faible face à cette personne qui m'était si cher et que je ne pouvais risquer de perdre. Ma gorge se nouait peu à peu, mais je réussis tout de même à dire avec un peu de difficulté : « Je... Tu sais, tout à l'heure, à la plage... Quand tu m'as dit que tu avais passé la soirée de la Saint-Valentin avec un fille... Je, j'étais un peu jalouse. Sans vraiment de raisons valables. Et puis on s'est... » Je n'y arrivais plus, je n'étais pas capable de le dire. Non, mais merde, je ne pouvais pas être jalouse de ce que faisait mon meilleur ami ! Je me sentais tellement cruche de lui avoir dit ça, oh que je m'en voulais maintenant. Non, mais j'avais pas le droit de lui balancé ça, en pleine figure. Parce que ce baisé, non je ne le regrettais pas moi non plus, car oui, je m'étais sentie affreusement bien. Et que cela m'effrayait, puisque ça me confirmait que oui, je serais complètement jalouse s'il advenait qu'il ait dans les bras d'une autre.

Même si je suis intimidé, dépassé par la situation - car je déteste vraiment parler de mes sentiments - j'esquisse un sourire alors qu'elle m'avoue sa jalousie. « Ah bon? » Ce n'est pas une bonne chose, la jalousie, mais ça me fait réellement plaisir qu'elle me dise ça... Et au fond, moi aussi j'ai eu un pincement au coeur lorsque j'ai cru qu'elle avait passé cette soirée en compagnie d'un autre. Mais je ne savais quoi lui répondre, maintenant, si je devais lui avouer moi aussi. Sans doute que oui. « J'aurais dû le comprendre, vu comment ça t'a froissée... » Je sais vraiment pas pourquoi je dis ça, puisque c'est complètement inutile. Je baisse les yeux vers le sol, je ne sais plus quoi lui dire. J'suis vraiment nul, pour parler, et j'dis souvent que des conneries en plus.

Je relève ma tête d'un coup. Il était sérieux là ? Non, mais c'était quoi cette réponse à la con ? Ah oui je ne me rappelais pas d'avoir été froissée d'une quelconque manière... Peut-être surprise, oui. Enfin. Il y allait un peu fort. Je savais bien que j'avais plutôt mal réagis en effet. Mais, cela me frustrait qu'il le balance comme ça. « COMMENT ÇA M'A FROISSÉ ? Non, mais tu te fous de ma gueule ? Mais merde, si ça t'amuse de jouer avec mes sentiments comme ça, juste pour le plaisir, c'est pas la peine. Non, mais sérieux, tu penses que ça m'amuse de pas pouvoir dire un truc à mon meilleur ami, sans qu'il me juge ? Parce que c'est l'impression que ça me donne. » Oui, j'y étais allée un peu fort sur le coup et je m'en voulais après, terriblement. Oui cela m'avait blessée, mais je me doutais bien que ce n'était pas son intention... Et je culpabilisais. « Je... Désolée. » J'enfouis alors ma tête entre mes genoux que je venais de remanier vers moi. J'avais l'impression d'être qu'une gosse. Non, je n'en étais qu'une, justement.

À l'instant où je vois son visage, je sais que j'ai encore dit une connerie. Merde alors... Je reste sans voix alors qu'elle ma balance ce qu'elle avait à dire, et je ne sais plus quoi dire. Je me sens mal, terriblement mal, ce n'est pas ce que je voulais dire, je ne voulais pas la blesser, bien entendu. Mais j'ai la gorge nouée, et je me tourne pour boire mon verre d'eau. Je la sens se replier sur elle-même, et je soupire. Je me sens con, et Keely n'a sûrement pas besoin que je reste là à dire n'importe quoi. Je me lève et je dépose mon verre d'eau dans son évier. « Je suis vraiment désolé... Keely. Je crois que je ferais mieux de m'en aller. » C'est exactement ça que je voulais éviter, que ça tourne mal.

Mais qu'est-ce qui m'avait pris de dire tout cela ? Je me sentais encore plus petite, de plus en plus petite. J'avais tellement honte de la manière dont j'avais réagis, je n'avais pas réfléchis en disant cela et je ne pouvais pas tout effacer. Même si je le souhaitais, du plus fort que je pouvais. Je me levai alors â mon tour. J'avais les larmes aux yeux, même si je ravalais toute ma fierté pour ne pas éclatée en sanglots. « Non, ne soit pas désolé. Je, j'ai mal réagis, je n'aurais pas dû. C'est que tout cela me dépasse, et je ne me sens pas à l'aise... Mais s'il te plaît ne me laisse pas toute seule... » Je lui lançais un regard suppliant avant de faire quelques pas dans sa direction, avant de me glisser dans ses bras pour le serrer. Oui, je ne voulais pas être seule, je ne voulais pas me perdre dans mes pensées...

Je me tourne vers elle, l'air triste. C'est vraiment pas drôle comme situation, et ça venait gruger notre énergie à tous les deux. On se sent tiraillés, on ne sait pas trop comment on se sent, quoi dire. Je baisse les yeux alors qu'elle prend tout le blâme de sa réaction. Elle ne devrait pas, absolument pas, car en un sens elle avait eu raison de réagir, me faire réfléchir aux choses que je dis. Je l'accueille dans mes bras, ça me déchire de la voir dans tous ses états. J'ai envie de m'excuser à nouveau pour lui avoir dit cela, mais je crois qu'il vaut mieux oublier le sujet. Je lui donne un baiser sur la tête et je la serre fort contre moi, puis je ferme les yeux. Ça me calme de l'avoir ainsi, contre moi, et je n'ai plus envie de la laisser partir. « Je vais rester... mais il faut cesser de se faire du mal. » Car au fond, c'est ce que l'on fait, en essayant de comprendre ce qu'il nous arrive, en essayant de se donner une réponse. Peut-être faudrait-il simplement laisser aller les choses.

Je suis contente qu'il ait changé d'avis et qu'il ne me repousse pas surtout. Je vins alors appuyer ma tête contre son épaule, restant ainsi dans cette position qui était très confortable, je devais l'avouer. Je me sentais bien dans ses bras et j'en oubliais presque le reste, enfin je voulais surtout l'oublier personnellement. Et il avait raison, il fallait arrêter tout cela. Et sûrement arrêter toutes ses questions qui me trottent dans la tête. Je ne veux plus penser à tout cela. Plus maintenant. Pas pour le moment. « Oui. » Je relève la tête pour le voir, les yeux fermés. Je souris quelques instants, avant de me dégagée un peu pour lui faire face. « Alors t'as envi de faire quoi ? » Enfin une question où il y avait plus de chances qu'il y ait une vraie réponse...

Je sens l'atmosphère se détendre entre nous, je me sens mieux. J'aurais vraiment été triste de partir sur une mauvaise note, et je crois que ça aurait été plus difficile de recoller les morceaux par après. Je souris lorsqu'elle me répond à l'affirmative. Je ne voudrais pas qu'elle se torture avec cette histoire, elle a bien d'autres priorité... J'ouvre les yeux lorsque je la sens se détacher de moi et je l'observe. Qu'est-ce que j'ai envie de faire? Bonne question. Ce n'est pas chez moi ici. J'hausse les épaules et je prends quelque secondes pour réfléchir, et j'émet un léger rire. « Je sais pas trop, tu as un truc à me proposer? Moi je pense qu'on devrais faire un truc pas trop exigeant, on a l'air épuisés tous les deux... » Ce n'est pas faux, la journée est loin d'être terminée et pourtant j'ai l'impression que mon corps réclame un bon temps de repos!

Je regarde autour de moi, ne sachant pas vraiment ce que nous pouvions faire non plus. Mais j'étais d'accord avec lui, je n'avais pas non plus l'intention de faire quelque chose qui soit exigeant. « Faire une sieste ? Ou on pourrait regarder un film aussi... Tu préfères quoi ? » Je lui souriais toujours, mais je ne bougeais pas. Je restais dans cette position, chaleureuse, qui me faisait presqu'oublier le fait que j'avais perdu mon sang froid face à lui. Parce que je sentais qu'il ne m'en voulait pas, même s'il aurait sûrement dû m'en vouloir d'avoir exagérer à ce point. Mais je ne voulais plus y penser. Je ne devais plus y penser.

« Hummmm.... » Je fais mine de réfléchir, mais en fait je sais déjà ce que je vais répondre. Je n'oserais quand même pas faire une sieste ici, à ses côtés. Peut-être suis-je un peu "bébé" de dire ça, me je serais gêné! «Regarder un film, ce serait bien! » Je lui souris. Il faudrait que je la relâche, maintenant... mais mes bras restent là, autour de sa taille. J'aime lorsqu'elle est contre moi, et j'espère ne pas la mettre mal à l'aise. « Tu peux mettre n'importe quoi, je suis vraiment pas difficile... » Ça nous ferait du bien, de passer du temps tranquille, tous les deux. J'espère seulement ne pas m'endormir au beau milieu du film.