Je me met à rire. Bien sûr que non, il me natterait pas à la course, je suis vraiment douée à vrai dire. Plus vite que son ombre comme on dit. Enfin, ce n'était pas que lui que je battais à la course non plus... « Fait moi rire, même si je te laissais une certaine avance, je terminerais plus rapidement mon chou. Désolée de te l'apprendre... » Je lui lance un petit air angélique, c'était tout de même assez méchant ce que j'avançais comme propos. Enfin, moi je ne faisais qu'exacerber un peu la réalité. Un tout petit peu. « Oh allez, s'il te plaiiiiiit. J'ai causé que deux accidents, peut-être trois. Mais je vais faire super attention ! » Je le suppliais du regard, en espérant qu'il cède et me laisse le volant. Puis j'avais mentionné mes accidents que pour le taquiner un peu...

Alors qu'elle me balance son air angélique ainsi que sa réplique démontrant toute sa modestie, je lui lance un regard noir et je fais la moue. « Ah ouais? C'est encore à prouver, ma chérie. » Maintenant, je dois juste espérer qu'au mieux elle oubliera cette histoire et jamais elle ne me mettra au défi, ou au pire que ce ne soit pas trop humiliant comme défaite. Je ferais mieux de me taire, pour éviter qu'elle ne me défie sur le champs. Alors je sors mes clefs et je lui tend, tout de même un peu hésitant. Elle me fait peur, avec cette histoire d'accidents! Je tenais fermement les clefs, mais je relâche la pression en voyant son regard suppliant. Je ne peux pas résister à ça.

Le ton de voix qu'il utilise sonne comme un défi, je n'allais donc pas l'oublier de sitôt. Dès que l'occasion se présenterait, je la saisirais, juste pour lui prouver que j'ai raison. Après, il n'avait qu'à bien se tenir. Peut-être ne le bâtirais-je pas à plate couture, ce qui risquerait d'être beaucoup moins humiliant pour lui. Mais bon, en même temps, ça me permettrait encore une fois de rire un peu de lui. Et ce n'est pas quelques moqueries qui ont tué quelqu'un, à ce que je sache. Il ne m'en voudrais pas trop. « Compte là-dessus, je te le prouverai assez rapidement. » Je lui souris un peu. Et puis il sort ses clés de ses poches, je les regarde avant de reporter mon attention sur mon ami. Finalement, j'avais réussi à le faire convaincre de me laisser au volant. Enfin, je l'espérais surtout. Puis après, j'étais convaincue qu'il me faisait confiance, après tout, la voiture n'était pas à moi, donc si je faisais la moindre égratignure, ça me reviendrait dessus après. Je les prends alors, avant d'appuyer sur le bottin panique de la voiture pour la situer dans le stationnement. « La voilà ! » je la pointe du doigt et j'éteins l'alarme avec de me mettre à gambader pour aller la rejoindre. Et j'ouvre la porte et m'y assis, sur le siège conducteur.

Je lui souris. « Hum, nous ne sommes pas pressés... » Je me dis alors que d'aller faire un peu de jogging le matin ne me ferait pas de tort. Je sursaute un peu alors qu'elle appuie sur l'alarme pour situer ma voiture. Je ne m'attendais pas à ça. En même temps, c'est une bonne technique, quoi que c'est aussi le meilleur moyen d'attirer l'attention de toute le monde. Je la regarde gambader et je souris, c'est mignon et très drôle à regarder. Moi, je marche tranquillement derrière elle, et je prend beaucoup plus de temps à arriver à ma voiture aussi. Je m’assois sur le siège passager, ce qui me fait trop bizarre. Je conduis toujours, alors je me sens inutile. Je m'attache et je recule un peu le siège pour laisser de la place à mes jambes. « Vas-y! Et surtout, essaie de ne pas nous tuer. » Je lui fait une grimace. Je la taquine, bien sûr, je lui fais confiance.

Sa réaction me fait rire, c'est clair qu'il a pas envi de perdre, mais bon. Je ne changerais pas d'avis, à moins qu'il ne le dise avant que nous faisions le test. Mais de toute façon, cela signifierait que j'aurais gagné de toute façon. « Oui bien sûr qu'on a tout notre temps, mais enfin, faut vivre, non ? » Et quel meilleur moyen que de s'amuser un peu pour se sentir vivant... Après après embarquée dans la voiture, je regarde tout ce qui m'entoure. Je met le contact et appuis sur la pédale le pour avancer. J'adorais conduire, très sérieusement, même si la plus part du temps j'utilisais davantage mes petites jambes que ma voiture... Soucis pour l'environnement, mais aussi pour garder la forme, parce qu'après tout, c'était très utile d'être en forme, quand notre but dans la vie est d'accélérer dans une discipline sportive. « J'peux rien te promettre. » Et comme si ce n'était pas assez pour le traumatiser à vie, J'appuyai davantage sur l'accélérateur, alors que j'entrais sur la grande route.

J'ouvre l'appui-bras qui se trouve entre nous deux et je prend mon ipod et je le branche dans le lecteur. Puis, je met le bon poste radio et je parcours la liste de chansons. C'est pas évident, car vu que je suis dj une fois par semaine, j'en connais pas mal, et mon ipod est bien rempli... Mais je tombe sur la chanson parfaite pour animer notre promenade en voiture. J'appuie sur le play et je me jette vers l'arrière pour m'installer confortablement sur mon siège.  Je tape sur ma cuisse alors que j'entends le rythme de la chanson Happy, de Pharrell Williams commencer. Cette chanson me détend, ce qui est sans doute une bonne chose vu que Keely semble prendre son aise sur la route... Je dois bien avouer que je ne me sens pas tout à fait bien quand je vois la vitesse qu'elle prend. J'espère être impressionné par sa conduite...

Je regarde la route devant moi, ne me laissant pas déconcentrer par la chanson qui venait de commencer à jouer. Pourtant, je trouvais ça particulièrement difficile de l'ignorer, puisqu'elle était vraiment entraînante. Je me suis alors mise à taper un peu sur le volant, résistant pour ne pas me remettre à chanter et encore une fois casser les oreilles a tout ceux qui me tendrait. Non, je ne chante pas très bien et j'en ai tout à fait conscience. Mais bon, on peut pas être doué dans tout, c'est bien évident. Et il se trouve que j'ai un plus grand talent physique que vocal. Ce n'est pas plus pire que ça... J'accélère encore et encore sans vraiment m'en rendre compte, puisque la vitesse m'aidait à ne plus penser à rien. Cependant,ça était bien beau pour être vrai et j'entendis un son que je connaissais bien. Celui d'une voiture de police. Je me range alors sur le côté avant de lancer un : « Et merde. » Je soupire un bon coup, n'ayant pas le courage d'affronter le regard de mon meilleur ami. Au moins, je n'avais eu aucun accident, ce tait déjà ça.

Alors que Keely se concentre sur la route, moi je fais le pitre en faisant du lip-sing et en tapant des mains. Je vois bien qu'elle aussi a envie de bouger, et avec cette chanson il faut dire que c'est difficile de se retenir. Je commençais enfin à me détendre lorsque j'entend la sirène de police derrière nous. Je n'avais pas remarqué qu'elle avait accéléré autant... J'espère vraiment que ce n'est pas pour nous. Mais je me doute bien que c'est un faux espoir. Je ferme la musique et je m'appuie à la fenêtre et je regarde l'océan au loin en prenant une grande respiration, qui ressemble plus à un énorme soupir en fait... Il faut que je me retienne de lancer un regard meurtrier à Keely. J'ouvre le coffre à gant pour sortir tous mes papiers et je me tourne vers mon amie en prenant soin de rester calme. « S'il-te-plaît, dis moi que tu as ton permis de conduire... » Déjà qu'elle ne conduisait pas sa propre voiture...

J'étais vraiment mal barrée là. Je ne sais pas ce qui m'avait pris de conduire aussi vite, mais je m'en voulais. Je ne savais vraiment pas quoi faire, j'étais complètement perdue. Tout tournait autour de moi, je manquais atrocement d'air. Et j'avais si chaud. Je détachait alors ma ceinture avant d'ouvrir la portière. J'avais besoin d'air frais, j'avais besoin de respirer. Je tentais d'écouter ce qui me disait, mais je n'arrivais à me concentrer. J'avais suivi des cours qui m'avait expliqué tout cela, pourtant je n'arrivais pas à mettre un mot sur ce qui m'arrivait. J'étais complètement perdu et je n'allais pas bien du tout. Je pris alors ma tête à deux mains, me concentrant sur ma respiration. C'est tout ce qui m'importait, respirer. Je règlerais mon autre problème plus tard

Je remarque que Keely ne semble pas aller bien du tout... Elle se jette même hors de la voiture. Paniqué, je regarde dans le rétroviseur, je sais que les policiers ne veulent pas qu'on sorte de la voiture et j'avais peur que cela empire le stress de mon amie. Sans me poser de question, je saute en dehors de la voiture la rejoindre pour l'aider à se calmer, et aussi pour la protéger. Elle fait de toute évidence une crise de panique, ou un truc très semblable. Je me positionne face à elle et lui prend les mains, me faisant le plus doux possible. « ... Keely, il faut te calmer. Ce n'est pas grave... »

Je ne sais pas ce qui m'arrive et cela me stresse t'aiment. Je ne sais pas pourquoi ça m'arrive. L'air frais m'aide un peu mais je vois tout de même assez embrouillé autour de moi. J'ai de la difficulté à penser et je déteste ça. Je dois vraiment me calmer. Je sens alors une pression sur mes mains et je relève la tête vers Andrew. Je prends une grande respiration avant de demander : « De l'eau.. Il me faut de l'eau... » Un coup de chaleur, oui voilà comment ça s'appelle. Je vois alors une ombre se dressé au-dessus de moi. Cela devait très certainement être le policier. Je relève la tête pour m'apercevoir que j'avais bien raison. Je me redresse alors, en me rassoyant dans la voiture. « Je suis vraiment désolée monsieur, j'ai eu un petit malaise. » Je sors alors mon porte-feuille avant de lui tendre mon permis de conduire. Je l'écoute qu'à moitié, et J'hochai la tête avant qu'il ne me remettre la contravention. « Au revoir. » C'est la seule seule chose qui me vient à l'esprit. Je reste là quelque instant ne bougeant pas et ne voulant surtout pas croisé le regard d'Andrew. Je me sentais tellement nulle. « Désolée, »

J'entend les pas du policiers se rapprocher et nous demandant de retourner dans la voiture. Keely ne semble vraiment pas bien, mais je vais devoir m'occuper d'elle après. Il se dresse maintenant tout près de nous, et je contourne la voiture pour embarquer à nouveau du côté passager. J'écoute attentivement la conversation entre Keely et l'agent, les yeux levés au plafond de ma voiture. Il lui donne finalement cette contravention et repars, je suis soulagé de ne pas avoir eu plus de problèmes. Je me retourne alors sur mon siège pour prendre une bouteille d'eau que j'avais jetée sur la banquette arrière ce matin même. Je me retourne et je la tend à Keely. « Ce n'est pas si grave... Tiens, bois un peu. Elle ne doit plus être froide, mais c'est déjà ça. »

Je glisse cette contravention dans ma poche, que pourrais-je bien faire d'autre ? Je regarde droit devant moi, je vois d'autres voitures passées, et je commence à me trouve plus que ridicule. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris. Peut-être étais-je fâchée ou même triste ? J'aurais très bien ou nous tuer, et je ne le réalisais que maintenant. Et je m'en voulais terriblement. Je prends alors la bouteille d'eau qu'il me tend. En effet, elle n'est pas bien froide, mais ça ferrait parfaitement l'affaire pour le moment je prend alors une grande gorgée avant de refermer l'ouverture. En regardant toujours devant moi je lui dis, assez calmement : « Tu ferrais mieux de retourner au volant je crois. » Je n'ai pas trop le choix en même temps. Je ne suis pas vraiment en état de conduire pour le moment, et je ne voudrais pas risquer de nous tuer tous les deux encore une fois. Je me lève alors du siège et contourner la voiture.

Je l'observe en silence. Elle semble de plus en plus bouleversée, mais je ne sais pas quoi lui dire. Je ne veux pas la brusquer en lui demandant de reprendre le volant, même si je pense que c'est la meilleure chose à faire vu son état. Mais si elle aurait démontré le désir de reprendre la route, je lui aurais fait confiance. De toute façon, je sais bien qu'après ce petit incident elle aurait redoublé de prudence. Finalement, elle me demande elle-même que je conduise à nouveau. Je sors de la voiture pour contourner celle-ci et lorsque je croise Keely, je l'attrape pour la prendre par les épaules et la regarder dans les yeux. « Eh, ce n'est pas grave, ne fais pas cette tête d'enterrement. » Je lui souris. Je ne veux surtout pas que cette histoire lui ruine toute sa journée... ce sont des choses qui arrivent.

Je regardais autour de moi, le ciel qui était si bleu, cela ne pouvait que m'aider à penser à autre chose, me changer les idées. Je sais bien que je n'avais pas été prudente, et je m'en voulais terriblement, cependant je sais bien que m'apitoyer sur mon sort ne m'aidera en aucun cas à passer à autre chose. Quand je le croise, je baisse les yeux, ne voulant surtout pas lui faire face, cependant je ne peux rien faire alors qu'il me saisit les épaules, me forçant ainsi â lever les yeux vers lui. Avais-je l'air si mal en point ? Il semblerait que oui. « Je ne fais aucune tête d'enterrement, je suis juste fatiguée, j'irai m'étendre un peu lorsque j'arriverai chez moi. » Je lui fais un petit sourire, pour ne pas qu'il s'inquiète, car je vais bien. J'enlève délicatement ses mains de mes épaules avant de poursuivre mon chemin et d'ouvrir la portière.

Je baisse la tête alors qu'elle se dégage de mon emprise. En même temps, je la comprends, on a passé par toute une gamme d'émotions en quelques heures et je crois que je suis tout aussi épuisé. Je ne réponds rien et je m’assois derrière le volant, je démarre et j'attends qu'il n'y ait plus aucune voiture avant de reprendre la route. Pour éviter un lourd silence, je remet la radio à un volume raisonnable. De temps à autres, je tourne la tête pour observer Keely, ne sachant plus trop quoi lui dire. En quelques minutes, on arrive dans son quartier, et je me décide enfin à briser le silence. « Comment ça se passe, avec ton coloc? » Je ne le connais même pas, ne l'ayant même jamais croisé. Faut dire que j'entre rarement chez Keely...

Je m'assois dans la voiture, complètement muette. En faite c'est que je ne savais pas que ajouter. J'entre pris alors de regarder ce qui se trouvait autour de nous. Les arbres, la mer qui commençait â dépointer le bout de son nez... Je me sentais mieux en voyant cela, plus calme et reposée. J'avais conscience que le regard de mon ami devait très certainement se poser sur moi de temps à autre, mais je n'y portais pas attention. Sa voix me fit sursauté, ne m'attendant pas à ce qui prononce quoi que ce soit après ses longues minutes de silence. Et je ne savais que dire... Pour le moment je ne grenais pas de si longue conversation avec mon colocataire, mais il avait l'air très gentil. Il semblait aussi calme et posé, enfin je ne pouvais dire pour l'instant. « Je... Ça va bien. Enfin. Je ne suis pas souvent là... » Je ne savais pas quoi lui dire de plus. « T'as jamais pensé prendre un appart, toi ? »

J'hoche la tête, elle ne semblait pas trop connaître son colocataire. Et pourtant, elle vis avec cette personne, j'aimerais en savoir un minimum, moi, à sa place. Mais c'est sûr que si ils n'ont pas le même rythme de vie, c'est normal qu'ils se croisent rarement. Si je partais en appartement, je ne pense pas que je prendrais un inconnu comme coloc... je ne sais même pas si je prendrais un coloc, à vrai dire. Puis, je réfléchis à la question qui suit. Je n'avais jamais ressenti le besoin de partir de la maison, alors que tout est là, à portée de main et gratuit, et elle est assez grande pour ne pas me sentir à l'étroit auprès de ma famille. Toutefois, j'avoue que l'envie de liberté et d'autonomie est attirante. « Hum, je ne sais pas trop en fait. Chez moi, j'peux déjà tout faire. C'est sûr que niveau intimité c'est pas top, et ça me permettrait de m'éloigner un peu de mes parents... » J'hausse les épaules et je ris. « Invite moi à vivre avec toi, et j'y réfléchirai peut-être! » C'est une blague, bien sûr. Surtout qu'avec ce qui s'est passé tout à l'heure, je me demande bien à quoi ça ressemblerait de vivre avec Keely...

Sa réponse me fait rire. Oui en effet, pour l'intimider c'est pas le top quand tu sais que tes parents ne sont pas très loin. Enfin, je ne peux pas vraiment parler non plus... Ça reviens au même avec un coloc. Parfois, quand t'y penses bien, ça peut devenir carrément gênant même. C'est d'ailleurs pour ça que je tente de ne pas trop penser à mon colocataire quand je ramène quelqu'un dans mon lit... Et puis, il n'a qu'à m'en parler, si ça lui dérange vraiment. Bon, même si je dois avouer que je serais complexée qu'il m'en parle, mais ce sera sûrement la meilleure manière pour me faire passer le message. Après, s'il ramène quelqu'un un jour, je ne serai que contente pour lui, et je me tairai, bien entendu. « Enfin moi, c'est que mes parents n'auraient très certainement pas apprécier que je les réveille à chaque matins, très tôt, car je dois m'entraîner... » Parce qu'à la fin, ça peu devenir fatiguant. En tout cas, je n'apprécierais pas. « Tu peux peut-être y réfléchir alors... » Enfin, je doutais un peu qu'il soit sérieux en disant cela, mais bon. « Enfin, j'espère que tu sais que la porte t'est toujours ouverte. » Oui j'étais entrain de m'enfoncer là.

Elle avait raison par rapport à son rythme de vie, quoi que si elle réveillait ses parents le matin très tôt, cela ne devait pas être mieux avec son coloc. Mais peut-être qu'il ne s'en rend pas compte, non plus. Personnellement, même un ouragan ne pourrait me tirer hors de mes rêves, parfois. Sauf que, dans mes nuits d'insomnies, le peu d'heures où je réussit à fermer les yeux, je ne reste que dans un sommeil très léger. C'est soit noir, soit blanc, avec moi. Bref, l'argument de se lever tôt ne fonctionne pas chez moi de toute façon, je le fais déjà et personne ne m'entend partir. Je tourne la tête vers elle alors qu'elle me fait comprendre indirectement qu'elle ne serait pas contre l'idée que je vienne vivre avec elle. Enfin, c'est ce que je crois comprendre. Je souris en coin, je ne m'attendais pas à ça. Quoi qu'en même temps, on est de très bons amis, alors cette possibilité n'est pas si farfelue à vrai dire. « Eh bien... c'est bon à savoir... je veux dire, merci. » Quelle réponse merdique. « D'toute façon, je voudrais pas déloger ton coloc et j'crois pas qu'il serait enchanté d'apprendre qu'un 2e coloc débarque! » Ok, je me plante encore plus là. « Mais j'suis pas en train de te dire que j'veux pas hein! » C'est pas clair ce que je dis.

Je remarque assez rapidement que je ne suis pas la seule à ne pas savoir trop que dire à cause de cette situation. Je l'écoute parler et ça me fait rire un peu. Enfin, je peux bien rire, alors que je m'enfonçais toute seule, comme une grande aussi, quelques secondes plutôt. Je riais un peu de cela aussi en même temps, quand j'y réfléchis bien. « Donc en gros, ce que t'es entrain de me faire comprendre c'est que t'es content que je le propose. Mais que tu veux pas déranger mon coloc. Sauf que tu dis pas non ? C'est ça ? » Je me met à rire de plus belle, à cause de ses contradictions. Oui, je trouve ça très drôle alors pourquoi le cacher ? « Je te taquine, bien entendu. » Je le précisais, pour ne pas qu'il le prenne mal d'une quelconque façon. Bien que je doute très fort que ce soit le cas... « Enfin, je sais pas ce que ça donnerait à vrai dire. »

Alors qu'elle récapitule tout ce que je viens de dire, j'éclate de rire avec elle. Ouais c'est un peu gênant, car j'ai l'air con, mais c'est impossible de ne pas rire tellement j'ai dit n'importe quoi. « Ouais, ça ressemble à ça, en gros! » Je savais évidemment qu'elle me taquinais, et elle avait bien raison de le faire. Entre nous, pas besoin d'être gêné, et on rigole ensemble dès qu'on en a l'occasion. Même si c'est pour rire de l'autre, mais jamais méchamment... c'est ça le bon côté de la complicité. Puis, je me tais un moment, mais toujours avec un petit sourire aux lèvres. Je ne savais pas trop non plus ce que ça donnerait, elle et moi vivre ensemble. Bien que je suis assez curieux, mais en même temps c'est un pari risqué. Et puis, je n'imaginerais même pas le malaise si un de nous deux rapportait quelqu'un pour la nuit... J'éviterais de le faire, à tout prix. « Bah, ça ne pourrais pas être si mal... » Je dis ça alors que je suis en train de m'imaginer les pires scénarios catastrophes! Mais j'allais quand même pas lui dire ouvertement que j'me sentirais pas bien de la savoir avec un autre mec, dans la pièce à côté.

Comme je l'avais prévu, il ne l'avait pas mal pris et s'était mis à rire aussi. C'était bien mieux ainsi. Oui il devait avoir raison, ça ne serait pas si pire que ça vivre ensemble. Mais il ne semblait pas convaincu à cent pour cent, je me demandais bien pourquoi. « Tu n'as pas l'air si sûr de ça... » Je ne savais pas pourquoi cela me dérangeait au fond, car je ne savais pas du tout à quoi il pensait. Je me dépêchai alors d'ajouter, comprenant peut-être la source du problème : « Ouais c'est sur qu'au fond, je deviendrais chiante, car je te réveillerais à chaque matin et te traînerais de force pour que tu viennes avec moi pour mon entraînement. Enfin, si ça te déranges que je fasse ça, tu n'auras qu'à me le dire, tu sais. » J'avais l'impression que dans un sens j'y tenais réellement, je ne savais pas trop pourquoi. Surtout qu'il avait l'air d'avoir un problème, que je ne savais pas. Et qu'au fond, ce n'était qu'une proposition, pas du tout une obligation.

Je me suis maudit de ne pas savoir mentir, ou du moins être un peu plus convaincant. Mais mon amie me sauva d'elle-même, en me donnant une raison n'était pas tout à fait fausse, mais qui au fond ne m'inquiétait par réellement. Je lui souris et j'hoche de la tête. « Oui, tu as raison. Si un matin je veux dormir, je te le ferai savoir. » Je lui fais un clin d'oeil. « Mais c'est vrai que ce serait vraiment chouette que je t'accompagne, de temps en temps, à ton entraînement. » Plus j'y pensais, et plus ça me donnait envie de me lancer. Mais c'est un peu précipité comme décision, et il ne faut toujours pas perdre de vue qu'elle a déjà un coloc, et qu'il faut le prendre en compte. Et il y avait cet autre inquiétude que je ne lui avais toujours pas dit. Mais celui-là, c'est un détail, en fait... « Mais de toute façon, même si je te disais oui, tu ferais quoi? Tu quitterais cet appartement pour venir avec moi? » Dit de cette façon, c'est un peu bizarre. Comme si on était un couple qui prenait la décision d'aller en appartement ensemble.

Je lui affichai alors un sourire. Un sourire sincère, totalement. Bien sûr que oui, ça pourrait être sympa qu'il se joigne à moi de temps en temps. Enfin pas tout le temps, puisque je devais me concentrer, et que ce serait beaucoup plus difficile s'il était à mes côtés. « Par contre t'as encore des inquiétudes sur quel sujets ? » Je n'étais pas dupe, je savais bien qu'il y avais un autre truc aussi, enfin, je pensais, peut-être pourrais-je me tromper. Enfin, à lui de m'en convaincre. Mais une chose était sûr sa question venait de me remettre en question, totalement. « Eh... Eh... J'en sais rien... Peut-être ? Enfin non, je sais pas du tout. » Cela faisait peu de temps que j'habitais avec mon colocataire actuel et j'aurais peur qu'il le prenne mal. Comme s'il me dérangeait alors qu'il était super. J'étais perdue.