Ça commence par une journée plutôt normale. Tu te lèves, un peu tôt, enfile un jogging et va courir quelques kilomètres. Au retour, tu t'arrêtes pour acheter des clopes, et en fume déjà trop avant ta douche. Encore en serviette, tu sautes sur les lits de tes colocs pour les réveiller. Aujourd'hui, tu t'es un peu attardée dans la chambre de Giuliano. Demain, ça serait p'tet Izia. Tu prends une tasse de thé, puis t'habilles et te laves les dents. Tu embrasses tout le monde, attrape ton vieux Nokia et sort de l'appartement, une nouvelle clope à la bouche, un nouveau livre à la main. Et tu marches, sans vraiment aucun but. Aujourd'hui, tu ne travailles pas. C'est dimanche après tout, t'as bien le droit à un peu de repos. Alors, toi, ta robe bien trop courte, tes cheveux dans le vents, et ton édition usée jusqu'à l'os de Gatsby le Magnifique, vous marchez, en direction de la plage. Il y a un peu de vent, juste assez pour faire fuir les touristes, pas assez pour repousser les australiens. La météo idéale, autrement dit. Tu es en train de relire ta réplique préférée de Daisy quand tu rentres soudainement violemment dans quelqu'un, faisant ainsi tomber ton livre. Tu te baisses pour le ramasser, en même temps que l'inconnu. « J'suis désolée, j'ai tendance à ne pas faire attention où je mets les pieds quand je... » ...lis. Ton dernier mot se perds dans ta gorge lorsque tu reconnais ces yeux, ce sourire en coin, et ce bonnet. Ce visage, tu l'as vu 24/24, 7 jours sur 7, pendant près de 20 ans. Et puis ensuite, tu as essayé de l'oublier, pendant une année. Tu refermes la bouche, et la re-ouvre, prête à dire quelque chose, avant de la refermer aussi sec. Son sourire... Il a l'air vraiment heureux. Fier de lui même. Aucune chance que ce soit le hasard qui ait mené à votre rencontre, vraiment aucune. Tu récupères ton livre, plutôt sèche, avec cependant un petit merci, et commence à t'éloigner. C'était pourtant une journée qui s'annonçait plutôt normale.
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Sujet: Re: (privé) don't you dare Mar 10 Sep - 11:42
Le soleil se lève et Sacha aussi. Lui qui, habituellement, se trouve toujours de bonne humeur au petit matin a, aujourd'hui, une bonne raison de l'être. Il sait qu'elle est rentrée. Il sait qu'elle est de retour, et il sait aussi qu'il ne lui reste plus qu'à la trouver. La ville n'est pas très grande, il sait où chercher, et cette tâche ne lui prendra normalement pas très longtemps. A peine sorti de la douche, il appelle chez les King, car il les connait bien et sait qu'ils sauront l'aider. Appelle Giulia, que lui répond la mère King, et c'est ce qu'il fait. Il connait cette brunette, car c'est la meilleure amie de Mira et, contre toute attente, elle ne tarde pas à lui donner l'information qu'il lui faut. Burleigh heads, direction la plage. Il se regarde une dernière fois dans la glace et, jugeant son reflet satisfaisant, mais surtout parce qu'il n'a pas le temps de s'attarder au risque de la laisser filer - encore une fois - il sort de chez-lui en trombe et se dirige vers la plage. Il la reconnaîtrait entre 1000, c'est une évidence. Et elle n'a pas changé, elle est toujours aussi... belle, ouais, c'est le mot qui pique la langue et précisément celui qu'il cherchait. Alors il s'avance vers elle et, au moment même où il réalise qu'il n'a aucune idée de comment l'aborder après tout ce temps, elle lui rentre littéralement dedans. D'une façon ou d'une autre, elle a toujours su lui faciliter le travail. ❝ Ouais, j'avais remarqué, ça, ❞ affirme-t-il doucement, un léger sourire amusé aux lèvres. Ça fait du bien de la revoir, bordel. Sauf qu'elle ne semble pas être du même avis et, tandis qu'elle s'éloigne alors, il n'hésite pas une seule seconde à la rattraper. ❝ Attends, Mir', t'as pas le temps de discuter, cinq minutes ? ❞ Evidemment qu'il veut pas discuter cinq minutes. Evidemment qu'il voudrait bien plus que ça, comme lui expliquer pourquoi il n'est pas parti avec elle, ou alors au moins lui demander comment ça s'est passé pour elle. Mais il n'est même pas encore certain d'avoir le droit à cinq pauvres minutes ; et si c'est tout ce à quoi il peut prétendre aujourd'hui, alors c'est suffisant. Tant qu'elle lui adresse au moins un mot, ou deux. En souvenir du bon vieux temps, quoi.
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Sujet: Re: (privé) don't you dare Mar 10 Sep - 20:43
Il te rattrape, sans vraiment que tu ais eu le temps de t'éloigner. C'est dans des moments comme ça que tu maudit tes petites jambes. Tu fermes les yeux, tenant ton livre tout contre toi, et te tourne pour lui faire face. Tu le regardes dans les yeux, ton Sacha, et une petite part de toi fond, un peu. Tu as comme un souvenir, un écho lointain de vos rires, vos sourires, des fois où il se battait pour toi, te passait sa dernière cigarette, t'apprenait à rouler. C'est peut-être ça qui fait le plus mal. En fin de compte, tu l'adores autant que tu lui en veux. Tu soupires. «Tu as cinq minutes, pas une seule seconde de plus White. » Tu es quand même bien curieuse de ce qu'il peut vouloir te dire maintenant, et qu'il n'a pas pu faire tout au long de l'année précédente. Tu apprécierais bien des excuses pour commencer, mais connaissant Sacha, c'est assez peu probable. Tant pis, tu prendras ce qu'il te donnera, pour ensuite continuer ton chemin. Un bon plan, en somme.
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