adao et billie-jean

Tu regardes à gauche, puis à droite. Partout autour de toi, il n'y a que des tables vides. C'est bientôt l'heure de fermer, alors ça t'étonne pas vraiment. Lentement, tu t'avançes vers une table et tu sors d'une des poches de ton short ton fameux butin : les pourboires. C'est une bonne liasse de billets que t'as en mains, mais pas de quoi t'acheter une nouvelle planche ou un nouveau cahier pour tes écrits, dommage. Tu soupires, exaspérée par ce métier de merde. Bon, il y a au moins un avantage. Tu fais tous les jours de nouvelles rencontres et ça, ça te plaît. En traînant les pieds, tu rejoinds les cuisines, ton lieu de routine. T'aimes bien y traîner le soir après la fermeture en compagnie du personnel, mais ce soir, le grill est vide. Tu penses être seule, alors tu commences à chanter une chanson comme une idiote. Il est pas loin de vingt-trois heures, t'es fatiguée, mais t'es de bonne humeur. T'as envie de t'amuser, mais il n'y a pas de quoi faire la fête ici. Tu t'avançes vers la sortie quand t'entends un bruit. Bon, les lumières sont allumées alors il est inutile de flipper. Tu passes quand même en mode ninja, prête à te défendre. T'es sur le seuil de la porte, prête à retourner dans la salle principale, mais tu balances quand même un petit « qui est là ? » histoire de pas te faire surprendre. Après tout, les cuisines, c'est hostile et il y a pleins de coûteaux. Si ça se trouve, un malade mental va te sauter dessus et toi, t'es comme une conne à traîner tard le soir sur ton lieu de travail. Normal.