rien. j'ai rien foutu de ma journée. comme d'habitude. je cherche, des fois. j'trouve pas. j'ai passé la journée au canapé dont j'ai fini par me lever en début de soirée, parce que jolly n'va pas tarder. je me retrouve, mou, derrière les fourneaux, un simple boxer sur le cul, accoutrement habituel. le temps passe, tout devient noir. ça pue. c'est moche. j'abandonne. j'baisse les bras. la porte s'ouvre. je m'approche doucement, la poêle pleine de c'truc cramé dégoûtant.
- j'ai essayé d'faire à manger.. c'est un désastre.
j'hausse les épaules. j'ai essayé.

dernière course, dernier client déposé à destination, tu rentres au qg pour déposer ton taxi et enfin rentrer chez toi. tu sais pas ce qu’a fait nikki pendant que t’étais pas là, c’est agréable d’avoir quelqu’un avec toi à la maison, c’est vrai que tu te sentais quand même un peu seule avant qu’il arrive, c’est peut-être pour ça d’ailleurs que tu lui a directement proposé de prendre place sur ton canapé le temps qu’il veut. tu grimpes les escaliers, deux par deux, puis, trois par trois, t’as des trop petites jambes pour faire quatre par quatre. arrivée près de la porte tu sens une odeur de brûlé. de cramé. oh non. il t’as pas fait cramer la baraque quand même. tu cavales dans les dernières marches. t’ouvres la porte, te précipites dans la cuisine. il est là, la maison n’a pas cramé, juste la casserole ; c’est pas grave, t’en a d’autre. il est surtout en caleçon. tu mets tes mains devant les yeux, pour pas voir ça, c’est pas que c’est désagréable, mais bon quand même, c’est gênant comme situation, voir même très gênant. « t’inquiète je m’en occupes, mais va enfiler quelque chose, je t’en supplie. »

quand elle rentre, son premier réflexe est de cacher ses yeux. et moi, je ris. elle est mignonne, jolly. elle est jolie. comme un enfant. elle a l'air innocente. j'ébouriffe légèrement ses cheveux et sors de la cuisine.
- j'te répugne tant que ça?
mon rire résonne et j'enfile un short avant de la rejoindre. pas bien plus long que mon caleçon, à moitié en bas du cul, pas très utile. mais si elle se sent mieux comme ça, je respecte. on est chez elle, son toit, ses règles. je retourne à ses côtés et la regarde faire.
- j'voulais que ça soit prêt pour quand tu rentres, tu dois être crevée, j'suis désolé.

il touche tes cheveux, c'est bizarre, il est en caleçon et il te touche les cheveux, ouais, ça te fais vraiment, vraiment très bizarre mais tu relèves pas. non non fais pas attention aux frissons que tu ressens dans ton ventre. « mais non. non, tu me répugnes pas. mais, oh puis va t'habiller. » dis tu en enlevant les mains de tes yeux et te dirigeant vers la cuisine. tu fouines un peu dans ton frigo, pâte feuilletée déjà prète, sauce tomates et champignons, olives et oignons, fromage et jambon, ce soir ce sera pizza. tu sors tout, déposes tout sur le plan de travail, et commence ta préparation. quand il revient il a un short, et franchement, ça change pas de son caleçon, mais tu relèves pas, c'est vrai, au fond, être en short ou en sous-vêtement c'est presque pareil, mais tu préfères quand même le short. il n'a pas qu'un bout de tissu sur lui quoi. « t'en fais pas, tu fais très bien le ménage, tu me tiens compagnie, moi ça m'suffit. » dis-tu en souriant. « pizza maison, ça te va ? »

je la taquine, jolly. je me doute bien que je n'la répugne pas, mais ça m'fait rire, un peu. puis elle a l'air si peu à l'aise, alors que quand on s'est rencontrés, elle l'était tellement. j'sais pas trop pourquoi ça a changé. des fois elle l'est, des fois elle est pas. ça m'fait juste rire. rire, je ris, là, quand elle m'envoie m'habiller. je retourne à ses côtés et elle a déjà sorti plein de trucs qui me donne terriblement envie. mon estomac gargouille bruyamment. je prends appui sur le placard légèrement.
- j'suis un pro de l'aspirateur, j'ai même gagné un trophée, tu sais.
c'est moi l'meilleur pour passer l'aspirateur, c'est tout. j'suis bon à marier, ou presque. je fais le ménage, pas la cuisine. c'est la moitié de faite.
- oooooh, jolly, tu sais comment m'faire plaisir toi!
un grand sourire étire mes lèvres. moi, j'allais proposer d'en commander une de pizza, mais faite maison, elle dépasse toutes mes attentes. je me rapproche et me poste derrière elle. j'attrape le pot de sauce tomate et me penche légèrement en avant, par-dessus son épaule.
- j'ai l'droit de mettre la sauce?
ça, j'devrais savoir le faire sans tout ruiner.

de retour dans la cuisine, t'entends son ventre gargouiller et ça te fais bien rire, à ça oui. « c'est pas plutôt parce que tu crevais la dalle que t'as voulu faire à manger ? » dis-tu un large sourire taquin dessiné sur tes lèvres. l'entendre venter ses mérites et tout aussi drôle, c'est vrai qu'il fait le ménage comme personne et tant mieux parce que toi tu détestes ça, clairement, c'est tellement plus agréable de faire la cuisine. « c'est une futilité, tu es quand même bon à marier, surtout pour celles qui aiment les nudistes » tu continues de rire, pensant à la tenue dans laquelle il t'a accueilli il y a quelques instants, ce garçon est un véritable numéro, mais tu l'aimes bien.
t'es fière parce que tu sais comment ça marche les garçon, tu leurs fait des bonnes pâtes, des bonnes pizzas maisons, des bons hamburger maisons et tu deviens leur reine. à ça, tes potes peuvent pas dire le contraire. « c'est pas difficile, t'es un garçon, je sais ce qui vous fait plaisir en matière de bouffe » tu ressens à nouveau ces picotements et tu t'éloignes du plan de travail « fais toi plaisir »

je ris un peu. trahit par mon propre estomac. c'est malheureux. j'suis un peu gêné. pour une fois. on inverse les rôles.
- non, je, c'était vraiment pour t'rendre service.. mais j'ai la dalle, ouais, j'serais mort de faim si tu rentrais pas le soir.
heureusement que t'es là, jolly. j'serais dans la merde, sans toi. vraiment. je ris encore. les nudistes, c'est vite dit.
- j'suis pas à poil, j'suis en caleçon, y a une légère nuance.
je ris légèrement, à nouveau. l'atmosphère légère, je n'cesse de rire. de bonne humeur, c'est le moins qu'on puisse dire. enfin, bon, à marier, c'est vite dit, quand même. à part pour finir homme au foyer, j'serais pas capable de grand chose. et encore. homme au foyer avec un cuisinier.
- tu vois, toi aussi t'es bonne à marier, t'as toutes les qualités requises et la principale, c'est de savoir cuisiner pour un garçon. t'es parfaite, en fait.
la principale, la plus importante, la primordiale. la qualité qui permet de ne pas nous laisser crever de faim ou d'obésité à cause des pizza et mcdonalds à répétition. bonne à marier, ouais, plus que moi, déjà. elle s'éloigne, j'attrape une cuiller en bois et étale la sauce sur la pâte. une fois étalée, la pâte presque imbibée, je garde de la sauce sur la cuiller et dessine des traits sur les joues de jolly.
- la guerrière de la pizza maison.

c'est amusant, le voir bafouiller, de cette façon. ça le rendrai presque mignon, voir même adorable. « t'en fais pas va, j'te laisserai pas mourir de faim, mais c'était gentil comme attention, d'avoir essayé tout ça. même si... c'était gentil. » un sourire doucement moqueur mais pas trop s'est affiché sur ton visage d'ange. vos rires s'entre-mêlent, à ça, s'il n'était pas là tu te ferais chier, royalement chier. « noooon,mais fin, tu m'as comprise, oh puis tu chipotes mon garçon. » tu coupes les champignons en riant, tu e peux plus te retenir. c'est si agréable. tu ne peux t'empêcher de rougir quand il te renvoi le compliment, parce que les garçons t'ont toujours vu comme la fille géniale, sympa, la pote qui fait des bons petits plats, jamais comme une femme et encore moins à marier. « si ça suffisait à c'que j'sois parfaite, ça se saurait. » en baissant les yeux. et voilà la jolly qu'a pas confiance. t'es pas tout le temps sûre de toi. des fois t'es faible. quand t'es chez toi t'es faible. qu'il y ai quelqu'un ou pas. puis de toute façon, tu le vois en caleçon alors il peut bien te voir toute fragile. un sourire lumineux s'affiche sur tes lèvres quand il te dessine des traits d'indiens à la sauce tomate. « à toi maintenant ! » dis-tu en faisant de même. « c'est nous les guerriers de la maison » te laçant dans une danse de la pluie endiablée.

oh ben oui, c'est ça, qu'elle se moque de moi, jolly. j'suis pas bien susceptible, de toute façon, c'est pas vraiment grave. c'était gentil. elle a raison, c'est l'intention qui compte, et c'était gentil. c'est normal, j'suis un gars gentil. un gars gentil qui rigole, avec une fille gentille. ouais, je chipote. j'aime bien chipoter, ça l'embête, j'aime bien l'embêter. après ça, on rit ensemble. j'aime bien l'entendre rire. j'suis content d'être tombé sur elle, j'suis content qu'elle m'ait proposé son canapé comme refuge. moi, le pauvre gosse sans rien sauf sa planche de surf. ma planche, là, elle trône au milieu du salon, elle décore. ça a l'air de lui plaire, à jolly. je reste à la fixer, elle baisse les yeux. elle en a gros sur le cœur, ça se sent. je laisse couler, j'y reviendrais après. j'me promets d'y revenir. je finis par lui étaler la sauce tomate et elle en fait pareil. je ris.
- les terribles guerriers, les étrangers peuvent nous craindre!
en se lance dans sa danse, moi je l'attrape pour la poser en sac à patates sur mon épaule pour mieux continuer la danse de la pluie dans la cuisine, à tourner en rond sur nous-même.
- hou-hou-hou-hou-hou-hou-hou!
ma main tape sur ma bouche en même temps que je 'chante' l'air indien.

il t'attrape et te met sur son épaule, tu ris encore plus, il tourne et toi t'es sur son épaule, tant pis pour la pizza elle attendra, t'as besoin de rire toi, et ça, ça n'attend pas. « ahouhouhou ahouhouhou ahouhouhou » chante tu en accompagnant le rythme de sa voix, puis tu tapes doucement sur son dos, pour faire les percussions. tu ris aux éclats, t'as mal au ventre. « nikki ! faut se calmer, t'as faim, on doit faire la pizza. » t'essayes de te calmer mais tu continue de rire, encore et encore.

on tourne en rond, comme des indiens avec notre sauce tomate séchées, on chante en chœur, secoués par nos rires. elle tape dans mon dos, j'éclate de rire. pour appuyer ses mots, mon estomac se remet à gargouiller de plus belle. oui, j'ai faim. oui, la pizza. elle continue de rire, et, contagieux, je suis incapable de m'arrêter. j'ai les larmes aux yeux, des crampes au ventre. je me retrouve accroupi au sol, jolly toujours sur mon épaule, secoués de nos rires.
- o..oui, la pizza, allez, la pizza.
j'inspire un grand coup et me relève après l'avoir posée au sol. je bois un grand verre d'eau pour me donner du courage, la force de ne pas éclater de rire à nouveau.
- j'vais installer le couvert, j'te laisse t'en occuper, tu gères comme une reine.
un grand sourire m'illumine, et j'attrape deux verres, le reste pour tout installer au salon.

à forcément, il suffit que tu lui parles de pizza pourqu’il se calme un peu le garçon, ça c’est sûr que pour rappeler un garçon à l’ordre il faut aussi lui rappeler que son ventre cri famine et que le tien aussi par la même occasion. « oui oui, la pizza, même les indiens doivent manger, on refera les indiens après si tu veux » tu prévois même de faire un tipi au milieu du salon, si il te suis dans ton délire bien sûr. « j’vais essayer de gérer oui » dis-tu en riant, disposant les ingrédients sur la sauce tomate que nikki avait étalé avant que vous partiez dans votre gros délire. t’enfournes la pizza, puis t’adossant contre le mur tu le regardes disposer les couverts « tu vois, même comme ça t’as l’air d’un homme à marier » dis-tu en riant

les indiens mangent. elle a raison. j'suis pas sûr que les indiens mangent des pizza maisons, mais les indiens mangent c'est vrai. les indiens mangent, reprennent des forces, puis se remettent dans la danse de la pluie. bientôt, elle me dit. on s'y remet après manger. sourire aux lèvres, je lui fais confiance. je sais qu'elle va la gérer. elle gère tout le temps, jolly. elle gère tout. elle est parfaite, jolly. quoi qu'elle en dise. j'entame d'installer le tout, elle me coupe dans son élan. ses mots et son rire. un sourire en coin me paraît.
- il m'faudrait éventuellement un tablier et un plumeau, là, ça serait acceptable.
mon rire accompagne le sien. je la rejoins. j'attrape une bouteille de jus de fruit dans le frigo d'une main, et sa main de l'autre pour la tirer vers le canapé.
- installe-toi, j'm'occupe de vérifier la pizza. poses-toi un peu.
allez, poses-toi jolly, tu dois être crevée. t'as l'droit d'te détendre toi aussi, un peu.

t’étais certaine qu’il n’allait pas rechigner à l’idée de manger, certaine qu’il allait t’écouter, vous calmer un peur, avant de manger. paraît qu’on digère mieux quand on est calme, t’as pas envie qu’il ait mal au ventre parce qu’il était trop excité lors du repas. tu l’imagines avec son plumeau, tu peux pas t’empêcher à la cage aux folles et de ce renoi en tenue de soubrette. « si je t’achètes le matériel tu m’appelles maitresse ? » dis-tu en arquant un sourcil, bien sûr t’en rigole, bien sûr que t’es pas sérieuse quand tu dis ça, quoi que ça pourrait être vraiment amusant. il vient vers toi et attrape ta main, te tirant avec lui vers le canapé. c’est vrai que tu ne t’arrêtes jamais, mais c’est parce que tu veux qu’il soit bien ici, tu veux le chouchouter, sans raison, comme ça, parce qu’il te fait rire et que toi ça te suffit. c’est peut-être aussi parce que t’as pas du tout envie de le voir partir, alors, inconsciemment tu fais tout pour qu’il reste, qu’il se dise qu’il a trouvé la planque, seulement c’est un mec, et comme tous les mecs il a peut-être pas forcément envie de dépendre de quelqu’un mais bon, pour quelques jours il va pas râler quand même, c’est comme des vacances. « mais … » qu’est-ce que tu veux dire à ça ? rien, y a rien à dire, juste à obéir.

j'éclate de rire. si elle n'a que ça pour lui faire plaisir, ça n'me dérange pas. ça pourrait être amusant.
- évidemment, j'serais ton esclave.
esclave de tout c'que tu voudras, joli cœur. je l'attrape et la fais s'installer au canapé. j'voudrais qu'elle se détende, un peu. qu'elle se calme, qu'elle profite. là, qu'elle respire. sa journée terminée, faudrait qu'elle souffle, un peu.
- pas de mais qui tienne.
je lance, malicieux. j'attrape sa main gauche, ferme les yeux et entreprends de masser son pouce à un endroit stratégique, censé détendre. l'acupressure. j'espère que ça marche sur elle, j'me sentirais bête, sinon.
- qu'est-ce qui te fait dire que t'es pas parfaite, jolly?
je lance, la voix douce, les yeux toujours fermés, concentré sur son pouce. dis-moi tout, jolly, que j'te brise tes fausses théories.

tu ris, un esclave, t’en demandais pas tant. « mon esclave, j’ai un esclave… un esclave ? non j’aime pas ça, un serviteur je préfère » dis-tu souriant de toutes des blanches dents. c’est vrai que ça passe quand même mieux d’être serviteur plutôt qu’esclave, ça passe tout de suite mieux. il te coupe le sifflet, pas de mais qui tienne, bon d’accord, tu dis rien, tu te tais, tu fais une petite moue. il attrape ta main, et la masse doucement, c’est agréable, mais gênant, c’est vraiment très agréable, mais vraiment très très gênant. tu te relâches doucement, mais sûrement. « parce que personne n’est parfait nikki. » dis-tu en le regardant très sérieusement, c’est pas une blague tu le pense vraiment.

- ton serviteur si tu préfères, c'est du pareil au même au fond.
pas tant qu'ça, mais avec elle, si. elle est trop gentille, jolly. elle serait pas le genre de 'maître' à aller faire souffrir son esclave. elle le considèrerait comme son serviteur. alors esclave, serviteur, c'est du pareil au même, avec elle. du coin de l’œil, j'vois qu'elle est de plus en plus détendue, moi je souris. ça marche. j'suis content. elle me répond, et mon sourire s'agrandit.
- comment, on m'aurait menti tout ce temps? j'étais persuadé d'être parfait!
j'affiche une moue un peu boudeuse.

tu pinces tes lèvres, mais tu ne dis rien. l’esclavagisme dans l’histoire t’as toujours trouvé ça horrible, mais tu dis rien, tu vas pas passer pour la chiante, la meuf pleine de principe qui sait pas rigoler sans se rappeler de l’histoire. t’y penses pas, tu te fais masser la main, tu te relaches, tu vas presque t’endormir, soudain tu penses à la pizza. tu te lèves d’un bond, tu sais que ça va pas plaire à nikki mais tant pis tu veux pas qu’elle crame. « mais non y a des exceptions, toi t’es une exception » dis-tu en ébouriffant ses cheveux. tu files dans la cuisine, avant qu’il t’engueule parce que tu le sens, ça va venir, tu sors la pizza. c’est bon on est sauvé, elle est pas brûlée.

elle se lève d'un bond, me file entre les doigts. je reste bête un instant, sans trop comprendre. elle ébouriffe mes cheveux, me rassure. une exception, j'me sens mieux, d'un coup. j'ai un rire franc, encore plus quand je la vois s’atteler à la pizza. je me lève d'un bond à mon tour, attrape le plat à main nues rapidement pour le poser plus loin.
- hop, hop, hop, tu n'touches plus à rien!
et la voilà de retour en sac à patates sur mon dos. j'enfile son gant de cuisine, attrape la roulette à pizza et le plat (avec le gant), et retourne vers le salon.
- une pizza et une femme, j'en ai de la chance.
je lance en riant, triomphal.

tu le sentais venir, par chance il t’engueule pas mais il réagit plutôt rapidement, il t’enlèves le plat des mains, il te reprend en sac à patate comme précédemment. « mais la pizza, elle allait brûler, t’imagine, t’aurais pas pu la manger ! » argument choc, salut. il te pose dans le salon, t’as bien compris qu’tu devais plus bouger, que tu devais le laisser faire, mais t’aimes pas ça rester sans rien faire et encore moins quand t’as un invité, oui parce que tu le considère vraiment comme un invité et tu dois t’en occuper, pas l’inverse. pourtant aujourd’hui il a l’air de ne pas vouloir te laisser faire, tant pis, tu t’en occupera demain, et tous les autres jours. « encore faudrait-il que la femme soit à toi » lâches-tu. et là, tu te rends compte de ce que tu viens de dire « euh, fin, j’voulais dire… fin, va pas t’imaginer quoi que ce soit hein », t’es rouge jolly, rouge comme une tomate.

appuyée sur mon épaule, on avance. elle va finir par s'y faire, d'être perchée là-haut, la tête en bas, à force.
- merci jolly, j'sais vraiment pas ce que j'ferais sans toi.
j'souris et la pose au canapé. je laisse échapper une remarque, amusé, et entame de couper la pizza. et sa réponse. sa réponse elle me fait rire. quand elle s'embrouille, encore plus. je tourne la tête vers elle. elle est cramoisie.
- c'est bon, détends-toi, j'ai compris.
je porte mon pouce plein de sauce tomate à ma bouche et souris.
- n'empêche que.. ça veut dire c'que ça veut dire..
je lui fais un clin d’œil entendu et reste à la fixer un instant, le plus sérieux possible, avant de finir par éclater de rire. j'suis trop mauvais pour rester sérieux.
- j'te taquine, manges, ça va être froid.

dépitée tu poses ton coude contre son dos, ton menton appuyé la paume de ta main, tu te laisses embarquée dans le salon. « tu ferais pas grand-chose sans moi » dis-tu en riant. il te pose enfin, et t’es gênée, comme jamais tu l’as été, t’aurais dû te taire dès le début puisque là clairement tu t’emmêles encore plus les pinceaux. tais-toi jolly, tais toi. Lui par contre n’étais pas prêt de se taire et te chercher. « oh laisse-moi tranquille, ça veut rien dire du tout » en faisant une fausse moue boudeuse à son attention. la pizza découpée, tu ne te faisais pas prier, il était presque vingt-deux heures et tu commençais à avoir faim. t’attrapais un bout de pizza, elle était chaude, t’avais moyennement envie de te cramer la bouche alors tu soufflais doucement dessus avant de croquer dedans. t’observais nikki du coin de l’œil, t’espérais que la pizza lui plaîrait. « alors ? »

- ouais ça c'est sûr, j'serais perdu.
j'esquisse un sourire. n'empêche que sans elle, déjà, j'serais sans toit. donc j'serais bien dans la merde. ah, heureusement que je l'ai, jolly. et j'peux pas m'empêcher de l'embêter. c'est trop tentant. surtout à sa réaction. j'éclate de rire. allez, j'vais arrêter de l'embêter un moment. je coupe la pizza, l'incite à manger et j'me fais pas prier. j'me jette dessus. une seule bouchée, je fonds. je pousse un gémissement de plaisir et engloutis le reste de ma part en un temps record. peu importe si c'est chaud.
- jolly, c'est un régal, j'ai envie d't'embrasser. une tuerie, la meilleure pizza de ma vie.

t’esquisse un sourire. t’oses pas dire que sans lui tu serais pas tant épanouie que ce que tu peux l’être aujourd’hui, sans lui, le retour à la maison serait triste, monotone, sans aucun intérêt, mais tu ne lui diras pas, tu ne veux pas qu’ils s’imaginent des choses encore. un large sourire s’affiche sur ton visage quand tu le vois savourer la pizza, il glousse, ça a l’air de lui plaire, t’es bien contente. t’es même très contente, ça te fais plaisir de t’occuper de lui, comme ça, de le voir content d’être là, fin t’espère qu’il est, t’as pas envie qu’il parte, alors oui, tu mets tout en œuvre pour qu’il se sente bien ici. « qu’est-ce qu’il t’en empêches ? » dis-tu en riant, tapotant ton index contre ta joue, parce que bien sûr c’est ta joue qu’il veut embrasser, fin tu l’as compris comme ça toi et t’espères bien que t’as pas compris de travers, tu t’es assez ridiculisée comme ça toute à l’heure, une fois pas deux.

je lui lance que sa pizza me donne envie de l'embrasser, j'dis ça comme ça, sans réfléchir. non, je l'embrasserais pas, j'oserais pas. j'me dis, elle est déjà assez mal à l'aise comme ça. puis, j'risquerais de me faire virer de son canapé. vaut mieux pas. alors forcément, quand elle me répond que rien ne m'en empêche, j'reste bête. je relève la tête sans trop comprendre. j'ouvre la bouche, prêt à bafouiller une réponse sans queue ni tête. et c'est quand je tourne la tête vers elle et que je vois son doigt contre sa joue que j'comprends. ah, j'me disais aussi.
- la sauce tomate sur mes lèvres, mais tant pis pour toi!
j'entoure ses épaules de mon bras et l'attire à moi pour embrasser sa joue au moins dix fois sans m'arrêter, déposant de la sauce un peu partout.