c'est sur le son d'une techno enragée que tes sens s'évaporent, laissant place au diable qui est en toi. la nuit est belle, elle cache tous tes plus grands secrets. tu oublies que tu es un orphelin, l'un de ceux qui ont du tout apprendre tout seul. alors tu danses, tu danses jusqu'à ne plus savoir qui tu es, et dans tes yeux, paraît qu'on peut voir les ténèbres. dans une ruelle sombre et sinistre t'attends tes clients, et pour eux t'es un peu leur héros, leur marchand de rêve en petites coupures, t'as en ta possession cette poudre magique qui t'emmène vers les enfers les plus lointains. des fois tu croises dans leur regard de la haine, et t'aimes te livrer dans des corps à corps enragés avec ces inconnus, comme si le besoin de violence était une drogue, et qu'elle coulait dans tes veines. et toujours t'as ce sourire sarcastique en coin, parce que tu sais que tu vas gagner. eh, viens gamin, viens goûter à l'enfer. puis y'a les filles. y'a le charnel, le volupté, y'a les plaisirs de l'âme. y'a ces doigts qui courent sur un visage délicat, et y'a ces entrechocs de corps qui s'emboîtent. à ces nuits sous les étoiles sans lendemain, à ces histoires sans fin, et à nos coeurs qui se déchirent. et parfois tu t'imagines que t'es quelqu'un d'autre. tu te vois sur un bateau, tes rêves dans un sac à dos, le bras levé, direction la liberté, sillonnant les mers en solitaire. plus de règles, plus de loi, plus de société conformiste. y'a que toi, et ces utopies qui inondent ton cerveau de pays imaginaires.