L'art et la manière de faire chier son monde

Comme promis, moins d'une heure plus tard, j'étais installé dans un endroit discret, juste en face du lieu de notre rendez vous. Je me mis à triturer mon téléphone en attendant que Robin se pointe au lieu de notre rendez vous même si celui ci ne savait avec qui il avait rendez vous. J'avais réussi à savoir son prénom en interrogeant discrètement certaines personnes de façon détournée. Je m'amusais à jouer à un jeu tout en surveillant la porte du bar du coin de l'oeil en espérant qu'il ne serait pas trop en retard. De toute façon, je n'avais rien de mieux à faire ce jour là donc j'allais être patient, chose que je ne possédais pas vraiment en temps normal.

L'art et la manière de faire chier son monde

Un sourire en coin vient s'afficher sur mes lèvres lorsque je vois Robin arriver, je le laisse entrer et attend au moins 5 bonnes minutes avant d'entrer à mon tour et de commander des gâteaux ainsi qu'un diabolo menthe. Je fais mine de chercher une table en passant à côté de la sienne.

Je fais alors demi tour et prend un air étonné en croisant le regard de Robin. Je m'approche de sa table et m'assois en face de lui sans même lui demander l'autorisation.

- Comme on se retrouve !

Je pose l'assiette de gâteaux au milieu de la table et pose mon verre avant d'en boire une gorgée avec un grand sourire.

L'art et la manière de faire chier son monde

Je balaye la salle suite à sa dernière remarque puis commence à parler en lui tournant la tête avant de me rappeler qu'il ne pourra pas lire sur mes lèvres dans ce cas. Je m'arrête donc de parler en plein milieu de ma phrase avant de me tourner de nouveau vers lui puis de parler distinctement pour qu'il puisse lire sur mes lèvres.

- On dirait que la personne que tu attends t'as posé un lapin ! J'ai pourtant bien envie d'en prendre l'habitude moi...

Je prend un gâteau puis lui tend l'assiette pour qu'il en prenne un en le regardant attentivement. Je bois de nouveau une gorgée en regardant autour de nous.

- Je vais te tenir compagnie en attendant ton "pseudo" rendez vous !

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Je l'écoutais me parler attentivement, me rendant compte qu'il faisait des efforts pour parler et se faire comprendre. Il devait ne pas trop avoir l'habitude de parler avec des personnes comme moi, des personnes qui ne connaissent rien à son souci en particulier. J'hausse les épaules à ses mots avant de lui répondre lentement.

- Je te connais surement un peu mieux que ce que tu penses, Robin... Qui te dis que j'ai fais un choix et que j'avais le choix ?

Je lève ensuite les yeux au ciel quand il refuse mon gâteau que je lui offrais gentiment et sans arrière pensée pour une fois puis soupire en l'entendant me dire qu'il ne veut plus me voir. Je comprends qu'il n'en ai plus envie mais moi, j'ai encore envie de le revoir et je n'ai pas l'intention d'arrêter de le voir juste parce qu'il le désire même si la seule façon de le revoir c'est d'être un être pourri ce que je ne suis pas au fond de moi.

- Et si moi, j'ai encore envie de te revoir ? La bande ? Non, ils ne m'ont rien demandé... Ils ne savent même pas que j'habite dans le coin... Je compte sur toi pour qu'ils ne l'apprennent pas, hein !

Je me penche au dessus de la table pour approcher mon visage du sien, le stoppant à quelques millimètres du sien, mon souffle effleurant ses lèvres lorsque je me remet à parler.

- S'ils l'apprennent, je suis un homme mort et toi aussi, Robin... Fais pas de conneries qu'on regretterait tout les 2 !

Je recule ensuite mon visage et me rassois comme si de rien n'était en finissant mon verre en reprenant mon sourire en coin. Ce sourire sonne faux pour quelqu'un qui me connaitrait bien mais peu de gens connaissent ma vraie facette. Seuls Ellington et Camille-Louis connaissent le vrai Andreas.

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Je le regarde attentivement lorsqu'il reprend la parole, me rendant compte que ça lui demande beaucoup d'efforts et que ça doit l'épuiser physiquement et moralement. Je secoue la tête négativement avant de passer ma main dans mes cheveux.

- Andréas... Je m'appelle Andréas... On a pas toujours le choix, tu sais... Si j'agis ainsi c'est que j'y suis obligé pour protéger certains secrets me concernant... Après tu peux me croire ou pas, c'est le dernier de mes soucis...

Je souris en coin en l'écoutant puis finis par lire le papier qu'il me tend avant de remonter mon regard dans le sien. Je prend son calepin et me met à écrire dessus.

- Même si je le voulais, je ne peux pas te chasser de ma vie... D'abord, j'ai pas envie de te chasser de ma vie et ensuite la bande ne me laisserait pas faire... Ils ont pas l'intention d'arrêter de te faire chier et moi, je fais tout pour que ce soit pas trop douloureux...

Je repousse son calepin devant lui puis le regarde à nouveau en soupirant doucement avant de lui répondre dans un murmure.


- Oui, c'était moi le sms. Cela pose un souci ? Avoue que tu avais envie de rencontrer ton admirateur secret...

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Soupirant doucement, je le laissais se faire une idée par lui même de ce que je venais de dire puis le regarda dans les yeux, une nouvelle fois.

- Tu comprendras peut être plus tard les raisons qui m'ont poussé à me rapprocher d'eux et pour l'instant, je n'ai pas du tout le choix. C'était soit ça ou soit je me retrouvais dans ta situation actuelle et ça, c'était impossible pour moi...

Les raisons qui me poussaient à me confiait à lui, je n'en avais aucune idée mais mes paroles dépassaient à chaque fois ce que j'avais l'intention de lui dire. Je ne devrais sans doute pas lui faire confiance de la sorte mais à travers lui, j'avais l'impression de me revoir un peu même si notre situation était totalement différente dans le fond. Je repris son calepin puis lui répondis en écrivant quelques mots qui, si quelqu'un d'autre tombait dessus, pourrait énormément me nuire.

- Ils ont pas l'intention de te foutre la paix, tu sais. Au contraire, ils ont prévu de te faire encore plus mal si c'est possible. Méfie toi d'eux, évite les le plus possible... C'est juste un conseil d'ami que je te donne.

Je reprend soudainement son calepin, ayant aperçu un dessin en lui rendant 30 secondes plus tôt. Je me mis à tourner les pages et à regarder ses dessins.

- C'est toi qui a fais ça ?

Je l'écoutais me parler, suite à ma dernière annonce en perdant mon sourire au fur et à mesure de ses paroles.

- Bien sur que tu mérites qu'on s'attache à toi ! Okey, tu ne veux pas que je m'intéresse à toi mais si c'est quelqu'un d'autre, je suis sur que tu en saurais heureux. Je comprend que tu me détestes vu mon comportement quand je suis avec les autres mais tu mérites d'avoir des amis. La solitude n'est jamais bonne... Quel qu'en soit les raisons, c'est pas bon de rester tout le temps tout seul.