Réciter l'alphabet à l'envers ? Je n'avais jamais essayé en étant sobre, alors maintenant que j'avais un gros coup dans le nez... Mais je ne devais pas tout rater, surtout maintenant que j'avais eu la honte avec le coup de l'équilibre. Je prépare rapidement les verres, et après le premier, je tente. Euh... Z... Y... X... P... ? Ah non ! V ! Euh... Et j'explose de rire. Bon, ça marche si je ne te fais que mon prénom ? S-O-S-Y-N-O-I-D ! Et je bois les deux verres suivant d'un coup, les plaquant contre la table basse à chaque fois. J'attrape la bouteille où il reste un petit peu de boisson, et la tend à Noah. La tête en bas ! Je ne savais même pas si c'était réalisable, mais tant pis ! Au moins, ça serait drôle !

j'explose de rire en regardant Dionysos essayer de réciter l'alphabet à l'envers. j'essaye de faire de même, mais c'est vraiment pas facile, surtout avec le liquide qui coule dans mon sang en ce moment-même! il arrive quand même à épeler son prénom à l'envers. « bien joué, pas mal! » puis il me lance le défi de boire à la bouteille... la tête en bas! je sais que c'est impossible, mais je m’exécute. à peine une gorgée, et je recrache tout par terre. je rigolais en voyant les dégâts que j'avais fait. « oops! » pouffais-je en allant chercher de quoi nettoyer, toujours en titubant, manquant de me casser la figure à chaque pas.

Il a essayé ! J'y croyais pas ! C'était vraiment génial, de le voir tout recracher, j'avoue. Certains auraient pu trouver ça dégouttant mais moi, ça me faisait marrer. Attend, je vais t'aider ! Je cherche autour de moi ce qui pourrait aider, et je me rend compte qu'un des mecs de la soirée s'est débarrassé de son t-shirt pour danser sur une des tables principales. Les autres sifflent, l'encourageant. Au moins, il ne me verra pas faire ! Du coup, je commence à éponger les dégâts, attendant que Noah revienne avec ce qu'il fallait pour faire mieux. En le voyant revenir, je commence à crier son prénom pour l'encourager, applaudissant. Ah, et je reste par terre aussi. ça vaut mieux, et le canapé semble déjà être super haut. Noah ! Noah ! Noah !

pendant que je galérais à trouver une éponge, un torchon, n'importe quoi qui puisse essuyer mes dégâts, je voyais Dionysos qui tentais de m'aider : il avait pris le t-shirt d'un mec un peu trop bourré, et commençait à éponger. je rigolais intérieurement, et l'entendis crier mon nom. je faillis tomber en glissant sur les boissons tombées par terre, me rattrapais sur une chaise en plastique, légère, et finalement, je me retrouvais les fesses par terre, torchon sur la tête. j'explosais de rire, imaginant la scène, et je regardais Dionysos, lui aussi affalé sur le sol. « sacrée soirée! »

Depuis combien de temps est-ce que je ne m'étais pas amusé comme ça ? Où je m'étais simplement libéré, arrêtant de penser à mes problèmes, pour simplement profiter de la vie comme n'importe quel homme de mon âge. Et pour cela, je devais remercier Noah pour m'avoir déranger. Car oui, c'était bien le mot. Au début du moins. Quand je l'ai vu revenir avec le torchon, je l'ai encouragé, sans savoir pourquoi. C'était juste drôle. Et encore plus lorsqu'il s'est ramassé par terre. Je me suis allongé par terre, riant en me tenant les abdos, comme si ça allait m'aider à ne plus avoir mal tellement je riais. Tu l'as dis ! Et une fois de plus, nos verres étaient vides. Mais là, je devrais certainement arrêter, si je ne voulais pas finir la soirée dans les toilettes, et devoir maudire la Terre entière tout en déprimant de nouveau. Je t'ai déjà remercié de m'avoir amené ici ?

malgré tout, j'étais assez conscient pour voir que Dionysos souriait, et surtout, s'amusait. nous étions tous les deux bêtement allongés sur le sol, rigolant pour rien. je regardais nos verres vides, et me dis, que quand même, cela suffisait, et qu'à un moment il fallait savoir s'arrêter. nous étions bien en cet instant, il n'en fallait pas plus. Je t'ai déjà remercié de m'avoir amené ici ? me demanda mon ami. je lâchai un petit soupir de soulagement. « Non, j'attendais que tu me le dises. ça me fait plaisir. on recommence quand tu veux! »

C'était bien la moindre des choses de le remercier après tout ce qu'il faisait pour moi. Certains auraient pu penser que ce n'était rien mais pour moi, c'était un énorme pas. Je ne sais pas si je ferai ça tous les jours, ou toutes les semaines, mais occasionnellement... Pourquoi pas ? Après, il ne reste plus qu'à trouver les soirées, parce que les amis, c'est pas trop ce qui me court après ces derniers temps. Normal, vu comme je les rembarre dès qu'ils me parlent trop de mon humeur et qu'ils en ont marre. Un grand sourire se forma sur mes lèvres quand il me proposa de recommencer quand je voulais. Je te donnerait mon numéro de téléphone quand je serai capable de tenir un stylo sans le faire tomber. Et... tu peux toujours m'envoyer un message quand t'es dans ce coin, et si je suis d'humeur... Ce qui était rarement le cas mais bon, je ne l'étais pas non plus aujourd'hui.

le fait qu'il soit heureux me rendait heureux moi aussi. j'ai toujours aimé le fait de pouvoir faire sourire les gens, et leur apporter ne serait-ce qu'un peu de joie. j'étais prêt à l'embarquer à chacune de mes soirées, finalement, il est plutôt cool ce garçon, même si je ne sais pas s'il est tout à fait le même sans une goutte d'alcool... il me promit de me donner son numéro, et me dit que je pourrais ainsi le contacter, éventuellement, si je sortais. « t'inquiètes, j'y manquerais pas. » et je lui lançais un clin d’œil, comme pour lui dire "fais-moi confiance". il était tard, plus de 4h du matin, il était temps pour moi de rentrer, et de remettre ça très bientôt.

Je n'avais pas envie de bouger. Même par terre, j'étais bien là, avec Noah et un mec que je ne connaissais pas qui nous avait rejoint par terre. Fini l'alcool, et pas d'autre joint pour la soirée. Surtout que je venais seulement de m'y remettre, alors je ne voulais pas finir totalement minable, au moins de manquer de propreté. Comme le mec qui était en ce moment aux toilettes, la tête dans la cuvette. Quand j'ai vu que Noah commençait à se lever, j'ai rapidement compris qu'il s'en allait. Du coup, j'ai attrapé le premier verre en plastique de la table, et j'ai sorti un stylo de ma veste, notant mon numéro. Une fois donné, je me suis allongé sur le canapé. Pas envie de rentrer chez moi, et j'étais pas en état de marcher de toute façon. Autant que je le fasse demain matin.

mon ami ne semblait pas vouloir bouger, il restait là, à même le sol, en compagnie d'un mec inconnu. voyant que j'allais partir, il se remua, attrapa un crayon, et me nota son numéro.. sur un verre. original. je le pris, et le rentra directement dans mon téléphone, me connaissant, j'étais capable de perdre ce verre, ou bien l'oublier ici. il semblait plus mal que moi. je ne sais pas si je devais le laisser ici ou non. « tu veux que je te raccompagne chez toi? » avec toutes ces festivités, j'avais zappé que je bossais demain aprem, ou plutôt, tout à l'heure.

Quand il me proposa de me raccompagner chez moi, j'ai ouvert les yeux pour le regarder. Et je ne pensais qu'à une seule chose : mais où est-ce que j'habitais, déjà ? J'ai ris tout seul, et j'ai sorti pour téléphone pour envoyer un message à la personne qui vivait avec moi. J'allais la réveiller mais tant pis ! Lui disant de sortir dehors, que j'arrivais, et que j'aurai certainement besoin d'aide pour remonter les marches. Je me suis levé en même temps, m'appuyant un peu sur Noah. Si ça te gêne pas. Mais ce mec était un ange, alors il allait le faire de toute façon non ? C'était son style, selon moi. J'habite... Bon, en fait, tu vas toujours tout droit, jusqu'à ce que tu croises une personne dehors, en peignoir, et qui fait la gueule. C'est là où j'habite.

il se réveilla quand je lui fit cette proposition. je n'allais tout de même pas le laisser tout seul ici! j'étais à pieds, je n'allais pas risquer de me faire enlever mon permis, mais il habitait aussi un quartier de Gold Coast, donc certainement pas très loin de chez moi, trente minutes tout au plus. il semblait un peu gêné, mais je le rassurait : ça ne me dérangeait absolument pas. il n'était pas en état de rentrer seul à cette heure-ci. il m'indiqua un peu son chemin, puis, nous étions partis. dehors, les gens sortaient de soirées, pendant que d'autres commençaient tout juste : c'était ça, la vie nocturne à Burleigh Heads. nous marchions dans l'obscurité, sans parler. « j'espère que nous nous reverrons, si tu le veux bien. je ne m'impose pas. »

L'alcool n'est pas très compatible avec la marche, et je venais tout juste de m'en rendre compte. Je le savais avant, mais là ça se confirmait, en fait. Comme si mes souvenirs étaient trop lointain pour qu'ils puissent compter. Un bras autour de ses épaules, je marchais à ses côtés, regardant les gens passer en silence. C'était bizarre, de voir que la ville pouvait être aussi animée alors qu'il était assez tôt... Dans quelques heures, certains allait se lever pour travailler et moi... je serai certainement hors d'état, complètement ko. Le silence fut rompu par Noah, qui me fit part de son envie de me revoir. C'était la première fois depuis mon état dépressif que quelqu'un demandait à me revoir... C'était bizarre, mais ça me faisait me sentir... heureux ? Ça me plairait, je crois... Après quelques minutes de marches, on est arrivé dans ma rue, et ma colloc attendait sur le trottoir, un peu plus loin. Alors je me suis arrêté, histoire de me tourner vers Noah, et de le serrer contre moi. L'alcool devait me rendre complètement désinhibé, mais le fait qu'il veuille me revoir, c'était énorme. Et ça me faisait dire merci sans avoir à me répéter.

Il avait un bras autour de mon épaule, j'essayais tant bien que mal de le soutenir, alors que moi aussi, j'étais instable. Les quelques gens encore dehors rigolaient en nous voyant ainsi. Il me répondit qu'il aimerait lui aussi me revoir, et peut-être refaire ce genre de soirée. J'avoue que je m'étais plutôt bien amusé, et ça faisait toujours du bien, de s'évader un peu du quotidien de cette façon. Enfin arrivés, quelqu'un l'attendait devant chez lui, son colocataire, je présume. Je le lâchai doucement, en faisant tout de même attention à ne pas le faire tomber. Il était temps de nous quitter. « Te voilà chez toi ! C'était vraiment sympa. J'ai ton numéro, je t'appelle très bientôt, et on voit ce qu'on fait! » Je lui fis un clin d’œil en le laissant rentrer. « Passe une bonne nuit ! » et je m'en allais vers mon chez moi.

Bon, et bien voilà.. Nous étions arrivés chez moi, et ma colocataire attendait devant la porte, croisant les bras. Ouais, elle devait être énervée, c'est normal.. Mais bon, quand j'allais lui dire que j'avais passé une bonne soirée, peut-être que ça allait l'adoucir un peu ? C'est ce que je ferais alors. Du coup, on a avancé jusqu'à ma porte, et j'ai quitté les bras de Noah pour atterrir dans ceux de ma coloc, lui déposant un baiser sur la joue. Elle avait l'air surprise. Normal ! Jamais elle n'a du me voir dans cet état depuis qu'on habite ensemble. Merci, et j'attendrais ton appel alors Je lui fais un signe de main, lui souhaite une bonne nuit à son tour, et me voilà dans les marches, à essayer de monter jusqu'à l'appartement, où je m'allongerai dans mon lit, m'endormant comme une masse en me rappelant de notre soirée.