Tu avais confié Aaron à ton petit frère pour la journée et tu étais libre comme l’air. Néanmoins tu n’avais pas forcément l’esprit tranquille. Tu t’inquiétais quand même pour ce petit garçon de 4 ans. Finalement, pour te détendre, tu décidas de sortir faire du jogging. Après 30 minutes de courses, tu t’arrêtas dans un café où tu étais une habituée. Tous les employés te connaissaient. Ainsi, tu n’avais pas peur de débarquer tout en sueur et en jogging dans ce café. « Hey Alex, la forme ? » te demandait le gérant du café. Tu commençais alors à faire la discussion. Finalement, tu t’installas sur une table ronde sur la terrasse et tu attendais que ta commande arrivât. Tu lisais le journal en attendant.

J'ai passé la semaine à faire des recherches sur cette "Alex Coleman", une avocate qui selon plusieurs sources, serait venu dans les environs. Il parait que c'est une des meilleurs, et j'avais décidé de mener ma petite enquête. J'ai pris plusieurs jours de congés pour cette tache, écumant internet, les bars, et tous les lieux où habituellement, tout le monde sait tout sur tout le monde. Et il parait qu'elle passe souvent dans un café de la ville. Du coup, j'y fais le pied de grue depuis deux jours. Je bois, je mange, et dors le minimum pour y être le premier à arriver et le dernier à partir. Et aujourd'hui, alors que je bois un café au bar, j'entend ce prénom. Alex. Je sursaute par la surprise, et me tourne vivement vers la femme qui vient d'entrer. Alex Coleman ?! Je parle comme un hystérique, un fou, ou un pervers. ça doit faire peur de l'extérieur, j'espère qu'elle ne va pas s'enfuir. Au besoin, je pourrais courir derrière elle ! je l'ai trouvée, je ne la lâche plus.

A peine tu t’étais installée qu’une voix masculine te surprenait. Tu sursautais et tu lâchais ton journal. Tu regardais à droite et à gauche dans l’espoir de trouver le porteur de cette voix. Qui était donc assez fou pour t’appeler ainsi ? Tout le monde s’était retourné et fixait un jeune homme qui lui te fixait. Il était tout aussi surpris que toi mais par contre lui il te souriait comme un dingue. Tu avais l’impression qu’il venait de voir Jesus ou une star de cinéma style Angelina Jolie. Mais non, toi tu étais une avocate. Okay l’une des meilleures de NYC certes… Mais ici, pas grand monde ne devrait te connaître. Tu haussas un sourcil et tu le dévisageais. Sérieusement, il ne te disait rien. Alors qu’il s’approchait de toi, tu avais cherché loin dans tes souvenirs mais rien ne te venait. « Euh… oui ? on se connait ? ».

J'ai l'air d'un véritable fou, et tout le monde me regarde bizarrement. Après, ce n'est pas ce qui va me gêner, au contraire. Pour une fois, je n'envoie pas promener ceux qui me dévisage, je préfère ignorer et me concentrer sur cet Alex. J'espère juste que c'est bien celle que je cherche. J'attends, et le "oui" que j'entends est comme une délivrance. C'était elle ! Mon sourire se fait encore plus grand avant de m'approcher d'elle, m'asseyant à côté d'elle. Non, on ne se connait pas, mais j'ai beaucoup entendu parler de vous. Je prend mon courage à deux mains, et j'y vais. Est-ce que... vous avez quelques minutes à m'accorder ? J'ai vraiment besoin de vous, et j'avoue vous avoir cherché depuis plusieurs jours... Il parait que vous êtes une excellente avocate, aux états unis...

Tu ne l’avais pas invité mais tu le regardais venir vers toi et s’installer sur l’autre chaise libre. Bon pourquoi pas… tu n’allais pas l’envoyer balader même si c’était ton genre. Tu étais assez directe comme fille. Sauf que là, le mec t’intriguait et tu voulais bien l’écouter. Tu avais du temps devant toi. Puis, il disait avoir beaucoup entendu parler de toi et tu te disais merde. Tu avais un mauvais pressentiment. Tu l’écoutais parler et débiter beaucoup de choses en quelques secondes. Il était clairement impatient. « ola on va aller calmement, souffle. Tout d’abord, merci pour le compliment… Et Salut, tu es… ? ». Tu le tutoyais car c’était ta façon d’être, tu ne vouvoyais que très peu de personne dans ta vie. Puis, tu avais décidé de lui demander son nom car tu détestais parler à des gens dont tu ne connaissais pas le nom.

Bon sang ! avec tout cela, je n'ai même pas pensé à me présenter, quelle honte... Mais voilà, j'avais besoin d'elle, et j'étais tellement surpris et heureux de la trouver que j'en avais oublié les bonnes manières et autre. Du coup je me calme, et me commande un verre pour m'aider un peu. Pardon, je... Je m'appelle Dionysos. Dionysos Cairns. Je lui tends la main, pour la saluer en bonne et due forme. Et j'aimerai beaucoup vous embaucher, si vous le pouviez... Elle pouvait dire non mais clairement, c'était mon dernier espoir.

Tu lui serrais la main et tu l’écoutais se présenter. Le serveur arriva et te servais ton café. Tu ajoutais quelques sucres, tu étais du genre à boire bien sucré. Un, deux, trois carrés de sucres. Finalement, ton voisin te sortait de tes pensées mais tu continuais à ajouter du sucre oubliant de compter. Il voulait t’emboucher ? Tu levais un sourcil. « Pardon ? M’embaucher ? » Tu soupirais et tu rigolais légèrement. Tu le regardais droit dans les yeux et tu lui disais clairement. « Non sans façon, je ne compte rejoindre aucune société désolé. Je fais business solo. ». Tu l’envoyais tout de suite balader croyant que c’était un de ses recruteurs qui voulaient t’embaucher. Depuis que tu avais quitté ton ancienne entreprise, beaucoup voulaient te voir entrer dans leur société. Mais non, cette fois-ci, tu voulais être une avocate indépendante. Tu étais ton propre chef.

Elle rit. Je lui demande de l'aide, et elle rit ! Mon coeur se sert, ainsi que mes poings. Moi qui avait naivement pensé qu'un avocat accepterait un client sans juger ultra rapidement mais... Il faut croire qu'elle faisait à la tete du client, comme on dit. Je baisse d'ailleurs la mienne, de tete, buvant la moitié de mon verre. Mais elle continue, et parle de société et là, j'ai compris. En fait, elle n'avait pas bien saisi !Je n'ai pas de société ! je voulais dire... vous embauché, moi en tant que client.. Bon, elle n'a pas l'air d"une fille facile à convaincre alors, je lui dévoile tout. Je ne peux pas demander à un petit avocat sans expérience, et je suis prêt à mettre le prix qu'il faut pour avoir vos services... s'il  vous plait...

Tu venais de réaliser que tu avais rajouté trop de sucre sans vouloir. Damn it, tu te maudissais d’avoir été déconcentrée par un maudit recruteur. Tu prends une gorgée et tu pleurais de l’intérieure. Ton café était bien trop sucré mais bon voilà ça arrivait. Alors que tu l’avais envoyé balader, tu t’attendais à ce qu’il parte mais il était encore là. Il finit par t’expliquer que tu avais mal compris. Cette fois-ci, tu ris mais de bon cœur. Tu te sentais bête. « Ah pardon, j’ai cru que tu étais encore un de ces stupides recruteurs. Bon je t’écoute. ». Il fallait bien te rattraper et le moindre des choses étaient de l’écouter. Il avait besoin de toi et il avait l’air d’être vraiment désespéré. « Et bien… je ne suis pas du genre à accepter une affaire comme ça sans connaître les détails. Alors si tu veux bien me les donner. ». Tu n’étais pas du genre à dire oui. Tu étais difficile et tu ne travaillais pas avec n’importe qui.

ça y est, elle avait accepté de m'écouter et maintenant, il ne me restait plus qu'à prier. Prier pour qu'elle accepte de m'aider, et encore mieux : qu'elle réussisse. Je baisse d'un ton, ne voulant pas que la nouvelle s'ébruite. Pour l'instant, je n'en avais parlé qu'à ma soeur, et je ne voulais pas que l'information tourne de trop, de peur de me faire harceler de question sur le retour de Leah et de mon enfant. Je reprend mon sérieux, et explique enfin. J'étais en couple avec une femme qui m'a quitté du jour au lendemain pour aller accoucher aux États Unis. Elle a fait adopter mon fils, sans que je le sache. J'aimerai obtenir sa garde. Mission : impossible. Du moins, à 99 pourcent. J'espérais qu'elle puisse m'aider à augmenter mes chances.

Tu n’étais pas une avocate facile et tu n’acceptais que les travails qui te tenaient à cœur. Tu voulais quelque chose qui demandait du travail et des efforts. Tu cherchais l’impossible et la bataille. Aujourd’hui, Dionysos te proposait de devenir son avocat et l’aider à récupérer son enfant. Tu buvais une gorgée de ton café et tu réfléchissais. Tout ce qui touchait aux enfants te tenait particulièrement à cœur. Tu ne savais pas si c’était à cause d’Aaron... « Je veux bien t'aider mais je ne garantis rien. ». Il fallait être réaliste, tu étais une des meilleures mais les histoires d’adoption c’était toujours un sujet délicat, bien plus qu’un meurtre selon toi. « Par contre, il me faudra tous les détails. Absolument tout. Ton histoire, je dois la connaître de A à Z. J’espère que cela ne te dérange pas. Mais j’avoue que maintenant… je ne suis pas d’humeur à écouter et à réfléchir. ». Evidemment, tu étais en tenue de sport dans un café.

J'ai attendu d'avoir sa réponse pour sourire. Elle avait accepté ! J'étais réellement heureux, et si j'avais pu, j'aurai presque pu sauter de joie ! à la place, je suis resté assit sur le siège, à sourire comme un idiot. J'allais pouvoir peut-être récupérer mon fils... J'avais une chance, et même ça, c'était presque inespéré. Merci ! Merci beaucoup ! Du coup je l'écoutais me dire ce que je devais faire, notant tout dans ma tête. Toute mon histoire... Bon, pourquoi pas ? Si ça pouvait l'aider. Bien sûr, désolé de vous avoir dérangée mais... C'était la seule occasion que j'avais. Du coup, dites moi où je peux vous donner mon dossier, et où on pourrait se retrouver dans un cadre plus professionnel ? Je m'en voulais un peu de l'avoir dérangé dans sa pause, c'est vrai...

Il te souriait et tu avais l’impression que le jeune homme n’avait jamais été autant heureux. Tu étais un peu gênée car tu ne pouvais pas être aussi positive que lui. Tu ne savais pas si tu allais gagner l’affaire. Tu contentais de sourire légèrement et de lui répondre de manière assez neutre. Tu ne voulais pas lui faire de faux espoirs. « De rien. ». Il te demanda alors où il pourrait te contacter. Tu tournais le visage et ton regard se perdait dans la salle. Tu réfléchissais. Tu n’avais plus de bureau et il était hors de question de travailler chez toi. Néanmoins, tu ne pouvais pas non plus travailler dans un lieu public trop fréquenté. Sur le coup, tu ne savais pas encore où aller. Finalement, tu sortis ton téléphone portable et donnas à Dionysos. « Ecoute, je n’ai pas de bureau mais donne-moi ton adresse email et ton numéro de téléphone. Je t’enverrai ce soir un mail où je joins un fichier à compléter et à renvoyer. Et je te contacterai pour un lieu de rendez-vous. »

Je bois ses paroles, les notant toutes dans un coin de ma tête. Bon, du coup, nous allions devoir nous revoir, et quand je la vis sortir son téléphone, j'ai su que ce n'était pas une blague. J'allais lui donner mes coordonnées, et maintenant, il ne restait plus qu'à attendre qu'elle me rappelle. En espérant qu'elle le fasse, et qu'elle n'ait pas accepter juste pour se débarrasser de moi. Du coup, je prend le téléphone qu'elle me tend, et y met toutes mes coordonnées, relisant deux fois pour être sûr de ne pas avoir oublier le moindre détail. Très bien, j'attendrais des nouvelles. Je fais signe au serveur que je paye le verre de ma voisine, bien qu'elle soit encore au café. Je pouvais bien faire ça, après tout, elle acceptait de s'occuper de mes problèmes. A bientôt alors ? Un sourire, l'addition payée, et tu t’apprêtes à partir.

Il entra minutieusement ses cordonnées dans ton téléphone portable. Il prenait son temps et tu suivais son regard. Il se relisait plusieurs fois. Finalement, il te le rendit. Tu n’avais pas eu besoin d’enregistrer, il avait pris soin de le faire. Tu lisais. Il avait entré son téléphone maison et portable, son adresse email et maison. C’était sûr, il tenait à ce que tu le contactes et tu n’allais pas le décevoir. Il était ton premier client d’Australie alors tu allais tout donner. « Parfait, je te fais signe. » Il se leva et tu le suis du regard. Il voulait payer et tu n’avais pas eu le temps de l’arrêter. « Oh tu n’étais vraiment pas obligé… mais merci. Bon on dirait bien que je n’ai plus le choix. ». Tu lui souris et lui tendis une main pour le saluer. Tu le regardais partir et avant qu’il ne s’éloigne trop, tu lui disais. « Dionysos ! ». Il se retourna. « Arrête de te faire des soucis, je te contacterai ce soir à 18h sans retard ni avance. Interdiction de passer ton après-midi scotché à ton ordinateur ou téléphone. » Tu savais que tu devais le rassurer. Il semblait être à un homme bien stressé et nerveux.

HJ:

Je ne pouvais pas être certain qu'elle allait réellement me rappeler, mais dans un cas comme le mien, la seule chose qui me reste est l'espoir. Je l'écoute, et sourit aussi face à sa phrase. Elle n'était obligée à rien, mais ça me faisait plaisir. Et comme si elle s'était rendu compte de mon état, elle m'appela alors que je m’apprêtait à sortir du bar, me demandant de ne pas rester accroché au téléphone toute la journée et qu'elle me joindrait à dix huit heures. Je lui souris à mon tour. 18 heures. J'hoche la tête, et sort du bar, direction mon appartement pour essayer de me détendre, histoire de ne pas fixer ma montre toute la journée.