je dépose mon portable contre le comptoir du bar et je me retourne pour continuer de boire tranquillement ma bière. j'arrête pas de rire ce que vient de faire un pote, il s'est brûlé la lèvre. - oh le con. je me retourne et je la vois finalement arriver, je quitter les gars pour aller pour beatrix. - heeeeeeey salut ! je la sers tout contre moi en riant. - t'es si belle en vraie. je lui fais un bisou sur la joue.

après notre échange de sms à la fois habituel et pourtant si étrange, je décide de me rendre au bar d'ariake. c'est pas trop loin de chez moi alors je prend le temps de flâner un peu, histoire de pas donner l'impression que j'avais rien à faire de la soirée. quand je pousse la porte de l'établissement, j'vois ce saoulon qui vient vers moi et qui me serre tout contre lui, déposant un baiser sur ma joue. - t'es con ariake. je le pousse pas trop fort, pour qu'il puisse garder l'équilibre, puis je me dirige vers le comptoir du bar pour commander une bière moi aussi. - t'en es à ta combien, de bière, maintenant ? il a l'air d'avoir beaucoup d'alcool dans le sang. je souris, amusée de le voir dans cet état.

- pourquoi qu'avec toi, je suis toujours le con? je prends une nouvelle gorgée de ma bière avant de la suivre jusqu'au bar. et je me dirige derrière le comptoir pour lui en servir une dans un bau verre tout brillant et sentant la joie. - je suis à ma première bière, à mon cinquième shooter et à mon deuxième verre de cognac. je lui fais un petit sourire coquin pour rigoler et je lui donne finalement sa bière.

j'hoche la tête. - ouaip, moi j'suis la reine et toi, le singe. je souris malicieusement avant de prendre le verre de bière qu'il me sert. au moins, il est encore capable de faire son boulot. je fronce les sourcils en entendant tout ce qu'il a bu. - mais c'est qu'il se rebelle, le petit ariake. je rigole avant de prendre une gorgée. - faut me saouler, j'ai passé un exam aujourd'hui et j'suis sûre de l'avoir coulé. le design, c'est pas trop compliqué, mais j'avais pas étudié alors, oups.

je lui montre mon magnifique doigt du centre en souriant sarcastiquement. - ce qu'elle est gentille et élève modèle cette beatrix, seigneur, j'en suis jaloux. ou pas. je continue de rire comme un débile, ça on peut pas me l'enlever. hje reste un moment perplexe à sa question. - quoi, tu devais choisir une palette de couleur et t'as échoué ? honnêtement, je vois pas comment on peut échouer un cours en design. - l'alcool est gratuite pour toi, tu peux dire merci au propriétaire. je me tape le torse comme un gorille.

je fais semblant d'avoir l'air offusquée en voyant son doigt d'honneur, mais vraiment, ça me fait juste bien rigoler. - je suis une élève sérieuse et impliquée, tu sauras. on y croit, on y croit. je le fusille tout de même du regard quand il parle de mon exam. - non, c'est pas ça. je devais dessiner un ensemble et j'ai pas respecté le thème, j'crois. je me souviens plus trop. ma mémoire et moi, quelques fois... ce qu'il dit ensuite me fait toutefois sourire. - t'es le meilleur proprio de bar du monde entier. je me dépêche de boire le reste de ma bière. - tu m'fais des shooters, alors ? je bas des cils, je lui fais des yeux doux.

- je vois, ça devait être des trucs courts j'imagine. petit sourire avant de terminer ma bière et de mettre mon verre de côté. un sourire de sa part, j'ai envie de prendre une photo pour lui montrer demain qu'elle sait comment sourire dans la vie. - un compliment de ta part, qu'ai-je fais pour mériter ça ? je tire la langue avant de sortir des shooters sur le comptoir que je commence à remplir de vodka. je lui en tends un. - à la tienne madame asiatique. et ça termine dans mon estomac.

hey ouais, je sais sourire. c'est parce qu'il m'a jamais vu entourée de tout cet alcool. quand j'ai une idée en tête, on peut pas m'arrêter. et donc, si je dis que ce soir, je me saoule, je vais le faire. je m'appuie sur le comptoir pour m'approcher de lui. - tu mérites un compliment parce que tu m'offres de l'alcool gratuitement. je lui fais un clin d'oeil et je bois cul sec le shooter de vodka. - dis-moi, pourquoi t'as bu autant ce soir ? un truc à célébrer ? j'fais la conversation avant de lui piquer la bouteille de vodka et de remplir son shooter et le mien.

je me sens vexé par sa phrase, alors je fais la mou en essayant de faire le chien battu. - donc, je dois t'offrir un truc gratuitement pour que tu me dises un compliment ? je dépose dramatiquement ma main contre mon coeur. - tu me fais du mal. je lui fais un sourire en enlevant ma main. je pense deux petites secondes à sa question. - pour aucune raison en particulier. je bois de nouveau le shooter en question.

je soupire en voyant sa réaction. - bon, ok, j'ai mal choisi mes mots. je prend quelques secondes pour réfléchir et, finalement, je reprend la parole. - tu mérites un compliment parce que... parce que tu le mérites. je lui fais une grimace quand il fait son petit numéro dramatique et je bois mon shooter en même temps que lui. je remplis à nouveau deux shooters et je lève le mien. - à cette soirée où on fête pour aucune raison, alors. on cogne nos verres ensemble et je bois cul sec. - tant que tu vomis pas à la toute fin.

- c'est presque touchant bea. je ris la laissant finir son shooter et de remplis à nouveau nos verres. elle prend bien l'alcool cette petite créature. je lève mon truc dans les airs en riant et je gueule. - À CETTE SOIRÉE OÙ ON FÊTE POUR AUCUNE RAISON, SHOOT ! tout le monde crie et tout le monde prend un gorgée de leur verre. je passe une main contre ma bouche et je rote. - tu veux goutter ? je dépose ma main contre sa joue et je l'embrasse.

je souris, fière. - je sais, j'suis fière de moi. moi et les compliments, ça fait cent, alors il peut être heureux d'en avoir reçu un. ariake gueule dans tout le bar et je me retourne pour savourer le moment magique. j'aime quand tout le monde boit en même temps, c'est comme si on partageait tous les mêmes problèmes et les mêmes joies. mon sourire disparait quand j'entend mon ami roter. - t'es dégueu, eurk, non enlèves ta bouche de là. j'essaie de le repousser mais il réussit à me donner son bisou. je fais un bruit de vomi. - ta bouche goûte pas bon. je prend à nouveau un shooter, pour me désinfecter les lèvres et tout, et doucement, je commence à sentir mes doigts s'engourdirent. l'alcool commence à faire effet.

je fais en sorte de sentir ma propre haleine et je me rends compte qu'effectivement, c'est un mélange de vodka et de poulet. je peux pas m'empêcher de rire comme un débile. - ah non, c'est vrai, je suis pas de ton genre. petit clin d'oeil avant de prendre une nouvelle bière et de reculer jusqu'à la piste de danse et de me déhancher comme une danseuse exotique.

j'hoche la tête pour confirmer ce qu'il vient de dire. - tu t'en souviens, c'est bien. en fait, il est beau, ariake. il est beau comme tout, autant mentalement que physiquement. mais son petit coeur est déjà prit, et puis moi, moi, j'aime pas aimer. ça me rend vulnérable. pendant qu'il part danser sur le dancefloor, je traverse de l'autre côté du comptoir pour me prendre une bière et je viens le rejoindre, verre à la main. - t'as des talents cachés en danse. je rigole et je commence à me déhancher aussi.

- t'as vu ? je lève mon t-shirt pour montrer mon ventre et je commence à danser le baladi tout en essayant de ne pas échapper ma bière. les gens font un cercle au tour de nous et j'essaie de me démener du mieux que je peux. un pote vient se coller derrière moi comme si j'étais une fille et me tient à la taille en riant. - j'ai plus envie de t'embrasser, je suis gay finalement. je pousse mon ami avant de recommencer à danser normalement.

et là, à ce moment précis, je sens mon coeur de pierre se ficeler. je me sens étrangement bien, si joyeuse que je peux pas m'empêcher de rire en voyant ariake faire le con. - j'suis jalooouse, apprends-moi ! en fait, je me déhanche mieux que lui, mais j'aime mieux déconner. j'éclate à nouveau de rire en voyant un des potes d'ariake venir danser collé en arrière de lui. - j'suis sûre que t'es pas gay. je lève un sourcil et je m'approche de lui, commençant à danser de façon plus sexy, prenant une gorgée de ma bière.

voyant beatrix danser de manière plus sexy, je ne peux pas m'empêcher de la regarder faire en souriant. je colle mes fesses contre les siennes et je les secoue avec mes mains contre mes genoux. - je préfère le derrière à derrière si tu vois ce que je veux dire. je ris complètement achevé par l'alcool et une fille s'approche de moi pour venir danser coller contre moi. je danse avec elle, juste pour voir la réaction de bea.

je soupire, levant les yeux au ciel. - t'es pas drôle, tu gâches tout mon plaisir là. pourtant, je continus à danser et on remue nos jolies fesses au son de la musique. puis, sortie de nul part, y'a une fille qui se rapproche d'ariake et qui commence à lui faire de l'oeil, à danser collé. - profites-en bien. serrant les dents, je m'éloigne un peu, légèrement piquée dans mon amour propre et je vais rejoindre l'autre ami d'ariake sans lui faire la grande conversation. en fait, je regarde du coin de l'oeil la blonde qui montre un peu trop son décolleté à mon ami. moi, jalouse ? non.

je ne peux pas m'empêcher de regarder la réaction de beatrix du coin de l'oeil. je remarque bien qu'elle n'aime pas ça, je continue pendant quelques minutes avant de me retourner, de m'excuser au près de la jeune fille et d'aller vers bea. - je le savais que t'étais une jalouse au fond. je prends sa main avant de la tirer vers la piste de danse et de commencer à danser un slow avec elle. - tu m'as tout près, tu dois être heureuse. je sais pas m'arrêter de rire. je sens que ça va être une drôle d'histoire demain tout ça. surtout pour elle.

je bois cul sec le reste de ma bière et la seconde d'après, y'a le visage d'ariake qui apparaît à nouveau dans le décor, tout près. - j'suis pas jalouse. vilain mensonge, il n'y croira probablement pas une seconde. ma main dans la sienne, il me traîne à nouveau sur la piste de danse et on se met à danser un slow. c'est si étrange. - j'suis folle de joie, mon amooooour. je lève les yeux au ciel, sarcastique, mais pourtant, quelques secondes plus tard, je pose ma tête contre son épaule et on continue notre petit slow.

un brin de nostalgie me prend. être amoureux me manque alors je flatte tout doucement ses cheveux alors que sa tête est contre mon épaule. - tu vois, on est capable d'être calme ensemble quand on le veut. je prends sa main avant de la faire tourner sur elle-même et de la ramener contre moi. - tu vois, là c'est cette blonde qui nous lance un regard de meurtrière. je ris, comme toujours.

moi, je suis pas amoureuse. jamais. je laisse ça aux tendres, aux bons. je m'emmure, comme j'emmure mon coeur. pourtant, sa main qui flatte mes cheveux, ça me fait tout drôle. - c'est très étrange, d'être gentille avec toi, je dois avouer. je rigole doucement avant de tourner sur moi-même et de revenir contre lui. - j'avais pas un regard de meurtrière tout à l'heure. je secoue la tête. - tu vois mal, t'as besoin de lunettes. je sourie; une blague de plus.

je secoue la tête à mon tour. - tu faisais la même tête, je te jure. si tu veux, on peut recommencer l'expérience et on va voir. j'éttoufe un rire pour ne pas me faire tuer d'un regard, de son beau regard, de ses beaux yeux, de ses traits, de son sourire rarissime. je colle mon front contre le sien en continuant notre petite danse, même si on fonce presque dans les autres couples qui dansent sur la piste. nous sommes beaux.

je soupire. - bon, peut-être un regard de meurtrière, mais un regard plus beau que le sien. je secoue la tête, blaguant légèrement, même si je suis sûre que je suis plus jolie qu'elle. j'ai un grand ego, je l'avoue. nos regards se croisent quand nos fronts sont collés un à l'autre. je peux pas m'empêcher de lui effleurer le bout du nez de mon index, parce que les gens normaux, ils font des trucs comme ça. - tu trouves pas ça bizarre ? je demande doucement.

son index contre mon nez me fait sourire. j'essaie de lui manger gentiment sans aller la mordre. je prends quelques secondes avant de répondre, prenant le temps de bien analyser sa question. - non. je dépose ma main sous son menton pour lever son regard et je vais l'embrasser avec toute la tendresse d'un monde. - ça c'est bizarre. je lui fais un petit clin d'oeil en m'éloignant d'elle lentement.