ça fait quelques jours à peine que tu vis chez noah. Au début, tu ne voulais pas vraiment t'incruster, après tout tu as un appartement mais quand Noah t'as raccompagné la dernière fois et qu'il a vu la tronche de l'immeuble, il t'as proposer, non presque ordonné, de venir vivre avec lui. Tu n'as rien dit à tes parents, ça sert à rien de toute façon ils s'en moquent. Tu as prit le peu d'affaire que tu avais et tu l'as suivit jusqu'à chez lui. Mais aujourd'hui, tu n'as pas cours, lui il travail alors tu reste chez lui. Le seul soucis, c'est que tu es en manque. Tu n'as pas les clés, tu ne peux pas sortir ni revenir après avoir été chercher de la drogue. Du coup, tu es en manques. Tu es en sueur, tu trembles de tout ton corps et tu as du mal à respirer. Tu sers un coussin contre toi, tu te balance et tu ferme les yeux comme si tout allait passer comme ça, en le voulant. Mais tu ne peux pas, tu es malade, tu ne vas pas bien et Noah ne va pas tarder à rentrer. Tu espère te calmer avant cela, mais tu sais que de toute façon, tu devrais tout lui dire, lui expliquer.

voyant l'état de l'appartement d'Izïa, il était inconcevable pour moi qu'elle vive là-dedans. les murs s'effritaient, le papier peint n'était pas fini d'être posé, quant au parquet, il ne donnait pas envie de poser les pieds dessus. je lui avais alors proposé de venir vivre chez moi. j'avais eu la chance d'avoir trouvé un joli petit appartement face à la mer, pour un prix plutôt convenable, qui était assez grand pour deux. en plus, du balcon, la vue était magnifique, j'avais l'habitude de m'y poser pour fumer une cigarette, scrutant l'horizon.
je rentrais donc du travail ce soir là, et je vis Izïa sur le canapé, tremblante, tenant un coussin de toutes ses forces dans ses mains, comme si elle allait exploser. quelque chose n'allait pas. « qu'est-ce qu'il se passe? »

IL rentre plus tôt que prévu, tu l'entends passer la porte et tu tourne machinalement la tête vers lui. Tu sers alors le coussin et tu penche la tête vers l'arrière pour pouvoir le regarder. Ton regards semble vide, décrocher de toute réalité mais tu tient bon, tu te bats pour que l'homme que tu aimes tente de comprendre. Tu n'arrives pas à parler, tu tremble bien trop et tu as l'impression que tu vas exploser, que tu vas t’étouffer. Tu réussis a bouger les lèvres pour qu'il comprenne le mot "manque" et qu'il rattache la crise et ce mot à ton addiction à la drogue. Tu as les larmes aux yeux, tu ne veux pas qu'il te voit dans un état pareil mais tu ne peux rien faire que de subir cette crise jusqu'à ce que ton corps se calme, jusqu'à ce que tu prennes une dose ou que tu en meurs.

... manque. c'est le seul mot qui sortit de sa bouche, ou du moins, le seul que j'avais entendu. pourtant, il m'avait suffit d'un mot pour avoir compris : je la connaissais bien trop. ainsi, elle avait rechuté. je connais les symptômes, je sais comment se comportent les gens quand ils n'en n'ont pas pris assez. je m'assis à côté d'elle. je ne voulais pas la brusquer, ni l'engueuler, ça ne servait à rien. « Izïa, je suis là. Tu n'as plus besoin de tout ça, pour l'instant. On est ensemble, ça va aller, je vais t'aider à t'en sortir. »

Tu n'as plus besoin de ça, tu l'as retrouvé et donc tu n'as pas besoin de tout ça. Tu sers le coussin contre toi et tu finis par te mettre à pleurer. tu es fatiguée, tu as les yeux qui ressort et le teint pale. Tu ne sais pas comment faire pour réussir à t'en sortir. Sa voix te rassure, te calme mais ton corps réagit toujours au manque. Tu grimaces, tu as à tête qui tourne. Mais tu tiens bon. « aide... moi, je t'en prie. » Tu fais pitié, tu es pathétique mais tu as besoin d'aide, de son aide à lui.

elle pleure, les larmes coulent sur son joli visage. je la prends dans les bras en lui caressant les cheveux, lui susurrant des mots doux à l'oreille « je suis là, bien sûr que je vais t'aider. ça va aller, fais-moi confiance. » j'essayais de la rassurer, lui dire que tout ira bien. qu'à deux, on est plus fort. mais je sais que ça sera dur, qu'il faudra lutter et faire preuve de conviction. « tout ça te fait du mal, tu te détruis petit à petit. pense à moi, je t'ai déjà perdue une fois.. pas une seconde fois. »

Il te rasure, il te sert fort contre lui et tu te sens apaisait. Tu tremble encore mais finalement tu te laisse aller. Le manque est trop fort et rien ne peut finalement t'aider alors tu t'es évanouis, la douleur intérieur était insupportable. Alors tu t'es évanouit, tu as perdue connaissance et tu tombe littéralement dans ses bras. Tu ne sais pas comment tu vas faire, comment il va faire pour t'aider à survivre, à ne pas tomber encore une fois. Tu ne veux pas le perdre, tu ne veux pas mourir avant d'avoir vécu auprès de lui.Pour la premiere fois, tu te vois capable de fonder une famille, une famille ou tu seras présente, pas comme tes parents. Ca te fait peur, mais avec lui tu ne risque rien alors, tu ne dois pas mourir.

puis, sans crier gare, elle s'évanouit, là, dans mes bras. je cours lui chercher un peu d'eau, un gant, et lui tamponne le visage, tout doucement. je lui caresse le visage et lui parle doucement pour qu'elle se réveille. je n'arrive pas à croire que le manque est aussi fort, et ça me brise de l'intérieur, la voir souffrir et se faire du mal. j'attends qu'elle se réveille. « je pense qu'il faut que tu ailles voir un médecin, ma belle. » au fond, je n'ai pas tellement envie. j'ai envie qu'elle aille mieux, mais qu'elle se relève grâce à moi, et qu'on combatte ça ensemble.

tu finis par ouvrir un oeil puis le second quand tu sens le gant humide sur ton front. Tu l'entends parler, te rassurer et tu reprends doucement le contrôle, lentement mais tu sais que tu peux le faire. « pas de médecin.. juste toi » pas de médecin, il va vouloir te faire hospitaliser, te faire suivre pour ton addiction et appeler tes parents probablement mais ça, tu le veux pas. Tu as retenue ton envie de drogue depuis que tu es chez lui et voila finalement que tu fais une crise, tu pensais pouvoir y arriver, pouvoir t'en passer mais finalement non et tu as honte de toi. Tu attrapes sa main, tu l'as fait fort et tu te redresse un peu pour venir finalement te blottir contre lui, ta tête au creux de son coup.

... juste toi. je savais bien qu'elle allait avoir ce genre de réaction, j'aurais eu la même à sa place. pourquoi vouloir être aidé par un médecin, alors que la personne qu'on aime est avec nous, et qu'elle est capable de nous soigner juste avec son amour? les médecins, c'est pour les faibles. l'addiction se guérit par une autre addiction. et cette autre addiction, ça sera moi. je la masse tout doucement pendant qu'elle reprend conscience. « depuis quand c'est comme ça? depuis quand tu ne peux plus t'en passer? »

tu reste contre lui, tu reprends doucement le contrôle et tu sèche tes larmes. Il te sert fort, il reste là pour toi et sa question te parait normale. Pourtant, tu ne veux pas lui dire, lui dire que c'est ainsi depuis qu'il est partie, depuis que tu te sens horriblement seule alors que tu l'avais lui. Tu as changer d'addiction, et tu t'es mise a la pire de toute, celle qui te détruit de l’intérieur. Celle qui détruit ton corps et ton cerveau mais tu ne peux lui mentir alors tu marmonne « depuis que tu es parti » tu relève les yeux vers lui, humides, mais tellement triste.

cette phrase me détruit de l'intérieur, c'est comme un poids qui m'écrase. et maintenant je me sens coupable de toutes ses souffrances, de son mal-être et de ses addictions. je ne sais plus quoi dire, je reste là, immobile, devant son âme déchirée par le passé. « mais je suis là, maintenant, et je ne partirais plus. je ne partirais plus tant que tu seras là. je te le promets. » et je la regardais dans le plus profond de ses yeux en disant cela, comme une promesse d'infini.
« on va vaincre ça ensemble, toi et moi. »

Tu t'en veux. Tu n'aurais jamais du lui dire que son départ t'as mise au pied du mur, que tu te sentais encore plus seule que tu ne l'étais déjà. Mais tu ne pouvais lui mentir, il l'aurait apprit de toute façon, un coup de téléphone aux amis que vous avez en commun et il aurait tout su. Tu reste contre lui, tu as peur de le perdre, qu'il part une fois encore, qu'il te fuit. « désolée. » c'est tout ce que tu réussis à dire avec sincérité. Tu es tellement désolée de lui faire vivre tout cela. tu tremble encore,par le manque et par les pleures.

elle était désolée, elle s'en voulait. je le savais, et ça me faisait du mal de l'entendre le dire. car elle n'a pas eu une enfance facile, presque orpheline, et aujourd'hui, elle essaye de s'accrocher à quelque chose, quelque chose qui ne la laissera jamais tomber. je me lève, et vais chercher des petits gâteaux que j'avais préparé la veille, ses préférés. « tiens, ça, tu peux en abuser » je souris en lui caressant les cheveux, en lui promettant encore et encore que je ne la laisserait pas tomber quoiqu'il arrive. à vrai dire, je ne sais pas vraiment quoi faire. y'a t-il une solution, à part se faire suivre? « on doit faire quelque chose, je ne veux plus te voir dans cet état. tu sais, je connais quelqu'un qui s'y connaît en addictions, il n'est pas médecin, mais il pourrait parler de ça avec toi, je suis sûr que ça ira mieux. »