Une fille innocente ? Toi ? Ta voix est souriante. Tu te moques un peu. Ou plutôt, tu taquines Ariel qui joue sur les rails. Un pied devant l’autre, elle essaye d’être un funambule sur une barre de fer. Un peu en retrait, tu la suis des yeux. Comme si, t’attendais sa chute pour la rattraper. Comme tu le faisais autrefois avec Tansy. Sauf que là c’est Ariel. Ariel, que t’aimes bien. Elle est fraîche, pétillante, pas prise de tête. Elle a la réputation d’être une fille de bourge, trop sage, mais toi, tu sais bien que c’est pas vrai. Ariel, elle a rien d’une fille sage, d’une petite sirène. Elle pointe du doigt un wagon, encore vierge de tag. Étrange. Une aubaine pour vous, pour toi surtout. T’es philosophe ce soir Ariel ? Réponds-tu, avant de te diriger vers ce dit wagon. Ariel te suit. Le gravier chante et tu t’amuses de voir que ta compagne de la nuit essaye de pas trop faire de bruit. Toi, t’as conscience, que c’est de vivre dans le danger qui fait vivre. Pas celui d’avoir peur de tout. Alors t’es bien loin d’avoir peur des flics. C’est bon, no stress. On va pas se faire choper. J’le fais toute les nuits. Ou presque. Quand t’es pas occupé avec d’autres filles. Ou avec l’unique. Vous arrivez devant le wagon, qui bientôt sera le theatre de vos talents d’artiste. C’est pas dans tes habitudes d’embarquer quelqu’un avec toi, mais Ariel est différente. Tu le fais de bon cœur. Peut-être bien que ce soir, t’as envie d’un peu plus de compagnie que d’habitude. T’attrapes une bombe blanche. Bon, tu prends le côté droit et j’prends le gauche. Vas-y, fait parler ton talent. Tu la provoques gentiment. Et si c’est à mon goût, t’auras une récompense. Et il faut pas être né de la dernière pluie pour capter de quoi tu parles. Tu l’aguiches. Tu sais parfaitement le faire.