Lola aime Ezra, c'est fait, une évidence, une drogue, quelque chose dont on ne peut pas se passer, et elle est comme une junkie en crise de manque, elle se sent plus seule que jamais, plus seule qu'elle ne le sera jamais, sûrement. On dit quand une personne décide de se donner la mort, on ne sait pas ce qu'il se passe dans sa tête à se moment, pour Lola, elle s'était que c'est la seule solution, la seule chose à faire pour vivre avec un trou à la place du coeur. Elle est juste épuisée de se battre d'elle-même, épuisée de se battre contre la maladie, de se battre contre son absence, alors, elle a décidé que ce sera le grand soir, oui. Celui qu'il fallait. Elle se souvient de la lame qui parcourt ses veines, et la libération qu'elle a ressenti,  elle a regardé le sang coulé le long de ses bras, elle l'a regardé longtemps avant de sombrer dans l'inconscient protecteur et l'oublie des souvenirs, mais ça n'a pas durer le temps qu'elle aurait cru, elle entend le bruit affreux de l'appareil qui indique qu'elle est en vie. Elle regarde autour, elle se retrouve dans le même hôpital, mais elle n'a pas vu la tâche sur le mur, ce n'est pas donc pas la même chambre. Son regard se porte enfin sur le bandage autour de son poignet, elle reste là, figée, elle sent doucement la rage prend d'elle quand elle voit le médecin prendre ses constantes. Tout ce qu'elle voit, c'est le sourire d'Edwyn, elle détourne le regard quand il prend ses constantes, elle ne dit rien. Lola, elle veut mourir. Elle ne veut pas vivre. Pas sans Ezra.

Ezra est fatigué, simplement fatigué. Par le manque de sommeil, le manque de sentiment. Il n’aurait pas réussis mieux en se donnant la mort mais ce n’est pas sa vie à lui qui l’inquiète, c’est celle de Lola. Sa mère l’a appelé, paniquée, après être passée à l’appartement pour récupérer les livres de cours qu’il avait oublié. Et il a reçu un autre appel quelques jours après pour lui dire qu’elle allait bien et que son état était stable. Il a hésité, longtemps. Pas certain que lui rendre visite après ses souvenirs éméchés de leur dernière rencontre était une bonne idée. Mais pour une fois Ezra a pris le peu de courage qui lui restait pour se déplacé jusque là-bas, clean et sobre. Il a même fait un effort de présentation, laissant sa chemise ouverte sur un t-shirt blanc qui n’a pas pris l’odeur de la vie qu’il mène. Il toque timidement à la porte fermé, tentant de repousser le moment fatidique. Même s’il ouvre avant d’en avoir la permission. Ses mains se resserrent  un peu plus sur le sachet de deux muffins qu’il tient en main et ce faux bouquet de fleur fait en bonbon. « Maman m’a pas dit que tu serais là… » La phrase est adressée à Edwyn comme le regard. S’il peut laisser se concentrer sur l’ami de la famille pour éviter Lola, c’est tant mieux. « C’est bon, j’ai presque fini, Ezra. » Il déteste le ton qu’il emploi et le regard légèrement supérieur qu’il lui jette. Mais il reste planté là comme un piquet, à compter les carreaux sur le sol, tandis qu’Edwyn finit.  Et lorsqu’il quitte enfin la pièce, Ezra relève légèrement le regard. Ses paquets se font tendre du bout des doigts à Lola, il a peur de trop s’en approcher après tout ça. « C’est pour toi…J’avais pas assez de sous pour autre chose… » La dernière phrase est prononcé à mi-mot comme une confession honteuse. Et c’est le cas, il aurait préféré lui offrir des présents plus utiles.

Epuisée, vidée d'une vie qui ne lui colle plus, une vie qu'elle rejette. Si elle a su réapprendre à vivre après Kyle, après Ezra, rien ne sera plus pareil, et c'est peut-être dans la vie sans lui qu'elle a trouvé le courage de se donner la mort, mais elle est là, à cause de la mère d'Ezra, la méchante belle-mère. Elle est là, dans un lit qui n'est pas le sien. Elle n'a qu'une envie se libérer de ce qui la tient en vie, mais elle ne peut pas, il y a Edwyn, silencieuse, elle le laisse faire, avec cette peur qui prend ce qui lui reste bon sens, elle ignore ce qu'il lui dit, il devra mettre ça sur le compte de sa mauvaise humeur, ou autre bêtises du genre. Elle ne veut juste pas avoir une autre bonne raison de mourir, mais la porte s'ouvre, si elle s'attendait à quelqu'un qu'elle connaissait, elle s'étonne de voir Ezra, elle ne pensait pas le voir ici, s'il n'est pas venu quand il l'a poignardée, elle s'est dit qu'il ne viendra pas la voir, surtout que le dernier mot écrit sur un bout de papier était un simple je t'aime, elle se dit qu'il n'a pas du voir la mot, et elle se sent rassurée, légèrement, quand le médecin s'en va, elle ne peut s'empêcher de réprimer un soupir de soulagement., et regarde ce que lui tend Ezra, elle prend doucement ce qui lui tend, en lâchant un léger merci, elle ne se rend pas compte qu'il a une pleine vue sur ses bras, et les marques plus ou moins récentes, en dehors du bandage qui couvre la plaie qu'elle s'est faîte en dernier, elle se rend compte vite de son erreur, et dépose les présents sur la table, enfila vite une chemise qui devait appartenir à Ezra et qu'il a du oublier. Fallait pas faire tout ses efforts, tu sais ... J'ai pas vraiment mérité qu'on m'fasse des cadeaux. Elle tire sur ses manches, qu'elle emprisonne entre ses doigts, en lâchant un sourire de gêne.

Son regard se jette sur ses bras nus, avide de savoir ce qu’il s’est passé sans lui. Et surtout de découvrir ce qu’il ne connait pas. Avant de relever la tête sur son visage. Il ne juge pas bon de répondre à son merci, vu tout ce qu’il lui a fait subir, ça ne sert à rien. C’est plutôt lui qui devrait la remercier de ne pas avoir déjà appelé les infirmières pour le faire sortir. Il passe une main, intimidée, rapidement dans ses cheveux. « Je te dois bien ça, après ce que j’ai fait. » Ses yeux vienne se posé sur le carrelage, une nouvelle fois. Il aimerait tellement ne pas avoir ouvert la porte et être déjà loin. « Tu sais pour Alicia…» Il se jette à l'eau comme un gosse, qui sait qu'il a fait une connerie et qui se sent obligé d'avouer. « Il s’est rien passé… Je la draguais pas si c’est ce que tu penses. C’est juste que…» Il laisse la phrase se suspendre dans les airs. Il n’a pas le courage de lui dire qu’il fait tout ça pour se protéger. De lui-même et surtout beaucoup d’elle et de toutes ces conneries qu’elle est capable de lui faire accomplir. Il ne veut pas lui avouer qu’il ne sait vraiment pas vivre sans elle et qu’il ne pense qu’à l’oublier sans y arriver.

La situation est étrange sans être tendue, on aurait dit deux gosses gênés par l'autre, de ne pas pouvoir dire ce qu'elle veut, mais elle ne boudera pas son plaisir, Ezra est là, avec elle. Ezra est là, dans une pièce, et il n'a pas l'air prompt à partir, elle lui offre un léger sourire après avoir protéger ses bras des regards, tout comme les questions indiscrets. C'est rien, tu sais. Elle pense ce qu'elle dit, elle ne lui a pas tout pardonné pour autant, juste qu'elle ferait n'importe quelle concession pour qu'il reste près d'elle, c'est juste ça, elle n'est pas prête; à vivre sans lui. Quand il parle d'Alicia, elle le regarde alors qu'elle vient d'attraper les muffins, elle en sort un et le coupe doucement en deux, en fixant ses gestes, pour ne pas faire un faux pas, pour ne pas tout briser, elle tend la moitié à Ezra, avec un léger sourire. C'est rien, j'ai ... pété un plomb. J'ai juste ...Elle mord doucement dans le muffin, en souriant dés qu'elle sent la saveur du la douceur dans sa bouche, puis elle continue sa phrase. ... peur que tu ne me trouves plus assez bien .. Elle le regarde manger son muffin, même si elle supporte très mal le fait d'être aussi loin de lui, elle attend qu'il l'est fini pour l'entrainer dans son lit, pour qu'il s'allonger avec elle. Face à face, elle caresse doucement sa joue, et murmure : C'est idiot, on a tout contre nous, contre notre couple, et surtout nous-mêmes, nous passons plus de temps à détruire l'autre qu'à en prendre soin, et .. je ne peux pas me passer de toi, tu sais. Je ne peux pas ... C'est comme si tu étais ma source d'énergie, et quand tu es trop loin, j'ai plus la force de vivre. Elle regarde Ezra, puis remonta sa manche pour lui montrer son bras Et puis, je suis rien, sans toi ...  

Il se saisit doucement la moitié du muffin pour le mordre du bout des dents, au plus ça dure au plus il aura une excuse de ne pas la regarder. N’oubliant pas avant de lui offrir un petit sourire pour la remercier du partage. Il l’écoute attentivement même si sa position peut prêter à confusion. « J’aurais du mal à trouver mieux que toi. » C’est plus facile que de lui dire qu’elle est la seule qui compte, ça se traduit. Ca a toujours été comme ça, un jeu de traduction. Mais il ne met pas longtemps à comprendre qu’elle veut qu’il s’approche. Ce qu’il fait à petit pas pour venir se coucher à côté d’elle. Mal à l’aise. Même s’il aimerait sentir un peu plus fort le contact de sa main contre sa joue. Ses doigts viennent se poser doucement sur les cicatrices pour les retracer. « J’ai encore plus peur sans toi. » Des mots prononcés dans une voix qui est ailleurs. Il se parle à lui plus qu’à elle pour se convaincre que leur couple n’est pas mauvais. Il dépose délicatement sa main sur celle de Lola. La faisant descendre de sa joue à son cœur. Il se mord la lèvre inférieure pour ne pas prononcer les trois mots qu’il ressent du plus profond de son être. Il les lui a trop dis la dernière fois et il ne veut pas qu’elle les rejette.

Elle le regarde manger, en se disant qu'elle se contentera de sa présence, qu'elle ne demandera pas plus, même si son coeur hurle, il hurle le nom de celui qu'elle attend, qu'il la prenne dans ses bras, qu'elle se blottit contre lui. Quand elle lui dit ce qu'elle a sur le coeur, presque sereine, et lui répond qu'elle vaut assez pour ne pas trouver mieux, elle a envie de lui dire de ne pas trouver, alors, mieux qu'elle, mais elle se contente de regarder dehors, pour ne pas fondre en larmes, comme une conne. On finira vieux, sans personnes à regretter que l'autre ne soit pas là ... c'est sa façon de dire reviens, je ne veux pas mourir seule, je ne peux pas vivre sans toi ... Elle pourrait même lui chanter Jacques Brel s'il fallait qu'il retombe dans ses bras. Mais elle a besoin de son contact, c'est quelque chose de vital, quelque chose qu'elle a besoin pour tenir un peu plus, une heure de plus, une journée de plus, quand enfin, il prend la place sur le lit, elle lui caresse la joue, lui disant des mots qu'elle a besoin qu'il entende. Et lui montrer à qu'elle point elle n'est rien sans lui. Elle sent ses doigts sur le contact de ses marques, et elle frissonne, doucement, tout en regardant leur mouvement. T'es plus obligé de partir, tu peux rester, tu sais ... J'ai envie que tu restes. Elle murmure ses mots quand il prend sa main, pour la mettre sur son coeur, elle regarde un moment, avant de l'embrasser doucement, en le regardant tendrement, murmurant : Moi aussi. Elle ne peut plus entendre Je t'aime pour le moment, mais elle a compris ce qu'il a voulu dire, ça reste plus important. Elle ne demandera plus qu'il lui dise d'ailleurs, elle a trop peur, trop peur de le perdre à nouveau. Elle l'aime comme lui l'aime, et ça fini toujours mal, quand ils mettent des mots sur leur sentiments.  

« J’ai pas envie de partir… » Il sourit timidement. Elle est folle de vouloir le garder, c’est ce qu’il pense. Elle aurait pu mourir par sa faute. Et elle le reprend encore. Même si il a besoin d’elle comme elle a besoin de lui. Même si dans le fond, il est heureux qu’elle arrive toujours à pardonner. Même s’il est heureux que sa main ne se dérobe pas sous la sienne, comme il lui fait au bar. Bien que la peur le prend un peu quand elle ne réagit pas. Est-ce qu’elle se rend compte que ça ne sera plus possible car il l’a trop fait souffrir et qu’elle n’est plus capable de le reprendre malgré ce qu’elle pensait ? Tout genre de pensés lui traverse la tête, avant d’être stoppé par le baiser. Et deux mots aussi important que les trois qu’il étouffe. Sa main se détache de celle de Lola pour aller se poser sur sa joue qu’il caresse un peu, avant de l’embrasser avec toute sa passion et son amour. Et lorsqu’il y met fin, c’est pour la serrer comme il le peut contre lui. Sa tête se perdant rapidement dans le cou de Lola pour laisser couler les larmes qui ne sont pas sorti en son absence. « Pardon…Je suis désolé de t’avoir blessée. » Il la serre un peu plus fort, déposant un baisser dans le ras de son cou. « J’ai peur de moi... Je pensais pas que je pourrais te faire... ça, un jour… Ou que j’étais capable de tout pour boire… » La dernière confession, il l’a murmuré plus bas que les autres. C’est sorti trop vite, sans qu’il n’y réfléchisse. Et il espère simplement qu’elle ne pose pas de question dessus. Il préfère encore qu’elle le devine ou qu’elle passe outre.

Alors reste. C'est la phrase la plus logique qui lui vient en tête quand il lui dit qu'il ne veut pas partir , si pour certains c'est de la folie, elle, elle déclare que c'est de l'amour, le vrai, où du moins la pâle esquisse d'un amour pur, mais le mot reste le même, les sentiments sont les même, juste la forme qui change, rien de plus, rien de moins. Et tout ce qu'elle ressent passe dans le baiser qu'elle offre, qu'elle donne sans compter, sans soucier du reste, des conséquences ... Elle l'embrasse, tout comme lui l'embrasse en retour. Elle a le coeur un peu plus libre, un peu plus léger et entièrement à lui, uniquement à lui, pour un moment, pour toujours, elle se convainc presque à des mots pareils, à toujours et à jamais. Même quand Ezra la prend dans ses bras, qui lui dit qu'il est désolé, qu'il explicite un peu ce qui ne doit pas être expliquer, pour la simple raison qu'elle a fait un croix dessus, elle se sent les larmes, douces, et presque libératrice, elle enserre doucement, elle tient compte de ce qu'il dit, des mots qu'il lui sort, avant de l'embrasser sur le front, en se libérant un peu de son étreinte. Ezra, tu es comme tu es, et c'est aussi ma faute, j'aurais du, faire attention à toi, j'aurais du prendre plus soin de toi, si on en est là, c'est parce que j'ai été égoïste, j'ai pensé qu'à moi, regarde, j'en suis même venue à crever parce que sans toi, il n'a pas d'avenir ... J'ai besoin de toi, Ezra, pour ma maladie, pour être envie, pour survivre à nouveau à Edwyn ... J'ai besoin de toi, alors ne sois pas désolé pour ce que tu fais tant qu'on est ensemble.  

Il la sent se détacher de son étreinte, il n’aime pas vraiment ça. Elle lui offrait le meilleur rempart contre son propre regard sur la vie minable qu’il a réussis à avoir depuis qu’elle est parti. Il la fixe difficilement avec les larmes qui n’ont pas encore arrêté de couler. « J’en suis venu à me droguer sans toi, je suis pas mieux. » Il sourit tristement, il n’aurait pas dû faire autant de connerie, lui non plus. Elle en serait pas aussi loin. Mais autres chose a fait tilt aussi, elle a parlé d’Edwyn. Et il ne sait pas si elle doit juste supporter son regard ou plus. « J’suis désole pour ça, j’ai demandé pour qu’il te change de médecin… Maman a plus de pouvoir que moi, il faut croire… » Surtout quand c’est un ami de la famille qu’on ne peut pas faire partir d’un coup de baguette magique. Sa mère est trop curieuse pour laisser un autre médecin s’en occuper et ne pas pouvoir avoir les détails sur la petite amie de son fils. Il se mordille la lèvre, avant d’oser lui poser une question, la tête légèrement baisser, son regard coupable posé timidement sur son visage. « Il t’a touché ? »

[« Je veux te sauver ... » Elle essuie doucement ses larmes sur sa confession à demi-mots, sur sa confession sur la dévotion qu'elle peut avoir pour lui. Elle avoue qu'elle veut donner tout le peu qu'il lui reste de courage et de valeur, elle est prête à lui donner, à tout lui donner. « Ezra, je te sevrer d'accord, je te le promets. » Elle lui dit qu'elle est prête à tout lui donner pour que tout soit comme avant, ou la promesse d'un avenir, d'un nouvel avenir, un qui veut dire : on s'aidera, maintenant, quand tu iras mal, je ferai tout ce que tu veux, je te le promets. Elle ne prend ombrage de ce qu'il a dit, elle ne s'énerve pas, trop heureuse qu'il soit près d'elle et pas à trente mille kilomètre d'elle. « J'ai pas apprécié qu'elle se mêle de ma vie, mais j'étais pas en état de la mettre dehors. J'aime toujours pas ta mère, tu m'en excuseras ? » Elle demande pardon de ne pas trouver la force de faire des efforts, mais elle n'apprécie pas que maman Harris se mêle de la vie de la copine de sa fille, surtout que Lola aime gérer sa vie seule, pas avec une belle-maman envahissante, elle regarde l'expression de son visage, elle dépose un baiser sur le nez, avant de les recouvrir de la fine couette qu'il offre à l'hôpital, et se blottit contre lui. « Il a recommencé ... » Pas besoin d'en dire plus. Il comprendra. [/b] 

Les grands mots de Lola sur le sevrage lui donnent presque envie d’être ailleurs, loin de ses bras réconfortant. Ça lui fait peur de se sevrer. Et si ses pensées empirent encore après ?  Et si la drogue est plus forte que lui ou l’amour ? Est-ce qu’il est prêt à changer du tout au tout pour elle ? Peut-être essayer. Mais de là à réussir, ça l’effraye et elle le remarquera sûrement dans son regard et ses lèvres qu’il mordille légèrement.   « Je peux pas t’en vouloir… C’est à cause d’elle si je me retrouver  sans argent… Même sur mon compte personnel. » Elle a assez fourré son nez partout, pour arriver à ce que son salaire  passe même d’abord par son père. Ce n’est pas pour rien qu’il a revendu la voiture pour avoir du liquide sur lui. Mais si l’idée du sevrage l’a effrayé un peu plus tôt, cette fois-ci c’est le fait qu’elle ne réponde pas, ou qu’elle attende avant de le faire en tout cas. Il patiente pourtant. La laissant remonter la couverture, avant de la prendre dans ses bras et de la serrer fort de peur de la perdre à ses prochaines paroles. Il se fiche d’ailleurs quelques instants en l’entendant prononcer une simple phrase. Sa main se met doucement à caresser son dos. « Quelqu’un le sait ?...Ça s’est passé quand ? Personne vous a… entendu ? » Question idiote mais il ne sait pas quoi dire d’autre, les mots ne sortent pas. Il se contente de l’enlacé plus fort. « Je l’enverrai en prison, ce connard, je te le promets. » Un murmure plein de rage et de rancune. Il en veut à ce connard d’avoir profité une nouvelle fois de l’état de faiblesse de Lola.

Elle lui parle de sevrage parce qu'elle ne veut pas le perdre, parce qu'elle a peur, peur de ne plus être avec lui à cause du fléau de la drogue, elle a peur de le perdre pour des conneries de ce genre. Mais elle voit que ça lui fait peur, alors, elle lui caresse la joue, l'air de dire que tout ira pour le mieux. « Ezra, on s'en sortira à deux, d'accord ... je travaillerai le soir s'il le faut ... » Concessions, la base d'un couple, la base même d'un vrai couple, et elle ne veut pas être un couple bancale, elle ne veut plus être un presque couple, elle veut lui montrer qu'elle veut un couple qui dure, quelque chose de stable, quelque chose qu'elle pourra dire qu'elle est fière, comme jusqu'à présent. Elle raconte doucement, à demi-mot l'épisode Edwyn, elle le regarde quand il pose la question, et murmura honteuse : « Personne ... J'étais dans un chambre seule ... » Elle se laisse aller contre lui, elle n'a pas besoin de pleurer, pas besoin de pleurer non, elle veut juste être heureuse, elle veut juste oublier, elle veut juste aller mieux. « Reste près de moi .. » Elle murmure l'air de dire, ne fais rien, reste près de moi. je veux vivre dans tes yeux, dans tes bras. 

Il esquisse un léger mouvement négatif de la tête à sa proposition, sa main venant caresser sa joue. Il vient rapidement lui voler un baiser. « Je verrai pour travailler un peu plus à la morgue. Il faut que tu te reposes, pas que tu t’acharnes au travail à cause de moi. » Il se force à sourire. Un peu, de quoi faire bonne figure et ne pas l’inquiéter sur la possibilité qu’il n’est pas loin de se faire virer avec les heures qu’il a loupé. Ses bras se resserrent un peu plus fort à ses confessions. Il en veut à Edwyn, ce bâtard. Mais il a aussi peur de perdre Lola à peine retrouvé par sa faute. C’est bien pour ça qu’il cherche à se coller un peu plus proche d’elle. A récupérer un peu plus la chaleur qui lui a tellement manqué en ces périodes. Il écoute ses paroles, sans rien en faire. Il veut venger Lola d’Edwyn, même si elle dit le contraire. Il veut qu’il aille en taule pour ce qu’il a fait. Il se contente pourtant d’un murmure à la belle brune. « Je m’en irai pas. Je m’en irai plus… » Je ferai pas de connerie pour toi. Mensonge éhonté, sans once de trahison dans la voix. L’une de ses mains se fait doucement la malle pour aller frôler les lieux de son crime passé. Il se retrouve à hauteur des coups de couteaux dont il est à l’origine. Le regard posé sur ses doigts, il murmure simplement : « J’aimerais que ce ne soit pas arrivé... » Car oui, à ses côtés, c’est dur de ne pas penser à ses actes et à toute la culpabilité qui en dégouline.

« Ce n'est pas ta faute, et je fais ça pour nous. Dans le pire des cas, on pourra vivre dans l'ancien appart où je vivais avec Kyle si l'argent vient réellement à manquer. » Ca ne lui fait pas peur de travailler plus qu'elle ne peut si ça veut dire Ezra à la maison, si ça veut dire qu'il reste près de lui, tout le temps. Elle n'a pas peur tant que lui est là. Elle sent ses bras quand elle parle d'Edwyn se serrer un peu plus fort, elle aime son contact, sa chaleur, ce qu'il fait Ezra, Ezra. Elle ne peut pas être Lola sans lui, elle l'aime plus qu'elle n'a aimé Kyle, et Kyle a été son premier amour. Elle a besoin d'Ezra, et lui a besoin d'elle. Ils se complètent, et elle a peur qu'il fasse une bêtise à propos d'Edwyn. Mais elle ne dit rien, elle lui murmure qu'elle ne veut pas qu'il parte, et même s'il répond par l'affirmative, elle l'a trop vu partir pour y croire complètement. Elle sent ses doigts sur les coups de couteaux, et elle le regarde faire, sans protester, sans que ça réveille une quelque conque haine de sa part, elle sent juste son ventre se nouer, elle dépose un baiser sur son front, en lui offrant un sourire qui veut dire : tout va bien, ne plus à ça. « C'est passé Ezra, le mal est fait. Puis, je suis un peu fautive, on est deux, dans cette histoire. »Et tu es pardonné. 

« L’argent ne manquera pas, t’auras pas besoin de travailler plus, je te le promet…Faudra juste que tu te reposes et que tu reprenne des forces. » Il lui sourit, un peu plus sincèrement que précédemment. C’est à l’homme à ramener des sous, même s’il est dans un état pathétique, ça reste son rôle. Il l’aime trop pour risquer de la perdre à cause de surmenage maintenant qu’il l’a retrouvée et qu’il peut la serrer contre lui. Ses yeux recommence à s’humidifier doucement, alors qu’il continue à caresser les cicatrices qu’il lui a faites. « C’était pas ta faute…On était…plus ensemble. » Les mots sortent difficilement, c'est dur à prononcer comme ça a été dur à vivre. Il lui vole un rapide baiser, le cœur serré par ce qui commence à tourner dans sa tête. « J’arrive pas à oublier. Même si tu me pardonnes…J’arrive pas moi. J’arrive pas à me pardonner... Où à comprendre ce qui m’as pris. J’ai… J’ai juste… Péter un plomb... C’est pas suffisant comme excuse pour avoir tenté de tuer la seule personne que j’aime et qui compte pour moi. » Sa main s’éloigne des cicatrices pour en faire les contours, alors que ses yeux ne les ont pas quitté. De léger spasme de peur, de colère contre lui-même ou simplement à cause des larmes qui commencent doucement à apparaitre.

« Je ne veux juste pas que tu prends tout à charge, et on trouvera une solution, pour que ça aille mieux, promis ? Je coûte le plus cher avec mes traitements, c'est à moi à le plus payer. » Pour Lola, c'est une question de logique, elle a toujours laissé Ezra décidé, ici, elle veut montrer qu'elle peut être l'homme de la maison, qu'elle peut prendre ce qu'elle cause comme conséquence, elle veut le faire du mieux qu'elle peut. Du moins qu'elle peut, et c'est ce qu'elle fera. Elle ne veut pas que lui se tue à la tâche. « Si ... Si je savais t'aimer correctement. » Elle répond à son baiser, en lui caressant la joue, écoutant ce qu'il a dire. « Ezra. Je suis là, tu es là. Au mieux, on est à deux, maintenant, on est juste tout les deux, c'est ce qui compte non. Tu veux savoir un secret ? Tu es le seul que j'aime comme je t'aime, et quand on s'est engueulé, j'ai perdu pieds. Et on est là, pas dans notre lit, certes, mais ce sera le cas dans un jour ou deux, et on s'aimera. Alors n'y pense pas. N'y pense plus ... » Elle prend sa main, et la serre doucement, en essuyant ses larmes d'un ou deux baisers. « Ca va aller, mon ange. » 

« Commence pas à partager les dépenses ! Tu as besoin de te reposer, plus que moi. » Son ton est sévère, il ne veut pas qu’elle prenne tout à sa charge. Il lui manque quelques chose entre les jambes pour que ce soit le cas. Il trouvera bien un moyen de les faire vivre tous les deux en la laissant se reposer le plus souvent possible, ça ne doit pas être impossible. Même si sur les torts de l’amour, il est prêt à les partager. Aucun d’eux n’est capable d’aimer correctement. Il l’écoute doucement. Elle arrive à bander quelques plaies qui ne s’arrêtent pas de saigner pour autant, même s’il essaye de cesser de pleurer. Ses bras la serre un peu plus fort, sa tête venant se poser sur sa poitrine. « Tu me pardonnes…vraiment…pour tout ? » Ca reste difficile à comprendre, il a besoin qu’elle le répète, au moins pour s’assurer que tout est vrai et qu’elle le pense. C’est tellement difficle à croire. Il esquisse pourtant un sourire. « C’est toi que je devrais consoler, pas l’inverse. »

« Ezra ... Je veux juste t'aider. » Elle murmure comme une enfant prise sur le fait accomplie, mais elle ne fait pas ça dans le but d'exaspérer l'homme de sa vie. Elle veut juste l'aider. Elle estime juste logique, et normal qu'elle doit l'aider. Si elle était malade, elle ne serait malade. Si elle avait fait plus attention à sa santé, elle ne serait pas là, et elle le sait. Alors, elle prend ses torts à charges. Mais ce qui la travaille le plus, c'est le fait qu'elle ne peut pas l'aimer comme elle devrait, qu'elle ne serait peut-être jamais le faire, et ça lui fait peur, horriblement peur. Elle sent qu'Ezra la sert un peu plus fort pour venir ensuite déposé sa tête contre sa poitrine, elle caresse doucement sa joue, en le regardant, un léger sourire tendre et rassurant. « Je t"ai pardonné tout de suite Ezra. » Lola n'est pas conne, ni cinglée, elle est juste amoureuse, elle aime juste Ezra, et l'idée même qu'il soit loin d'elle l'inverse. « Fais pas l'homme fort ! -rire- Appelons ça des retrouvailles dans les règles de l'art des films américains. Et ... Je viens bien quand tu es là. » Elle rit doucement, et dépose un rapide baiser sur front. Elle l'aime, et c'est tout ce qu'il compte, ce dont elle a besoin même si lui dire ces trois mots lui est un peu impossible pour le moment .

Il se contente d’ouvrir la bouche, avant de la refermer pour lui sourire. Il aurait bien dit qu’il n’a pas besoin de son aide mais elle risque de mal le prendre. Il préfère s’avouer vaincu tout de suite qu’affronter une dispute. Il préfère se concentrer sur d’autres mots, d’autres peurs, d’autres geste. Ceux tendres que Lola lui offre, sans qu’il ne les mérite. Il se contente de lui voler un petit baiser, avant de redéposer sa tête. C’est sa manière à lui de lui dire qu’il la remercie. « Je suis un homme fort ! » Ridiculement, il proteste par pure fierté car au vu de son état rien ne sert de dire le contraire. « Je vais bien quand je suis avec toi. » Il ne fais que répéter les mêmes mots différemment, mais empreint de tout autant de sentiment. Une nouvelle manière de dire je t’aime ? Moins dangereux, moins effrayant peut-être. Il se redresse doucement pour lui faire face. « Tu dois encore rester longtemps ? »

Elle aime son sourire, alors si le silence s'accompagne d'un sourire, ça lui va parfaitement. Les sourires d'Ezra ont quelque chose de magique, et une effet positif sur elle. Elle lui donne, elle lui montre qu'elle n'est pas un monstre, et qu'elle a besoin de lui. Qu'elle a besoin de son amour, et des moments comme ça, elle pourrait passer sa vie à s'en droguer. Juste lui et elle. Même si les je t'aime, elle ne peut plus les prendre pour le moment. « Oh ! Je ne demande que de voir ça ! » Elle rit tendrement, elle aime bien le taquiner doucement, avec un large sourire. Façon de lui dire qu'elle ne fait que rire avec lui. Elle répond à son "Je t'aime" camouflé en répétant les mots qu'elle lui a offert précédemment, son sourire se fait tendre et amoureux. Quand il se redresse pour lui faire face, elle ne le quitte pas des yeux, elle ne quitte pas pour ne pas qu'il s'en va par un simple moment d'inattention. « Je ne serai pas te dire, ça dépend quand Edwyn estime que je vais bien, je crois ... »

« Je te montre ça quand tu veux, mon p’tit mec ! » Il rigole doucement. De vieux souvenirs du jour où ils se sont mis ensemble remontant à la surface. Et il ne peut s’empêcher de laisser paraitre un sourire nostalgique et remplis de bonheur à ces pensées où tout semblait facile. Même si dans des instants comme celui-ci, il se dit que ça n’a pas changé. Il arrive à l’avoir pour lui, en discutant comme deux adultes normaux. « Il pourra pas te garder enfermé indéfiniment. » Il dépose ses lèvre sur celle de Lola, ne les décollant pas pendant un long moment. Elle lui a manqué dans les gestes aussi simples soient-ils. « Et puis on doit encore aller faire les boutiques pour trouver ton cadeau. Tu t’es endormi moins vite que moi. » Il lui sourit doucement. Il ne veut pas lui dire qu’il n’a même pas réussis à cligner les yeux pour décrocher de l’écran de la télé. Il préfère la laisser penser qu’elle est un coussin sans pareil et qu’il s’est assoupi l’espace d’un instant.

« Tout de suite ? Soulève moi et enlève moi ! Défis ta mère ! » Quand il rit, elle dessine doucement ses lèvres, heureuse qu'un son aussi mélodieux sorte de sa bouche, et non pas les cris, des excuses, ou tout ce qui ne représente pas le bonheur ou juste le fait d'être bien. Comme maintenant, elle ne veut plus se battre contre lui, elle veut juste être un couple comme les autres, juste lui dire, lui montrer qu'elle l'aime, et qu'elle en est capable, de l'aimer. Comme personne.« Aller, passons, je vais mieux, alors au pire dans trois jours, tu n'as qu'à ... venir pendant ce temps ? » Elle répond au baiser de façon passionnée et amoureuse, même si elle a murmuré l'idée qu'il pourrait venir passer les jours qui suivent à l'hôpital, peur qu'il prend fuite, qu'il ne veut pas revenir. « Ah bon ? Tu sais ce que je veux comme cadeau, et en plus, il ne coûte pas cher : que tu reviennes à la maison. » Façon qu'il revienne et de ne pas lui faire dépensé de l'argent dans le vent, des cadeaux, elle n'en veut pas si lui n'est pas là. Elle se contentera de le laisser trainer. Et dans tout les cas, elle veut qu'il revienne. Qu'elle dorme avec lui. Tout les jours suivent.

« T’en demande beaucoup. » Un nouveau rire s’échappe de ses lèvres. SI sa première demande est facilement réalisable, défier sa mère se relève autrement difficile. Mais il se laisse aller à oublier ces détails en sentant le toucher de Lola. Il tente d’embrasser le doigt qu’elle passe sur ses lèvres pour la déranger dans son tracé. C’est plus doux que de tenter de le lui mordre. « J’essayerai de venir. » Il lui sourit doucement. Ce n’est pas une promesse, il n’est pas sûr de pouvoir la tenir, de toute façon. Il ne sait pas dans quel état, il sera ce soir. Alors demain n’en parlons pas. Il préfère se contenter de l’instant présent. « T’es sûre ?...De vouloir me revoir à la maison. » Même si son cœur s’est arrêté une fraction de seconde à la formulation de sa demande et qu’il a peur de recommencer la même chose que sur la plage, dans le fond, il est heureux qu’elle lui ait dit ces mots. Il ne pouvait pas demander mieux. Se retrouver près de Lola, et par la même occasion de la civilisation, qu’il a quitté de en allant vivre sur la plage.

« Qui ne tente rien, n'a rien. » Elle sait que Madame Harris à un pouvoir sur a peu près tout le monde. Doucement, elle s'amuse à dessiner les contours de ses lèvres alors qu'Ezra tente de déposer de léger baiser sur les doigts, ce qui la fait sourire un peu plus. « Je n'aime pas être seule ... ici. Et puis, j'ai peur que tu sois pas là, quand je sortirai ...» Elle met doucement des mots sur ses peurs, sur ce qu'elle ressent aussi, c'est rare, mais elle estime qu'elle doit bien ça Ezra, lui dire pourquoi elle aimerait qu'il reste, même si elle doit le ramasser à la petite cuillère, elle s'en fiche. La solitude la pèse plus qu'elle ne le pensait. « Oui, je suis sûre. Et puis, c'est chez nous, tu ne penses pas ? » Elle l'embrasse doucement, avant de le prendre dans ses bras, en lui faisant des baisers dans le cou. Elle serre contre elle, comme si elle avait toujours peur qu'il parte. «Tu es tout ce que j'ai de plus cher, Ezra, tu comprends ça ?»