Comme dans la plupart des histoires, au début, tout allait bien. Le vingt-quatre août mille neuf cent quatre-vingt neuf, Sally et Rufus accueillirent la jolie petite Hope dans leur famille après neuf longs mois d'attente. Elle ressemblait à sa mère et avait les yeux de son père. Déjà bébé, elle faisait craquer tout le monde. Elle avait un grand frère, Gaël, qui l'accepta bien volontiers dans la famille, trop heureux d'avoir quelqu'un à protéger. Il avait déjà cinq ans lors de la naissance de la petite princesse de la famille, il était capable de comprendre ce que ça représentait. Il a toujours été heureux d'être grand frère et ne s'en est -presque- jamais plaint. La petite Hope vit donc le jour dans cette jolie petite famille aimante et attentionnée, elle fut tout de suite choyée et traitée comme une petite princesse. Elle ne fut pourtant pas pourrie gâtée, ses parents détestant l'idée qu'elle devienne insatisfaite de toutes choses. Petite, Hope est du genre hyperactive, à toujours courir partout en se cassant la figure sur le sol. Elle ne tient pas en place, riant sans arrêt, collant son grand frère pour toutes sortes de raisons. Elle est le petit rayon de soleil de la famille, elle apporte joie, bonne humeur et innocence. Tout le monde aime la petite blonde aux yeux bleus, si fraîche et pleine de vie. Son grand frère tient bien son rôle, la protégeant encore et toujours, n'hésitant pas à aller intimider ceux qui l'embêtent à l'école, lui lisant une histoire le soir quand sa mère ne peut pas le faire, la surveillant bien chaque fois qu'elle court un peu trop vite. C'est un grand frère fabuleux qu'a Hope, et leurs parents ne peuvent qu'être fiers. C'est une vie tranquille qui s'annonce. A l'école, Hope est très douée, en particulier pour le dessin et la peinture. Elle passe son temps à dessiner, elle a un don, elle est capable de dessiner des choses extraordinaires pour son âge, comme une véritable artiste. Elle est déjà passionnée depuis toute petite, son rêve, c'est de devenir peintre, sans vraiment savoir ce que ça signifie. Ses parents entretiennent son goût pour la peinture en plus faisant découvrir toutes sortes de musées d'arts, d'artistes, développant un peu plus son intérêt pour ce domaine, eux-mêmes passionnés. Elle est donc bercée dans cet univers artistique très jeune, curieuse d'apprendre toujours plus de techniques malgré son âge, curieuse de découvrir les différentes façons de représenter ce que l'on pense. Déjà, l'art lui permet d'exprimer ce qu'elle ne dit pas, parce que oui, même enfant, Hope ne dit pas tout. Elle est secrète sur ce qui lui fait mal, bien que son enfance soit plutôt paisible.

La petite Hope grandit bien vite, devenant petit à petit une jeune fille adolescente. La relation avec son frère n'a pas changée, il est toujours très protecteur envers elle, peut-être même un peu trop à son goût, surveillant ses moindres faits et gestes comme si chaque pas qu'elle faisait était trop risqué pour elle. Elle lui reproche un peu ce côté trop protecteur assez étouffant, mais ne lui en veut pourtant pas tellement. Elle reste joyeuse, souriant en toute occasion, riant de tout et de rien, aimant la vie. Elle respire la joie de vivre et c'est ce que les gens aiment le plus chez elle. Elle a un bon succès avec les garçons, et son premier amour ne tarde pas trop à arriver. Elle est très amoureuse, et ça semble être réciproque. Rien ne vient gâcher le beau petit rayon de soleil visible. Elle sort avec lui pendant presque deux ans, ce qui est assez exceptionnel pour un premier amour à son âge. Au bout de tout ce temps, les sentiments passent, et la routine les essouffle. Ils décident de rompre. Elle se souviendra toujours du regard choqué, méfiant, inquiet, de son frère lorsqu'elle lui a présenté son premier copain, pendant que sa mère lui faisait un câlin, heureuse pour elle. Après, elle eu quelques autres copains, mais jamais rien de trop sérieux. Ce qui ne l'empêchait pas d'être brillante au lycée, d'être la première de sa classe, aussi bien dans les matières générale que dans ses diverses options artistiques. Les professeurs ne disaient que du bien de la jeune fille, attentive, agréable, discrète mais volontaire, toujours présente, à faire le maximum. Sa passion pour la peinture ne cesse de grandir, elle s'inscrit à divers concours, elle en gagnent plusieurs, faisant la fierté de sa famille. Son adolescence est à la mesure de son enfance, tout aussi joyeuse, tout aussi parfaite. Certes, comme tout adolescent, elle a quelques moments de rébellion pendant lesquels elle se montre particulièrement dure envers ses parents, se montrant impulsive, brutale, colérique, mais ça ne dure jamais bien longtemps et elle finit toujours par s'excuser auprès de ses parents. Elle s'en prend rarement à son frère. Leur lien est très particulier, il est bien plus qu'un frère, il est son ange gardien, quelqu'un sur qui elle peut toujours compter, en toute circonstance. Alors, lorsqu'il quitte la maison pour les études, elle est triste, perdue, désemparée, mais elle essaie d'avancer seule, sans son grand frère tant adoré. Elle le retrouvera plus tard de toute manière. Elle reste seule à la maison avec ses parents, ce qui crée un petit vide entre eux, mais ils tentent de le combler par tous les moyens. Parfois, ils vont encore dans le musée préféré de Hope, le musée dans lequel elle va si souvent que ceux qui y travaillent la connaissent bien. Elle poursuit sa route, pleine d'espoir pour le futur, commençant à créer des toiles plus sérieuses, d'un trait plus sûr, elle a même l'occasion d'exposer une ou deux fois ses tableaux, et elle en vend même un, ce qui prouve tout son talent. Elle est classée dans les artistes prometteurs, faisant encore la fierté de toute sa famille. Elle grandit pleine d'espoir, prête à se lancer dans la vie, sans jamais se décourager, « à cœur vaillant rien d'impossible », c'est ce qu'elle se dit toujours, sans savoir ce qui l'attend plus tard.

Hope sort du lycée, diplôme haut la main, dans les premières de sa formation. Elle a l'intention de faire ses études dans l'art évidemment, ne lâchant jamais sa passion des yeux. Cependant, c'est à ce moment-là que tout commence à partir en vrille. Elle découvre certains symptômes inquiétants. D'abord, le tremblement de ses mains au repos, de plus en plus intensif, une lenteur anormale de ses mouvements, des chutes fréquentes dues à un manque d'équilibre... De quoi inquiéter toute sa famille. Elle a vingt ans lorsqu'on lui annonce qu'elle est atteinte du Parkinson. Une maladie qui touche rarement les jeunes, et c'est sur elle que c'est tombé. Après beaucoup de mauvais diagnostiques, les médecins se sont arrêtés sur cette maladie. Au début, Hope n'a pas voulu y croire, pensant encore à un mauvais diagnostique. Elle a fui la réalité autant qu'elle le pouvait, elle a pleuré, elle a crié, elle a hurlé l'injustice, et elle a chuté dans les bras de son frère, tout autant désemparé. Pour elle, c'était comme une condamnation à mort. Elle a lutté pour montrer que c'était faux, qu'elle n'était pas malade, mais au final, Parkinson l'a rattrapé. Petit à petit, les gens en ont eu assez de s'occuper d'elle, subissant ses multiples dépressions, sa maladie, son état, et ont fini par la laisser de plus en plus seule. Elle a perdu beaucoup d'amis qui n'en étaient pas, et elle s'est éloignée de sa famille. Seul son frère est resté le même. Il a toujours veillé sur lui, sans jamais l'abandonner. Elle décide de prendre un appartement seule, pour prouver qu'elle peut se débrouiller, à vingt-deux ans. Ne pouvant plus vraiment suivre d'études, elle continue tout de même la peinture, son moyen de se concentrer sur quelque chose, oublier sa maladie, stopper les tremblements. Son frère ouvre une galerie pour elle en priorité, mais aussi parce que c'est sa passion. Grâce à lui, elle se fait un petit nom, elle gagne en popularité, ce qui permet de faire de sa passion son métier. Elle est officiellement peintre. Au niveau de ses relations amoureuses, ses compagnons se découragent vite en voyant son état parfois, incapables de l'aider lorsqu'elle se met à faire une crise de dépression. Suite à de nombreux échecs, elle se contente du plaisir charnel, ne croyant pas qu'on puisse un jour la supporter. Elle est souriante, aimante, elle est adorable, elle est toujours la même, mais pourtant, l'espoir a quelque peu disparu. Elle ne supporte pas son état de malade, elle est désespérée, alors elle peint autant qu'elle peut pour oublier.