noàm & absolem-plum Հ tu t'l'épluches et tu t'la manges

« mon chou, t'es mignon, tu diras à ta concierge de faire réparer l’ascenseur, il est hors de question que je me tape une seconde fois ces putains d'escaliers. » j'entre comme un ouragan chez noàm. j'ignore si il est chez lui mais de toute façon, il ne peut qu'être ici. c'est pas n'importe qui qui vient le voir. c'est moi. et rien que pour ça il devrait rester chez lui toute sa vie. pour que je sache toujours où le trouver. je m’affale sur le canapé telle la vieille loque que je suis et m'étire. « t'as pas un truc à manger ici ? et je t'interdis de commander un truc asiatique, j'en ai bouffé pendant deux semaines, ça suffit. » j'ai déjà envoyé valdinguer mes chaussures et mon sac à l'autre bout du salon, et suis étalée de tout mon long sur le canapé. « je dérange pas au moins ? » ouh la blague, quelle farceuse je suis aujourd'hui.

Je sors à peine de la douche, une serviette enrouler sur les hanches, lorsqu’une tornade blanche finis par débarquer dans mon appartement. Ma très chère meilleure amie. « Et toi t’apprendra à frapper. » lui dis-je alors qu’elle était déjà en train de se plaindre. Comme toujours elle est entrée sans prévenir. C’est devenu une véritable manie chez elle. Elle s’affale sur le canapé et moi je reste là comme un idiot avec ma serviette. Elle me parle de bouffe et je commence à voir rouge. « Je te commande un truc avant que tu te casse je ne sais où en moins de cinq minutes ?! » J’ai très mal pris son dernier ‘voyage’. Elle avait dormis à la maison et avait fuit avant que je n’ai le temps de me réveiller. C’est quelque chose que j’ai du mal à digérer. « Si tu me dérange, mais je n’ai pas le choix. » Je veux lui montrer que cette fois je lui en veux vraiment. Et puis merde, ce soir j’avais prévu de sortir moi. Elle m’énerve parce que je sais que je vais finir par craquer. Elle est tellement belle après tout…

Spoiler:

prenez l'alaska et ses aurores bauréales. prenez ensuite ce pays lors de sa saison la plus froide. ajoutez-y un mec qui fait du camping sauvage à cette période. déshabillez ce pauvre mec. imaginez ensuite le froid glacial. polaire. c'est ce que je viens de me prendre en pleine face. noàm m'a carrément jeté un seau de glaçon à la gueule. je me redresse sur le canapé, mal à l'aise. ça vient d'où ça ? « je...quelque chose ne va pas noàm ? » ce ton froid, ce regard aussi aiguisé que de l'acier trempé. je ne me sens définitivement pas à ma place sur ce canapé. j'ai presque envie de récupérer chaussures et sac à main, et de filer d'ici illico presto. mais je n'ai jamais été du genre à partir lorsque ça devient délicat. hormis une ou deux fois. ouais, bon ok, d'accord. « je compte pas partir noàm, je suis là avec toi. » je n'ai aucune idée du comportement à avoir avec mon meilleur ami qui me parait aussi ouvert et chaleureux qu'un problème de mathématiques. « si je te dérange, je m'en vais. je ne pensais pas que ça serait le cas. » je me dresse sur mes ergots comme une lady offensée, mais noàm me déstabilise complètement. « c'est quoi le problème ? »

Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que je parle comme cela a Absolem. Habituellement, je lui passe tout. N’importe quel de ses caprices et autres délires de voyages. Mais aujourd’hui je n’ai plus envie de pardonner. Dès qu’elle s’en va, j’ai peur qu’elle ne revienne jamais. Je me fais constamment du souci pour elle, mais c’est comme si elle le voyait pas. Elle s’en fiche totalement de se que les gens autour d’elle peuvent bien penser. Je suis bien décider à lui faire comprendre ce soir. Elle semble choquée de me voir lui parler de cette manière, mais je m’en fiche totalement. « Oui ça va pas. » Je ne vais pas lui dire tout ce que je ressens pour elle. Je sais que j’en serais incapable, mais je voudrais juste lui faire comprendre ce que je ressens lorsqu’elle s’en va comme cela sans prévenir et surtout sans jamais donner de nouvelle. Elle me dit qu’elle ne compte pas partir et je soupire longuement. Je n’arrive plus à la croire à force. Elle me demande qu’elle est le problème et cette fois j’ai littéralement envie d’exploser. « C’est toi et ta manie de te barrer sans prévenir. C’est ça le problème ! » Je finis par lui tourner le dos et m’éclipse rapidement dans la salle de bain pour me rhabiller en vitesse. Lorsque je reviens Absolem n’as toujours pas bougé. « T’arrive pas à comprendre que ça me tue de te voir partir comme ça. Je sais jamais où t’es, je sais jamais si tu va bien. C’est plus vivable Absolem… »

je sens les larmes me monter aux yeux et j'ai envie de me gifler pour ça. je pleure pas moi. je crie, je ris, oui. mais pleurer, non. je suis incapable de comprendre la réaction de noàm. lui il ne crie pas normalement. il rit lui aussi, et là je comprends rien à ce qu'il se passe. je serre mes mains l'une contre l'autre pour endiguer l'émotion qui m'envahit. et là il explose, complètement. il dit que c'est ma manie de partir sans prévenir. mais je ne comprends pas, parce que je lui laisse un petit mot quand je m'en vais. et il s'en va, il me plante là. j'entends une porte claquer puis quelques minutes plus tard il revient, habillé -dommage- et plus furax que jamais. « je comprends pas noàm... » je balbutie comme une débutante mais je suis littéralement perdue. et il crie, encore. « on ne m'a jamais rien dit. comment je suis censée savoir que les gens veulent savoir où je vais, où je suis ? ils ont autres choses à faire que s'occuper de moi. » c'est pas du mal être qui transpire dans ma voix. non. non ce n'est pas vrai. personne ne m'a jamais rien dit quant au fait que je parte sans rien dire. quelques douces remarques, tout au plus. je me lève et me dirige vers le coin du salon où j'ai balancé mes chaussures, prête à les enfiler au quart de tour si besoin. « c'est plus vivable...t'entends quoi par 'c'est plus vivable' ? » j'ai peur de sa réponse. parce que, clairement, j'ai peur que mon meilleur ami ne veuille plus me voir à cause de mes envies de liberté. « j'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soit, noàm, encore moins à toi. »

Des fois, je me demande si Absolem est réellement consciente de ce qu’elle fait. Je sais que ce désir d’aventure est ce qui l’anime. Sans cela elle ne serait pas totalement elle même dans le fond. Mais cela me brise le cœur de la voir partir. De me réveiller avec un simple mot poser sur mon oreiller ou un simple texto sur mon téléphone. A chaque fois j’ai l’impression qu’elle emporte un bout de moi et je déteste cela. Je vois Absolem se ratatiner sur mon canapé. J’ai l’impression que ses yeux s’emplissent de larmes. Je déteste cela et pourtant je ne bouge pas. Elle balbutie et perds ces moyens, dans une autre situation j’aurais fait une blague, mais aujourd’hui le cœur n’y est pas. « Ca ne te paraît pas évident ? On se fait tous du souci pour toi… » Je sais que ses proches se demandent constamment où elle est. Parfois j’aimerais l’attacher à mon radiateur pour être sûr de pouvoir la garder avec moi plus qu’une nuit. Je la vois se lever et je crains de la voir disparaître à nouveau. Pourtant elle me questionne à nouveau. « Un jour tu va rentrer et tu pourras plus entrer ici comme dans un moulin. » Je lui avais déjà fait le coup du : si tu recommence, je change la serrure. Mais je ne l’ai jamais mis à exécution. Aujourd’hui si cela pouvait me permettre de moins souffrir, je crois que je le ferais vraiment. « Peut être que tu ne cherche pas à faire du mal et je te crois Abso’, mais… T’aimerais pas rester un peu plus d’une semaine au même endroit ? Histoire de pouvoir te voir plus de deux heures avant de passer des jours à me demander si t’es pas morte dans un pays dont je ne pourrais même pas écrire le nom. » Je voudrais juste qu’elle se pose un peu. Pour avoir une vie. Et pour me donner la chance d’exprimer ce que je cache depuis si longtemps. « J’en ai marre de t’attendre… »

je suis censée faire quoi ? il me parle de mes voyages comme si c'était quelque chose de grave. comme si ça pouvait déclencher une guerre ou que je risquais qu'un avion me tombe sur la tête. alors non, je ne comprends pas pourquoi il s'inquiète. je fais attention lorsque je pars en voyage. et même si je me fais entraîner dans des situations rocambolesques parfois, je suis prudente. des fois. « ça ne me parait pas évident, non. mes parents m'ont jamais demandé où j'allais, quand, comment, pourquoi. et c'est pareil pour mes voyages. » j'ai presque l'impression d'être une enfant délaissée par ses parents quand je dis ça. mais c'est faux. c'était juste le fonctionnement de mes parents, et ça ne nous a jamais perturbé. je me fige lorsqu'il fait allusion au changement de serrure. le ton de sa voix est bien plus dur et catégorique que les fois précédentes. « je savais pas que..ça te rendait aussi mal. je veux pas te faire de mal. » je croise les bras, mal à l'aise. je sens mes orteils se recroqueviller sur la moquette (oui, noàm a de la moquette. j'ai décidé.). les paroles de noàm me font mal. car j'ai toujours cru qu'il était satisfait de la situation et que ses râleries n'étaient que pour rire. mais la gifle monumentale que me procure ses dires me font prendre conscience que, non, noàm ne rit pas. « et si...et si tu venais avec moi noàm ? on fait les voyages tous les deux ? comme ça on est toujours ensemble ! » au fond, mon idée n'est pas si mauvaise que ça. j'ai retrouvé un peu de sourire et je m'approche de mon meilleur ami avec hésitation. « pourquoi tu m'attends quand je m'en vais ? » sa phrase m'intrigue. c'est mon meilleur ami, certes, et je l'aime plus que n'importe qui mais il fait des études importantes, il a des amis, des loisirs. pourquoi m'attend-t-il ?

Des fois, je me demande si ce n’est pas cela le problème. Que ses parents ne lui ont jamais rien dit. Enfin… Dans le fond, je l’aime comme ça. J’aime sa passion pour les voyages, mais je pensais qu’à force elle finirait par se sédentarisé. Ne serait-ce qu’un peu. Un voyage c’est cool, mais de temps en temps, pas toutes les semaines et surtout pas sans prévenir. Mais voilà. Pour Absolem, c’est un comportement tout ce qu’il y a de plus normal et ce n’est pas à moi de critiquer son éducation. Alors je me tais à nouveau. Je passe une main sur ma nuque avant d’aller l’enfouir dans la poche de mon jean. Je me sens nerveux d’un seul coup et je n’aime vraiment pas cela. J’ai l’impression que je ne vais pas gérer le reste de la conversation. A nouveau la jeune femme s’excuse et je baisse les yeux. Je ne veux pas qu’elle culpabilise, ce n’est pas mon but. Absolument pas. Et pourtant, on dirait que c’est exactement ce que je suis en train de faire. D’un seul coup, elle me propose de venir avec elle. Que l’on pourrait partir tous les deux en voyage. Une nouvelle fois je soupire. « Parce que tu crois que je peux partir comme ça ? Je ne peux pas abandonner mes études Abso’ tu le sais… » Elle connaît parfaitement ma situation. Je dois aller au bout de mes études pour atteindre mon rêve et pour faire plaisir à mon père. Je n’ai pas le droit de merder sur ce sujet. Vraiment pas. La nouvelle question de ma meilleure amie me déstabilise. « J’ai pas envie de parler de ça… » Ou comment me faire griller à des kilomètres. « Oublie ce que j’ai dit Asbolem ! »

nous nous toisons, chacun dans son coin. je voudrais me blottir dans ses bras car la conversation me déstabilise profondément et je suis incapable de prévoir comment elle aboutira. noàm, j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. il a vu mes premières nuits sans veilleuse, mes premières dents tomber, ma première heure de colle pour cause de bavardage, ma première déception amoureuse. noàm c'est mon meilleur ami, mon frère et plus que ça encore. avec lui je me sens bien, j'ai l'impression d'avoir parfaitement ma place et d'être exactement où je devrais être. les voyages, mes road trip insensés, me procurent un genre de substitut. car lorsque je suis en voyage, une multitude de sensation se mélangent en moi. c'est différent, mais à la fois si semblable de lorsque je suis avec noàm. je souris de nouveau. mon idée me parait lumineuse, j'ai presque envie de sauter partout, si ce n'était l'atmosphère tendu de la pièce. « mais je n'ai pas abandonné mes études non plus, no'. j'ai les cours par correspondance. tu pourrais faire ça aussi. non ? » parce que partager mes expériences autour du monde avec noàm serait définitivement la plus belle des choses. j'ai envie de taper dans mes mains, de danser, de sauter partout. je trouve mon idée irrémédiablement parfaite et je me fais déjà des plans sur la comète. je fronce les sourcils. noàm est bizarre -plus que d'habitude- et je le sens mal à l'aise. je fais quelques pas sautillants vers lui avant de glisser mes bras autour de sa taille pour le câliner. j'espère qu'il ne me repoussera pas sous prétexte de terminer cette conversation. mes lèvres s'étirent en un petit sourire. « tu es sur ? moi je veux pas que tu sois pas bien, il faut que tu me dises les choses nono. »

A chaque fois qu’elle s’en va, j’ai l’impression de la perdre un peu plus… C’est assez atroce comme sensation. C’est comme si a chaque fois elle embarquait une part de moi même dans sa valise. Je ne me sens jamais réellement moi lorsqu’elle est loin. Et depuis tout ce temps, je ne lui en est jamais parler. Jamais. Par fierté ? Sans aucun doute. Mais aussi et surtout parce que j’ai peur. J’ai tout simplement peur de perdre son amitié à cause de quelques sentiments superflus qui vivent bien mieux dans l’ombre qu’à la lumière du jour. Pourtant, il semblerait que ce soir, les secrets vont devoir sortir du placard. Absolem me propose de partir avec elle la prochaine fois et je vois bien a quel point elle est exciter à cette idée. Une vraie petite fille. « Je pourrais. Mais… J’aime ma vie ici. » Je suis jeune, mais c’est vrai que j’aime mes petites habitudes. Je n’aime pas spécialement que l’on vienne déranger mon quotidien. Certains me traiteront de vieux jeux, pour moi c’est juste normal. Mais très rapidement la conversation s’oriente vers un terrain glissant pour moi. Ma meilleure amie se rapproche doucement et finis par venir se blottir contre moi. Je commence quelque peu à me détendre et l’entoure de mes bras avant de déposer un baiser sur le sommet de son crâne. « Je veux juste que tu reste dans le coin Absolem… » Quand elle est proche de moi de cette façon, j’aimerais juste l’embrasser. Tout simplement. Elle relève les yeux vers moi et je lui souris timidement. « Je veux que tu reste avec moi… »  

je réfléchis. les rouages de mon cerveau s'engraine à une vitesse folle tandis que les idées fusent dans tous les sens. je me permets de serrer un peu plus noàm dans mes bras. je sens que le plus gros de l'orage est passé, et que l'atmosphère est plus détendue. il aime sa vie à gold coast. je laisse mes lèvres s'étirer lentement un en petit sourire, puis carrément laisser fuser un rire. « ouuuuuuh, noàm le vieux papy ! » je m'écarte légèrement de lui pour poser un doigt au coin externe de son oeil. « mais c'est pas une ride là ? tu m'apprendras à faire du tricot ? » je glousse quelques secondes encore, fière de ma connerie. les bras de noàm se resserre autour de moi et je soupire doucement. on est bien là. même si j'ai un peu faim. je venais pour ça à la base tout de même. manger ! le ton de noàm se fait plus lourd, plus tendu. « mais je peux pas voyager, si je reste dans le coin.. » c'est logique quand même ce que je dis, non ? « mais moi aussi je veux rester avec toi nono, tout le temps, tout le temps. » c'est mon côté cul-cul la praline. je me lève sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur la joue de noàm. j'aime quand il me tient si fort dans ses bras que je sais que je pourrais me laisser tomber, je serais toujours debout par la simple force de ses bras. je ferme les yeux en souriant. « j'aime quand tu me serre fort dans tes bras. »

Spoiler:

  Absolem me prends dans ses bras et aller savoir pourquoi d’un seul coup, je me sens presque plus détendu. C’est le genre de moment fugace que j’apprécie. Elle ne sait absolument rien de mes sentiments, mais chaque moment qu’elle me donne je l’apprécie jusqu’au bout. Un câlin de la part de ma meilleure amie peut être quelque chose d’assez rare alors autant en profiter. Elle me propose de partir avec elle et finit par se moquer de moi alors que je lui fais savoir que j’aime ma vie ici. « Arrête de te moquer de moi sinon tu bouffe dehors et toute seule. » lui dis-je en souriant. J’adore la taquiner. Et je préfère détendre l’atmosphère plutôt que de continuer à faire la tête. Elle me demande même si j’ai une ride et je lève les yeux au ciel. « Traite moi de vieux et tu va le regretter. » Je la serre fortement dans mes bras. Je profite encore et toujours de ce moment que je sais fugace. Je fais de mon mieux pour la retenir, mais déjà j’ai l’impression de la perdre. « Alors fait le, reste avec moi. » Je voudrais qu’elle puisse comprendre juste avec ces quelques mots. Qu’elle voit à quel point je tiens à elle. Mais j’ai l’impression de parler à un mur. Enfin. En même temps ce n’est pas totalement évident. Elle me fait une nouvelle remarque et je baisse les yeux vers elle. Elle est tellement proche de moi que je sens son souffle chaud sur ma peau. Mes yeux se baissent sur ses lèvres. J’aimerais tellement l’embrasser. Juste doucement et tendrement. Sans le vouloir mon visage se rapproche encore un peu du sien. Je pourrais presque frôler ses lèvres. On reste quelques instants comme cela et d’un seul coup, je me rends compte de ce que je suis en train de faire. « Excuse-moi.. » dis-je rapidement avant de me reculer vivement. Vite il faut que je trouve quelque chose à dire. « Tu veux manger quoi ? »

il veut que je reste avec lui, que je ne parte plus. mais comment suis-je censée combler ma soif de découverte ? en regardant des reportages sur la chaine tv nature&voyage ? en feuilletant des catalogues d'agence de voyage dans mon salon ? j'ai besoin de ses voyages. je suis une droguée des voyages, c'est indéniable. « mais noàm, si je reste ici, je ne peux plus voyager. j'en ai besoin de ça.. » je fronce les sourcils, le regard dans le vague, pas très certaine de comprendre où noàm veut en venir. mes doigts dans son dos jouent avec une imperfection de son t-shirt, un petit morceau de tissus qui dépasse. mais je comprends que noàm veuille que je voyage moins. cette notion d’inquiétude que l'on peut avoir à l'égard de mes voyages, je commence à comprendre ce que veut me dire mon meilleur ami. « je vais essayer de moins partir. je te promets. je dis pas ça parce que c'est ce que tu veux entendre, c'est pour de vrai. » je souris, fière de moi et de ma décision, orgueilleuse d'avoir réussi à prendre cette décision seule sans que quiconque me la suggère mais seulement en écoutant les attentes de quelqu'un que j'aime. je sens mon sourire fondre sous le regard de noàm. je suis incapable de quitter ses yeux alors que je sens son visage se rapprocher. au dernier moment je ferme les yeux et...rien. il se recule brusquement, m'obligeant à détacher mes mains de son dos. je rougis violemment à l'idée de ce que j'ai pu attendre. j'ai voulu que mon meilleur ami m'embrasse. irrévocablement, je l'ai voulu, attendu, espéré. je me mords la lèvre pour cacher ma déception et j'hausse les épaules. « je ne sais pas, on peut commander de l'italien si tu veux. » je me détourne pour aller m'asseoir sur le canapé, prenant un coussin à serrer entre mes bras, le cerveau en ébullition et une superbe tachycardie cavalant dans mes veines.

Spoiler:

Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai l’impression qu’Absolem m’écoute. Elle me fait comprendre que voyager fait totalement parti de sa vie et j’hausse les épaules à ce commentaire. Je le sais parfaitement. Elle est comme cela. Je l’ai vu évoluer de cette manière, mais bon… J’aimerais juste qu’elle reste un peu plus longtemps dans les parages. Qu’elle ne disparaissait pas toutes les semaines, c’est tout. Dans le fond, c’est tout ce que je lui demande et j’ai l’impression qu’elle accepte. Peut être pas totalement, mais j’espère qu’elle va tenter de faire des efforts. Je suis tellement content de l’entendre parler comme cela, que je me laisse fondre dans son regard. Sans que je ne le maîtrise totalement, mon visage se penche vers le sien. Je suis à deux doigts de l’embrasser, mais me retiens aux derniers moments. Je ne peux pas faire cela. Cela ruinerait notre relation à jamais. Je ne peux pas faire ça. Je m’éloigne d’elle et lui demande ce qu’elle souhaite manger. Je vois bien que quelque chose cloche, mais je ne dis rien. Pourtant… « Oublie ce qui viens de se passer Absolem. C’était idiot. » Je m’assois en face d’elle sur la table basse et plonge mon regard dans le sien. « S’il te plaît… »