« Toujours aussi piquante. J’aime. »
Alors qu'il m'agrippa le bras, j'avais une forte envie de lui en coller une. J'avais la sérieuse impression qu'il se foutait moi et j'avais horreur de ça. Mais je n'en fis rien, restant le plus calme possible dans une telle situation. Ce qui était difficile pour moi. Je suis plutôt du genre impulsive en général.
« Mais ton sale caractère ne va pas te sortir d’affaire cette fois-ci. Tu t’es ouvert la tête, à moins que tu ne veuilles aller saigner dans la rue, attraper une infection et revenir demain pour rallonger ton séjour ici de quelques jours, tu vas t’asseoir et me laisser faire mon boulot. »
Rallonger mon séjour pour le voir encore plus, certainement pas. Étonnamment, j'obéis. Je m'assis sur le lit sans broncher. De toute façon, je n'avais pas tellement le choix. Plus vite je coopérais, plus vite je sortirais d'ici et donc plus vite je ne verrais plus Stan. Je l'observais. Il me tournait le dos, il fouinait dans un placard à la recherche d'on ne sait quoi. Surement un kit de suture, mais il était particulièrement long pour quelqu'un qui est censé connaitre les lieux. Néanmoins, il n'avait pas changé. Il était comme dans mes souvenirs. Et je n'arrivais pas à comprendre comment on ne s'était pas croisé plus tôt alors qu'il travaillait dans le quartier où je vivais.
« Comment tu t’es fait ça ? »
« Je vois pas en quoi ça te regarde. Tu as pas besoin de savoir comment je me suis blessée pour me recoudre. »
J'étais toujours autant désagréable à son égard, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je pensais avoir tourné la page, mais à le voir devant moi ainsi, je me rendais compte que j'avais toujours autant de rancoeur contre lui. Me forçant à prendre une voix plus douce, je repris.
« Tu sais, tu n'es pas obligé de te forcer à faire la conversation. Je veux juste que tu sutures ma plaie et je m'en vais. J'attends rien de toi Stanislas. »