bébé qui pleure, papa à bout
ft. valentina

Dix-huit heures. Bébé pleure. T'es fatigué. Tu cours partout. T'aimerais bien qu'elle arrête de pleurer, mais elle continue encore et toujours. Tu crises tout seul en entendant ses cris résonner dans l'appartement. Bébé arrêtes de pleurer. Lui dis-tu. Bien sûre, elle t'écoute pas. Tu la prends dans tes bras. Tu la berces. T'essayes de la calmer. Impossible. Elle doit avoir mal. Elle fait ses dents. C'est horrible de la voir comme ça. Ça te fait mal au coeur. Mais elle t'épuise en même temps. Papa est fatigué. Continuais-tu. Tu lui parles doucement. T'es surpassé. Elle te pousserait presque à bout du haut de ses soixante-sept petits centimètres. Tu poses ton regard sur son visage. Elle fait des petits rictus. Elle pleure quoi. Tu la serres doucement contre toi et tu lui murmures des petits mots.

Dix-huit heures (ouais je commence pareil que toi pour faire genre). Tu quittes le boulot. Journée épuisante. T'as du débattre avec la mamie qui pensait pouvoir trouver des jeux vidéo dans ta boutique de surf. Ensuite, tu as dû t'occuper d'ados prépubères qui voulaient absolument les One Direction sur leur planche de surf. Finalement, ton patron t'avait sonné pour te dire que tu devrais commencer le boulot plus tôt le lendemain. Journée de merde. Tu n'avais qu'une envie: passer ton temps à te plaindre avec quelqu'un qui te comprendrait. Et la personne parfaite pour ça, c'était Ezio. Tu fonces donc direct chez lui après avoir fermé la petite boutique. T'as vraiment besoin d'un ami en ce moment. Et un simple ami. Parce que là, même avec Priam c'est devenu compliqué. Tu veux juste le voir, lui et sa fille. Tu arrives assez rapidement devant chez lui, tu hésites à toquer à la porte. Si la petite dort, ça risque de la réveiller et tu n'as pas envie de la sortir de ses beaux rêves. Alors t'envoie un sms à Ezio pour lui dire que tu es devant sa porte. C'est con, franchement con. Et s'il le voit pas, tu devras quand même toquer. Mais bon, tu prends le risque.

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ft. valentina

Tu la berces dans tes bras. Tu chantonnes même un petit air en italien. Juste pour la calmer un petit peu. Rien que ça, tu demandes juste un petit temps de repos. Tu t'assieds sur le canapé du salon avec bébé contre toi. Tu lui fais quelques baisers sur le haut de son crâne. T'entends ton téléphone vibrer. Tu l'attrapes tant bien que mal. Valentina. T'ouvres le message. Elle est devant chez toi. Tu te relèves donc et tu vas ouvrir la porte d'entrée. Elle est déjà réveillée. Tu lui souris doucement puis tu lui fais la bise. Tati est là bébé. Que tu dis doucement à ta fille. Ça la calmera peut-être. Elle s'endormira peut-être mieux avec Valentina. Ça va toi ? T'as l'air éreintée. Tout autant que toi. Le boulot sûrement. Tu l'invites à entrer. Tu lui montres pas le chemin, elle connaît déjà les lieux par coeur.

Tu attends patiemment devant la porte. Attendre, c'est pas ton fort. Heureusement, Ezio t'ouvre la porte dans la minute qui suit. La petite est déjà réveillée. Elle est dans ses bras et a l'air un peu grincheuse. Ezio te fait la bise, mais toi, tu es plus concentrée sur l'adorable choupinette qui se trouve dans ses bras. Tu déposes délicatement un baiser sur son frond. « Tu veux venir dans les bras de Tati ? » La petite ne va sûrement pas te répondre. Tu ne laisses pas le temps au papa de réfléchir et tu la prends sur tes bras, en tenant précieusement sa petite tête. Elle est tellement adorable. Tu entres en même temps et te diriges directement vers le salon. Tu connais parfaitement cet endroit. Au lieu de t'asseoir, tu commences à bercer le bébé qui continue à pleurer légèrement. Tu entends vaguement Ezio te dire que tu as l'air éreintée. C'est peu de le dire. « Mauvaise journée. Mauvaise semaine. » Tu lèves les yeux au ciel. Tu t'apprêtes à lui parler de tes petits soucis quand tu remarques qu'il n'a pas l'air au top de sa forme. Tu t'approches de lui et lui demande, anxieusement: « T'as l'air au bout du rouleau toi. Ca ne va pas ? » Tu lui fais ton regard inquiet. Vous n'aimez pas vous voir ainsi l'un l'autre.

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ft. valentina

Elle te prend Elda des bras. Ça te fait arquer un petit sourire lorsqu'elle parle à ta fille. T'accordes toute ta confiance à Valentina. Elle est merveilleuse cette femme. Et avec bébé, elle est parfaite. Vous vous dirigez vers le salon. Tu t'assieds sur le canapé alors qu'elle reste debout avec la petite. Elle te dit avoir passé une mauvaise journée. Semaine aussi. Tu veux en parler ? Réponds-tu. Elle s'approche de toi et te retournes la question. Au bout du rouleau, tu l'étais. Je suis crevé. J'arrive plus à suivre. Dis-tu presque blasé. T'avais pas encore trouvé de boulot. Tu travaillais donc pas, mais le simple fait de t'occuper de bébé t'exténuait. Elle a du mal à faire ses nuits à cause des dents. J'arrive plus à dormir non plus, elle pleure constamment.

Et voilà qu'elle te fait une risette la mignonne. Elle a le même sourire que papa. Ah lala, les Deletti n'ont pas fini de faire des ravages. Ezio te demande si tu veux parler de ta « mauvaise semaine ». Tu n'as aucune envie de le saouler avec tes problèmes sans importance. Tu secoues négativement la tête. « Plus tard peut-être. » Lorsqu'il sera plus reposé, lorsque la petite sera plus calme. Ouais, pas maintenant. Elle a du mal à faire ses nuits à cause des dents. J'arrive plus à dormir non plus, elle pleure constamment. Comme bébé ne pleure plus, tu te décides à t'asseoir sur le canapé, tapotant la place à côté de toi afin que ton ami vienne s'asseoir à son tour. « Ezio-Mirone Deletti, tu sais bien que je suis là en cas de besoin. Je ne fais rien d'autres que passer mes journées à la boutique. Je rentre le soir dans un appart vide et je déprime. Je ne sors pas, je ne fais que penser. Alors je peux te dire que t'occuper d'un p'tit coeur comme ça me ferait le plus grand bien. » Tu es on-ne-peut-plus sincère. Tu t'inquiètes pour lui. Tu ne veux pas qu'il fasse une déprime ou un truc du style. « Faut que tu sortes, que tu voies du monde. Tu n'as envie de penser qu'à ta fille, qu'à son bien-être et je comprends. T'es un super papa. Mais tu es aussi un super mec, n'oublie pas ça. » Tu le gratifies d'un beau sourire. Etre père ne veut pas dire pour autant mettre sa propre vie de côté. En même temps, ça te faire rire parce que les conseils que tu lui donnes (sortir, voir du monde), tu es incapable de les appliquer à toi-même.

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ft. valentina

Elle préfère attendre avant de te parler de sa semaine. Elle s'assoit sur ton canapé à la place et t'invites même à t'asseoir à côté d'elle. Elle commence à te parler. Elle évoque ton nom complet. Personne t'appelait comme ça de nos jours. Le ton qu'elle emprunte, ça fait un peu trop solennel. Un poil trop ambitieux et fervent aussi. Mais ça t'empêche pas de sourire en attendant ton nom comme ça. Elle te dit que ça la plairait de s'occuper de bébé. Qu'elle fait rien chez elle et que ça lui ferait du bien. Elle ajoute aussi que t'es un super papa. Que tu couves même ta fille. Mais que tu devais aussi penser à toi. Le problème, il était là. Tu pouvais pas te permettre de sortir comme ça non plus. T'avais déjà fait la connerie une fois. T'avais juste pas envie que ça recommence. Maggie t'avait vu avec un homme, dans ton appartement, alors qu'elle gardait ta fille. Quel bordel. Je sais bien, mais c'est la seule personne qu'il me reste. Au quotidien, c'est la seule que j'ai toujours avec moi. J'arrive toujours pas à tourner la page Val'. Abigail me manque tellement. Et quand je vois bébé, je peux pas m'empêcher de penser à elle. J'ai peur de faire une connerie. Si tu te décidais à trainer avec des filles, en fait. T'arrivais pas à te voir dans les bras d'une autre femme. T'imaginais même pas voir ta fille dans les bras d'une inconnue. Alors, de là à essayer de lui trouver une nouvelle mère, c'était presque mission impossible. La dernière fois que j'ai voulu penser à moi, ça a capoté. La nounou d'Elda est rentrée à quand j'avais de la compagnie. J'ai flanqué le type dehors et après, je savais même plus quoi dire à cette pauvre fille.