C’est la pause. J’en profite pour aller boire un p’tit coup dans un bar du coin. Tiens on va en tester un que j’ai encore jamais fait. Allez hop ! Je pose mon chariot à bonbons devant le bar et j’le garde sous les yeux. Y’a toujours des gens qu’essayent de m’piquer mes bonbons, c’parce qu’ils sont vachement bons, c’pour ça. Enfin, maintenant j’ai pu acheter une alarme pour mettre dessus, le premier qui touche ça crie « gare à toi sale brocoli ! » (ouais c’est personnalisé c’est cool !). Bref. Je m’assois à une table et j’attends que quelqu’un vienne me demander c’que j’veux. En général j’vais plutôt vers le bar, mais là j’ai envie de profiter du soleil (comme si j’le voyais pas assez comme ça). Enfin si j’suis venu en Australie à la base c’était pour le soleil quand même, parce que j’adore ça !

C'est une journée comme une autre ici. J'avais eu du mal à me lever puisque avais fini mon service à une heure indécente hier soir. Il me tardait vraiment de trouver un vrai job au lieu de ce boulot de serveuse qui était parfois ingrat. Mais, j'avais choisi. J'avais pris la décision de ne pas toucher à mon argent et c'est ce que je faisais en ayant ce boulot en attendant d'en trouver un vrai. J'étais donc entrain de m'occuper de mes tables, répondant au moindre claquement de doigts de mes clients. Je me pliais à leurs volontés et leur amené tout ce qu'ils désiraient même si c'était seulement une olive dénoyautée. C'était plutôt calme aujourd'hui pour le moment alors j'en profitais pour éplucher les annonces entre deux commandes. " Une de tes tables vient d'être prise Charlie! " Mon patron avait le chic pour me rappeler à l'ordre. Je pris mon calepin, remis ma mèche derrière mon oreille et me dirigeai vers cette fameuse table. " Bienvenue au Room81, que désirez-vous boire? " Je lui souris, attendant sa réponse.

Ben dis donc, c’est du service express ici ! J’ai à peine posé mes fesses sur une chaise que y’a déjà quelqu’un devant moi pour me demander c’que j’veux. J’reviendrais p’t’être ici un de ces jours. Bref. Y’a une fille qui vient et qui me demande c’que je « désire » boire. J’suis un peu comme un con parce que j’sais pas trop c’que j’veux en fait. Disons qu’j’ai mes petites habitues (ouais comme les vieux), mais bon. « j’sais pas, vous avez quoi ? Sers c’que tu veux, c’est toi qui choisis ! » bon en fait j’suis le genre de client chiant qui sait pas c’qu’il veut. Et ouais par habitude je tutoie les gens. Je sais y’en a qui trouvent ça malpoli (mes parents en premiers c’pour ça quand je retourne au pays de thé et d’la pluie, j’me tiens à carreaux). Bon après moi comme j’aime bien taper la discut’ avec les serveurs quand j’vais dans un bar j’lui demande « c’quoi ton nom ? » et puis j’fais un sourire parce que j’suis quand même vachement sympa.

« Hum…D’accord. Mais je préviens, un verre servit est un verre à payer. Donc si ça ne vous plait pas, je vous aurais prévenu. » J’étais un peu déstabilisée par sa demande. Ca ne m’était jamais arrivé jusqu’ici et j’espère que ça ne m’arrivera plus. Les clients difficiles à gérer, je donnais assez déjà alors si en plus je devais gérer ceux qui ne savent pas ce qui veulent, j’allais y laisser ma peau et ma patience. Au moment où j’allais aller lui chercher une boisson, il me surprit encore plus avec sa question. « Je m’appelle Charlotte. Et vous ? » Je demandais plus par politesse que par curiosité même si le deuxième facteur jouait beaucoup sur ma question. Je vis mon patron jetait un coup d’œil dans ma direction et je compris que je parlais trop avec le client. « Je vais vous chercher votre boisson. »

Elle m’prévient que si elle me choisit un truc au hasard j’ai intérêt à le payer « parce qu’un verre commandé est un verre payé ». Ok. Au pire si j’aime pas, c’pas grave. Bon j’espère juste qu’elle va pas me sortir une bouteille de Champagne à cinq cents euros quoi, ça me ferait pas des masses plaisir. Le Champagne déjà c’pas trop mon trip mais si en plus ça coûte un bras, non merci ! Et puis elle m’dit qu’elle s’appelle Charlotte. Et elle m’demande mon prénom, en me vouvoyant. « t’peux m’tutoyer s’te plait ? J’ai l’impression d’être papi Jean-Pierre là. » j’déteste quand on me vouvoie. J’suis pas un vieux quoi ! J’sais c’est par politesse, mais bon. « sinon j’m’appelle Stitch ! » ça va j’ai un prénom qu’est aussi barré que moi. Enfin c’pas mon vrai prénom, mais bon, personne m’appelle avec mon vrai prénom, personne le connaît en fait, à part les gens qui me connaissent depuis très longtemps ! ‘Fin bref, elle va me chercher à boire.