stitch et billie-jean

Tu savoures le contact du soleil sur tes épaules dénudées, le sourire aux lèvres. Les yeux mi-clos, tu coures à une vitesse relativement lente, la plage étant occupée à cette heure-ci de la journée. Sincèrement, tu ne sais pas ce qui t'as poussée à aller faire un jogging maintenant, peut-être les deux barres de chocolat que tu as mangé en cachette quelques instants plus tôt, ou peut-être juste la météo qui est magnifique, en fait, tu t'en fous. Tout ce qui compte, c'est ton souffle qui se rétrécit au fil des minutes, les battements de ton coeur qui s'accentuent et la chaleur qui t'envahis à petit feu. Tu commences à fatiguer, tu le sens. Et au moment où tu envisages de t'allonger sur le sable blanc histoire de te reposer un peu, tu l'entends. Tu entends l'un de ses vendeurs de bonbons, de glaces ou de biscuits. Tu soupires et ta course reprend de plus bel parce que tu n'as pas envie de dépenser tout ton argent dans ses cochonneries, d'autant plus que le prix est toujours plus élevé que la qualité. Après quelques mètres, tu te laisses finalement tomber sur le sol, complètement épuisée. De toute façon, tu ne portes qu'un short et un débardeur, pas de quoi payer un vendeur. Tu fermes les yeux, ravie de t'être éloignée de ces marchands, quand tu entends des pas à côté de toi. Pas de quoi s'inquiéter, c'est juste une plage bondée. T'ouvres un oeil, puis l'autre et tu te redresses. Et merdre, tu t'es fait repérer.

Aujourd’hui j’suis en mode vendeur on the beach ! Et oui, j’ai laissé Mira au magasin, mais elle se débrouille vachement bien. Et puis mon environnement c’est quand même le sable et la mer quoi. Bref, ça vend pas mal aujourd’hui, comme d’habitude en fait. Les gens c’est trop des gourmands, mais au moins moi je gagne du fric. Même si j’pense pas qu’à ça hein. Nan j’aime c’que j’fais, et pas que pour le blé que ça rapporte, même si j’avoue que j’suis pas mal content que la boutique tourne méga bien. Bref. Des fois il m’arrive de repérer des gens avec mon regard d’inspecteur gadget (oh là qui voilà, inspecteur gadget, au nom de la loi je vous arrête, je vous arrête là, pom pom…oui je connais le générique par cœur, c’est mon enfance c’te série). Donc voilà je cherche le client quand il vient pas à moi. Je fais le tour des serviettes. Et puis j’vois une fille en train de courir. Elle aura sûrement besoin d’un p’tit truc à manger quand elle aura fini. Bon elle ignore les autres vendeurs, mais j’m’en fous, j’suis pas comme eux moi. Je suis : SUPER BROCOLI ! Bon. Elle s’assoit. Je vais vers elle, tout souriant. J’me met à côté d’elle, elle ouvre les yeux. J’la regarde à peine et j’dis. « t’as envie d’un p’tit truc ? » et puis après j’la regarde un p’tit peu plus et là..nan c’pas elle quand même ? « merde, ciboulette ? » c’est l’surnom que j’lui ai donné, mais j’crois pas qu’elle aime trop.

T'ouvres un œil, puis l'autre. Le soleil t'éblouit légèrement, alors tu mets ta main devant tes yeux et tu te redresses pour faire fuir ce fichu vendeur. Comme tout ceux que tu as connu, tu sais très bien ce qu'il te veut. Des bonbons, des boissons, ou même des accessoires de plage, bref tout ce dont tu n'as pas besoin en ce moment. « t’as envie d’un p’tit truc ? ». Tu hausses un sourcil, te demandant pourquoi les marchands des plages sont aussi collants. « merde, ciboulette ? » Tu fais les gros yeux, cherches dans tes souvenirs le visage de ce garçon. Après quelques secondes de silence, tu te souviens. Il n'y a qu'un seul homme sur Terre pour t'appeler ciboulette et pour être aussi collants : stitch. Dans un soupire qui se veut discret, tu murmures doucement : « toi. ici. ».  T'ouvres grand la bouche, mais tu te rends vite compte que c'est mal poli de montrer ta surprise, alors tu te mets à sourire. Tu ne sais pas vraiment si t'es ravie de le voir ici, Stitch c'est un mec spécial alors tu ne vois pas quoi faire. Finalement, tu fais ce que tu sais faire de mieux : tu ris. En venant à gold coast, tu pensais pas tomber sur quelqu'un que tu connaissais, mais le destin est parfois cruel. Oui, cruel. Stitch, c'est un gentil garçon, mais tu n'as pas été très sympathique avec lui alors voilà, tu te contentes de rire, c'tout.

Ouais c’est elle. Alors en fait avec ciboulette c’est comment dire, compliqué ? Ouais c’est ça. Enfin non, c’est simple en fin d’compte. J’suis tombé amoureux d’elle (connerie numéro une), j’me suis pris un râteau (un zéro pour la demoiselle), mais comme j’suis quand même vachement têtu, bah j’ai voulu conquérir son p’tit cœur (ouais j’vis dans un conte de fée moi !). Du coup j’lui ai offerts des brocolis et tout, mais elle a pas du capter que pour moi ça voulait dire beaucoup et tout, elle a dû se foutre de ma gueule et poum, encore un vent. Et de deux pour la fille ! Du coup, j’suis pas franchement rancunier mais j’l’ai un peu en travers d’la gorge comme on dit. Du coup, bah elle s’est barrée d’mon cœur et c’est pas maintenant qu’elle va y revenir. Disons que j’suis plus énervé contre elle qu’autre chose. J’suis pas souvent énervé. J’suis pas du genre à péter des câbles ni à crier. Disons que j’suis méchant quoi. Et j’aime pas être méchant. Oui j’suis ici et si ça lui pose un problème elle a qu’à se barrer, nan mais oh quoi ! Et j’la fais marrer, génial ! « qu’est-ce tu fais là ? » c’est c’qu’on appelle la question con de base quoi.

Tu es surprise et tu ne parviens pas à le cacher, mais c'est normal. C'est normal que tu sois choquée de voir Stitch ici, tu ne pensais jamais le revoir de toute ta vie. Après ton départ subit de Londres, tu croyais ne plus jamais avoir affaire à ton passé, mais voilà que tu te le manges en pleine face. Ouais, Stitch est juste ici, en face de toi. Et tu ris comme une idiote, probablement le stress. Tu t'attends à ce qu'il te rejoigne dans ton délire, mais ce n'est malheureusement pas le cas. « qu’est-ce tu fais là ? » Le ton qu'il a employé ne te plaît pas, mais tu te tais. À vrai dire, tu arrêtes même de rire. Tu ne veux pas le vexer, loin de là. Sauf que tu ne veux pas non plus lui faire plaisir parce que tu sais que ce gars est bien trop cinglé pour ça. En fait, tu ne veux même pas sympathiser avec lui, tu veux juste savoir toi aussi, ce qu'il fout ici. Tu regardes ses mains, des sucreries. Après quelques secondes de silence, tu te rends compte que le gentil Stitch est passé du côté obscur. Il est devenu un fichu vendeur, ceux que tu détestes tant. Tu soupires et tu lui balances méchamment la même question, déjà prête à sortir les griffes. « toi qu’est-ce tu fais là ?! » Un peu puéril comme réaction, mais tu peux pas faire mieux.

Elle me demande c’que j’fais là. Comme-ci ça se voyait pas ! J’ai un chariot à bonbons et j’en ai plein les mains. Je lui balance un petit paquet de bonbecs sans rien dire. J’fais peut-être ça pour lui prouver que j’vends pas de la merde quoi. C’est des bonbons fait-maison. Bon pas par moi, parce que j’suis à peu près aussi doué qu’un artichaut (désolé pour tous les artichauts du monde) en cuisine, en mélange ou tout ça. Du coup je laisse ça à mon pote, qu’est aussi le patron officiel de la boutique dans laquelle j’suis le « patron » et où j’bosse. Enfin bref. Tout ça pour dire que c’est de la qualité ! En plus d’être bons il sont beaux et tout. Enfin bref j’adore nos bonbons. Bon du coup je réponds quand même à sa question, parce que maintenant ma vie c’est un ici. « bah j’vis là, depuis un an à peu près. Et t’as pas répondu à ma question . » dis-je en m’efforçant d’esquisser un sourire. Je lâche ensuite mon chariot, j’espère que personne va me le piquer devant mes yeux, ni qu’elle va se barrer avec. Et je m’assois à côté d’elle. J’sais même pas pourquoi j’fais ça. Peut-être parce que j’veux des explications sur je sais pas trop quoi.

À peine t'achèves que tu regrettes déjà. Ta réaction est puérile et presque agressive, mais tu ne parviens pas à te contrôler quand tu es énervée. Te faire aborder par un vendeur de sucreries t'agace toujours, mais cette fois-ci, tu sais que c'est différent. C'est Stitch, le garçon qui t'avait demandé de sortir avec toi au lycée. C'est le même garçon à qui tu as brisé le coeur. Alors voilà, tu ne sais pas comment réagir. Heureusement, lui sait. Stitch sait toujours. Il te lance un paquet de bonbons qui atterrit sur tes genoux et machinalement, tu l'ouvres. Tu jettes un regard qui se veut inquiet à Stitch, te demandant si après toutes ces années, il t'a pardonné. Si ça se trouve, il a empoisonné les bonbons et n'attend qu'une chose : que tu crèves. Cette idée te fait esquisser un sourire tellement elle est improbable. Tu sais que Stitch est trop gentil pour ça. « bah j’vis là, depuis un an à peu près. Et t’as pas répondu à ma question. » De nouveau, tu hausses un sourcil. Parmi toutes les villes du monde, toi et Stitch avait choisi la même. Bravo la coïncidence ! Tu envisages de te lever, mais Stitch sourit et s'assoit à côté de toi. T'aimerais bien te décaler un petit peu, mais ce serait mal vu et puis au fond, ce n'est pas si mauvais d'avoir de la compagnie. Alors voilà, tu restes plantée là, tes bonbons en main, le regard rivé sur l'océan. Finalement, tu décides de croire en Stitch et tu manges un bonbon. Ils sont plutôt bons, ça t'étonne pas de lui. « tiens, j'étais persuadée qu'ils allaient avoir un goût de carottes ou d'haricots, mais ils sont pas si mauvais finalement. » Tu souris avant de reprendre ton sérieux. «en fait, je vis aussi ici. » Tu reprends un bonbon et pour une fois, tu oublies tes problèmes dentaires parce que t'es avec le bon vieux Stitch. Youuupi.

Bon finalement elle mange un de mes bonbons (victoire !). Elle pensait qu’ils allaient avoir le goût de carottes ou d’haricots, elle pensait qu’on était dans Harry Potter ? Bon ok, on en a avec des goûts normaux mais on a un peu près tout. « s’tu veux j’en ai aussi, j’ai même brocoli ! » oui, fallait forcément que y’ait goût brocoli, parce que sinon c’était même pas la peine de fabriquer des bonbons quoi. J’ai toujours une boite de bonbons dans ma poche, y’a un peu tous les goûts et surtout brocoli en fait. Du coup j’en prends un aussi tiens ! bon ça peut paraître bizarre comme goût vu comme ça, mais c’est super bon, c’est sucré et tout. Franchement on a galéré à faire un truc à peu près potable avec des brocolis, mais je voulais mes bonbons brocolis ! Elle dit ensuite qu’elle habite ici. Et genre on s’est jamais croisé ? Gold Coast est pas hyper grand pourtant, mais j’fais pas toujours gaffe aux gens que je crois ou que j’vois. Donc si ça s’trouve on s’est peut-être déjà parlé mais j’étais peut-être bourré. Nan ça m’arrive pas tout le temps, mais ça arrive quoi, quand je sors des fois je bois un p’tit peu plus que prévu quoi. « t’vis depuis combien de temps ? T’as trouvé un surfeur sexy donc t’es restée c’est ça ?! » oui j’veux savoir si elle a un copain. Même si j’ressens plus rien pour elle, ça m’intéresse !

Même si tu veux pas te l'avouer, tu savoures autant le moment que les sucreries. Mine de rien, tu as beau t'amuser et vivre ta vie à cent à l'heure, il est rare que tu prennes le temps d'apprécier ce genre de chose. Tu sais, te détendre et repenser à ta vie d'avant, c'est pas si mauvais, même si c'est difficile. Et puis Stitch est drôle, même s'il est fou. D'ailleurs, il n'a pas changé et c'est bien ça qui te fait sortir de tes pensées. « s’tu veux j’en ai aussi, j’ai même brocoli ! » Tu t'esclaffes bruyamment parce que tu ne t'y attendais pas et, lentement, tu tournes ta tête vers lui. Tu n'es pas très surprise au fond, tu savais qu'il ne changerait jamais. Stitch est et sera toujours Stitch, c'est ainsi. « on en revient toujours au brocoli, hein ? » Cette phrase n'est pas anodine, tu le sais. En fait, tu regrettes même de l'avoir dit parce que faire référence au passé c'est... compliqué. Surtout lorsqu'il s'agit de ce foutu non que tu lui as balancé en pleine face. En même temps, il est bien difficile pour une grande admiratrice de barbecue comme toi d'apprécier un brocoli, mais tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas ? Tu le regardes sortir un bonbon de sa poche pour le manger, alors tu l'imites avec ton propre paquet. « t’vis depuis combien de temps ? T’as trouvé un surfeur sexy donc t’es restée c’est ça ?! » tu tousses, manquant de t'étouffer avec ta sucrerie (à la con). Tu le recraches dans ta main, c'est pas très glamour, mais c'est mieux ça que la mort. Tu avales ta salive, te racles la gorge et c'est presque en hurlant que tu ajoutes « quoi ? un surfeur sexy ? non pas du tout. Je... je suis seule depuis mon arrivée ici. » Tu te racles de nouveau la gorge, poses le paquet de bonbons dans le sable, tu ne veux plus t'étouffer de nouveau, puis tu reprends, presque gênée : « et toi ? En couple avec une carotte ? » D'accord, ce n'est pas délicat, mais la délicatesse n'est pas ton fort.

Les brocolis c’est mon amour quoi. Si t’aimes pas les brocolis tu dégages ! C’est vrai pour prouver mon amour à Ciboulette, j’lui avais offert une sorte de bouquet aux brocolis, j’crois pas qu’ça lui ai trop plu. Moi j’trouvais ça carrément mieux que d’offrir des roses ou un truc dans le genre, ça faisait trop banal quoi. Bref entre nous c’est plus gaspacho (la soupe froide venue d’un pays chaud !), que cœur d’artichaut quoi. Attention mode poète, j’fais des métaphores avec des légumes quoi, j’suis trop fort ! Ironie, c’est d’la merde c’que j’raconte. Bref quand j’lui demande si elle est pas en couple, avec un surfeur sexy en l’occurrence, mais bon ça peut être un vieux, un prof’ ou j’sais pas trop quoi j’m’en fous j’veux savoir si elle a quelqu’un, simple curiosité. Enfin c’est limite si elle s’étouffe pas avec mon bonbec. A la base c’était pas prévu pour ça, mais du coup maintenant elle va plus vouloir en manger, génial un client en moins ! Heureusement que j’demande pas à tout s’ils sont en couple sinon j’peux fermer la boutique. Elle dit qu’elle est seule depuis qu’elle est ici. « genre ? et c’est quoi l’problème ? T’es pas vraiment une fille en vraie ? » ouais parce qu’en général ça refroidie pas mal de monde quand on leur dit qu’on est trans, donc j’me renseigne, p’t’être que c’est pas une fille en vrai. Donc elle m’demande si j’suis encore en couple avec une carotte et j’lui réponds l’air faussement triste (actor studio !) « nan….elle m’a trompé avec un artichaut, quel traitre celui-là, j’le trouvais louche. Dans l’bac à légumes il était toujours à côté d’elle et puis un jour j’les ai vu ensemble, ils voulaient même faire une soupe tous les deux…trois ans de mariage et voilà le résultat. » oui j’peux raconter plein de conneries, j’ai un débit assez important pour ça. Mais j’aime bien inventer des histoires à la con avec des légumes.

T'étouffer avec ton bonbon n'était certainement pas la meilleure chose à faire, mais la question était pour le moins suprenante. Stitch et toi avez, en quelque sorte, un passé commun alors il t'est bien difficile de prendre correctement la question. Heureusement pour toi, Stitch ne se vexe jamais, il a ce petit quelque chose qui fait qu'il sera toujours de bonne humeur alors tu te sens soulagée. Tu lui dis que tu n'es pas en couple, sans pour autant lui donner de raisons. Tu vis avec tes colocataires, pas besoin d'avoir quelqu'un côté coeur. T'es jeune, t'as le temps et puis, tu ne veux plus faire souffrir les autres comme tu as pu le faire dans le passé. « genre ? et c’est quoi l’problème ? T’es pas vraiment une fille en vraie ? » Stitch te croit pas, ça t'étonne pas vraiment, tu sais que t'es une canon alors v'là quoi. Tu ris tout en ajoutant d'une voix grave : « j'avoue. » Après quelques instants, tu t'arrêtes pour connaître la réponse de Stitch. « nan….elle m’a trompé avec un artichaut, quel traitre celui-là, j’le trouvais louche. Dans l’bac à légumes il était toujours à côté d’elle et puis un jour j’les ai vu ensemble, ils voulaient même faire une soupe tous les deux…trois ans de mariage et voilà le résultat. » De nouveau, tu exploses de rire devant sa réponse. Tu ne te souvenais plus qu'il avait un tel humour, alors tu t'y attendais vraiment pas. « mon pauvre Stitch ! tu l'as passé au mixeur après, hein ? faut pas te laisser faire comme ça, tu sais ! Les carottes, c'est tous des traînées, bonnes à faire souffrir les mecs. » Tu souris avant de te rendre compte que cette putain de carotte, c'est peut-être toi. Toi aussi, tu l'as fait souffrir ce garçon. Toi aussi, tu mérites de passer au mixeur.

Nom d’un haricot vert ! C’est un mec, j’ai été amoureux d’un mec et j’ai voulu sortir avec. J’fais une tronche de gars vachement étonné, et puis bah j’le suis quoi. J’me décale un peu, j’sais pas pourquoi, c’est juste que ça fait bizarre de l’apprendre comme ça quoi. Enfin, ouais j’ai déjà du coucher avec un ou deux mecs, comme ça, j’étais un peu bourré, mais jusqu’à maintenant j’suis jamais tombé amoureux d’un mec. La révélation de ouf quoi, maintenant j’vais plus la voir, ou plutôt le voir pareil en fait. Bon va falloir que j’tienne ma langue faudrait pas que tout le monde le sache quoi, ce serait pas cool pour…lui. Bon après on part sur un sujet moins..bizarre. Les carottes, oui pour moi il est tout à fait normal de parler de carottes ou tout autre fruit ou légume. Enfin bon, bref. J’me remet petit à petit de mes émotions. « nan, y’a des carottes sympa attends ! Mais j’suis pas énervée contre elle, c’est l’artichaut qui l’a chauffé et tout. C’qui m’fait chier c’est qu’elle a eu le bac à légumes et la garde des patates quoi, j’ai tout perdu dans le divorce moi. » mes patates me manquent.

Tu sais pas ce que tu fais ici, mais une chose est sûre : plus les minutes passent, plus tu regrettes de ne pas avoir continué ton jogging. Stitch semble être le même qu'il y a des années, c'est-à-dire ce garçon à la fois drôle et à la fois agaçant. En temps normal, la chose ne t'aurait pas dérangé. Mais aujourd'hui il fait chaud, 'y a du monde et, Stitch ou pas, tu viens de te faire aborder par un vendeur de bonbons. Alors quand il se recule de quelques centimètres après ta petite blague, tu le digères mal. Très mal. Tu hausses les sourcils, choquée par ce manque de délicatesse. Tu te demandes s'il est con ou s'il le fait exprés, mais c'est Stitch. Bien évidement qu'il est con, ou juste naïf, peu importe. Tu restes silencieuse, à deux doigts de lui hurler dessus. « nan, y’a des carottes sympa attends ! Mais j’suis pas énervée contre elle, c’est l’artichaut qui l’a chauffé et tout. C’qui m’fait chier c’est qu’elle a eu le bac à légumes et la garde des patates quoi, j’ai tout perdu dans le divorce moi. » Ouais, bien sûr qu'il y a des carottes sympas. Mais tu t'en fou. Stitch croit que t'es un mec, ça veut dire quoi ça, hein ? Tu fermes les yeux, serres les poings, respires. En vain, tu peux pas t'empêcher de gueuler. « putain Stitch, je rigolais, hein ! J'suis pas un mec, j'ai... pas une carotte entre les jambes. » Tu fais les gros yeux, choquée par cette comparaison plutôt suprenante. M'enfin, avec ça, t'es sûre que le message est passé.

Des fois je suis vraiment con et vachement crédule aussi, naïf et tout le bazar. Quand j’ai un minimum confiance en quelqu’un on peut me faire gober n’importe quoi. C’pour ça qu’en général je capte mal le second degré. Nan mais j’ai des problèmes moi, faut pas croire. Enfin bon, elle m’fait comprendre qu’elle disait ça pour rire, que c’est vraiment une fille. Ca me rassure, parce que bon je flippais moi. Et j’suis vraiment débile d’y avoir cru ! Mais bon j’vais pas changer comme ça, j’j’suis vraiment débile d’y avoir cru ! Mais bon j’vais pas changer comme ça, j’suis naïf depuis que j’suis né. Bon au moins ça veut dire que j’étais vraiment amoureux d’une fille, c’est rassurant. Bon, bon. L’ambiance est tendue, j’aime pas ça. Même si elle me fait quand même chier parce que j’ai pas oublié ce qu’elle m’a fait depuis le temps, j’suis pas un type méchant. On va dire que le passé c’est le passé et puis qu’on peut se parler cinq minutes sans que ça parte en cacahuète. « bon, ok, ok, j’te crois ! T’fais quoi ici ? » question banale numéro un. J’aurais aussi pu tenter la discussion d’ascenseur du style : il fait beau aujourd’hui. Parler d’la pluie et du beau temps, c’est quand même un peu chiant (yeah, une rime, j’suis un poète !).

T'as peut-être était trop mauvaise, ou peut-être juste trop franche, mais au moins Stitch semble avoir retenu la leçon. Tu as tout de même un petit pincement au coeur à l'idée de l'avoir vexé parce que la dernière chose que tu veux aujourd'hui, c'est de le blesser à nouveau. Mais c'est Stitch, alors tout va bien. Tout va toujours bien. « bon, ok, ok, j’te crois ! T’fais quoi ici ? » Tu esquisses un faible sourire, ravie de voir ce brusque changement de conversation. T'avais pas envie de t'étaler une heure sur les légumes, et encore moins sur ta petite blague qui a failli virer à la catastrophe. T'oses même pas imaginer l'horreur si Stitch était parti avant que tu lui dises que c'était pour rire. Le pauvre aurait vécu toute sa vie avec une image horrible de toi, bravo l'humour. Enfin, maintenant qu'il a compris, tu te sens soulagée. « j'courais sur la plage histoire de me dépenser un peu. Et toi ? J'suppose que t'étais en train d'arnaquer de pauvres gens en leur vendant des bonbons deux fois leur véritable prix ? » Décidement, tu es d'une délicatesse aujourd'hui ! Quelques instants plus tôt, tu l'insultes de con, tu lui rappelles votre histoire désastreuse et maintenant, tu le traites de voleur. Sincérement, tu sais même pas ce que tu fous encore ici, il serait peut-être grand temps de partir avant que tu l'insultes une énième fois.

Elle parle de mon boulot et dit que j’suis en train d’arnaquer des gens en leur vendant des bonbons vachement plus chers que ce qu’ils valent. Autant des fois j’suis sympa, naïf et cool, autant si on s’attaque à mon boulot, gare à tes fesses ! Pour moi c’est pas juste le truc qui me fait vivre, c’est plus que ça, c’est ce que j’aime faire, c’est c’qui me plait ! Vendre des trucs, parler avec des gens et tout. En plus c’est des bonbons. Donc là elle s’aventure dans un terrain où il fallait pas aller. « j’arnaque pas les gens, t’vois c’est mon métier, j’leur vends pas des pauvres trucs qu’ils peuvent trouver au supermarché du coin, c’est fait-maison, ok ! Et puis si j’les vendais si chers que ça personne en achèterait ! » j’fais mon boulot et ça me plait pas du tout qu’elle la ramène là-dessus. « tu fais quoi toi comme boulot ?! » nan parce qu’elle ramène sa fraise mais p’t’être que dans deux minutes elle fera moins la maligne !

Consciente d'avoir été méchante, tu regrettes ce que tu as dit. T'attaquer au métier de quelqu'un, c'est petit. En même temps, tu peux pas faire mieux, c'est dans ta nature d'être maladroite comme ça. « j’arnaque pas les gens, t’vois c’est mon métier, j’leur vends pas des pauvres trucs qu’ils peuvent trouver au supermarché du coin, c’est fait-maison, ok ! Et puis si j’les vendais si chers que ça personne en achèterait ! » Tu te mords la lèvre parce que tu t'attendais pas à ça. Tu pensais que ses bonbons venaient du supermarché, mais encore une fois, t'as parlé sans connaître. Tu regrettes, oui, tu regrettes énormément. Mais tu vas pas t'excuser parce que t'as trop de fierté. Non, à la place de ça, tu préfères te concentrer sur les vagues. « tu fais quoi toi comme boulot ?! » Tu fermes les yeux quelques secondes avant de les rouvrir puis, tu joues avec du sable. T'as envie de lui répondre, mais tu sais qu'il va se moquer de toi alors tu attends un peu. Comme tu peux pas fermer ta bouche éternellement, tu finis par te racler la gorge en ajoutant d'une voix agaçée : « j'suis serveuse dans un grill, pas loin. » Tu sais pas pourquoi, mais en disant ça, tu as redressé la tête. Tu pensais pas être fière de ton métier, mais finlament, c'est pas si mal. Tu te fais du frics, tu rencontres des gens et tu t'éclates. Pas de quoi avoir honte, si ?

Ouais j’ai peut-être été un peu méchant là, mais j’m’en fous, elle le mérite nan ? Elle s’attaque à mon boulot et tout. C’est comme-ci elle s’attaquait à ma famille (et elle a pas intérêt à le faire sinon je vais vraiment être en colère !). Oui je sais que j’ai un peu des sautes et des changements d’humeur mais bon. Elle met un certain temps à répondre à ma question sur son job. Elle a honte de c’qu’elle fait, c’est ça ? Ou alors elle a peur que j’me foute d’elle ? Bah disons que si j’peux, j’vais pas me gêner, j’vais lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle est serveuse ? Y’a pire mais bon. « ouais et donc toi tu penses que t’arnaque pas les gens en leur vendant un verre d’eau deux dollars ? » bon ok, j’aime bien aller dans des bars boire un coup, mais c’est pas pour autant que j’me sens pas arnaquer. Bref, fallait pas qu’elle la ramène sur mon boulot ! Oui je suis pas sympa là, mais je m’en fous complètement, j’ai pas à être sympa avec elle. J’peux même être encore longtemps méchant pour rattraper tous les râteaux et la honte que j’ai eu quand elle m’a dit « non. »

Tu serres les dents, t'attends de voir comment va réagir Stitch. Franchement, tu ne sais pas ce qui t'as pris quelques instants plus tôt de te moquer de son métier, sachant que serveuse ne vaut pas mieux. Et au fond, si on y réfléchit bien, vous faites un peu la même chose au quotidien. Lui se promène sur la plage pour vendre ses bonbons-maisons, et toi tu te trimballes dans une salle pour commander et pour servir de la bouffe que fait Adao. En bref, tu t'es aussi moquée de ton propre métier et ça, Stitch l'a bien compris. « ouais et donc toi tu penses que t’arnaque pas les gens en leur vendant un verre d’eau deux dollars ? » Un faible rire s'échappe de tes lèvres, il a vraiment pas tord. Enfin si, quand même un peu. C'est pas toi qui fixe les prix, toi tu te contentes de faire la navette entre le client et les cuisines dans une salle bondée. Tu sers des hommes et des femmes parfois écoeurants, t'es polie alors qu'eux sont des vrais connards. Ouais, tu t'es moquée du mauvais métier, ma grande. « J'te ferai signe que c'est pas moi qui choisi les prix ! Pis moi je les emmerde pas en leur courant après ! » Tu fronces les sourcils et tu décides de changer de sujet pour ne pas que la situation empire. « t'sais quoi, ça sert à rien de s'étaler une heure là-dessus, parlons d'autres trucs. Genre, huum... londres ? la plage ? Non, les filles ? Non, non ! Les légumes, on va parler de légumes, ouais.» D'accord, tu es vraiment à court de registre et de blabla, mais voyons le côté positif des choses, plus de chamaillerie maintenant !

« ouais bah ça t’dérange pas d’les vendre en tout cas ! » j’lui réponds quand elle dit que c’est pas elle qui fixe les prix. J’suis un défenseur du prix de l’eau dans les bars ou les resto’, attention ! Président de l’association de l’eau pas cher. Bon c’pas vrai mais j’devrais y penser, on pourrait faire des affiches et tout. Bon j’sais pas où on trouverait le fric mais on s’en fou. Et puis j’réponds ensuite à sa nouvelle attaque sur mon boulot « tu dois bien savoir que j’aime faire chier les gens… » référence au fait que ça a du sacrément l’emmerder que j’veuille sortir avec elle. Bah ouais au lycée j’étais le type sympa et drôle, le bon pote, pas le type dont on tombe amoureuse et tout le tralala, et ça a pas changé. J’suis un romantique moi, j’attends ma cendrillon. Bon peut-être pas Cendrillon, parce que j’tape dans le haut du panier, mais un autre, enfin j’m’en fous quoi, je veux quelqu’un (mec pas du tout désespéré !). Bon après elle veut changer de sujets. Elle cherche et puis part sur les légumes. « depuis quand tu veux parler de légumes ? Si j’me souviens bien t’aimais pas des masses quand j’en parlais ou quand j’t’en offrais, tu t’es découverte une passion ? » ouais j’suis toujours pas sympa, mais un peu de colère à écouler là.

Tu te mords les lèvres, agacée par une telle discussion. Stitch te dit que ça te dérange pas de les vendre, il a pas tord. En même temps, si tu vends pas ces foutues boissons, tu vis pas alors c'est pas comme si t'avais le choix. « tu dois bien savoir que j’aime faire chier les gens… » Tu soupires légérement, espérant qu'il ne t'entende pas. Oh oui, tu sais qu'il aime embêter les gens. Tu sais même qu'il déteste ne pas le faire, c'est probablement dans sa nature de malade. Pour pas t'énerver, tu préfères changer de sujet. Sauf que t'as prononcé le mauvais mot : légumes. Tu peux pas parler de légumes avec Stitch, même si ce serait le sujet parfait. Putain, il a beau être givré, il est pas con et il te rappelle bien ta gentillesse passée. « depuis quand tu veux parler de légumes ? Si j’me souviens bien t’aimais pas des masses quand j’en parlais ou quand j’t’en offrais, tu t’es découverte une passion ? » Tu soupires de nouveau, cette fois-ci bruyamment. T'aimerais t'excuser, mais tu peux pas. Tu peux pas pardonner Stitch de t'avoir offert un bouquet de brocolis, même si ça signifie beaucoup. T'aurais aimé avoir des roses, comme tous les couples normaux, mais ça t'as justement fait peur de ne pas être avec quelqu'un de normal. Alors voilà, tu lui as fait comprendre qu'il t'intéressait pas, et voilà le résultat. « ah ! Et si je t'aurais offert une paire de basket par exemple, tu l'aurais pris comment ? » T'aimerais ajouter qu'il se la serait probablement pris là où tu le penses, mais tu te tais pour pas le blesser. Encore une fois.

Ouais ça la saoule sûrement que je ramène sur le tapis « une vieille histoire » mais je m’en fous, cette histoire à la con m’a quand même fait mal. J’ai été triste, j’ai même pleuré (mais oui j’suis un romantique sensible, que voulez vous). C’est pas le seul râteau que j’ai eu dans ma vie, mais ça a sans doute été le plus « violent » on va dire. Quand on te dit « non » en pleine face, tu t’en remets pas en trente secondes, enfin pas pour moi en tout cas. Elle me demande comment je l’aurais pris si elle m’avait offert une paire de baskets, et moi comme un con, je réponds instinctivement sans réfléchir « avec les mains. » réplique débile par excellence, mais j’m’en fous, c’est moi. J’dis souvent des truc comme ça, j’vais pas faire semblant d’être un autre pour lui faire plaisir. J’ai as beaucoup changé depuis le lycée mais j’ai capté un truc : faut pas changer pour faire plaisir aux gens. Soit ils t’aiment bien comme t’es, soit c’est tant pis. J’suis naturel ! « et puis c’est cool des baskets, franchement j’aurais été méga content. » j’aime bien tous les trucs qu’on m’offre. Le principal c’est que ça vienne du cœur comme on dit, c’est l’intention qui compte. Même de la merde, ça me dérangerait pas, sous certaines conditions. J’suis pas le genre de type formaté qui veut qu’on lui offre un truc utile, cher, beau ou des fleurs, par exemple.

Tu peux pas t'empêcher de lever les yeux au ciel quand t'entends la réponse de Stitch. « avec les mains. » Cet humour et cette naïveté, bon sang qu'il t'éxaspère. Tu soupires encore une fois parce que tu perds patience. Tu veux bien être gentille cinq minutes, mais tu peux pas te retenir de cracher toute ta colère éternellement. Tu peux pas rester sympa avec Stitch juste parce que tu lui as foutu un vent, faudra bien un jour que tu sois toi-même avec lui. C'pas comme si tu l'es pas, c'est juste que tu veux pas le vexer. Tu veux pas le blesser encore une fois, alors voilà, tu te la fermes. Mais là, c'est juste trop. Tu restes silencieuse quelques secondes, essayant de ravaler tes mots quand Stitch ouvre sa bouche. Et là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « et puis c’est cool des baskets, franchement j’aurais été méga content. » Tu laisses un faible « putain » s'échapper de tes lèvres tandis que tu commences à retirer tes chaussures. T'es trop énervée pour savoir et pour comprendre ce que tu fais. C'est simple, tu te contrôles plus. Ta paire de baskets en mains, tu  te lèves et la balançes à Stitch en lui hurlant d'ssus : « baah tiens ! prends-les tes foutues bask' ! » Tu fais quelques pas loin de lui, histoire de respirer un peu. T'es à un mètre de lui, mais tu t'en fous. Tu te laisses tomber au sol en murmurant : « ce que j'voulais, c'était pas un brocolis. C'que j'voulais c'était être normale. » Tu relèves brusquemment la tête, croises son regard et hurles : « et toi t'es pas normal Stitch ! »

Elle est pas contente mais j’en ai carrément rien à faire, je m’en fous complètement. Elle retire ses chaussures. Elle se lève et me les balance. Et puis elle  se barre…pas loin. Je m’en fous, je relâche ses chaussures. J’vais pas les garder ! Et puis j’la regarde. Elle s’assoit à nouveau et m’dit que c’qu’elle voulait c’était pas des brocolis, c’était d’être normal. Et puis elle dit que moi j’suis pas normal. « c’quoi être normal pour toi ? Être pareil que les autres, rentrer dans le moule. Alors ouais j’suis p’t’être pas normal, mais j’m’en fous, j’suis moi, j’suis quelqu’un. J’ose dire c’que j’pense et j’m’en de c’que les autres pensent. J’aime c’que, qu’ça plaise ou pas, j’m’en fous ! » j’ai jamais voulu être normal, ni différent d’ailleurs, j’suis né comme ça. C’est c’que j’suis et on me changera pas. Mes parents sont pas normaux non plus, c’est p’t’être pour ça qu’ils vont si bien ensemble. Ils se sont mariés à Las Vegas alors qu’ils se connaissaient pas et moi j’suis né neuf mois plus tard. Et puis ils s’aiment, parce qu’ils sont tous les deux dingues au point de s’marier à Las Vegas en étant un peu bourré.

Tu ressends un léger pincement au coeur après l'avoir insulté comme ça. Tu penses que t'en as peut-être trop fait, mais tu peux pas retourner en arrière donc autant passer à autre chose. T'attends simplement la réponse de Stitch qui se fait pas tarder, lui aussi démarre au quart de tours. « c’quoi être normal pour toi ? Être pareil que les autres, rentrer dans le moule. Alors ouais j’suis p’t’être pas normal, mais j’m’en fous, j’suis moi, j’suis quelqu’un. J’ose dire c’que j’pense et j’m’en de c’que les autres pensent. J’aime c’que, qu’ça plaise ou pas, j’m’en fous ! » Tu te tais. Tu te tais parce que tu sais que Stitch est quelqu'un de vrai et qu'il a très probablement raison. T'aimerais lui dire que tu veux pas paraître anormale, que tu veux juste te fondre dans la masse à cause de ton père. Quand t'étais p'tite, tu passais jamais inaperçue avec tout ce fric. T'en a souffert. Et maintenant, tu rejettes Stitch parce qu'il est trop unique. C'est peut-être ça que t'aimes pas chez lui, le fait qu'il n'y ait qu'une seule personne à la fois attachante et énervante. La seule personne qui peut faire monter ta tension en deux secondes, comme la faire baisser. Bon sang, que tu regrettes de pas avoir continuer ton jogging tranquillement. « Justement ! Tu t'en fous, c'est ça le problème ! Tu veux que j'te dise Stitch ? T'es égoïste ! Ouaaais, t'es qu'un gros égoïste ! Tu cherches pas à savoir c'qu'il plaît à une fille, tu préfères lui offrir des brocolis ! Génial, j'en aurais fait quoi après, hein ? une soupe ? J'aime pas la soupe !» Tu lèves les bras au ciel et les laisses mollement retomber le long de ton corps. « Je déteste la soupe et les brocolis sont dans mon top 10 des lègumes détestés ! Tu cherches même pas à connaître les autres, 'y a que toi et 'y aura que toi. »