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 (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you

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MessageSujet: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyDim 11 Aoû - 21:07





Les balades sur la plage étaient devenues le quotidien de Valentina, d'autant plus qu'elle travaillait en tant que vendeuse dans une petite boutique de surf à deux pas de la mer. Val venait de terminer sa journée de travail et comme souvent, juste après, elle aimait passer du temps sur le sable fin. Il était presque 20h et les touristes se faisaient moins nombreux. Tout en observant les vagues déferler, Val grimpa sur un rocher et s'assit dessus. Pour éviter de penser à son Yann parti trop vite, elle se forçait à focaliser son attention sur un surfeur au loin. Au fur et à mesure que celui-ci s'approchait, elle réalisa que c'était en fait l'autre Monsieur Becker, le frère de Yann, Wade. Peut-être venait-il de terminer de donner un cours ? Valentina esquissa un sourire. Elle était contente de le voir. Ca n'avait pas toujours été le cas, avant elle ne l'aimait pas vraiment.  Mais aujourd'hui, tout était différent. Elle fit un signe de la main à son attention, en espérant qu'il la voie.

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyDim 11 Aoû - 21:36

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Tu fais un vague signe de la main à ton élève, qui s'apprête à quitter la plage. Tu viens de finir ton dernier cours. Encore en tenu, tu prends ta planche et vas surfer. T'aimes ça. T'aimes le contact avec l'eau. Ça te fait du bien. T'y restes pas longtemps, puisque t'aperçois une fille au bord de l'eau. En t'approchant, tu la reconnais. Ta belle-sœur. Ex belle-sœur même. La veuve de ton défunt frangin. Ah, salut. Rien de plus. Tu la salues juste. T'essaies d'être un brin poli même si t'es pas toujours  consentant à lui parler. Elle te rappelle ton frère. Au fond, ça te fait mal. Vous aviez vécu des hauts et des bas. C'était certain, mais depuis quelques mois, t'essayais juste d'être plus agréable. Elle commençait même à t'apprécier visiblement, chose qui était littéralement impossible il y a encore un ou deux ans.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyDim 11 Aoû - 21:52





Il l'avait vue, c'était déjà ça. De là à faire la discussion, fallait pas trop demander. C'était bizarre entre eux. Ouais, assez étrange depuis que son mari était décédé. C'était son frère quand même. Même si il avait jamais été un grand sentimental, et pas du genre à montrer sa tristesse, au fond, Val savait très bien qu'en la voyant, il repensait sûrement à lui. Il venait de la saluer, poliment, mais sans plus. Valentina ne savait pas trop ce qu'elle attendait en fait. Là, elle avait l'impression de le déranger et ça la mettait un peu mal à l'aise. "Salut... Je peux partir si tu préfères." Peut-être avait-il envie de rester seul. Après tout, Valentina était venue se promener pour être seule aussi. Le problème, c'est que solitude = pensées = ... Et elle n'avait pas vraiment envie de penser au passé. Elle se laissa tomber sur le sable, enfonçant ses deux mains dedans, fixant l'horizon. Elle ne savait pas si il vallait mieux parler ou se taire. Du coup, elle préféra se taire. Parfois, le silence est la plus grande marque d'intelligence. 

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyDim 11 Aoû - 22:25

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Salut... Je peux partir si tu préfères. Voilà ce qu'elle te répond. Son ton était presque aussi las que celui que tu avais employé auparavant. T'étais limite gêné qu'elle soit là. En fait, t'aimais pas la compagnie, encore moins celle d'une nana. Surtout pas celle de Valentina. Tu fais c'que tu veux. T'avais jamais osé dire quoi que ce soit sur Yann. Tu parlerais jamais de lui à qui que ce soit maintenant. Tu préférais encore garder ça au fond de ton coeur de pierre. Coeur meurtri et endurci avec le temps et les épreuves. Tellement endurci que t'étais redevenu la brute épaisse que t'étais quand t'étais môme. C'était même pire maintenant qu'il était plus là. Tu la regardes un instant s'asseoir dans le sable. Se jeter même. Tu l'observes incrédule. Elle semblait presque aussi paumée que toi.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyDim 11 Aoû - 22:39





Tu sais pas trop ce que tu fais là. T'aurais pas dû lui faire signe, t'aurais plutôt dû l'ignorer. Mais y avait un truc en toi qui avait envie qu'il t'accorde un peu d'attention, parce que t'en avais besoin. Parce que ton moral était au plus bas là. Mais visiblement t'étais pas la seule, il avait l'air pas trop bien lui non plus. Tu hésitais à partir ou à rester. Tu savais pas trop quoi faire. T'avais pas envie de partir mais t'avais pas envie de le déranger non plus. Et merde. Une goutte venait de tomber sur ta joue. Pas une goutte de pluie non, une larme. Tu l'essuies vite avant qu'il ne remarque mais comme t'es pas douée, t'as oublié que ta main était pleine de sable. Tu soupires. Tu te relèves, tu fais les cent pas, tu vas mettre tes pieds dans l'eau, te reviens, tu le regardes, tu détournes le regard, tu le reregardes. "J'ai pas envie de partir." Tu as répondu toi-même à ta question. Tu te rassieds. Tu seras aussi mal ailleurs. Au moins ici, t'es avec quelqu'un qui a vécu la même chose que toi. En quelque sorte ...

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyLun 12 Aoû - 20:09

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Tu la regarde marcher, puis revenir en arrière. Elle tourne en rond, dirait-on. Tu enlèves la poignée de ton pied et piques ta planche dans le sable. Un peu à l'américaine, tu vois. Elle te regarde. Et quand tu relèves les yeux, elle a changé sa tête de direction. Puis elle revient. T'as jamais compris les femmes. Elles et leurs mimiques. Leurs petites manières de faire les choses, ça avait plutôt tendance à te taper sur le système. J'ai pas envie de partir. Ah les femmes. Illogiques, presque cruches parfois même. Tu ne réponds même pas, mais tu remarques - en la regardant fixement - qu'elle a du sable sur la joue. Tu cherches pas à comprendre comment ça a pu se passer, tu lui fais juste un petit geste. T'as du sable. Tu l’époussetais avec ta main. Tu préfères rien dire de plus et tu prends ton air de méchant. Même si dans le fond, tu pourrais te transformer en nounours géant.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyLun 12 Aoû - 21:57

Valentina Petrova a écrit:




T'es assise mais tu tiens clairement pas en place. Tu gigotes, tu trouves pas la position adéquate. Il te fait remarquer que tu as du sable. Tu t'en fiches un peu à vrai dire. Tu t'en fiches de tout en ce moment. Pas politesse, tu murmures un petit "Merci". Tu peux pas t'empêcher de le regarder mais tu détournes le regard à chaque fois que tu croises le sien. Et merde, il te fait penser à Yann en plus. Ils ont les mêmes traits. Pourtant ils ne se ressemblaient pas du tout mais ... Les traits du visage. Tu dis rien, tu préfères ne pas mentionner son existence passée. Mais tu n'en peux plus de ce silence. Ca te dérange pas d'habitude, tu supportes bien la solitude et tu préfères souvent rien dire que faire la conversation, mais là t'es mal à l'aise. "Fais quelque chose. Parle, crie, frappe-moi si tu veux mais réagis s'il te plaît." Tu ne sais pas si il te tient responsable de la mort de Yann. Tu sais qu'il ne t'a jamais appréciée, il te l'a toujours bien fait ressentir. Mais là c'est différent, son frère n'est plus là et tu ne sais pas du tout ce qu'il ressent, ce qu'il pense. Si il te déteste toujours autant, tu préfères le savoir tout de suite..

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyLun 12 Aoû - 23:16

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Fais quelque chose. Parle, crie, frappe-moi si tu veux mais réagis s'il te plaît. Te dit-elle. Tu sers instinctivement les poings. Tu savais très bien où elle voulait en venir. T'aimais pas lui parler, t'avais jamais aimé. Comme t'avais pas apprécié que Yann la ramène de votre virée en Russie. Tu la voyais toujours et encore comme cette fille faible. C'est ce qu'elle était. Faible, presque aussi faible que toi dans le fond. Tu l'as portait pas dans ton coeur, même si ton frère avait essayé auparavant de te faire changer d'avis. Et tu veux que j'te dise quoi au juste ? Hein ? Tu veux que je te parle comme si Yann était encore là ? Sérieusement, je veux pas en parler ni avec toi, ni avec personne. Okey, tu t'obligeais un peu quand il était encore là, histoire de lui faire plaisir pensais-tu. Fous-toi ça dans le crâne. Outch, tu t'en fichais un peu de la blesser.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 0:41





Waouh, t'aurais vachement préféré qu'il te frappe. Il n'était pas tendre avec toi, pas du tout même. Ses paroles étaient pleines de mépris. Ca te faisait mal d'entendre ça. Au fond, tu savais déjà ce qu'il pensait mais tu t'attendais pas à ce que ça sorte de cette manière. C'était un peu ta faute, tu l'avais poussé à dire quelque chose en même temps. Et ben voilà, t'étais pas déçue maintenant. Enfin si, justement. Tu sens les larmes qui te montent aux yeux, ça te picote. Mais tu refuses de pleurer. Tu n'étais pas le genre de fille à pleurer facilement, à la moindre occasion. Tu trouvais que pleurer, c'était pour les gens faibles. Du coup tu te retournes, tu ne veux pas qu'il voie à quel point ça t'a touchée. La voix pleine de sanglots, tu parviens à articuler : Je suis désolée que ça soit si horrible pour toi de daigner m'adresser la parole. Vraiment. Tu es triste et en colère à la fois. Et merde, c'est pas ta faute si Yann est mort, c'est pas ta faute s'il t'a ramenée avec lui. C'est pas ta faute si tu es entrée dans la vie de son frère. T'as plus envie de parler, pourtant il faut que ça sorte: Et je suis désolée d'avoir cru que peut-être on pourrait se soutenir parce qu'on a vécu la même chose. J'ai peut-être été une salope à un moment de ma vie, mais ton frère... Je l'aimais. Il peut te prendre pour une chieuse, une profiteuse, une fille facile, mais tu n'as jamais menti à personne dans sa famille. Tu a toujours été sincère. Ca il ne peut pas te le reprocher. Tu t'éloignes vers la plage, les pieds dans l'eau, tu te décides à laisser couler ses larmes qui ne demandent qu'à sortir.

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 1:11

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Elle t'avait demandé de la frapper ou de parler. T'avais préféré lui gueuler dessus comme un chien. T'allais quand même pas frapper une femme. T'étais pas violent à ce point-là non plus. Bourré tu le ferais peut-être, mais là nan. Puis tu la connaissais un minimum, tu savais qu'avec des mots tu pouvais la blesser. Un peu comme toutes les femmes d'ailleurs. Y en a pas une qui t'a re-foutu d'aplomb. Pas une seule qui t'ais suffisamment cassé les noix pour t'attendrir. Ouais, ton cas était bien complexe mec. Je suis désolée que ça soit si horrible pour toi de daigner m'adresser la parole. Vraiment. Prononca-t-elle. Et je suis désolée d'avoir cru que peut-être on pourrait se soutenir parce qu'on a vécu la même chose. J'ai peut-être été une salope à un moment de ma vie, mais ton frère... Je l'aimais. La même chose ? Putain, t'espères qu'elle rigole. Quoi que ce serait même pas drôle. La même chose ? Putain, c'était mon frère. J'ai toujours vécu avec lui, j'ai grandi avec lui. Tu peux pas dire qu'on a vécu la même chose. Je l'ai toujours connu, okey ? T'avais envie de lui sauter dessus, limite de l'étrangler pour oser parler de Yann. Elle t'avait cherché, elle t'avait trouvé. T'étais pas prêt de la laisser apparaître à nouveau dans ta vie. Ton coeur encore moins. T'allais pas jouer le gentil beau-frère. C'était pas toi, il fallait qu'elle s'y habitue. C'est cool, tu veux que je te dise quoi ? T'as vécu quoi, à peine deux ans avec lui. J'ai passé ma vie à ses côtés. Tu crois que ça fait quoi de perdre son frangin, le type qu'étais là pour te refoutre bien. T'étais que sa meuf putain. Tu l'aimais peut-être mais moi aussi tu vois. Même si je lui ai fait bouffé la poussière. Je l'ai fait chier pendant des années et il a toujours été là. De la poussière, il en avait pris dans la gueule. Mais pas que. Vous vous battiez souvent plus jeunes, vous vous chamailliez aussi très souvent. Mais c'était le meilleur de vous deux. C'était le plus saint et certainement celui qui méritait de vivre à ta place.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 1:42





Il était en train de te tuer à petit feu. Difficile de garder la face façon à Becker enragé. Ou plutôt attristé. Tu l'avais voulu en même temps, c'est toi qui avait commencé, mais ce silence dans lequel vous vous étiez enfermé était trop pesant pour toi. T'avais besoin de parler. Tu pensais juste pas que ça finirait en engueulade. Il avait pas tort. Tu l'avais connu deux, trois ans. Lui toute sa vie. Forcément, c'était pas le même amour. Mais c'était de l'amour quand même. C'était plus fort que l'amour, il t'avait sauvée ce type. Tu lui vouais limite un culte. La preuve de ton amour, c'était ton état aujourd'hui, t'étais dévastée, à ramasser à la petite cuillère. Tu cherches à te justifier comme tu peux. « Quand je dis qu'on a vécu la même chose, c'est parce qu'on a tous les deux perdu quelqu'un qu'on aimait. »  Certes il avait passé sa vie à ses côtés, c'était frère, un amour plus fort que tout. Mais il avait pas le droit de dire que tu n'étais « que » sa meuf. Ca te restait en travers de la gorge ça. Genre t'étais sa conquête et rien de plus. Non mais pour qui il se prenait sérieux ? « Tu te fous de moi ? Que sa meuf ?  Je sais qu'à tes yeux je ne suis que la fille facile qu'il a ramené chez lui un jour. Mais j'étais sa femme Wade, SA FEMME ! » Tu ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça. Chacun fait son deuil à sa manière, c'est sûr, mais pourquoi s'en prendre à toi. Si ca avait pas été toi, ça aurait été une autre. T'es même plus triste là, t'es énervée. « Tu me dégoûtes à parler comme ça. Que j'aie vécu deux ans à ses côtés ou vingt-deux ans comme toi, qu'est-ce que ça change. Tu crois que ça me faire rire de l'avoir perdu. Il était tout ce que j'avais tu sais. Alors oui j'ai pas vécu à ses côtés depuis vingt-deux ans mais ça veut pas dire pour autant que je suis pas dévastée par ce qui lui est arrivé. » Tu lui faisais face, tu n'avais plus envie de te cacher, t'avais rien à cacher de toute façon. Yann il t'avait connue dans ta période la plus sombre et t'avais aimée telle que tu étais. Son frère ne t'avait jamais acceptée et ça te donnait une boule au ventre parce que tu aurais tellement eu besoin de réconfort là. Toi t'avais appris à le connaître et même si tu savais qu'il ne t'appréciait pas, tu avais besoin de lui dans ta vie. Mais visiblement, ce n'était pas du tout réciproque. « J'ai été stupide. J'ai cru que... » Tu le fixes et tu te rends compte que tu ne sais pas trop ce que tu croyais. Tu espérais juste tellement plus de sa part. « Laisse tomber, tu me détestes, le message est bien passé. »

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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 2:32

Spoiler:

sea, sand, waves ... and you ft. valentina

Tu l'entends pleurer. Ça t'écoeurais presque de la voir comme ça. T'es encore là, t'essaies de te calmer, mais t'y arrive franchement pas. Elle t'a mis les nerfs en moins de deux. Faut dire que t'avais tendance à t'énerver à une vitesse folle. T'avais pas envie de t'éterniser sur le sujet mais d'un autre côté ton coeur ne demandait qu'à battre à nouveau et se libérer de toute cette haine. Haine envers qui ? Valentina, peut-être. Ou bien le type qu'avait tué ton frère. Sûrement. T'avais aucune idée d'où il était, encore moins s'il était encore en vie tiens. T'as pas cherché à comprendre au début. C'est passé et t'as juste fermé ta gueule parce que ça te faisait mal. Quand je dis qu'on a vécu la même chose, c'est parce qu'on a tous les deux perdu quelqu'un qu'on aimait. Tu préfères rien lui répondre. Elle se rendait sûrement pas compte de la peine que tu pouvais avoir. Tu laissais rien paraître et pourtant ça finirait bien par exploser. T'étais allé jusqu'à cesser toute communication avec le reste de la famille tellement que t'étais borné. Tu voulais être indépendant et paraître méchant, disais-tu encore quand t'étais gamin. T'avais grandi maintenant et tu finirais presque par regretter certains choix. Tu te fous de moi ? Que sa meuf ? Je sais qu'à tes yeux je ne suis que la fille facile qu'il a ramené chez lui un jour. Mais j'étais sa femme Wade, SA FEMME ! Meuf, femme, c'est la même chose. Tu relèves pas et tu fermes ta gueule. Tu me dégoûtes à parler comme ça [...] que je suis pas dévastée par ce qui lui est arrivé. Si je te dégoûte tant que ça qu'est-ce que tu fous là alors ? T'en sais assez sur moi pour savoir que je suis pas le type que t'aimerais voir devant toi. Je vais pas pleurer avec toi comme un gros couillon. Sérieusement, j'ai pas besoin de toi pour me rappeler qu'il est mort. C'était trop, fallait que ça sorte. À moi aussi il me manque. Moi aussi j'aimerais le voir et pouvoir le serrer dans mes bras. T'as pas l'air de comprendre, mais t'es pas la seule à être triste et seule dans l'histoire. J'ai été stupide. J'ai cru que... Cru quoi ? Tu la regardes. Elle te regarde. Tu fuis son regard parce que t'es pas à l'aise. En plus t'es encore trempé, t'a même froid avec ses conneries. Laisse tomber, tu me détestes, le message est bien passé. Détestée ? Elle ? Disons que tu l'as jamais vraiment accepté dans la famille. J'ai jamais compris mon frère. Je vois pas ce qu'il te trouvait. Ce qui te gênait le plus chez elle, c'était le boulot qu'elle avait eu avant de débarquer à Gold Coast. Elle vendait son corps, enfin presque. Toi, ça t'avait choqué qu'on l'accepte aussi facilement à la maison. C'était pas une pute, pas de celle que t'avais connu, mais quand même. T'arrivais pas à la voir différemment. Elle est jolie peut-être, mais c'était tout. T'avais pas pris le temps de la connaître plus. Tu t'étais juste basé sur une première impression. Dieu sait que les premières impressions sont jamais les meilleures. Elle était peut-être sympa, c'était peut-être une fille bien derrière sa face d'ex strip-teaseuse, mais ça t'en savait vraiment rien. Du tout.

Tu lâches prise. Tu t'affales dans le sable, gelé par la combinaison encore trempée. Tu veux pas qu'elle te voye comme ça. Même que personne te voye un jour faillir. Heureusement, il n'y avait personne autour de vous. Tu baisses la tête et la tiens entre tes deux mains. T'en avais marre. Ça servait à rien de lui gueuler dessus plus longtemps. T'espérais juste qu'elle fasse demi-tour et qu'elle s'éloigne le plus possible de toi. T'avais envie d'être seul. Encore et comme toujours.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 21:32

Spoiler:




C'était la première fois que tu l'entendais parler comme ça. Ses propos étaient durs à entendre, il était très direct. Ses paroles étaient comme des couteaux tranchants qu'on te plantait dans le corps. Tu te disais qu'il en avait besoin, qu'il avait besoin de laisser sa rage s'exprimer. Parce qu'au fond, il était un peu comme toi. Le genre de personne qui garde tout pour lui, jusqu'à ce que ça finisse par exploser. Et c'est toi qui en faisait les frais, malheureusement. Justement tu te demandais ce que tu foutais encore là. Tu ne savais pas quoi répondre. T'avais voulu partir au début, mais finalement t'étais restée. Parce que tu avais pensé que ça serait plus facile de surmonter votre peine à deux. Mais lui, tout ce qu'il voyait en toi, c'est la personne qui lui rappelait que son frère était mort. Il avouait enfin qu'il lui manquait. Depuis qu'il était mort, Wade n'avait jamais montré aucun signe de tristesse, de rage ou de quoi que ce soit d'autre. Il restait le même, toujours aussi renfermé sur lui-même, toujours muet. C'était comme ça que tu l'avais toujours connu. Aujourd'hui il s'exprimait, il lâchait tout ce qu'il avait sur le cœur. Tu aurais simplement souhaité que tout cela ne te revienne pas en pleine face. Il te disait que tu n'avais pas l'air de comprendre qu'il puisse être triste lui aussi. Au contraire, tu comprenais très bien. Tu savais ce que c'était que de perdre une personne qu'on aime ou perdre un membre de sa famille. Tu avais perdu ton mari et des années avant, ta propre mère. Tu ne pouvais que trop bien comprendre ces sentiments – mélange de tristesse, de haine et de désespoir- qui le hantaient sûrement. Après la mort de ta mère, tu avais sombré, t'étais devenue cette fille qui traîne dans les bars, cette fille qui réagit au quart de tour, cette fille qui se fiche complètement de la vie. Et puis Yann était arrivé. Il avait tout changé, il t'avait changée. Depuis son départ, tu t'efforçais de ne pas sombrer à nouveau, t'essayais de garder la tête haute parce que c'est ce qu'il aurait voulu. Alors oui, t'avais les larmes facile, c'était soit ça, soit les conneries. T'aimerais bien lui dire que pleurer c'est pas forcément pour les couillons, t'aimerais bien lui rétorquer que t'es tout sauf une couillonne. T'en as bavé dans la vie. Il n'en sait rien lui, il parle sans savoir. Ca t'énerve, t'as envie de lui demander qui il est pour te juger. Pourtant, tu restes silencieuse. Tu sais qu'il est mal. Tu sais que tu es mal. Et ce que tu sais aussi, c'est que tout ce que tu pourras dire à cet instant précis, n'arrangera strictement rien. Tu regardes le sol, le sable mouillé. Tu l'entends te dénigrer à nouveau, dire qu'il n'a jamais compris ce que son frère te trouvait. Tu bouillonnes de l'intérieur. Il va loin, il te juge, et tu n'apprécies pas. Malgré tout, tu sais qu'il n'a pas vraiment tort. Parce que toi non plus t'avais jamais vraiment compris ce que Yann te trouvait. T'étais qu'une pauvre fille dépitée, tu ne le méritais pas. Sans même réfléchir, tu murmures, plus pour toi-même: « Je ne sais pas non plus ce qu'il me trouvait. » Puis tu repenses à tout ce que vous avez vécu, à tous ces bons moments, à ta vie qui a repris grâce à lui. Tu sais une chose, c'est qu'il t'a redonné goût à la vie, il t'as sauvée. Tu sais que si c'était à refaire, tu le suivrais à nouveau jusqu'au bout du monde. « Je sais juste que... c'était quelqu'un de bien. Le genre de personne qui réussit à voir ce qu'il y a de bon en toi, malgré toutes les conneries que tu peux faire. Le genre de personne qui croit en toi, qui te soutient. Le genre de personne qui fait passer les autres avant lui. Je sais ... je sais qu'il me manque. » Tu savais pas quoi dire de plus, repenser à lui te faisait trop de peine. Tu t'efforçais de ne plus trop y penser mais rien à faire, ça finissait toujours par te retomber dessus.

Tu es bouleversée. Bouleversée par les souvenirs, par les paroles de Wade, par son comportement aussi. Tu le vois, assis sur le sable, la tête entre ses mains, et tu ne sais pas pourquoi, mais ça te fait mal. Tu sais qu'il te déteste mais toi, t'aurais juste envie de le serrer dans tes bras, malgré toute la méchanceté qui est sortie de sa bouche. Parce qu'il est triste pour la même raison que toi et tu te dis qu'à deux, vous seriez peut-être plus forts. Et parce que t'aimerais bien le consoler aussi, comme tu aimerais qu'on te console. Tu te surprends à tendre une main vers son épaule puis, dans une lueur de lucidité, tu te retiens. C'est Wade. Il ne va pas te consoler et il n'a sûrement aucune envie que tu le consoles. Alors tu t'éloignes, tu t'approches de l'eau et tu te mets à genoux. L'eau est froide mais tu t'en fous. T'as trop mal à l'intérieur pour ressentir quelque que douleur que ce soit à l'extérieur.


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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMar 13 Aoû - 23:23

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Tu voulais crier. Tu voulais te défouler. Lâcher prise, laisser aller toute la haine qui se stockait en toi depuis un an. T'avais envie de laisser tomber. Lâchement assis dans le sable, tu regardes tes pieds. T'es paumé. T'en as littéralement marre qu'on te rappelle la disparition de Yann ton frère. Tu supportais plus cet enfer. C'est ce que tu ressentais. T'avais l'impression de te faire bouffer petit à petit par les remarques et le regard des gens. Tu voulais paraître fort et faire le fier, mais tu commençais à faiblir. La venue de Valentina avait bénéficié à cela. Le voile tombait. Je sais juste que... c'était quelqu'un de bien. Le genre de personne qui réussit à voir ce qu'il y a de bon en toi, malgré toutes les conneries que tu peux faire. Le genre de personne qui croit en toi, qui te soutient. Le genre de personne qui fait passer les autres avant lui. Je sais ... je sais qu'il me manque. À toi aussi il te manque. C'est plus fort que toi, mais t'as envie de pleurer. Tu te retiens en serrant les poings. T'as presque l'impression de te broyé les os, mais tu préfères encore la douleur aux regrets. Tu n'oses pas la regarder. Tu ne veux pas qu'elle te voie comme ça. Elle t'a toujours connu comme étant le méchant. Fallait pas que tu te dévoiles de trop. Yann et toi étiez très différents. Il était l'ange, toi le démon. Il était le paradis, toi l'enfer. Il aidait les gens, toi tu les frappais et les rabaissais toujours plus bas que terre. Ça oui, vous étiez l'exact opposé. Et ces différences vous rapprochaient pourtant énormément. Il te soutenait. Ou du moins, il essayait toujours. Il était adorable. Tu te souviens encore de votre enfance. Vous avez grandi ensemble. Vous jouiez au même jeu. Puis vous vous jetiez les polochons sur la gueule. C'est comme ça que ça marchait entre vous. Malgré les différences et les bagarres, vous vous aimiez et vous comptiez l'un sur l'autre. Le lien fraternel qui vous liait était toujours plus fort que le reste. La venue de Valentina dans sa vie vous avait éloigné. T'avais dû déménager pour qu'elle puisse s'installer avec lui. Tu pouvais pas lui en vouloir pour ça. Même si le fait que tu voies moins ton frère te pesait lourdement sur le cœur. Je t'en ai jamais voulu pour quoi que ce soit. Je sais que je suis pas le type le plus adorable sur cette Terre, mais je t'ai jamais détesté. Je savais très bien que mon frère t'aimait. Dis-tu d'un ton clairement adouci. Le plus adorable loin de là. T'étais pas une crème, personne pouvait dire le contraire. Ça tapait sur le système de plus d'une personne. Mais c'était toi, c'était ton caractère et ta personnalité. Ça te représentait et tu ne changerais certainement jamais.

Tu relèves doucement la tête et tu la vois. Elle est à quelques mètres de toi, sur le bord. Les pieds dans l'eau, tu la vois s'agenouiller. Vous êtes aussi paumés l'un que l'autre. Tu préfères ne rien dire de plus pour le moment. Tu la regardes juste. Tu crois même l'entendre pleurer. Ah ce que t'aimais pas faire pleurer les jolies filles. Cette situation te fit culpabiliser. T'aurais peut-être dû éviter de la traiter comme ça. Maintenant c'était chose faite. Soit tu l'achevais, soit t'allais la consoler. Tu savais pas trop quoi faire. Tu continuais de la regarder. Tes yeux sont humides. Tu ne pleures pas, nan. Pas encore. T'essaies de te retenir, mais ta vision devient tout de même un peu floue. Tu ne sais vraiment pas quoi lui dire. T'as pas le courage non plus de te relever et de l'approcher. De toute façon, elle doit pas vouloir te parler plus. Tu viens déjà de la traiter et de lui manquer cruellement de respect. Difficile à croire qu'elle te pardonne en un claquement de doigt. Ça commence à faire trop, sûrement pour son petit coeur. Contrairement à toi, elle semblait quand même en avoir un. Alors, tu la regardes juste. Le regard un peu dans le vide au passage, t'essayes de te calmer et de laisser ta colère de côté. Tant bien que mal, tu parviens à retrouver des esprits plus clairs. Tu te remémores alors leur mariage. Tu y avais assisté, pour ton frère. Tu te souviens de ce jour parce que pour la première fois de ta vie, t'avais vu ton frère heureux. Ça t'avait marqué en une quelconque façon. T'avais vraiment pas porté attention à la mariée ce jour-là. T'étais focalisé sur ton frère, un sourire rayonnant sur son visage. C'était l'important à tes yeux, qu'il soit heureux. Il était heureux avec toi. Je l'ai jamais vu aussi heureux depuis qu'il t'a rencontré là-bas. La Russie. Son pays d'origine. Un bonheur que tu n'avais jamais connu toi. Tu pensais toujours ne pas le mériter. C'était un peu vrai d'ailleurs. Depuis le départ de Clayr, t'avais plus ouvert ton coeur à une femme. Et tu ne t'en sentais toujours pas prêt. Au fond, tu ne souffrais pas que du manque de ton frère. T'avais aussi besoin d'une femme pour t'aimer, comme elle le faisait. T'as besoin de quelqu'un pour te montrer le bon chemin. Tu te risquais encore à espérer que quelqu'un voudrait bien de toi dans sa vie. Chose qui n'était pas facile à faire. Ni même à croire. Vu le mal que t'avais fait à tes proches, même à tes amis, c'était presque inespéré.

Tu te lèves. Enfin et tu t'approches d'elle. Elle va très certainement te prendre pour un fou, mais tu te places à côté d'elle. Sans rien dire d'abord. Tu t'agenouilles. Tu te situes à moins de vingt centimètres d'elle. Tu peux presque sentir son corps contre le tien. Tu regardes l'océan. Les yeux dans le vague. Vous êtes l'un à côté de l'autre, comme deux âmes perdues. Et dans un élan d'on ne sait quoi, tu attrapes l'une de ses mains dans la tienne. Et tu la serres entre tes doigts. Pas delà non plus à lui broyer les os, mais parce que tu te sens faible et que t'as besoin de réconfort.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMer 14 Aoû - 1:56

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T'es à genoux sur le sable. Il fait froid, l'eau est froide mais c'est bizarre, tu ne ressens rien. T'as l'impression qu'on t'a arraché ton coeur. C'est vrai que c'est que dans les comédies romantiques qu'on dit ce genre de chose. Et pourtant, c'est vraiment l'impression que tu as. Parce que quand Yann est parti, ça a été trop dur. Tu regardes les vagues et tu revois son visage, son sourire, son regard si profond. Tu entends son rire. T'arrives même à ressentir les frissons provoqués par ses caresses. Mais il n'est plus là. Et tout ça, tu ne pourras plus jamais le ressentir ou le revoir en vrai. Ca t'arrache un soupir, une larme. T'as jamais pleuré autant que depuis qu'il n'est plus là. Quand ta mère est partie, c'était différent, t'étais pas triste, t'étais simplement en colère. En colère contre le monde entier. Et tu avais réagis différemment. Mais avec Yann... Tu te relèves et tu donnes un coup de pied dans le sable. Inutile. Le sable vole en l'air mais ça ne te soulage pas. T'as envie de crier mais tu peux pas. Parce que tu sais que si tu ouvres la bouche, c'est une voix tremblante qui se fera entendre. Tu souffres. C'est pire qu'une maladie, c'est pire que tout. Tu ne pensais pas t'attacher à ce point là à quelqu'un. Non pas que tu sois solitaire au point de ne pas avoir d'amis, mais juste, après le décès de ta mère, tu t'es renfermée sur toi-même, tu n'allais plus vers les autres. Tu te le demandes tous les jours, ce qu'il t'a trouvée. Tu ne comprends pas. Comment un homme aussi parfait aurait pu voir en toi sa future femme ? Tu étais tellement imparfaite à te déshabiller, là, sur scène, comme une catin. Il t'a ouvert les bras au moment ou tu t'y attendais le moins, mais aussi au moment ou tu en avais le plus besoin. Il t'a offert son amour. En repensant à lui, t'as l'impression de devenir cul-cul, trop sentimentale, un peu faible oui. Tu es faible depuis qu'il est parti. Tu essaie d'être forte mais y a des moments, comme celui-ci, ou tu es simplement faible. Trop faible même pour répliquer à Wade. Alors qu'en tant normal, tu l'aurais remballé depuis longtemps. Peu importe ce qu'il pensait de toi, il n'avait pas à te manquer de respect. Il te blessait dans ta fierté avec ses paroles acerbes. Mais tu n'avais plus le courage de riposter. Tu ne pouvais pas te battre avec le frère de celui que tu avais aimé. A quoi bon ? Tu fixes le sable sur tes pieds puis tu l'entends derrière toi.  Je t'en ai jamais voulu pour quoi que ce soit. Je sais que je suis pas le type le plus adorable sur cette Terre, mais je t'ai jamais détesté. Je savais très bien que mon frère t'aimait. Il semble plus calme. Pas gentil, simplement, plus calme. T'as du mal à réaliser ce qu'il est en train de te dire. Il ne te déteste pas ? Ah bon... Pourtant, depuis que tu es arrivée ici, il fait tout pour te prouver le contraire. Tu savais clairement qu'il n'était pas comme son frère, qu'il était tout le contraire. Tu l'avais toujours perçu comme quelqu'un d'antipathique. Tu n'as jamais rien dit, tu sais que chacun est différent. Mais c'est clair qu'avec toutes les remarques qu'il a pu te faire, tu pensais vraiment qu'il te haïssait. Surtout maintenant, depuis que son frère était mort. Tu te dis que c''est peut-être simplement dans sa nature et qu'il est comme ça au quotidien. Tu ne sais pas en fait, tu n'as jamais vraiment prit le temps de le connaître. Sûrement parce que tu pensais qu'il n'avait pas envie de te connaître. En fait ce qu'il te dit, ça ne fait ni chaud ni froid. Ok, il ne te déteste pas. Et ? C'est pas comme si vous alliez vous sautez dans les bras maintenant qu'il avait lâché ça.  Il était heureux avec toi. Je l'ai jamais vu aussi heureux depuis qu'il t'a rencontré là-bas.  Tu fronces les sourcils, tu plisses les yeux. Tu as des larmes plein les yeux mais tu ne veux pas les laisser sortir. Tu refuses de pleurer à nouveau. Et surtout, tu refuses qu'une de ses paroles te fasse à nouveau pleurer. Pourtant tu peux pas faire autrement. Ca te touche. Toi aussi t'étais heureuse avec lui, tu n'as jamais été réellement heureuse qu'avec lui. Et tu ne ressentiras peut-être plus jamais ça. Et là tu te dis que tu le comprends un peu le Wade. Lui aussi il avait dû être heureux avec son frère, et lui aussi ça devait lui manquer tout ça. Il est comme toi. Sauf que son coeur est    encore plus dur que le tien.

T'avais fini d'espérer lorsque tu le vois s'agenouiller à côté de toi. T'as plus la force de te demander pourquoi il fait ça. T'as l'impression de rêver, ou d'être prise pour une conne, tu ne sais pas trop. Il y a deux minutes il était limite en train de t'insulter, de te gueuler dessus et de te rabaisser. Et maintenant il est là, à côté de toi. Et qu'est-ce qu'il fait avec ta main ? Pourquoi il la prend dans la sienne ? Tu te laisses faire, tout en fixant sa main dans la tienne, incrédule. T'as envie de le frapper et t'as envie de le prendre dans tes bras aussi. Tu le détestes et tu l'aimes. T'as envie qu'il parte et t'as envie qu'il reste. Tout est confus. Finalement, tu ouvres la bouche et un son ému en sort : « Merci. » Merci pour quoi ? Merci de t'avoir hurlé dessus ? Merci de t'être montré aussi odieux ? « Merci d'être là. » Sa présence, c'est tout ce qui comptait. Malgré toute la haine que tu lui vouais en ce moment. Savoir qu'il était à côté de toi et qu'il ressentait la même chose que toi, c'est tout. Tu te rapproches de lui et, délicatement, tu déposes ta tête contre son épaule. Pour la première fois depuis le début de la soirée, tu te sens apaisée.


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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMer 14 Aoû - 2:59

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Assis l'un à côté de l'autre, seul le silence vous sépare. Un silence lourd et pesant. Ce silence pèse lourd sur ton coeur de pierre, mais il t'apaise tout autant. Tu n'as pas besoin de parler plus pour te sentir apaisé. Ce sentiment que tu n'as pas connu depuis la mort de Yann. Tu ne sais pas si c'est la présence de Valentina qui crée ça en toi. Mais à l'heure actuelle, tu la bénirais presque d'être à tes côtés. Tu ne cherches pas à comprendre plus longtemps ce qui te pousses à être aussi doux après l'avoir vulgairement traité. Tu restes juste là, face à l'océan, le regard perdu sur l'horizon. Et t'essaies de te libérer de tes peines. Un peu comme une méditation. Oui, voilà, tu médites sans vraiment le vouloir. Tu te détaches peu à peu de cette carapace d'homme fort. Tu tiens fermement sa main dans la tienne. Elle doit pas vraiment te comprendre. Elle doit croire que tu te moques d'elle, mais tu ne dis toujours rien. Merci. Te dit-elle. Son expression te réveille en quelques sortes et tu tournes la tête dans sa direction. Tu ne voulais pas qu'elle te voie comme ça, mais c'était trop tard. Tu venais de t'exposer à son regard. Ça pourrait te réconforter comme tout autant te anéantir. Merci d'être là. Reitère-t-elle. Elle te remercie, d'être là. À ses côtés. Comme elle le voulait finalement. Ce n'était pas forcément pour elle que tu l'avais fait. C'était surtout pour toi et ta propre conscience. T'en avais grandement besoin.

Tu la vois s'approcher encore plus. Elle se colle à toi et pose sa tête sur ton épaule. Tu la regardes faire, sans rien dire. Comme toujours. Le silence peut être la plus belle des paroles. C'est pas ton genre d'être aussi tendre. C'est pas toi le nounours affectueux, prêt à serrer une fille dans ses bras pour la réconforter. Encore moins ton genre de faire le premier pas dans une situation telle que celle-ci. T'étais aussi trop fier pour t'excuser. T'avais bon nombre de défauts. Vas même savoir si les qualités ça se trouvaient chez toi. Tu sais pas trop comment agir avec Valentina. C'est ton ex belle-soeur et tu ne la connais pas. Tu ne sais pas ce qu'elle a vécu dans le passé et tu lui demanderais probablement jamais parce que t'as aucune raison pour le faire. Elle a par ailleurs aucune raison de te répondre et de te raconter sa vie. Aussi misérable et triste soit-elle, vous étiez différents sur certains points et presque identique sur d'autres. Elle avait raison. Vous aviez perdu tous les deux Yann, même si t'avais du mal à l'avouer, il devait lui manquer aussi. Terriblement.

T'aimerais dire quelque chose, mais tu ne sais vraiment pas quoi. T'as presque peur de la blesser ou de la faire pleurer encore. Même si pleurer est libérateur, tu ne voulais pas. Tu cherches quelque chose, au plus profond de ton étroit esprit. Rien. Tu ne sais pas aligner deux mots d'excuses. Alors, t'essaies de bouger, de lui faire comme un signe. Sa tête toujours posée sur ton épaule, tu détaches ta main de la sienne et la pose sur son épaule. Tu la serres doucement contre toi. Tu t'étonnes à laisser ta tête se poser contre la sienne. Chose qui n'arrivait pas souvent. T'étais plutôt du genre à ne pas dévoiler tes sentiments, encore moins à passer pour un bisounours. Autant qu'elle en profite. Tu changeais d'humeur comme de chemises. Ou presque.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMer 14 Aoû - 19:17






Tu savais que certaines personnes pouvaient être lunatiques, d'humeur changeante, mais tu n'aurais jamais imaginé te trouver tête contre Wade après ce qui venait de se passer. Un jour, il faudrait qu'il t'explique ce revirement de situation. Mais pas maintenant. Maintenant, tu te sens mieux. Tu n'irais pas jusqu'à dire que tu es « bien ». Non, tu es toujours mal, tu souffres toujours autant. Cependant, tu as cette épaule forte sur laquelle te reposer, rien qu'un instant. Tu te doutais que cet instant ne durerait pas. Tu te disais que Wade pourrait à nouveau te gueuler dessus, d'une minute à l'autre. Pourtant, en ce moment, tu n'as plus envie de lui faire la tête, tu n'as plus envie de te remémorer toutes les paroles qu'il t'a dites et qui t'ont fait tant de mal. Tu voudrais juste oublier toute cette souffrance accumulée depuis plus d'un an.

Tu ne le connais pas Wade. Tu ne sais rien de lui. Certes tu l'as côtoyé pendant plusieurs années mais vous n'avez jamais cherché à vous connaître au-delà. Tu le connais de par ce que son frère disait de lui. Tu l'as toujours vu comme un grand dur, un garçon incapable d'exprimer le moindre sentiment. Avec le temps, tu t'étais mise à douter du fait même qu'il puisse avoir un cœur. En cet instant, pourtant, tu sais. Tu sais que Wade souffre et tu sais que si il souffre, ça veut dire qu'il ressent quelque chose. C'est juste un homme qui veut cacher tout ce qu'il ressent pour ne pas se mettre à nu face aux autres. Il se mettait à nu face à toi. Tu ne le vois pas pour autant comme quelqu'un de faible ou de fragile. Tu te dis simplement qu'il est humain. Comme toi. Et toi qui avait tellement besoin de réconfort, tu as maintenant envie d'échanger les rôles. Tu as juste envie de le consoler, de lui dire que tout ira bien. Mais aucun mot ne sort de ta bouche. Non, tout n'ira pas bien. Le chemin sera long avant que tu puisses un jour affirmer que tout va bien. Mais tu sais, désormais, que tu n'es pas la seule à ressentir cela. Tu sais que Wade est dans la même situation. Ça te soulage. Tu n'as jamais voulu le malheur des autres, tu n'aimes pas voir les autres mal. Mais il faut avouer que dans la tristesse, c'est toujours mieux d'être à deux.

Quand il retire sa main de la tienne, tu as presque envie de la retenir. Tu as peur maintenant. Tu as peur que dans une lueur de lucidité, il décide de crier à nouveau, de te rejeter. Mais il n'en est rien. Au contraire, il pose sa main sur ton épaule et il te serre contre lui. Sa tête touche maintenant la tienne. Tu goûtes à nouveau à la tendresse, cette tendresse, tu avais presque oublié qu'elle existait. Tu es là, immobile. Tu n'oses pas bouger, tu n'oses pas parler. Tu as l'impression que le moindre geste ou la moindre parole pourraient ruiner ce moment. Tu te dit que tout ce que tu pourrais faire ou dire risquerait de le brusquer et tu ne veux pas le brusquer. Tu ne veux pas qu'il redevienne cette brute. Pas tout de suite. L'eau vient effleurer tes pieds, tes jambes. Tu frissonnes. Tu as froid, tu as peur, et en même temps, tu te sens mieux. Tu te sers un peu plus contre lui. Peut-être que tu exagères, après tout, tu ne le connais pas. Mais c'est fou. C'est fou comme cette personne que tu n'aimais pas est devenue indispensable à tes yeux. Il était le seul lien qui t'unissait encore à Yann. Et puis, depuis quelques minutes, tu as l'impression qu'il est devenu plus. En t'ouvrant son coeur, il est entré à jamais dans le tien. Tu ne le connais pas, tu ne l'aimes pas, tu ne le déteste pas non plus. Tu as besoin de lui. C'est tout. « Ne pars pas. » Tu te surprends à prononcer ces quelques mots, rompant ainsi ce silence lourd et apaisant à la fois. Ne pars pas. Pas dans l'immédiat. Si il partirait là, tu ne lui en voudrais pas. Quoique. Tu veux dire, dans la vie en général. Parce que Yann est parti lui. Et ta mère est partie elle aussi. Et tu ne veux plus. Tu ne veux plus que les personnes que tu aimes partent. Tu veux les garder auprès de toi. Parce que oui. Wade, d'une certaine manière, tu l'aimes. Ce n'est pas de l'amour, c'est un besoin, une nécessité.


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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyMer 14 Aoû - 20:52

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Ton agressivité et ta colère, tu laissais de côté. Ton impulsivité et ta méprise, tu laissais aussi tomber. Tu te dévoilais comme étant faible et épris d'une flopée de sentiments que toi-même n'arrivait plus à contrôler. Toujours la même chose. Ça rythmait ton quotidien depuis un an. C'était peut-être même à cause du départ de ton frère que t'étais redevenue ce type-là. Il t'avait fait changé. Il avait galéré, mais il avait fini par y arriver. Tu te comportais mieux en sa présence. Lorsque Valentina était dans les parages, tu faisais comme semblant. C'était plus fort que toi. Le regard dans le vide, tu la sens bouger. Elle se serre encore plus contre toi. Tu t'étonnais vraiment. Et tu devais aussi l'étonner au passage. Elle t'avait jamais vu comme ça. Le regard sur l'horizon, t'observes les petites vagues aller et venir. Elles viennent jusqu'à effleurer vos pieds. Tu commences à frissonner. T'as froid dans cette combinaison. Et c'est clairement pas le meilleur revêtement. Tout mouillé, tu coches oui. À l'étroit, tu re-coches oui. T'aurais besoin de changer d'habillement. T'oses pas bouger au début, mais un petit vent se levant, tu ne peux t'en empêcher. Puis tu vois bien qu'elle a froid aussi. Ne pars pas. Te demande-t-elle. Tu lui souris, pour la première fois depuis un sacré moment. Un petit sourire. Chaleureux ? Quelque peu. Amical ? Peut-être bien oui. Tu desserres votre étreinte. Tu enlèves ta main de son épaule et te relève doucement. Elle va croire que tu pars. Non. À la place, tu lui tends une main. Elle l'attrape et tu l'aides à se relever. Vous avez du sable partout sur les fesses. Ce serait presque drôle à voir. Par réflexe, tu passes tes mains sur tes fesses rebondies pour en chasser le sable. Tu rattrapes sa main dans la tienne; prends ta planche sous l'autre bras et tu la guides jusqu'à la petite cabane située à une centaine de mètre. C'était plus un local qu'une cabane même. Tu y avais laissé tes vêtements en début de journée. Tu voulais te changer et revêtir des vêtements secs et à peu près chauds. Bien qu'il faisait toujours un peu frais dans ce petit local. Attends moi là. Lui dis-tu. Bah oui, t'allais quand même pas l'inviter à se rincer l'oeil. Tu rentres dans le local et ranges ta planche. Tu cherches ton sac que t'avais caché derrière un tas de trucs inutiles. Sacrément bien caché, tu mis au moins cinq minutes à l'attraper. T'énervant presque dessus. Lorsque tu l'attrapes enfin, t'en sors tes vêtements secs. T'enlèves ta combinaison de surf, prenant le soin de te sécher avant, puis te rhabilles. Une fois finie, t'attrapes ta veste et tu reviens vers Valentina. Tu la vois frémir, alors tu lui tends la veste. En fait non, tu lui abats même sur les épaules. Autant être aimable jusqu'au bout, penses-tu. Ça va aller ? Lui demandes-tu. Voilà que tu te mets même à t'inquiéter pour son état. Tu sais pas trop quoi faire d'autre maintenant. Tu vas pas quand même pas l'inviter à boire un café, ni même à discuter. T'attends qu'elle fasse le premier pas. C'était à elle de décider. Bien que tu te sentais mal pour elle. T'y étais allé trop fort avec son petit coeur. Tu te tiens devant elle sans rien dire de plus. Tu te sens mieux dans tes vêtements secs. Un vrai bonheur.
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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyJeu 15 Aoû - 0:18






Tu le sens remuer à côté de toi. Tu te dis que c'est déjà finit. Cet instant de répis si précieux ne durera guère plus longtemps. Il se relève. Tu restes stoïque mais tu es triste, tu aurais aimé qu'il reste là. Et puis, il te sourit et il te tend la main. Son sourire, tu crois bien ne l'avoir jamais vu. Ou en tout cas, il y a très longtemps. Il est beau son sourire. Tu crois que tu ne t'en lasseras jamais. Comme le sourire de Yann. Tu le regardes et puis, sans hésiter bien longtemps, tu prends sa main. Il t'amène à une petite cabane pas très loin. Il te demande de l'attendre. Tu es étonnée. Vraiment ? Il a envie que tu restes lui aussi ? Tu es contente, mais tu ne le montre pas. Alors tu t'assieds sur le sable à nouveau, et tu t'exécutes. Tu l'attends. Qu'est-ce que tu pourrais faire d'autre ? Rapidement il revient. Il s'est changé, il devait avoir froid lui aussi. Mieux, il a pensé à toi. Il te mets sa veste sur les épaules. Depuis quand il est aussi avenant ? Tu te poses mille questions. Tu te demandes qui il est vraiment. Tu ne le sais pas. Par contre, la veste, ça te fait un bien fou. Un peu de chaleur, enfin. Et puis la question à laquelle tu ne t'attendais pas. Ca va aller ? Tu n'aimes pas qu'on te pose cette question. Parce que tu réponds toujours positivement, même si y a absolument rien qui va. C'est une question inutile, elle sert juste à faire la conversation. Et puis pourquoi il te demande ça, alors qu'il est une des raisons pour lesquelles tu t'es mise dans un état pitoyable ? Oui bon, il essayait peut-être d'être simplement sympathique, aimable, poli. Tu ne peux pas lui en vouloir de te poser cette question. Tu le regardes et tu ne dis rien. Tu le fixes même, comme si la réponse se trouvait enfouie au fond de ses yeux. « Je ne sais pas. » Déclares-tu en toute sincérité. Tu ne sais pas de quoi demain sera fait. Avant cette soirée, tu te disais que rien n'irait jamais, que tu n'irais jamais mieux. Mais maintenant, tu te sens un peu mieux. Tu retrouves un peu l'espoir. Alors non, tu ne sais pas si ça va aller, mais tu l'espères. Puis te te souviens que tu n'es pas seule dans l'histoire. Lui aussi il était mal ce soir. Alors, d'une petite voix, tu lui demandes: « Et toi, ca va aller ? » C'est pas très original, tu le sais, tu lui poses cette question que tu ne voulais pas qu'il te pose. Mais bon, t'es comme ça, un peu compliquée, faut pas chercher. Maintenant, tu te demandes ce que vous allez faire. Tu ne sais pas si le mieux est de rentrer chez toi, ou de rester ici. Tu ne sais pas si tu as envie qu'il t'accompagne ou si tu préfères être seule. Mais comme tu as été seule pendant longtemps, tu te risques à une petite proposition « J'aimerais bien... que tu me raccompagnes. » T'as l'impression d'abuser de sa gentillesse. T'as pas tant besoin qu'il te raccompagne, tu sais marcher toute seule. Le truc c'est que t'as pas envie de le laisser partir et tu sais pas trop quoi lui proposer d'autre, à 22h du soir. T'as à peine dit ces mots que tu les regrettes. Il va te prendre pour une fille faible et t'as pas envie de ça. C'est trop tard seulement. Alors pour limiter les dégâts, tu ajoutes: « Enfin, seulement si tu veux. »


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MessageSujet: Re: (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you    (privé. long.) Sea, sand, waves ... and you  EmptyJeu 15 Aoû - 1:02

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Je ne sais pas. Te répondait-elle. En même temps, t'avais posé cette question par principe. Un peu comme une habitude. T'étais pas trop sur de pourquoi. Aller pourquoi aussi ? Pour rentrer ? Pour tourner la page ? Oublier Yann ? Même si tu savais très bien qu'elle ne le ferait jamais. Comme toi. Et toi, ça va aller ? Tu la regardes, l'air ébahis. Tu ne pensais pas qu'elle s'inquiéterait pour toi. C'est vrai, t'étais plutôt le genre de type à noyer sa peine dans l'alcool ou en cherchant les emmerdes. Mais ça te touches, le fait qu'elle s'inquiète pour toi. Tu ne sais pas quoi lui répondre. T'es encore à des années lumières de trouver ne serait-ce qu'un petit bout de bonheur pour illuminer ta vie. Je sais pas trop. J'imagine qu'un jour où l'autre, ça ira mieux. Lui réponds-tu finalement, un ton quelque peu incertain. J'aimerais bien... que tu me raccompagnes. Tu la fixes dans les yeux, pas réellement certain d'avoir compris le sens exacte de sa demande. La raccompagner jusque chez elle ? Ça te gênait un peu. Pourquoi ? Tu savais pas trop en fait, peut-être parce que c'était la veuve de ton frère et qu'après tout ce qu'il s'est déjà passé ce soir, tu ne sais pas comment ça pourrait se finir. T'as pas envie de lui faire plus de mal que ce que tu lui as déjà fait subir. Alors, tu sais pas quoi lui répondre. Tu réfléchis un instant. Avant même d'ouvrir la bouche, elle enchérit. Enfin, seulement si tu veux. Arf, tu la regardes incertain. Un peu perdu même, sur les bords. Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, tu vois. Pourtant, t'as pas envie de rester seul ce soir. Parler avec elle a ravivé tes démons et t'aimerais pas finir bourré dans un vieux bar qui pu les moules-frites. Tu vois. Alors, t'hésites encore un moment entre ses deux options. La raccompagner, ou finir la soirée - comme à ton habitude - dans un vieux bar à boire et noyer ta rage, puis finir par chercher les emmerdes auprès du premier couillon qui passera devant toi. Si ça peut te faire plaisir. Dis-tu. Tu la surprends en train de sourire. Tu chopes tes affaires dans le local, tu le verrouilles puis tu reviens vers la petite russe. Vous commencez à marcher, l'un à côté de l'autre. T'es vraiment gêné de cette situation. T'osais espérer que le lendemain, elle ne se souvienne pas de cet élan de bonté qui t'avait parcouru.


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