je compte sur toi. Luciana.

Ma vie en ce moment commençait à me gonfler, à m'ennuier, mais terriblement. J'avais besoin d'un nouveau soufle et j'hésitai vraiment à rester à Gold Coast, j'avais ce sentiment d'avoir fait le tour, d'être arrivé à un point mort. Bien que dernièrement Jazz m'avait rejoins ici, et cette petite boule de feu me faisait beaucoup de bien. J'avais été bien trop longtemps loin de ma petite soeur, et de l'avoir ici, c'était juste trop bien. Mais voilà, c'était surement pas suffisant. Je trouvais ma vie bien trop monotone. J'allais alors, comme toujours à Surfer Paradise pour aller carresser les vagues. Luce y était, et ca me faisait plaisir de la rejoindre, et j'espèrai qu'elle allait pouvoir m'enlever cette sale idée de la tête. Arrivée sur le sable brulant, je retirai aussitot mes fringues pour aller dans l'eau. Je balayai l'océan d'un regard pour tenter de reperer la jolie blonde. Seulement voilà, je regardai dans la mauvaise direction, elle se trouvait juste à ma droite, à quelques mètres de là avec un baignet à moitié dans les mains et à moitié dans la bouche. Je m'avançai vers elle. Tu sais bien que ces trucs là, c'est pas bon pour toi, après tu vas te plaindre que t'as pris un cm à la taille. Moi par contre, j'suis pas du genre à prendre quand j'mange, alors si j'étais toi, j'me le donnerai tu vois... lui dis je avec un grand sourir sur le visage!

Ce qui était chouette, a Surfer Paradise, c'était les beignets. Aaaah qu'ils étaient mauvais, ces marchands, à hurler sur la plage "Quiii veut des beignets? Beignets beignets beignets!" Moi? Ils m'avaient à tous les coups, quelle que soit l'heure. Si vous les aviez vus, si dorés, si gourmands. J'en mangeais justement un lorsqu'une voix familière vint interrompre mon tête à tête avec mon nouvel amoureux. Snoozie était là (s'il savait à quel point j'aimais l'appeler comme ça!). Quoi? Mon poids? Quel goujat! Fidèle à lui même! "Tu sais, tu peux siiiimplement demander "Ma Luce chérie, je peux avoir un bout de ton beignet?" Et puis je vais me dépenser dans deux minutes alors question graisse ça va!" Je le narguais de nouveau en croquant dans mon beignet, avant de rajouter, la bouche à moitié pleine : "Tiens, je te donne le reste. Tu me donnes quoi en retour?"

Spoiler:

J'écoutai son petit speach, mon sourir n'était pas parti et semblait vouloir se graver un peu plus sur mon visage. Mouais, j'suis pas sure que ce soit ces graisses là que tu vas éliminer. Et pour le coup, c'est pas une après midi de surf qu'il va te falloir, mais une semaine toute entière! j'étais entrain de saliver en la regardant, personnellement, j'avais rien contre surfer une semaine entière pour eliminer ce qu'elle était entrain d'avaler. Je pris sans même réfléchir la belle friandise qu'elle me tendait. toi, je t'aime! en une seule bouchée, j'avais déjà croqué la moitié de ce qu'il restait. La deuxième allait être fatal à ce petit begnet. toute ma grattitude, mon amour, mon amitié, mes services peut être? il fallait pas non plus que je l'autorise à faire de moi ce qu'elle voulait, c'était jamais bon comme proposition!

À mon tour de m'excuser pour l'attente, mais j'ai eu une semaine mouvementée!)

Quel goinfre. Il avait presque fini avec sa grande mâchoire qui assassina ma friandise sans aucun scrupule, quand il me proposa ses "services". Je me demandais ce que je pouvais bien lui exiger, surtout après la remarque désobligeante (mais tant snoozifiée) qu'il venait de m'adresser sur mon poids. "À vrai dire, je suis heureuse que tu arrives, car il y a un sacré gaillard là bas qui n'arrête pas de me mater et je t'avoue qu'il commence à me faire flipper." Je lui montrais alors du doigt un homme grand, plutôt musclé et surtout très poilu, à la langue qui pendait presque tant le manque de femme dans sa vie (ou dans son lit) commençait à le ronger. Jake m'avait toujours protégée depuis le jour de notre rencontre, mais d'autant plus depuis qu'il connaissait mon histoire, et là... "J'veux que tu restes avec moi et qu'en temps voulu, s'il se pointe, tu lui flanques ma planche dans la figure, ô serviteur!" Je commencais gentiment.

A sa demande, je ne pouvais pas m’empêcher de lâcher un rire, et il venait du coeur! Je jetai un oeil vers ce mec qui devait faire une tête de plus que moi, et le double de mon poids en muscle... hm, elle voulait se venger parce que j'avais mangé la fin de son beignet? Okay, j'ai compris, tu veux que j'meurs? Fallait pas me donner ton truc si c'est pour me le faire payer à vie hein?! je riais toujours! Je gonflais alors mes magnifiques pectoraux. C'est bon, j'suis prêt! je m'approchai d'elle et la pris dans mes bras. Si je t'embrasse, tu crois que ca le calmerait? Parce que j'suis plutôt du style à dire " faites l'amour, pas la guerre " tu vois. Peacefull ! Si j'peux profiter de la situation, ca m'va aussi! Alors? t'en dis quoi?! On s'embrasse comme de jeunes amoureux pour le dégouter, ou on attend sagement qu'il vienne me défoncer? Tu m'diras... dans les deux cas, j'risque peut être de mourir... il pense peut être déjà que t'es sa promise... merde!

Aaaah son rire. Il vous transportait de joie, quand bien même vous auriez été au fond du trou. Jake n'était pas du jour à vous regarder vous entasser dans ce trou de toute façon, il vous tirait plus tôt pour vous balancer plus haut afin que vous vous envoliez de nouveau. Du moins, c'était comme ça qu'il l'avait fait avec moi, et qu'il me faisait le ressentir.
Le bonhomme avait commencé à nous dévisager tous les deux, Jake pas discret à gonfler ses pecs et à presque le pointer du doigt (sa gestuelle était tout comme.) Je commençais à rire de son indignation face à ma demande d'affronter le grand colosse à la bave dégueulasse, quand soudain il m'enlaça. Pxtain, il faisait le gaillard pas sûr de lui mais franchement ses bras auraient pu me briser en deux la seconde qui suivit. Je le regardais alors, souriante, et lui répondit à sa suggestion de "baiser" : "Alors écoute moi bien, de 1) tu refuses de me sauver correctement ce qui fait de toi un meilleur ami indigne, de 2) je ne SUIS PAS SA PROMISE (j'accentuais sur le "promise" qui m'avait dégoûtée), de 3) si tu ne m'embrasses pas tout de suite je crois qu'on va réellement se faire buter!
En effet, le-colosse-dégueulasse-poilu-pervers avait commencé à s'avancer vers nous, me lançant un regard beaucoup trop désireux puis un regard noir et fusillant à Jacob qui n'eut pas le temps de réaction nécessaire pour comprendre ce qui allait se passer. Sentant un léger stress s'emparer de moi, je me résignais à serrer plus fort mon meilleur ami en passant un bras derrière sa nuque. L'envie de rire me chatouillait les lèvres tandis que notre étreinte - absolument pas crédible car trop spontanée - restait la cible numéro 1 de mon pervers. Il arriva vers nous et grommela "Il vous embête mam'zelle?"

En sentant le bras de Luciana s'enrouler autour de mon cou, je senti qu'un danger était imminent. Voilà, je vivais les dernières minutes de ma vie. En entendant la voix grave derrière moi, je regardai Luciana... Adieu monde cruel! j'affichai un large sourire et me tournai vers mon ennemi juré numéro 1. Le colosse! On peut plus rejoindre sa chéri sur la plage sans penser qu'on est un gros relou en chien? J'te parle pas toi! Okay Okay pardon... je me tournai vers ma meilleure amie. Je te laisse répondre ma douce... on a que faire de mon avis. dis-je d'un air faussement déçu, avec un début de mou. Bon, j’espérai que ça n'allait pas durer infiniment. Je tenai toujours Luce par la taille, pas pret de la lacher.

AU SECOURS. Et voilà que Jacob me laissait seule face à ce monstre, même s'il me tenait toujours par la taille. En réalité, il ne faisait que déco' et je voyais bien que cela l'arrangeait. Ca ne lui ressemblait pas pourtant, puisque notre rencontre s'était passée alors qu'on venait m'emmerder (une fois de plus) sur la plage. Je venais d'arriver à Goldcoast, fraîchement paumée, à peine bronzée, pas dans le même moule que toutes les autres blondes surfeuses au corps de rêve. Une vraie américaine de Manhattan quoi. Et voilà, je me souvenais bien de ces mecs tordus qui étaient venus me draguer, tant j'étais différente - une vraie alien je vous dit! - et que j'avais dû les intriguer. Malheureusement pour moi ce n'était pas une simple drague de routine, il y en avait surtout un qui cherchait bien plus qu'une copine ou qu'un plan drague tout con tout simple. J'étais trop perdue et trop seule pour m'en débarrasser, alors je les avais laissé faire en ayant comme seule solution de hurler à la mort si l'un d'entre eux me touchait. Un peu trop avenant, Jake les avait surpris à s'asseoir autour de moi et commencer à me harceler de questions. Et c'est là, qu'il avait débarqué. Et c'est là, que tout a commencé.
Bref, le colosse m'adressa un regard interrogateur. Je lui répondit alors "Il ne m'embête pas le moins du monde m'sieur, c'est mon copain. Par contre si vous continuez à mater mes..." Mais avant que je ne puisse finir ma phrase, Jacob me serra plus fort contre lui pour me signifier dans quelle connerie j'allais nous embarquer. "Vos quoi, hein?" répondit le colosse, apparemment agacé.

Pfff gros relou qui sait pas à quel moment il faut lâcher l'affaire. Ce genre de mec était une vraie plaie et j'étais de plus en plus sûr qu'on allait pas s'en débarrasser si facilement. Alors quoi, il fallait que je l’emmène sur ma planche de surf pour qu'il nous laisse tranquille? Un bolosse comme ça ne devait surement pas savoir nager. Donc là, j'en avais marre, j'avais juste envie qu'il se casse et qu'il laisse tranquille ma meilleure amie surtout. Sans trop réfléchir, je lachais : Ses seins, ses fesses, ses yeux mêmes! Arretes de la mater tout court! Si tu capte pas qu'elle a un mec, si tu captes pas qu'elle est pas intéressée, on peut plus rien pour toi! donc on va arrêter de tourner autour du pot, et j'vais te dire claire : tu nous emmerde ! au moment même où j'avais prononcé rien que quelques mots, je savais que j'allais finir par le regretter, mais ca faisait un bien fou en même temps de se laisser aller. Il n'y avait aucun réaction, comme s'il n'en revenait pas, ou comme s'il ne savait pas non plus comment réagir. J'imaginai qu'il était entrain de choisir la façon dont il allait me ravaler le visage. J'oublie personne! Je vous oublierai pas! Si on se revoit, j'vous défonce, toi, ta pétasse allumeuse et ton bout de bois. je suppose qu'il parlait de ma planche... mais c'était pas le soucis, ce qui me plaisait pas c'était cette expression " pétasse amoureuse". Je serrai un poing et regardai Luciana avec un regard assez noir.

Vous devriez le voir quand il s'énerve, Jacob. Il est très convaincant. Son regard est pire qu'un regard de tueur, il ne vous tue pas, il vous transperce et vous terrifie. Le colosse? Ca l'avait bien plus qu'agacé, et je commençais à avoir peur qu'une bagarre stupide et dangereuse éclate sur le sable. "Si seulement t'avais fermé ta g... Luciana." me disais-je, m'en voulant d'avoir été aussi indiscrète.
Une fois de plus, le gentlemen qu'était mon meilleur ami m'avait sauvé la vie. Je le regardais alors, ignorant les menaces -quoi que trop réelles- du gros porc, et lui déclarait en souriant timidement : "Qu'est ce que je ferais sans toi, hein?". Je le lâchais enfin, pour passer ma main dans mes cheveux comme geste de soulagement. "Merci Superman. C'est quand la prochaine fois que tu me présente une copine qui profitera de tes services si efficaces? Pas une pétasse amoureuse comme moi rassure moi!"

Il avait fait demi tour, moi qui m'attendais à repartir avec une tête complètement défoncée et pleine de sang, et bien j'avais peut être un peu aggravé la situation. Mais je n'allais pas m'en plaindre. J'espérai juste à ne pas devoir le recroiser, au cas où ses paroles étaient une promesse. Mais bon, qui sait. Gold Coast est grand et les personnes que l'ont croise sur la plage, bien souvent on ne les revoit jamais. Peut être un touriste venu ici avec l'idée de pécho une nana différente chaque jour. Qui sait... Je regardait alors à nouveau Luciana. Sa remarque me faisait rire. Oh non, les allumeuses c'est vraiment pas mon genre! D'ailleurs pourquoi je traine avec toi? je lui fis un clin d'oeil. J'étais encore un peu enervé. N'empêche, quel connard! Ce genre de mec ne devrait même pas existé! je m'assis sur le sable, face à l'océan. Tu sais j't'ai déjà parlé de mon ex, Primrose! Avec qui je suis sortie à Barcelone!

"C'est de ma faute, c'est moi qui nous ai mis dans ce pétrin. J'aurais jamais dû te demander de faire le héros pour moi, encore une fois." Je ressentais un peu de culpabilité après que ce fichu crétin m'ait foutu les jetons. Je m'étais imaginée en quelques secondes la scène où il se pointerait devant chez moi et me déchiqueterais en mille morceaux avant de s'attaquer à Jake de manière encore plus sanguinolaire.
Il s'assit dans le sable. Je voyais son air agacé, qui me fit oublier sa stupide remarque sur les allumeuses, et je voyais bien que le gorille l'avait dégoûté, et cela me fit penser à quel point j'étais encore plus crétine. Soudain il changea de sujet. Oh Seigneur! Il devait vraiment me connaître par coeur celui-là, son nouveau sujet me plaisant bien. "Aaaaaaah Primrooooooose" commençais-je en insistant sur son prénom. " Eh bien, qu'est ce qu'il lui arrive? Ou plutôt, qu'est ce qu'il t'arrive pour que tu me reparles d'une fille?" le taquinais-je, curieuse d'en savoir plus sur ce sujet pimenté.

» Luciana McKellan ~ « Un peu de dissimulation est le seul lien solide entre les hommes. »

je compte sur toi. Luciana.

je compte sur toi. Luciana.

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