Rien ni personne n'est capable de me mettre le moral à zéro aujourd'hui, j'ai passé une trop bonne journée pour ça ! Déjà, j'ai gagné dix euros en aidant une vieille dame à porter ses courses jusqu’à chez elle. Ensuite, j'ai réussi à faire le plein de courses pour pas trop cher, le caissier étant un stagiaire, et ayant apparemment oublier de passer certains articles. Bref, je crois pouvoir dire que c'est mon jour de chance ! Du coup, quand j'arrive au boulot, je ne suis pas tendu, et je suis étrangement prête à faire face aux conn*rds qui seront certainement là, à gueuler comme s'ils étaient les rois, et que nous étions toutes ici que pour eux. Pour leurs plaisirs. Dans ce qui nous servait de "loge", je me change, passant une tenue de policière. Pas de commentaire, c'est notre idiot de patron qui a décidé de faire des "vendredi fantasme" et il faut croire que cette semaine, les uniformes ont gagnés... Mais avec ma perruque rousse, le bleu passera bien ! Une fois l'annonce faite, je souffle un bon coup, et me lance sur la scène, faisant face aux hommes. Rapidement, les remarques fusent. Je les ignore, surtout après avoir remarqué l'homme qui attire mon attention depuis un moment. Il ne dit jamais rien, se contente de regarder et de laisser quelques billets. Je me concentre sur lui, pour oublier les autres. Comme si cette danse n'était que pour cet inconnu.

J'avais mon petit dada dans la vie, un petit plaisir que je gardais pour moi. Personne n'est vraiment au courant de où je vais ces soirs-là, pas même Catlynn ne l'est. C'est à moi et je ne partagerai pas ça avec quelqu'un d'autre que la demoiselle rousse sur scène. Je ne suis jamais parmi les premier arrivé, non, mais toujours le dernier à partir. À chaque soir que je me pointe, c'est toujours la même qui attire mon attention. Sa chevelure flamboyante a attiré mon regard il y a déjà plusieurs mois et c'est toujours vers elle que mon regard se tourne, même si les autres femmes veulent mon attention, non, c'est elle qui l'a. Pourquoi? Aucune idée. Elle m'attire c'est tout. Peut-être que l'avoir dans mon lit me ferait changer d'idée, pour l'instant j'en sais rien. D'un sourire large et absent, j'entre dans ce club et me glisse dans le noir. Je passe par le bar, j'attrape une bière et me glisse le long du mur jusqu'à ce que je m'installe à une table devant la scène. Pas la première, ni la deuxième, non, juste un peu plus reculé pour laisser les excités prendre la première place. J'ignorais qu'elle serait là ce soir, mais ses cheveux attrapèrent mon regard et je fus fixer sur elle. J'avais cette main dans le bas de mon visage dissimulant ce sourire charmeur que j'avais au visage. Que je le veuille ou non, mon regard la dévorait des yeux. Je suivais chaque mouvement qu'elle pouvait bien faire. Je n'en manquais pas une seconde. Pas même pour prendre la seconde bière qu'on m'apportait. Elle savait danser. J'allais rester jusqu'à la fermeture ce soir, faut croire.

Ce soir, sur scène, je faisais ce que je savais certainement faire le mieux : danser. Après, ce n'est pas exactement ce que j'ai toujours eu l'habitude de faire, mais au moins, j'aimais ça. Je ne sais pas si je pourrais appeler ça une passion, mais en tout cas, ça y ressemblait, et les émotions n'étaient jamais les mêmes deux soirs d'affilés. En tout cas, j'arrivais à ignorer les troubles fêtes, ceux qui habituellement, arrivent à me sortir de ma transe pour me confronter aux commentaires plus que graveleux. Et oui les mecs, on entend tout même si on est sur scène. Mais l'homme mystère est là pour m'aider. Il me regarde, et je me concentre uniquement sur lui. L'aguicher, le séduire, lui donner envie de rester encore un peu -même si pour le patron, c'est plutôt pour l'inciter consommer encore plus-. Mes yeux se perdent dans les siens, bien que je me demande pourquoi il ne se mette pas devant... il a l'air d’apprécier le show, pourtant. Je finis ma première danse, et alors qu'une autre prend place, je file en coulisse me changer. Et ce, jusqu'à mon dernier passage. Celui qui clôture la soirée. C'est à dire : toutes les filles, aux barres. Et je suis surprise en voyant que son regard reste sur moi. Je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment, ou alors comme un signe. Est-ce que je devrais paniquer ? Et alors que nous étions en train de retirer notre dernier sous vêtement, la lumière s’éteint, annonçant la fermeture. Pas une seconde à perdre ! Je reprend mes vêtements de villes en vitesse, et je fonce à la sortie ! Ce soir, il ne s'échappera pas.

Si elle était sur scène que pour l'argent, je n'y croyais pas, elle faisait plus que danser. Elle faisait vivre. Elle était envoûtante. Je ne peux pas dire que ce qu'elle dégageait ne m'excitait pas, car c'est faux. Elle avait un corps de rêve, elle s'avait bouger. Moi j'étais immobile, je voyais bien mes mains sur sa peau frêle à chaque fois qu'elle retirait un morceau. IL y avait d'autres filles sur la scène, qui faisait la même chose, mais non, ce n'était pas la même chose. Le show fut trop rapidement terminé ce qui me fit grogner en silence. Je me levai, passai ma main dans mes cheveux, puis dans ma poche en sortant quelques billets plié en deux que je lançai sur la scène. Je contournai les les tables regardant le troupeau enragé quitté le club. Je poussai un soupire baissant la tête, les mains dans les poches. Je marchai tranquillement avant de passer la porte. Je sortis mes mains de mes poches, une cigarette dans une, un briquet dans l'autre. Je l'allumai et la glissai entre mes lèvres. Je regardai au loin, la noirceur était réconfortante. Je me mis à marcher tranquillement, partit dans mes pensés, je n'avais pas ouvert la bouche de la soirée et pourtant, je n'étais pas un grand causeur. Je m'éloignais tranquillement du club, la tête basse, une légère brise dans les cheveux. Je me mis à siffloter la cigarette entre mes doigts puis m'arrêtai après un moment pour je ne sais quoi faire en regardant la rue et la lune avant de reprendre mon chemin.

Je crois que je ne me suis jamais autant dépêché à une sortie de show... Tellement que je n'ai pas attendu que notre patron nous distribue nos derniers pourboires... Bon, positivons, ça allait être un bonus pour les autres filles ! Et moi je tenais vraiment beaucoup à coincer l'homme mystérieux. Je me suis habillée rapidement, ait couru jusqu'à la sortie en mettant la perruque dans mon sac, ainsi que les sous vêtements m'appartenant et trop compliqués à mettre rapidement. C'est bête, mais plus c'est travailler, et plus c'est chiant ces trucs ! Surtout qu'avec l'idée à la con de mon boss pour le show de ce soir, je les ai mis pour rien. La prochaine fois, je me donnerai pas autant de mal ! Bref, j'arrive à la sortie, et croire un par un les hommes de la boite. Ils ne semblent pas me reconnaître, et je me demande si c'est juste à cause de la perruque, ou alors si c'est parce qu'au fond, ils se fichent de qui nous sommes. Après tout, pour eux, nous ne sommes que des poupées qui se trémoussent... ils ne captent pas tout ce que nous faisons, ni que nous sommes des femmes réelles. Mais je m'en fiche, de toute façon je n'ai pas de temps pour eux. Puis il sort. L'homme mystérieux. Je pourrais le reconnaître entre mille je pense. Du coup, je me met à le suivre discrètement, jusqu'à ce qu'il sorte de la rue, histoire de ne pas rester avec la foule de client. Hé ! Bon, ok, il y a mieux pour attirer l'attention de quelqu'un, mais je sais pas... je suis poussée par quelque chose, je veux savoir qui il est, et pourtant il vient. Qu'est-ce que tu viens faire au gold coast showgirls ? T'y cherches quoi ? Mon dieu, la pire des malpolies. Ah, euh.. Bonsoir