L'alcool qui coule dans tes veines te rend encore plus coléreux que d'habitude, t'as la haine envers cet agent de police qui vient de te passer les menottes aux poignets. Tout sa parce que tu t'es soulagé contre une voiture dans la rue. Le pire c'est que tes potes on fait pareil, mais t'es le seul à te retrouver assis sur une chaise au poste de police de la ville. Les poignets derrière le dos, tu te tords les mains pour essayer d'enlever ces foutues menottes mais rien n'y fait. Alors t'insultes l'agent qui passe devant toi, t'insultes le monde, t'insultes cette foutue vie. Tes idées ne sont pas claires, tu fais n'importe quoi quand t'es bourré, t'es encore plus insupportable que d'habitude. Tu ne te souviens même pas avoir appelé Aylana, tu ne te souviens même pas lui avoir demandé de venir d'aider, de venir te sortir de là. Alors quand tu vois la blonde passer devant toi tu te fais tout petit sur ta chaise, tu marmonnes quelques trucs incompréhensibles dans ta barbe et t'espères devenir invisible parce que t'as aucune envie de lui parler vu dans l'état où t'es.

les mauvaises idées font de belles histoires.

Comme à chaque fois, tu laisses tomber ce que t’es en train de faire pour accourir. T’es naïve, stupide même. Même après tout ce qu’il a bien pu te faire tu continues de voler à son secours. Tu ne devrais pas mais tu t’y sens obligée parce qu’il était là quand t’étais clouée sur ton foutu lit d’hôpital. Alors tu te dépêches, tu te diriges vers le poste de police, des questions plein la tête. Tu ne sais même pas ce qu’il a bien pu faire mais venant de lui, rien ne t’étonne plus. Arrivée sur place, tu demandes où tu peux le trouver et ce qu’il a fait par la même occasion. J’espère que c’était pas ma voiture au moins. Il vaut mieux pas le chercher mais tu profites qu’il est les mains attachées pour le faire ainsi que du fait que vous soyez dans un commissariat. T’en as pas marre passer ton temps ici sérieusement ? Les bras croisées sous ta poitrine, tu gardes tout de même une certaine distance entre vous, on ne sait jamais.

Aussi tôt arrivée qu'elle se plante devant toi, les bras croisés sur sa poitrine et qu'elle te fait des reproches. Au début, tu regardes tes pieds, puis tu la fixes de ton regard azur. T'aimerais te lever, te mettre à la même hauteur que la blonde mais t'as pas le temps de le faire qu'un flic se pose à côté de toi pour ta rasseoir. Tu grognes puis tu t'enfonces dans ton siège. Pourquoi t'es là toi ? L'alcool te rend con, vraiment con. Du genre tu réfléchis pas avant de dire ou de faire des trucs. Tu regardes alors le policier qui est planté à côté d'Aylana. Soit cool Billy, enlève moi ces foutues menottes ! Le poste de police c'est un peu ta deuxième maison même si tu ne devrais pas mettre tes pieds ici vus ton état actif de cambrioleur. Mais souvent tu te retrouves le cul dans une cellule, car tu as un peu trop tapé sur un mec ou alors parce que t'as trop bu. Du coup les flics te connaissent et toi tu les connais aussi. Le policier semble hésité, il regarde alors Aylana d'un air interrogateur. Toi tu commences à bouillir, alors les mots sortent un peu trop forts, un peu trop brusquement. Aller putain, j'ai juste pissé sur une voiture, c'pas la mort !

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Toujours aussi accueillant, chaleureux. Ca t’avait presque manqué. Et même si t’as envie de le frapper toi aussi pour qu’il comprenne ce que ça fait, pour qu’il arrête d’être comme ça et de te parler mal, tu ne le fais pas parce que c’est devenu une question d’habitude. D’ailleurs tu ne lui en veux pas trop, il est comme ça, ce n’est pas de sa faute au petit gars. C’est toi qui m’a appelé je te rappelle Tu continues de lui répondre comme ça, à faire ta maligne parce que pour le moment il est impuissant. T’as pas envie que ce policier le détache parce qu’on ne sait jamais, il pourrait te faire regretter la façon que t’as de lui parler. C’est sa façon de vous demandez gentiment si vous pouviez lui retirer ses menottes… Vous n’aurez pas plus aimable que ça. Tu pivotes vers l’autre mec et hausses les épaules, désolée pour lui. C’est surement pas le pire mais tout de même, il a bien de la patience parce qu’il y a longtemps que tu te serais énervée si on te parlait aussi mal et si ce n’était pas Milo. C’est bon, vous pouvez le détacher. A nouveau, tu recules de deux pas histoire de ne pas faire les frais du Milo énervé et complètement saoul. J’imagine que tu veux que je te ramène ? Il est grand mais pas en état.

Les sons se bousculent dans ta tête, tu comprends un mot sur deux mais t'essayes de faire un effort, d'essayer de réfléchir à peu prêt correctement. Aylana parle trop vite mais elle règle ton problème car le flic s'approche et te retire les menottes. Tu frottes tes poignets endoloris puis tu te lèves un peu trop brusquement car ta chaise glisse en arrière et s'éclate contre le sol. Tu lèves les yeux sur la blonde qui te propose de te raccompagner. J'ai des jambes tu sais. T'as aucune envie de te la coltiner, puis tu ne sais même pas si t'as envie de rentrer chez toi, après tout il n'est pas si tard que ça. Tu te diriges vers la sortie du poste de police parce que t'as aucune envie de passer une seconde de plus dans cet endroit. Tes jambes ne fonctionnent pas bien et forcément tu ne marches pas tout a fais droit mais tu tiens quand même debout. T'es pas si bourrer que ça, t'as même presque encore envie de boire. Une fois dehors, tu fouilles dans tes poches à la recherche de ton paquet de cigarettes. Ce putain de flic m'a pris mes clopes. Tu ronchonnes, parce que c'est un truc que tu fais souvent puis tu t'adosses contre un mur parce que ta tête tourne un peu et que t'as pas envie de gerber devant Aylana.

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Tu baisses immédiatement de ton. En une fraction de secondes, tu es calmée et lui, libéré. Du coup tu deviens toute gentille, toute mignonne. Tu redescends à ta place mais, visiblement il s’en fiche complètement. Alors, tu fronces les sourcils, t’es dans l’incompréhension la plus totale. Qu’est-ce qu’il te veut alors, pourquoi est-ce qu’il t’appelle si c’est pour te repousser comme ça ? Vas savoir. De toute façon, il vaut mieux ne pas chercher à comprendre. Comme tu le sens. Tu serais bien partie directement après sa remarque, ce n’est pas l’envie qui te manque d’ailleurs mais tu ne lui fais pas confiance. Il a tendance à se croire invisible, oubliant le fait que ce n’est absolument pas le cas. Tu le suis, gardant alors un œil sur lui. Tu ne sais pas où il compte aller comme ça mais il ne tiendra pas longtemps, c’est certain. C’est peut-être pas si mal. Parler, parler et encore parler. T’es obligée de le faire parce qu’au moins, tu ne te poses pas trop de questions, ça t’arrange. Tu n’as rien à faire là, tu n’aurais même pas dû venir en fait. T’aurais dû le laisser dans sa galère, ça lui aurait peut-être fait du bien. Sauf que t’es pas comme ça, t’aimes bien voler au secours des uns et des autres, les aider, faire quelque chose pour eux. Du coup, t’as tendance à materner les gens. T’es sûr que ça va ? Parce que t’as pas l’air… frais on va dire…

Aylana t'a suivi mais elle reste à une certaine distance de toi, elle a peur et toi aussi tu pourrais avoir peur de tes réactions, surtout quand t'es bourré tu te contrôles encore moins que normalement. Tu n'as vraiment aucun souvenir de l'avoir appelé alors tu sors ton téléphone portable pour vérifier ton historique d'appel. Et effectivement tu lui as passé un coup de fil, tu souris en coin. T'es pitoyable, pourquoi elle ? Tu passes une main dans tes cheveux et tu te redresses un peu, faut croire que de te retrouver au poste t'as fais un peu dessaouler. T'as vraiment envie de m'aider ? T'es suspicieux, parce que la dernière fois que tu as passé du temps avec Aylana c'est parti en vrille alors tu ne comprends pas vraiment pourquoi elle est venue ici. Faut que j'aille chez moi récupérer mes clopes. Foutue nicotine, ton corps en est totalement accro. Tu t'approches un peu de la blonde et tu la regardes. T'es pas obligée de venir hein, t'as p'être autre chose à faire.

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Même lui, il se rend compte que quelque chose ne va pas. Il faut croire que ta présence ici est vraiment surprenante. Tant pis, maintenant que t’es là, tu ne vas pas repartir chez toi comme une idiote.  T’hausses les épaules. Pas vraiment en fait mais pourquoi pas. Tu te sens encore plus stupide qu’avant maintenant. Il t’appelle, ne s’en rappelle même plus et tu restes quand même plantée à côté de lui, pour rien. J’viens avec toi c’est bon, j’ai rien à faire de toute façon. Sauf si t’as autre chose à faire ou si t'as quelqu’un à voir. Ce qui t’arrangerait bien en fait. Maintenant que tu sais qu’il va bien, du moins qu’il n’est pas en train de mourir, t’as plus rien à faire la. Ce n’est pas que le fait de te retrouver seule avec lui dans un endroit confiné te dérange -non parce que ça ne dégénère pas à chaque fois- mais tu as toujours une légère appréhension. Alors tu oses le regarder dans les yeux et t’espères du fond du cœur qu’il ne comprendra pas ce que t’as en tête. Oh et puis merde ! Il n'est pas méchant, il a juste des manières différentes de celles des autres de le prouver. S'il était réellement méchant, il ne serait pas resté avec toi tout ce temps dans cet hôpital après tout.

Elle te dit qu'elle n'a rien d'autre à faire. D'un côté t'es content, mais t'aurait préférer la voir dans une autre occasion, à un moment ou t'aurais été sobre. Ok, comme tu veux. Un léger sourire étire tes lèvres tandis que tu commences à marcher en direction du bâtiment qui abrite ton appartement. Heureusement que ce n'est pas trop loin et avec un peu de chance tu croiseras tes potes avec qui t'étais au bar sur ta route, ou pas. Tes mains sont enfoncées dans les poches de ton pantalon, le silence est lourd entre vous deux. Alors tu tournes ton visage vers Aylana et tu la regardes. Ton cœur se serre un peu, tu pourrais t'excuser mais de toute façon ça ne changerait pas grand chose. Ta boutique fonctionne bien ? Tu pries pour qu'Aylana se mette à parler, pour qu'elle te raconte un peu sa vie, juste pour briser ce foutu silence.

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Tu ne t’arrêtes jamais de parler d’habitude. D’ailleurs, on te demande souvent de te taire parce que tu débites un nombre incroyable de mots à la minute sans t’en rendre compte. Les seuls fois où tu n’es pas bavarde c’est lorsque tu te trouves en présence d’un mec qui te plait ou de Milo. C’est débile, complètement absurde parce que vous vous entendiez bien à la base. C’était peut-être même ton meilleur ami jusqu’à ce que tout dégénère. Du coup, il essaie de briser l’abcès et te pose des questions. Il se fiche certainement de la réponse mais c’est toujours ça. Ca va ouais. C’est pas non énorme mais j’ai pas besoin d’argent, c’est plus par amusement que je fais ça. Je rencontre des gens, je parle avec eux, ça m’occupe et je me sens pas seule les journées au moins. Quand j’ai rien à faire j’arrose les passants. Enfin bref, ça marche mais c’est pas extraordinaire non plus. Faut dire que ce n’est pas en arrosant volontairement les passants que tu risques d’avoir de nouveaux clients… Et toi ? ‘Fin tu fais quoi ? Tu te débloques un peu, t’es plus à l’aise et rien que ça, ça te fait sourire. Vous marchez côte à côte et l’espace que t’avais laissé entre vous auparavant est moins grand à présent. Faut croire que t’as moins peur.