J'étais loin d'avoir une journée passionnante. Oui, ma mère m'avait appris, en me reconduisant chez le dentiste, que j'avais un rendez-vous. Super, hein. Une chose était sûre, je détestais aller j'ai le dentiste. Ils nous mettaient leurs doigts dans notre bouche et nous empêchait ainsi de parler. Alors nous ne pouvions ni savoir ce qu'ils font, ni leur demander. Je trouvais cette situation très stressante, mais je n'avais malheureusement pas le choix. Et mon sourire était très important à vrai dire, mais si je ne pouvais pas le voir. Oui, étrangement je portais une très grande importance à l'image qu'on se faisait de moi. Je me préoccupais énormément de comment les gens me voyait, puisque je ne pouvais les voir en retour. J'attendais tranquillement dans la salle d'attente, alors que j'entendis quelqu'un s'asseoir à côté de moi. « Bonjour. » Je n'avais pas retourné la tête vers la personne, je n'en avais aucunement vu l'utilité.

Ce silence était froid et ne me plaisait guère pour tout dire. Il me donnait quelques frissons et un petit malaise. J'étais une fille très sociable,cependant j'avais beaucoup de difficulté à partie une conversation alors que je ne pouvais rien voir de cette personne. Ce que je reconnaissais était une voix davantage féminine, très douce. Oui, les voix de femmes étaient bien plus agréable la plus part du temps que celle des hommes à mes oreilles. Mais j'étais plutôt heureuse qu'elle brise ce silence. Punk sourire se dessina alors sur mes lèvres. Je n'en savais absolument rien pour ce qui était de l'heure à laquelle j'étais arrivée, et encore moins l'heure qu'il était actuellement. Toujours en regardant devant moi, je lui répondis très calmement. « Je n'en ai pas l'impression. Mais je ne vois pas le temps qui passe. Qu'il fasse nuit ou jour, c'est un peu la même. Et puis je me dis que j'ai de la chance, alors qu'ils n'appellent pas mon nom. Je n'aime pas trop ce genre de visite chez le dentiste. » Mon petit sourire était rester collé à mes lèvres.

Sa question me fait réfléchir un peu et je devais bien l'avouer j'étais plutôt vague dans mes propos. Enfin, je me doute bien qu'elle doit savoir que je suis aveugle cependant je trouve cela important tout de même de lui répondre à sa question. « Ce que je veux dire par là, c'est que je ne suis pas impatiente. Alors même si cela faisait une heure que j'attendais, je ne le remarquerai très certainement pas. » Je me retourne un peu, pour lui afficher un sourire. Quelque chose me disait qu'elle était assez jeune, et vivante aussi. Enfin pour sa part, elle paressait un peu impatiente et cela me faisait rire, intérieurement. « Vous vous demandez si je peux vous voir, pas vrai ? » Oui, j'avais très souvent des intuitions. Et il s'avérait que c'est ce qui me guidait, la plus part du temps.

Elle m'a simplement répondu qu'elle n'était pas impatiente. Au fond je devenais persuadée que la vie lui avait ôté la vue. Apparemment elle voulait pas en discuter et cela aurait été déplacé de ma part de venir sur le sujet. Puis elle dirigea sa tête vers moi tant bien que mal et esquissa un sourire. Et elle a abordé le sujet. Elle a demandé si je pensais qu'elle ne pouvait pas me voir. "J'ai vraiment pas envie d'être indiscrète mais oui. J'ai l'impression que vous pouvez pas me voir." Ne voulant pas la mettre mal à l'aise, j'ai essayé de lui montrer que son handicap ne me gênait absolument pas, au contraire. "Comment t'appelles-tu? Enfin, j'aimerais bien qu'on se tutoie si ça va pour toi?"

Encore un fois mes intuitions étaient bonnes. Elle se demandait vraiment si je pouvais la voir ou non. Je me verrais très mal lui mentir sur ce sujet, de toute manière, elle le saurait au fond, même si je n'as venais pas à lui avouer. Elle pouvait voir, pour sa part, donc elle savait très certainement que je n'arrive pas à la regarder droit dans les yeux, puisque justement, je ne pouvais pas voir où elle était. « Alors oui, je ne peux pas vous voir. » Je n'ai pas honte de ma situation, même si oui parfois j'aimerais savoir ce que ça fait de voir ce qui nous entoure. Mais cela n'est que par simple curiosité. Car je pense qu'en un sens, ce n'est pas un handicap qui me nuit vraiment. « Je m'appelle Kimberly. Et toi, tu t'appelles comment ? » Je la vouvoyais par simple politesse, je n'avais donc aucun mal à la tutoyer, comme elle me le demandait. « Tu me permets aussi de te demander qu'elle est ton âge ? »

Ce prénom était vraiment très beau, cependant j'étais surprise d'apprendre qu'elle n'avait que dix-neuf ans, sa voix semblait un peu plus mûre que cela. Alors que j'allais lui répondre, j'entendis encore sa voix, qui me disait des choses que je ne color n'ai pas vraiment. « Hum, tu veux dire quoi par "un support sur lequel on peut m'atteindre ? " » Car je ne voyais vraiment pas de quoi elle parlait. Enfin, à elle de me clarifier un peu la situation. Cependant, je trouvais gentil son commentaire sur ma personne. Habituellement les gens avaient plus pitié de moi qu'autre chose alors que je leur mentionnait que j'étais aveugle. Enfin, peut-être étais-ce une réaction normal, au fond... « Je n'ai jamais vu. J'ai toujours été aveugle, malheureusement. » Car oui, l'idée de voir, que ce ne soit que quelques secondes, était tentante. Car j'avais toujours voulu savoir la différence...