« Si Sherlock Holmes me semble déjà lent, que penses-tu que les gens sont pour moi ? Je vis dans un monde de poissons rouges. » Génie désillusionné du monde, pourtant Raphaël avait cette impression que le benjamin était profondément altruiste et essayait de sauver le monde à l’échelle interplanétaire – contrairement à lui qui se contentait d’aider la personne qu’il avait sous ses yeux. Il soupira et s’effondra sur la table de la bibliothèque, en face d’Eden qui haussa un sourcil par dessus son livre, étonné de son comportement. Il était très rare que Raphaël ne joue pas l’excité de service et emmerde son… ami, camarade, bref, en lui ébouriffant les cheveux ou en lui parlant non stop de choses inintéressantes. Eden en était presque… ennuyé, qu’il ne vienne pas l’emmerder. Quelle ironie.

Voilà maintenant quelques mois qui se côtoient. Raphaël, sans aucun préjugé et à la tendance un peu trop sociable, a tout de suite repéré Eden à son arrivée dans l’université, partageant quelques cours en commun. Dès le premier regard il a trouvé le jeune homme… fascinant. Plus vieux et mature qu’un sage épicurien de 90 ans, et en même temps bien mal expérimenté comme un nouveau né qui peinerait à respirer. Il l’a de suite abordé. Et même si au départ il se faisait sans cesse rejeter d’une manière toujours plus méchante et cassante, il a ignoré les protestations d’Eden pour continuer à lui bouffer son espace personnel. Aujourd’hui, c’est devenu un jeu. Le plus jeune râle toujours quand Raphaël vient occuper son temps libre, toutefois, quand il n’est pas là, il s’ennuie un peu, et ne peut s’empêcher de souhaiter qu’un excité de la vie vienne faire plein de bruits autour de lui.

Alors voilà où ils en sont. Raphaël est extrêmement fasciné par ce qu’est Eden : intelligent, mystérieux, hypnotisant, magnifiquement beau à ses yeux… Il est un peu l’incarnation de ses attentes inconscientes. Il ne lui plait pas qu’intellectuellement, il est aussi également fou amoureux de son benjamin, et même si c’est une évidence, lui ne s’en rend pas compte du tout. Eden, quant à lui, on ne sait pas vraiment s’il est déjà amoureux ou pas de Raphaël. Tout d’abord, il a encore du mal à accepter qu’il puisse, effectivement, considérer le jeune justicier comme son ami, et qu’il éprouve également de forts sentiments de possessivité et de jalousie à qui s’approche trop près de lui, ou essaie de le lui voler.