do you find it hard to sit with me tonight? (erys)

Alors j'inspire, longuement. je suis libre depuis quelques heures seulement, libre de tourner ailleurs que dans une cellule qui sent le fauve. le temps de signer quelques papiers, de promettre de ne plus recommencer et de me faire tout petit jusqu'au jour prochain. ça fait un an. un an que je suis libre de mon destin, que jane n'a plus à faire semblant d'être une mère remarquable, qu'elle n'a plus à hocher la tête d'un air sérieux lorsqu'on tentait de plus expliquait à quel point ce que je faisais est mal, qu'elle n'a plus à venir me chercher. Je pourrais mourir sur un bord d'autoroute qu'elle n'a plus à s'en soucier. elle est jolie jane, lorsqu'elle est sérieuse. c'est dommage que ce soit toujours faux chez elle. Je ferme les yeux, écarte un peu les bras, un léger sourire sur les lèvres. et je me laisse tomber sur le sable. à défaut de plonger ailleurs. est-ce grave ? je veux dire, est-ce qu'ils ont obliger d'en faire tout un drame ? y'en a qui aiment décider, d'autre qui veulent danser, moi, je veux juste m'amuser ? alors, qu'est-ce que ça peut leur faire ? si on me retrouve nu au milieu du trottoir, si je décide de chanter debout sur un banc ?qu'est-ce que ça peut bien leur faire ? et on soupire. on soupire, soupire et on se laisse aller.

tu marches tranquillement, faisant tourner son dé à coudre au bout du doigt. un objet précieux, un qui vaut de l'or. t'as décidé aujourd'hui que tu allais le dessiner sur la plage alors tu l'pose sur le sable et tu t'assois, carnet de croquis sur les genoux. en traçant les courbes de ce bout de métal merveilleux, des images de ta mère te reviennent en mémoire, tu la revois avec son dé au bout du doigt, sous le saule pleureur dans le jardin a recoudre ta robe déchirée. ce dé, il a bercé ta vie, alors quand l'inspiration n'est pas là et que tu as tout de même envie de dessiner, c'est le témoignage d'un dé à coudre si beau que tu jettes sur le papier. tu as fini de gribouiller, alors tu penses à le dessiner avec un autre fond, et tu te lèves à la recherche d'un nouveau coin de paradis. tu marches les pieds dans l'eau, en faisant toujours tourbillonner ton dé sur le bout de ton index. puis tu le vois, ce corps inerte sur le sable, tu cours vers lui et dans la précipitation tu en fais tomber ton dé. tu ne t'en rends même pas compte. c'est au moment où ton regard croise ta main que tu t'aperçois de l'absence du petit chapeau de métal sur ton doigt. que faire, le chercher ou aller voir cet homme qui semble mort ? tu ne sais pas. puis la raison prend le dessus, ça te déchire le coeur, mais une vie vaut mieux qu'un bout de métal. tu arrives proche de l'homme et t'agenouilles à sa droite. « monsieur ! monsieur ! vous êtes mort ? » comme si il allait te répondre que oui il l'est. « monsieur ! monsieur ! vous voulez que j'appelle du secours ? »

et soudainement, il y a trop de bruits. il y a quelqu'un à côté de moi, quelqu'un qui panique, qui brise la quiétude, la mienne et celle du reste du monde. si j'étais cruel, je serais resté les yeux fermés, immobile et espérant qu'elle me laisse pour mort sur le bord de la plage, parce que je dois prendre le temps de penser et que je ne rien faire si elle crie comme ça. mais je ne suis pas cruel et sa panique me brise presque le cœur. alors j'ouvre les yeux, je soupire et me relève. je ne suis pas mort. je fais la moue. elle n'a pas vu mon torse bouger ? je pensais en fait. tu crois que les secours me seraient utile pour mieux réfléchir ? je plisse le nez, ramène une jambe contre mon torse. je ne me souviens même plus de ce que j'avais en tête avant qu'elle arrive. hé, dis. je souffle, doucement, sur le ton d'une confession et c'est un peu le cas finalement non ? puisqu'elle est venu voir si je suis vivant, autant l'embêter avec ma façon de vivre, de l'être, vivant. j'ai l'air un peu con non ? tu peux le dire hein. je ne me vexe pas. et je souris. doucement.

le voyant qu'il ouvre un oeil tu respires enfin et tu te dis que tu as sacrifié ton dé à coudre pour... rien, surtout que cet homme là, tu sembles le déranger. voilà où ça te mène de t’inquiéter pour un rien comme tu le fais. tu l'observes quelques instants avant qu'il ne te parle. tu trouves ça étrange ce qu'il te dit et c'est peut être pour ça que tu ne t'en vas pas, c'est vrai que l'étrangeté t'attire. pourtant tu ne cesse de penser à aurel, que penserait-il en te voyant parler à un homme que tu ne connais pas et que surtout lui ne connaît pas ? tu le sais, il serait inquiet, inquiet de perdre sa perfection qu'il travaille si bien. « peut-on réfléchir quand on est mort ? » elle est étrange ta question c'est vrai « s'ils vous donnent de quoi dormir, ou bien peut être si vous simuler une perte de conscience,mais vous risquerez d'alerter la foule, et là, il est bien évident qu'ils ne vous laisseront pas en paix. vous ne pourrez pas réfléchir. est-il si difficile de réfléchir ? » toi et tes questions... il te tutoie et toi tu ne peux t'empêcher de le vouvoyer, tu ne sais pas pourquoi c'est comme ça « non, seulement l'air mort, c'est inquiétant, vous savez. » erys où l'art de s’inquiéter pour des gens dont elle ne connaît même pas le prénom.

» " tonight i'm getting over you "
» how... did you find me?! (dionysos)
» Gotta feeling that tonight's gonna be a (good) bad night
» no one can love you more. (erys)
» # erys flanders

do you find it hard to sit with me tonight? (erys)

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