après avoir passé la journée à travailler ici et là au camping, j'rejoins mon terrain pour préparer un truc à manger vite fait, en attendant ma soeur. xolem n'est pas là, et j'suis plutôt seul au monde, même si techniquement, ce n'est pas les voisins qui manquent. c'est que, c'est la journée de l'amour et cette année, j'ai -encore une fois- été trop mauviette pour envisager une relation sérieuse. seuls les membres de ma famille savent à quel point j'ai du mal avec ce truc, et ça m'va ainsi. j'apprécierais pas forcément que tout l'monde soit au courant, disons. ma soeur apparaît finalement, puis j'abandonne c'que je suis en train de faire pour l'entourer de mes bras. « hey. » j'me détache, puis retourne à mes occupations. « t'as passé une belle journée? »

Je garai ma voiture en entrant dans le camping, continuant le reste du chemin à pied. Je me dirigeais directement vers le terrain de mon frère, ne voyant aucunement l'intérêt de faire un détour par un autre endroit. Et puis, il fallait que je l'avoue, j'étais en retard, ce que je n'aimais pas du tout. Le retard était toujours mal vu, et même si c'était mon frère, je trouvais ça chiant de le faire attendre. Mais enfin, en même temps, ce n'était pas comme s'il ne me l'avait jamais fait. Après un bon deux minutes de marche, je fus arrivé sur le terrain de West. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres alors que j'ouvrais la porte d'un seul coup. Non, je ne cognais pas ici, je le savais bien. « Salut ! » En souriant je serrai mon frère alors qu'il me prenait déjà dans ses bras. J'étais contente de le voir. Alors qu'il se dégageait de mon étreinte, je regardai pour voir s'il n'avait rien brûler jusqu'à présent. « Journée tranquille, ça fait du bien. Et toi ? » Oui, malheureusement, je n'avais pas l'habitude de ce genre de journées... « Alors comme ça on préfère passer la Saint-Valentin avec sa petite sœur plutôt qu'avec une vraie fille ? » Je lui en voulais pas en même temps, j'étais bien là aussi, hein.

j'laisse cuire les trucs, puis j'me lave les mains. journée tranquille? ça n'avait pas vraiment été mon cas, à vrai dire. j'me retourne vers elle en haussant les épaules. en temps normal j'crois que je n'en parlerais pas, mais là, c'était keely. « eh bien.. » cette fois-ci, j'hausse les sourcils. définitivement, j'sais pas trop quoi répondre. « ton grand frère, il s'est fait rejeter par une meuf, aujourd'hui. » j'ris nerveusement. c'est rare que c'genre de choses arrive, disons. sans prétention, haha. « mais dans tous les cas, j'préfère largement passer la st-valentin avec toi. » moi, frustré? pas du touuuut. du tout. du tout. d'accord, peut-être un peu. « et toi, t'es la valentine de personne? » une jolie question, agrémentée d'un regard de frère protecteur, haha. le prochain mec qu'elle nous présentera aura franchement intérêt à être parfait. j'dis ça, mais en fait, j'ferais jamais d'mal à ceux que ma soeur affectionne.

En l'entendant parler de cette fille qui l'avait remballé, je vus bien que mon frère n'était pas particulièrement content de cela, mais bon. Je ne pouvais pas y faire grand chose. Enfin, la fille ne savait pas ce qu'elle manquait. Mais je lui souriais alors qu'il me mentionnait qu'il préférait passer la Saint-Valentin avec moi. Ouais, bah j'étais pas idiote au point de croire ça, mais j'étais tout de même heureuse qu'il dise qu'il était content d'être avec moi. Mais bon, s'il ne l'était pas, tant pis, il devrait me supporter tout de même. « Bah y'a un petit garçon, il devait avoir genre cinq ans qui me l'a demandé... Et je n'ai pas été capable de refuser. Il était tellement chou ! » Je m'étais mise à rire un peu. C'est vrai qu'il était mignon ce petit bout d'homme. « J'aurais bien passé la soirée avec lui, sauf que sa mère lui a mis un couvre-feu. Prochaine fois, avant d'accepter, je vais demander. »

je souris à cette histoire de petit garçon. « tu lui as fait de faux espoirs, c'est maaal. là, il est en train de raconter à tout l'monde qu'il a une copine, et qu'en plus, c'est une pro du surf. » j'me mets à rire. « aaah, le pauvre. » j'éteins le feu, puis j'lui sers une assiette. « tu veux un truc à boire? sers-toi. » j'ouvre la porte du réfrigérateur, mais bon, il n'y a pas beaucoup de trucs mis-à-part de l'alcool à boire dans ce truc. j'souris innocemment, puis m'assois. en même temps, ce n'est pas comme si ma soeur n'avait pas passé l'âge du jus d'pomme. « alors, à quand la prochaine compétition? question que j'fasse faire des t-shirts avec ton nom dessus, et tout. » j'ferais pas ça. mais tout d'même.  

« Quoi j'lui ai fait de faux espoirs ? C'est même pas vrai ! » En faite, c'est que je comprenais pas trop où il voulait en venir. Puis en même temps, si ce petit garçon revenait me voir, je serais gentille avec celui-ci bien sur. Et après, j'pense pas qu'il me prenne pour sa copine quoi. Du moins, faut dire que je l'espérais. Il m'autorisant alors à me servir à boire, et pour tout dire je je fus pas surprise de ne trouver que de l'alcool dans son frigo. Je pris alors une canette au hasard. Au pire des cas, je n'aimerais pas ça, c'est tout. « Écoute, j'vais juste faire si je te connaissais pas, si tu fais ça. Tu vas avoir l'air d'une vraie groupie. » Je m'assis alors, ouvrant ma bouteille et en prenant une gorgée. Bon, pas si pire. « Sinon, c'est dans deux semaines la prochaine. »

« j'serais profondément blessé si tu faisais comme si tu m'connaissais pas, keely. j'en serais triste pendant des années, et j'te pardonnerais jamais. » exagération. « de toute, j'suis une vraie groupie pour vrai, hein. » j'devais tout de même être son plus grand fan. j'le disais ouvertement, même, sous la tonalité d'une blague. ceci-dit, j'étais vraiment fier d'elle, et ce n'était pas un truc qui allait changer du jour au lendemain, car j'savais bien qu'elle allait continuer de m'impressionner jour après jour. c'était classe, d'avoir une petite soeur ambitieuse. « j'y serai, de toute évidence. et j'tâcherai de n'pas trop te faire honte. par contre, si tu gagnes, alors j'pourrai probablement pas contenir ma joie. hahah. »

Je levai les yeux au ciel lorsqu'il me disait qu'il ne me pardonnerait jamais de faire comme si je ne le connaissais pas... En même temps, je ne l'aurais jamais fait, il faut bien le dire. Je n'avais pas honte de mon frère, même s'il s'habillerait en femme, je n'aurais pas honte. J'm'en fichais qu'il soit heureux pour moi. Puis après tout, c'est lui qui passerait pour un dingue, pas moi. « D'accord, d'accord, je ferrais pas ça, monsieur la groupie. » Un grand sourire était collé à mes lèvres. Je pris alors une bouché du plat qu'il m'avait servie. Ouais, parce que j'avais vraiment faim pour tout dire... « T'as quand même intérêt à être là. Sinon, c'est moi qui te pardonnerait jamais. Ou il te faudra toute une raison. » Ouais, comme si j'étais capable de bouder mon frère pendant plus de cinq minutes.

monsieur la groupie. voilà qui était un surnom qui m'plaisait. ou pas. hahahah. j'lâche un petit rire avant de me lever pour aller me chercher une fourchette. oui, parce que sans ça, c'est un p'tit peu compliqué de manger, et tout. c'est à c'moment que je tombe sur mon ouvre-boîte. mes yeux brillent soudainement, ma respiration s'accélère, puis mon coeur bat à toute vitesse. ma passion pour cet ouvre-boîte, je n'saurais l'expliquer. c'est que j'trouve qu'il a de belles formes et ses couleurs enchantent mon esprit créatif. sur ce, j'retourne m'assoir, tentant de dissimuler mon émotion. « évidemment que j'serai là. j'manquerais ça pour rien au monde, et tu l'sais. même que j'vais solliciter tous les p'tits vieux du camping pour venir t'encourager. tu vas adorer, hahahah. » j'commence à manger, en pensant toujours et encore à mon ouvre-boîte. « j'blague, hein. » juuuuste au cas où elle aurait cru que c'était sérieux. « j'vais faire quoi, moi, quand tu vas être tellement pro que tu n'seras plus jamais à la maison pour aller emprunter les vagues des autres pays? »

(t'as été victime du défi #2, hahahahahaha.)

J'avais regardé mon frère se diriger vers l'un de ses tiroirs pour aller chercher je ne sais trop quoi, mais alors qu'il revenait, il semblait avoir faite une découverte assez surprenant. Mais wtf ?!? Il venait juste d'aller chercher une fichue fourchette. Qu'est-ce qui se passait dans son cerveau retarder par tous les bouillons qu'il avait dû prendre avec les vagues australiennes. Bon, c'était clair, je ne comprenais absolument rien au homme, mais bon, je pouvais rien y changer. J'haussai alors les épaules tandis qu'il me disait qu'il me ramènerait très certainement d'autres petits gens pour qu'ils viennent m'encourager. Ok, il avait sûrement dû voir un castor volant, ou un truc dans le genre et ça l'avait profondément troubler, parce qu'il était carrément étrange. Il dû l'apercevoir, parce qu'il me dit que c'était une blague. Alors là, j'étais pas convaincue. Bon et puis après,à c'était West hein, il n'y avait absolument rien à comprendre. « Ah, mais j'ai tout prévu ! Je suis en contacte avec un scientifique fou qui essai de me cloner. Comme ça, quand je serrai partie, il y aurait toujours mon clone, c'est quand même fantastique non ? »

(j'étais genre morte de rire en lisant )

c'foutu ouvre-boîte hantait encore mon esprit, autant qu'une femme. j'tentais de chasser cette idée de mon cerveau, d'ailleurs. de toute, ça allait être compliqué dans l'avenir d'avoir des enfants, et tout. de leur enseigner non seulement les valeurs d'un humain, mais aussi les valeurs d'un ouvre-boîte. m'enfin. eh voilà que ma soeur, elle me parle de clone. « oublie. j'sais reconnaître un humain d'un clone, tu sauras. tout est dans le regard. j'capterai que ce ne sera pas toi, et alors tu seras grillée. tu devras revenir, et tout, parce qu'autrement tu décevras ton pauvre frère. » au final, elle partirait ailleurs pour sa carrière et j'serais heureux pour elle. j'serais malheureux pour moi, mais y'a pas qu'moi dans la vie, non plus. « t'as vu soen, aujourd'hui? »

Il me faisait culpabiliser suite à mon choix de carrière et je n’aimais pas ça. Oui, je devrais m’éloigner de ma famille, et j’avais longuement hésité à cause de cela. En faite, c’est que j’avais peur de les quitter, eux qui étaient tout pour moi. Alors, je crois que je ne partirais jamais vraiment. Du moins complètement. Car vivre sans eux, c’est aussi pire que vivre sans le surf. Ils me sont essentiels. « Comme si j’allais te cacher que ce n’était pas moi… Mais je reviendrai toujours West, ça je peux te le promettre. » Parfois je me dis qu’il n’y a pas que des points positifs au surf, et d’ailleurs s’en est un. Pourquoi ne voulais-je pas devenir infirmière ou un truc dans le genre plutôt ? « Bah non, je l’ai pas vu aujourd’hui… Pourquoi ? » En même temps, je ne l’avais pas contacté, et puis il faut dire que les rencontre par hasard, c’est pas toujours la réalité, hein. Cependant, de la manière qu’il avait posé la question, je trouvais cela étrange.

il est vrai que j'craignais beaucoup le jour où elle allait devoir partir pendant de longues périodes, mais en même temps, j'lui souhaitais tout le bonheur du monde et j'savais bien que c'est c'qu'elle désirait vraiment faire de sa vie. « si tu n'reviens pas, j'irai te voir, haha. tu ne te sauveras pas de ton vieux frère, vilaine. » soen, il m'hante un peu l'esprit, à vrai dire. à chaque jours, j'me demande s'il ne serait pas mieux de m'confesser pour c'que je ressens pour ariel. et à chaque jours, j'me dis que je devrais garder ça très, très, très secret. c'est pas d'la trahison, du moment que ça reste dans ma tête et que j'flirt pas avec elle. « pour savoir, uniquement. » bonjour, monsieur le silence. « keely, faut que j'te parle d'un truc. » j'pouvais juste pas garder ça pour moi plus longtemps. et j'me sentais déjà mal.

Je souris légèrement, à la remarque de mon frère. Pour tout dire, m'absenter trop longtemps serait pour moi bien trop difficile, car j'ai besoin de mes proches pour me sentir entière. Alors, oui je veux réussir dans la vie, dans ce que j'aime et tout ça, mais pas à ce prix. Pas au prix de perdre ceux que j'aime tout de même ! Ils sont bien trop importants pour que je puisse les oubliés, les chasser de mon esprit complètement. Je pourrais tenter de penser à autre chose, oui, mais je n'y parviendrais pas nécessairement. « Une chance que je me sauves pas de toi, hein. Tu ne cours pas assez vite pour me rattraper de tout façon. » Ouais, celle-là, elle était tout simplement trop tentante, faut bien le dire. Le pire, c'est que ce n'est même pas vrai. Je retournai alors mon attention sur mon plat. Parce que oui, j'avais vraiment faim. « Je t'ai écoute ! » Avais-je dis avant de prendre une nouvelle bouchée du plat.

« pffff, t'es peut-être plus douée au surf que moi, mais alors j'suis certain de courir plus vite. » j'suis pas siii vieux, hein. keely pige dans son assiette alors que j'réfléchis très fort à comment j'vais bien pouvoir lui annoncer le truc. ça allait être la première fois que j'en parlais d'ailleurs. j'savais pas si c'était une bonne, ou une mauvaise chose. autant bien se lancer. « tu sais, ariel. » il n'y avait qu'une seule ariel dans notre entourage, mais j'ressentais le besoin de commencer en douceur, haha. « comment j'pourrais bien te dire ça. » et voilà que j'étais incapable de toucher à mon assiette. les remords, ils me grugeaient l'appétit, même si je n'avais commis aucun crime. « voilà. » j'avais haussé les sourcils, en espérant qu'elle devine d'elle-même. « en tout cas. » très clair, west. hahaha. ou pas.

Je lève les yeux pour le regarder alors qui mentionne le prénom d'Ariel. Sur le coup, je me demande vraiment ce qui va me dire. Je le laisse cependant parler, déballer son sac, qui finalement ne se déballe pas vraiment. Mais merde, c'est quoi qui lui rongeait l'esprit comme ça pour qu'il ne soit pas capable de dire les choses comme elles sont ? Habituellement, il me disait tout sans hésiter, alors qu'est-ce qu'il y avait qui soit aussi dur â dire ? Je déposai alors ma fourchette et croisai les jambes sur ma chaise. « Tu penses quoi ? Que je suis voyante ? Allez dit moi ce qui va pas avec Ariel ! » Peut-être que j'aurais dû formuler le truc autrement, m'enfin bref, c'était dit. Non, mais je le voyais bien que ça lui brûlait la langue, et j'avais besoin qu'il me dise clairement ce qui clochait que je puisse voir si je pouvais faire un truc ou non.

maintenant que toute son attention était sur moi, j'savais davantage pas comment lui avouer le truc. « soen, il est amoureux d'elle depuis des années. » ça, elle le savait déjà, de toute évidence. j'garde le silence pendant plusieurs secondes, ne m'décidant pas à me lancer. « mais.. » mais, mais, mais voilà. en même temps, je ne peux pas lui en vouloir de ne pas comprendre. qui pourrait s'en douter, hein. « mais moi aussi. tu vois. » aoutch. j'guette sa réaction, du coin de l'oeil. puis, j'regarde mon assiette, un peu désespéré. dans tous les cas, ce qui me rassurait, c'est que j'pouvais faire confiance en keely. par contre, j'savais pas du tout comment elle allait le prendre.

Je n'avais pas vu où il voulait en venir avant qu'il ne le dise très clairement. Alors c'était donc cela. Il était aussi amoureux d'elle. Ou ressentait quelque chose pour cette fille. Je fus très surprise à vrai dire. Je ne m'y attendais pas vraiment. Mais c'était une bonne surprise, en un sens. Dans l'autre moins. Aussi difficile avait pu être de dire ce secret, aussi difficile était y répondre. En faite je ne savais pas comment réagir à cela. Je dis alors, plus comme une affirmation qu'une question : « Et je pari que t'en avais pas parlé avant, hein ? » En même temps, même si j'étais pas très bien placé pour en parler, l'amour c'est un truc qui te tombe dessus et tu dis vivre avec. Du moins, c'est ce que j'avais entendu dire. « Vous dire qu'elle a un charme fou cette fille aussi. » Je voulais le rassurer un peu, pour ne pas qu'il s'en fasse pour rien. Devais-je lui conseiller de foncer ? J'en sais rien.

moment de silence. peut-être bien que c'était moins grave que je n'l'avais imaginé. non, non. c'était grave, point barre. pourquoi? parce qu'il n'y avait pas de happy end possible. « nop. j'ai pas osé. j'me suis dit que ça passerait, sauf que ça n'passe pas, tu vois. » soen allait m'tuer. ou pas. ou si. en fait, je n'étais aucunement capable de prévoir une quelconque réaction de sa part en c'qui concernait ce sujet. « en effet. tu sais j'ai l'impression que même si soen s'trouvait une autre copine, j'pourrais même pas songer à peut-être approcher ariel. j'sais qu'elle aura toujours une place dans son coeur, tu vois. c'est mon p'tit frère, et j'peux pas lui faire un truc de c'genre. ce n'est même pas envisageable. l'truc, c'est que c'est pas facile. » trop d'choses que j'gardais pour moi depuis trop longtemps.

« Je pense que la meilleure chose à faire serait de lui en parler, tu crois pas ? » Oui, ça n'allait pas nécessairement être facile, mais selon moi, c'est le seul moyen pour qu'il puisse de sentir mieux. Peut-être pas complètement, mais au moins en parti... « J'vois pas nécessairement les choses du même point de vue... Tu t'es jamais dit que Soen serait peut-être heureux pour toi ? Qu'il pourrait peut-être finalement arrêter de se torturer pour rien ? Passer à autre chose ? Très sérieusement, si j'étais Soen je t'en voudrais pas... Après, c'est sur que je suis pas lui, je peux pas deviner sa réaction, mais il t'aime, nan ? Tu penses qu'une histoire de fille c'est plus fort que ça ? J'crois pas non. » Je voulais surtout le faire réfléchir, pour ne pas qu'il croit qu'une seule et unique option était offerte à lui. Ce n'était pas une décision facile, mais s'il avait besoin d'aide, je serrais là.

« non, j'crois pas.. la meilleure chose à faire serait de passer à autre chose. il y a des millions de filles sur cette planète, après tout. » plus facile à dire qu'à faire. ça faisait déjà des mois que j'essayais d'passer à autre chose. en réalité, je n'en pouvais plus. j'écoute keely attentivement, mais j'peux pas m'empêcher d'être perplexe. « j'sais pas.. j'ai pas envie de faire le test. j'ai pas envie d'risquer quoi que ce soit, entre lui et moi. t'imagines la scène, si j'invite ariel à un souper d'famille? c'est pas possible, non. » pourquoi j'avais décidé d'en parler, si ma décision était déjà prise? en fait, j'crois que je désirais entendre exactement c'que keely venait tout juste de me dire. c'était rassurant, ça m'montrait qu'il y avait peut-être une deuxième solution. sauf que j'me voyais quand même pas faire ça. « peu importe. » silence. « j'cuisine pas trop mal? »

Je l'écoute parler sans rien rajouter... Je préfère le laisser libre de ses choix. Après tout, c'est tout de même lieu qu'il allait vivre avec ça, pas moi. Et après, je comprenais que la situation était loin d'être facile aussi. Rien n'est facile au fond. « C'est toi qui voit West, c'est pour toi. » J'avais quelque peu insister sur le mot pour, dans le but qu'il comprenne que c'était lui qui devait assumer sa décision, mais que changer d'idée était permis aussi. Je ne rajoute rien, encore une fois, avant d'apporter à nouveau de la nourriture à ma bouche. « C'est mangeable. Mais bon, on passera le resto cinq étoiles, hein. » Je me mis à rire un peu. Non, mais c'était bon, sinon j'aurais arrêté après la première bouché.

je n'avais jamais eu l'habitude de me faire passer en premier, en c'qui concernait ma famille. pour moi, la petite soeur et le petit frère, ils valaient vachement plus que quiconque. j'voulais pas les décevoir, en aucun cas. j'voulais pas faire de mal, j'voulais rien causer qui puisse peut-être les déranger. ça n'avait jamais été difficile jusqu'à maintenant. c'est toujours en vieillissant que les choses se compliquent. j'tente un sourire manqué pour mettre fin à la conversation. j'ris à la remarque de ma soeur. « tu trouves pas que t'es un peu sévère avec ma pauvre personne? » j'pique quelques bouchées dans son assiette. « si t'es pas contente, j'vais tout bouffer, ça m'dérange pas t'sais. »

Sa réaction à mes dires me fit un peu rire. Ouais c'est sur que j'y allais toujours trop sévèrement avec lui, le pauvre chou, il était si mal traité. Alors qu'il s'était mis à piqué dans mon assiette, je lui mis une petite tape sur les doigts. « Eh, nan. C'est bon, j'vais réussir à tout manger sans m'étouffer, promis ! » En gros, il n'avait pas intérêt à fouiller dans mon assiette une nouvelle fois. Autrement, il chercherait la guerre, et la trouverait très certainement. Ouais, ou pas. Puis après, j'avais faim et je serais prête à manger pas mal n'importe quoi, qui soit un minimum mangeable. « Mais je m'excuse, je voulais pas te blesser. Prochaine fois, j'vais te mentir et dire que t'es le meilleur des grands-frères cuisiniers, d'accord ? » Je fis une fausse mine triste, histoire de ne ajouter un peu.

j'fais mine d'avoir très mal à la main qu'elle a décidé de punir. heureusement que j'l'aimais, la petite soeur. « et si tu t'étouffes, ce n'est pas plus grave, hein.. » sourire moqueur. évidemment que ça allait être très grave, mais en tant que grand frère, je me devais de répliquer comme un grand frère. puis, j'lui pique encore une bouchée à la vite-fait, quitte à risquer de me prendre son assiette en pleine gueule. « j'espère bien. MAIS IL N'Y AURA PAS DE PROCHAINES FOIS. je blague. quoi quuuue.. » west, la dramaqueen. j'ris, avec une mine d'homme vexé. j'suis pas crédible, mais j'm'en tape.