C'est comme une pression sur la tempe. Comme une obsession, une image qui revient sans cesse après un rêve dont on n'arrive pas à se souvenir. Comme un son, qui vous draine, vous traine, et vous entraîne encore et toujours. Enfin pour lui, la hauteur, le vide, les sauts, l'adrénaline, ça ressemble à ça. C'est presque une maladie. Aussi mortelle que la sienne, soit dit-en passant. Parfois, il se surprend à se demander laquelle des deux le tuera en premier. Mais pour l'instant, personne n'abat Laszlo. Personne. Il serre fort sa main dans la sienne. Comme pour ne pas qu'elle s'envole, alors qu'il gravit les escaliers qui tournent, et tournent, en escargot. Et il monte. Et il la monte, avec lui, derrière-lui. Autour d'eux, il fait encore nuit. Enfin, un peu, mais bientôt, ça aussi ça sera révolu. À l'horizon, on voit déjà le bout du ciel qui pâlit d'honneur face à la venue de l'astre. Ils arrivent enfin en haut, et il ralentit, parce qu'il a le coeur qui bat à rude allure, le conquérant. Il tourne son regard clair comme l'eau de mer vers elle. Sa moitié, son tout, l'autre partie de son âme égarée il y a de ça une éternité. « T'es déjà montée si haut ? Si haut pour voir le jour se lever ? » Il espère que non. Qu'elle lui répondra bien sûr que non, Laz, jamais, rien que là, avec toi. Parce que sinon, elle aurait des raisons d'avoir envie de lui en foutre une belle, sur la joue, pour l'avoir levée du lit aux aurores, là où les gens normaux pioncent encore. Mais Laz, il n'a plus le temps. Il dormira bien assez plus tard, il aura même l'éternité pour ça.

(pff, c'est tellement cool ta réponse, t'as une plume magique.  )

Et elle le suit. Il ne sait pas bien pourquoi. Pourquoi est-ce qu'on te suit, Laszlo ? Pourquoi toi, et pas un autre ? Peut-être qu'elle en suit d'autres. Si cela devrait lui inspirer de la jalousie, ou un sentiment de colère due à une possessivité qui serait normale, ça n'est le cas en rien. Parce qu'au fond, il espère qu'il y en a d'autres. Qu'il y aura encore quelqu'un pour veiller sur elle lorsque l'étoile de son coeur se sera arrêtée. Elle le sait, Tan. C'est une des seules, d'ailleurs. Il n'a pas eu peur de lui dire. Peur de la laisser seule, oui. Alors il espère. Qu'y en a d'autres, de mains, qui la tirent vers le haut. Toujours plus haut, Tan, tu m'entends ? Tu n'dois jamais descendre, sous aucun prétexte. Jamais. Un sourire s'étire sur le visage de l'ange. Jamais, qu'elle a dit. Alors, c'est parfait, n'est-ce pas ? C'est toujours parfait de toute façon. « Moi aussi j'suis content. », qu'il répond simplement, avec une sincérité brûlante dans la voix. Au fond, il n'y a pas besoin de grands mots. Il fronce le nez à son baiser sur sa joue, parce que quoi qu'on puisse croire, Laz c'est pas le genre de type qui a couru tous les lits du continent. Alors ces petits trucs, il les savoure, pour pouvoir se les rappeler. Après, plus tard, quand il ne restera qu'à ramasser les souvenirs. Il l'observe s'approcher du vide. Elle semble renaître. Qu'elle est belle, sa Tansy, quand même. Il cligne doucement des yeux, craignant qu'elle ne s'envole au premier coup de vent. Puis, il s'approche enfin d'elle, et la ceinture par derrière. Comme une protection, un bouclier. Contre le vide, contre la mort, contre tous les dangers du monde. Il pose sa tête sur son épaule, en se baissant un peu pour y parvenir. Il reste longtemps silencieux. Comme ça, on croirait deux amants. Mais il n'en est rien, et n'en sera jamais rien. Laz ne supporterait pas de briser le coeur de porcelaine de sa petite poupée. Il brise alors enfin le silence, mais en douceur. Comme une vague de murmures, comme une vague d'eau salée qui vient s'échouer sur le rivage. « Dis, tu me ferais confiance là d'un coup, t'auras pas peur ? Tu me suivrais si j'te disais de faire un truc, là tout de suite ? »

tansy elle a décide de ne pas y penser à la maladie de lazlo. ça reviendrait à dire que leur relation à une date de péremption. et ça, elle ne veut pas y croire. non eux-deux, ça va au-delà de tout ça. eux deux, c’est fait pour durer. de ça elle en est certaine la môme. elle trouve ça seulement injuste que ça soit lui qui parte. pourquoi lazlo et pas un autre ? quand elle a appris, la môme, elle a eu envie d’hurler. mais lazlo il ne l’abandonnera pas. c’est ce qu’elle se dit, la petite. il va rester ouais, il va rester ou elle ne pourra pas continuer. sans lui, avancer n’a pas de sens. ils vont danser, pour toujours et à jamais, au-dessus du monde réel. ils vont se tenir, se soutenir. ils vont courir, le pas léger sur le béton, dans les ruelles de la golden coast. pour toujours et à jamais. et elle espère que lazlo le sait. elle espère qu’il sait que pour lui, elle ferait l’impossible. son sourire s’élargit lorsqu’il lui répond. tout va bien, non alors ? hein tansy, t’es heureuse. elle le sera toujours avec lui. il est comme un soleil. l’astre brillant autour duquel elle orbite. elle s’éloigne, il la rejoint. ses bras autour d’elle, sa tête sur son épaule. c’est beau, c’est magnifique. elle en oublie asher et le mal qu’il lui fait. elle en oublie le monde autour d’eux. il lui demande, de sa voix suave, celle qui fait penser au calme de la mer, si elle lui fait confiance. elle rit doucement, la petite. la question se pose même pas. bien sûr qu’elle lui fait confiance. je te suivrais, ouais. tu sais que je te suivrais jusqu’au bout du monde laz. puis j’ai pas peur avec toi, j’ai jamais peur. tu me protègeras toujours et je te protègerais pour toujours aussi. je te promets laz.

( aha, merci mon mignon. je suis contente si ça te plait )