not really sure how to feel about it.

Je lève la tête de mes bouquins, retrousse la manche de ma chemise qui me semble plus lourde que jamais à cause de la chaleur bien que sa légèreté laisse apparaître plus que je ne l'aurais souhaité et jette un coup d’œil à ma montre pour remarquer qu'il se fait tard. Ne travaillant pas aujourd'hui, j'ai décidé de rester un peu plus longtemps dans l'enceinte de l'université pour étudier comme à mon habitude. Visiblement, ce bouquin était plus intéressant que je ne l'aurais cru puisque je viens d'y passer plus d'une heure, entièrement fasciné par ma lecture. Même si je préfère faire passer mon avenir avant mes plaisirs personnel, je souhaite tout de même passer un peu de temps en dehors de la pression des études et du boulot. Je range donc mes affaires, me passe une main sur le visage pour me réveiller et embarque mon sac pour sortir d'ici sans la moindre idée d'où me rendre. Je vagabonde un peu dans les couloirs sans jamais me presser jusqu'à tomber sur Oslo. Je souris légèrement en l’apercevant. Hey. Qu'est-ce que tu fais encore ici ?

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Alors que nous sommes dans une université que je n'ai pas encore totalement visitée, la coïncidence veut que je tombe nez à nez avec la seule personne ici qui doit mettre autant d'acharnement que moi à ses études. C'est aussi celui que j'aide, maladroit en amour et instable au niveau des relations affectives, même si je ne peux m'empêcher de sourire à chaque fois que je croise son regard d'un bleu dont je ne me lasse pas. Même si je ne peux m'empêcher d'avoir une petite appréhension à chaque fois que je lui adresse la parole, comme mon ventre commençait à se tordre de l'intérieur. Ouais, il ne me laisse pas vraiment indifférent derrière son air d'enfant égaré. Et, ouais, je lui prête tout de même une oreille attentive pour le conseiller malgré ça, en bon ami que je suis. J'étais plongé dans la lecture d'un livre, j'ai pas vu le temps passer. Je souris de plus belle comme un véritable idiot sans m'en rendre compte, et sans aucune raison particulière. T'es pressé, ou on peut faire un petit bout de chemin ensemble ?

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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, derrière cet air de scientifique je n'en reste pas moins un grand amoureux de la littérature, certainement la seule chose en plus de ce français parfait et de ce visage d'ange que ma mère m'a transmis. Je n'hésite donc pas à dévorer des pages entières de romans et autres œuvres lorsque je peux rattacher tout ceci à mon domaine de prédilection. Et puis dans un sens la bibliothèque restera toujours un endroit rassurant, calme, chaleureux et isolé comme je les aime même si la compagnie de personnes comme Oslo ne me déplaît pas non plus. Il n'y avait plus beaucoup de monde. La bibliothécaire et deux autres étudiants. Celle-ci a d'ailleurs passé son temps à me jeter des regards... étranges. Je déglutis légèrement en y repensant. Ça veut dire que je pourrais te kidnapper pour un peu plus qu'un simple petit bout de chemin ? Je lance cette réflexion sur le ton de la plaisanterie, mais au fond je sais parfaitement que son colocataire l'attend chez lui. Je n'ai pas passé des heures à écouter ses confidences pour ne pas en connaître un minimum sur sa vie. Sans perdre une minute de plus, j'enfonce mes mains au plus profond des poches de mon pantalon et commence à marcher aux côtés d'Oslo d'un pas plus que lent.

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A la vue de ce sourire aussi large que celui du plus amusé des hommes, je comprends rapidement que je n'aurais peut-être pas dû balancer ça comme ça. Je tire donc une petite mine et le fusille du regard, voyant parfaitement qu'il s'imagine la scène. Ouais, enfin, c'était pratiquement rien. Et puis c'est pas comme si... Comme si quoi ? Comme si je pouvais me montrer intéressé ? Ouais. Outre le fait qu'elle ait passé la quarantaine et qu'elle soit l'archétype de la bibliothécaire aigrie, elle est loin d'être mon genre. Mais si ça t'amuses tant je devrais peut-être retourner la voir et te laisser avec rentrer chez toi seul. Ce n'est peut-être qu'une blague, mais rien que l'idée me répugne. Même si je préfère que tu sois tout à moi plutôt qu'elle. Je ne change pas de ton, j'affiche même ce petit sourire en coin joueur, mais au fond je suis sérieux. Une révélation subtilement déguisée ? Peut-être bien. Franchement, pas du tout. Ça me manquait presque. En vérité, je suis sans doute sadomasochiste. L'acharnement au travail, j'adore ça. Aussi épuisant puissent-ils être, mes cours, mon job à l'aquarium, mon stage dans ce centre de recherche... Ouais, j'adore ça. Pas au point de passer ma vie à ce rythme, mais au point de passer les quelques années qu'il me reste avant de pouvoir partir de là, sur le terrain et dans des établissements bien plus au point que ceux de Gold Coast.

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Je lève les yeux au ciel à sa remarque. Franchement ? Comme s'il me croyait capable de lui renvoyer ses regards ? Comme je l'ai fait pendant une heure ou peut être plus, je préférerais largement fixer les pages de mon livre plutôt que de ne jeter ne serait-ce qu'un oeil dans la direction de la bibliothécaire. Alors que je continue d'y penser et tente de ce fait d'effacer les quelques images qui me viennent de l'esprit, je reviens à moi en l'entendant changer brusquement de sujet. Et merde. La subtilité et moi, ça fait deux. Je tourne la tête vers lui et le vois en train de me fixer d'un air interrogateur. Il ne m'en faut pas plus pour que mon visage dont la couleur matte digne de ces heures passées au soleil dans mon petit coin perdu disparaît progressivement à force de me retrouvé enfermé à étudier ne vire vers des teintes plus... rouges. Je hausse les épaules. Peut-être bien. Te comparer à la bibliothécaire, c'est une bonne technique ou est-elle complètement foireuse ? Je reste vague, légèrement provoquant. Je détourne le regard. J'essaie juste de noyer le poisson, comme on dit. Difficilement.

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Et merde. Une fois encore, je m'y prends comme un véritable amateur. L'entraînement, il n'y a que ça de vrai. Moi qui n'ai pour l'instant connu que quelques aventures n'ayant jamais dépassées le cap des quelques mois, je devrais sûrement m'y mettre. Enfin bon, ce n'est pas vraiment l'une de mes priorités. Je dois avoir l'air tellement ridicule à essayer de tourner le cours de la conversation à mon avantage. Bon, puisque tu as su décrypter mon langage codé avec brio, qu'attends-tu pour me répondre ? Sarcastique, la dernière défense avant que je ne fonde comme neige au soleil sous la honte mêlée à l'appréhension qui me saisit un peu plus à l'approche de sa réponse, état que je dissimule aisément derrière un sourire loin d'être forcé puisqu'étant apparu dès lors que je croisai cette expression malicieuse sur le visage d'Oslo. De toute façon, là n'est pas le sujet. Donc, et toi, la reprise ? Pas trop dur ? Ultime tentative pour changer de sujet et rebondir sur quelque chose de moins... Gênant ?