odile court. très vite, le plus vite possible. elle court et on n'entend que le bruit de ses ballerines claquant sur le bitume. on ne voit que ses cheveux blonds virevolter derrière elle. elle n'est pas poursuivie, non, mais elle poursuit plutôt une de ses lubies du moment. arlène. arlène et ses cheveux blonds, arlène et ses fines lèvres, arlène et son petit nez. elle lui a envoyé un message tout à l'heure, en lui disant de venir chez elle. odile a dit oui, car odile dit rarement non et surtout parce qu'elle a bien envie de passer cette nuit aux côtés de la belle blonde.  alors odile, court, vite, une bouteille dans son sac, avant d'arriver devant chez arlène. comme elle le lui a dit, odile vient directement au garage où elle assiste à une arlène ceoncentrée parce ce qu'elle est en train de faire. pour signaler sa présence, odile sort de son sac la bouteille d'alcool, qu'elle brandit. « je suis prête à passer une longue nuit. » petit sourire en coin. le coeur d'odile bat fort. très fort. c'est l'effet arlène. 

w/odile


Je n'ai jamais su de qui je tenais mes insomnies. Elles s'avèrent énormément dérangeantes c'est vrai. Dans la maison, tout le monde dort. Je tournais dans mon lit pendant une éternité avant d'en sortir finalement. Alors, je me retrouve là, les mains qui trifouillent dans le coeur de la bête. Une chevrolet impala de 1967. Le véhicule qu'un ami m'a demandé de remettre en état. Il m'a promit un road trip à la clef. Je lui ai proposé un prix raisonnable qui l'arrange aussi bien lui que moi. C'est de l'argent facile à faire - en dehors de mes heures de travail, certes pas forcément légales mais c'est du service amical. J'ai laissé mon téléphone posé là près du plan de travail en bois au fond du garage. Il y a suspendu bons nombres d'outils : ceux de mon père et puis les miens. C'est notre caverne d'ali baba ici. Le portail est grand ouvert - alors je peux voir la pleine lune se cacher derrière les nuages. Il fait frais mais je n'ai pas spécialement froid : je refermerai quand Odile sera arrivée. Je n'entends pas la jolie blonde courir dans la rue - approcher jusque ici par cette musique du groupe AC/DC qui se diffuse à travers la stéréo. Je ne remarque pas Odile qui se tient là face à moi - une bouteille à la main, présentée à moi avec un sourire chaleureux sur les lèvres. Non. Je me tiens là, penchée, attentive à ce que je fais. Sur ma vieille salopette, j'essuie mes mains contre mes fesses. Alors, je me retourne et la découvre. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres.
« Je suis prête à passer une longue nuit. »
Je m'approche et prends la bouteille après lui avoir fait la bise.
« Tu as bien fait. Il y a de la nourriture dans le placard derrière. »
Il fallait que je me change, je n'allais pas rester en salopette. Je commençais par rabattre le capot de l'Impala.
« Comment tu vas ? »
Alors, je commençais à défaire la boucle de la première bretelle.

w/odile

Je suis consciente de l'attirance que Odille peut avoir à mon égard. Il est vrai parfois que j'en joue. C'est sans doute malsain mais cela ne part jamais d'une mauvaise intention. Odille est une fille que j'adore, je ne me permettrai jamais de la blesser. Si cela arrivait un jour, je crois que j'aurai sérieusement du mal à me le pardonner. Il ne faut pas penser à des choses pareilles. Odille à l'air d'apprécié le rapprochement que je lui accorde par le simple biais d'une bise. J'en suis amusée. Ensuite, elle se montre intéressée par le placard du fond. Je lui laisse la liberté de choisir ce qu'elle désire et pendant que Odille est occupée, je me contente de retirer ma salopette. La première accroche saute et alors elle se retourne. Odille se montre quelque peu troublée. Un sourire ravageur se pose sur mon visage. Elle ne se montre pas à l'aise. Malgré tout, cela la rend encore plus attachante et mignonne.
« Ca va aussi. » dis-je en laissant tomber le haut de ma salopette. Je ne prends pas la peine de me cacher pour me changer. La façon que Odille a de me dévorer - car c'est franchement ça - pourrait me mettre mal à l'aise mais il n'en est rien. Je n'ai en plus aucun problème avec mon corps.
Cette salopette un peu trop grande me tombe en bas des chevilles - alors je ne porte sur le dos qu'un débardeur blanc et un boxer. J'envoie valser le vêtement et commence à tourner en rond.
« Et merde. Tu n'as pas vu mon short ? »

parfois, odile se demande si arlène ne serait pas un peu homosexuelle, ou au moins bisexuelle. parce qu'il est vrai, que, parfois, arlène dit ou se comporte de telle façon  qui fait que les papillons dans le ventre d'odile ne cesse d'augmenter. puis ils tournent, tournent à l'intérieur de ses entrailles et elle aimerait bien les faire arrêter, ces petits papillons. mais il n'y arrive jamais. « Ca va aussi. » odile hoche la tête, pourquoi elle ne le sait pas, mais elle hoche la tête tandis qu'arlène décroche la dernière bretelle de sa salopette et la laisse glisser à ses pieds. les papillons s'affolent. odile croque dans un des gâteaux, comme elle aimerait croquer la peau d'arlène à ce moment-là, comme elle aimerait mordiller les lèvres de la mécanicienne. elle ne sait même pas comme elle fait, odile, pour rester aussi stoïque, alors que son cœur bat la chamade, il bat s'y fort qu'elle n'entend presque pas les paroles d'arlène. « Et merde. Tu n'as pas vu mon short ? » petit coup d'oeil aux alentours, odile prie secrètement pour ne pas le retrouver, ce foutu short. elle regarde de droite à gauche, de gauche à droite, odile voit des outils, beaucoup d'outils et de bric-à-brac. elle aperçoit un bout de tissus, au loin, qu'elle décide d'ignorer. « non, je ne l'ai pas vu, c'est pas grave, tu peux rester comme ça, ça ne me dérange pas, après tout c'est comme si tu étais en maillot de bain et ça ne me dérange pas que tu sois en maillot de bain, même dans un garage alors qu'il fait encore nuit. »  ses joues prennent une couleur écarlate. odile se demande si c'est parce qu'elle parle trop, si c'est parce qu'elle a trop chaud, ou si c'est de voir arlène comme ça qui la met dans cet état. elle croque une nouvelle fois dans son gâteau, comme elle dévorerait les deux seins d'arlène. ils ont l'air beaux et fermes.  « Je peux me mettre aussi en maillot de bain si tu veux. on se croira à la plage comme ça. »  odile parle. un peu, beaucoup. pour rien dire surtout, mais c'est à cause des papillons dans le ventre, ça fait dire n'importe quoi ces petites bêtes là.