Il fait plutôt calme aujourd'hui, t'as pas eu énormément de clients. Faut dire que le temps est un peu maussade. Ca n'arrive pas souvent ici. D'habitude, surfeurs et autres touristes squattent sans arrêt la petite boutique de surf où tu travailles. Mais là, tu t'ennuierais presque. Et t'ennuyer t'aime pas ça. Parce que ça te fait penser. Et que penser, ben, t'aimes pas ça non plus en fait. Du coup, tu allumes la radio, tu mets la musique un peu trop fort, tu te concentres que sur ça. Quand un client finit par entrer, tu sursautes. Ouais, t'as été un peu surprise, tu t'y attendais pas. C'est un jeune homme. Tu ne l'as jamais vu dans le coin. Souriante et polie, comme à ton habitude, tu lui dis:Bonjour Monsieur, je peux vous aider ?

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Comme d'habitude, tu appelles les clients monsieur, madame ou limite mademoiselle. Et tu les vouvoies, c'est beaucoup plus poli. Enfin, pour toi, c'est une marque de respect. Et la le jeune homme te sort : « oui, est-ce qu’tu peux m’appeler Stitch et me tutoyer parce que sinon j’ai l’impression d’être un vieux de quatre-vingt-dix ans. » T'avais bien remarqué qu'il était jeune, sûrement la vingtaine. Mais c'est vrai que ce n'était pas dans tes habitudes de tutoyer les clients. Et puis il te file son prénom. Il est plutôt du genre direct comme type. Heu, désolé, c'est pas dans mes habitudes d'appeler les clients par leur prénom. Tu le regardes avec un air un peu ahuri puis tu ajoutes Mais bon, t'as l'air assez sympa alors, je vais faire une exception. Alors, comment puis-je t'aider ?

Perso’, comme j’suis aussi vendeur, j’sais un peu comment faut faire et tout. Bon c’est sur qu’avec les vieux j’essaye de la jouer calme classe et polie. Mais avec les jeunes j’les tutoie et j’les appelle par leur prénom. C’est c’qu’on appelle « la proximité avec le client », enfin moi j’trouve ça vachement mieux et tout. Et puis bah après des fois on discute et on devient potes et tout quoi, c’est cool. Bon après elle m’dit que comme j’ai l’air sympa elle peut faire une exception. Mais oui j’suis sympa. J’suis dora l’exploratrice version mec. Sympa, mais chiant quand même, et fou, et bavard, et un peu con des fois. Bon elle m’demande si j’ai besoin d’aide. « euh..ouais. Vous faites des planches personnalisées ou pas ? Nan parce que j’aimerais bien me mettre au surf et avoir une planche cool et tout. »

Tu sens que ta journée vient de prendre un autre tournant. Parce que l'énergumène qui vient d'entrer dans ta boutique risque de t'occuper l'esprit pendant un bon bout de temps. Il aimerait bien une planche personnalisée. T'es pas sûre de comprendre. Personnalisée ? C'est-à-dire ? Avec Stitch écrit en grand dessus ? Tu lui souris, tu te demandes ce qu'il va te sortir. Mais sinon, des planches de surf, vous en avez beaucoup ici, donc tu lui proposes de jeter un coup d'oeil en l'invitant à te suivre. Puis tu continues à faire un peu la discussion. T'es nouveau par ici que tu veux commencer le surf ? Ou c'est une petite folie qui te prend comme ça ? Toi aussi t'as commencé le surf y a pas longtemps, et tu as acheté ta planche ici. D'ailleurs, elle est toujours en rayon. Tu lui montres la planche du doigt. Voici la mienne. Mais bon, elle est assez simple et pas du tout personnalisée.

Elle me demande si j’veux une planche personnalisée avec mon nom dessus, c’t’à dire Stitch. J’avoue que ce serait carrément cool quoi, mais j’pensais pas des masses à ça faut dire, mais c’pas bête comme idée. Mais ça m’fait penser à quand j’étais petit et que ma mère mettait mon nom sur mes habits « au cas où ». Comme-ci quelqu’un allait m’piquer mon t-shirt ! C’était pas pour ça ? Ah bon bah ok. Bref. « nan en fait j’voulais mettre un brocoli géant dessus ! » c’est hyper sérieux en plus. C’est sûr que vu qu’elle me connaît pas elle va trouver ça hyper bizarre, mais tous les gens qui m’connaissent bah ils savent que les brocolis et moi c’est genre la plus belle histoire d’amour du monde. La preuve, mon nounours et ben c’est un brocoli. Elle m’demande ensuite si j’suis nouveau et tout. « ça fait genre un an que j’suis ici, mais j’me suis dit why not quoi ! » elle me montre ensuite sa planche « classe ! Et t’sais en faire ? »

T'es pas sûre d'avoir bien compris. Un brocoli ? Quoi un brocoli genre un brocoli comme les légumes ? T'écarquilles les yeux. T'es certaine qu'il te fait une plaisanterie, donc tu réponds sur le ton de la plaisanterie. Alors là, Stitch, si c'est des brocolis que tu veux, je pense que tu t'es trompé de boutique. Je peux t'indiquer le chemin du marchand de légumes si tu veux. T'as un grand sourire sur le visage, tu le trouves bien marrant ce type. Evidemment, tu ne te doutes pas une seconde que c'est sérieux. Il te dit qu'il est là depuis un an et qu'il aimerait se mettre au surf. Il te demande si tu sais en faire. Tu as commencé il y a peu de temps. Travailler dans cette boutique t'as donné envie de t'y mettre. J'me débrouille. J'suis encore novice en fait. Tu le laisses observer les planches, il trouvera sûrement ce qu'il lui faut. Vous en avez pour tous les goûts ici. Je peux te conseiller un bon prof si tu veux. C'est le frère de mon ... Brusquement, tu arrêtes de parler, sans finir ta phrase. T'allais dire "c'est le frère de mon mari" mais tu aurais dû ajouter qu'il était décédé puis il t'aurait peut-être posé des questions et tu n'en avais pas envie. Tu rectifies donc spontanément. C'est le frère d'une connaissance. Si tu pouvais faire un peu de pub pour Wade, pourquoi pas ?!

J’ris mais elle pense que je déconne à propos du brocoli. Pourquoi est-ce que tout le monde pense que j’dis pas des trucs sérieusement ? Bon c’est vrai j’suis pas sérieux, mais j’peux penser des choses sérieuses comme vouloir une planche de surf avec un brocoli dessus. Bon à mon avis comme les gens sont pas méga fan de ça en général on risque pas d’me la piquer bref. C’est pas une pro de la planche apparemment puisqu’elle vient de commencer. « bah on pourrait apprendre ensemble ? » j’préfère carrément faire les choses à plusieurs que de me taper l’air con à être comme un débile tout seul. Enfin bon, elle me conseille ensuite « un bon prof » qui est le frère de… et puis elle s’arrête et dit finalement que c’est le frère d’une connaissance. Mouais. T’sais comme j’suis curieux moi. « c’qui ta connaissance ? » ouais et puis pas méga délicat par moment aussi.

Ok. Y’a un truc de zarb là. Elle me conseille un prof, qu’a l’air génial, mais elle, elle peut pas apprendre avec ce prof. Pourquoi ? Genre, ça me fait un p’tit peu flipper moi. C’est comme-ci on était en haut d’un toboggan, et qu’on me dit « vas-y, mais moi je peux pas, salut ! ». Déjà t’as bien l’air con tout seul en d’un grand toboggan, et puis en plus tu flippes sa mémé en culotte quoi ! Bref, je fais une comparaison merdique. Ok. Donc le mec qu’elle me conseille est le frère d’un de ses exs, je sens l’embrouille un max moi, j’vais peut-être me demmerder tout seul pour apprendre, j’veux pas débarquer au milieu d’un truc amoureux ou j’sais pas trop quoi. Elle m’demande ensuite si pour la planche c’était sérieux ou pas « avec le brocoli ? Bah si, carrément. T’vois j’suis un peu monsieur brocoli t’vois, j’adore ça et tout, mon doudou c’est un brocoli ! » ça y’est je vais passer pour un gosse de cinq ans. Bon j’suis un peu un gosse, mais j’m’en fous, j’aime pas être pris pour un gamin. « et c’est quoi ton nom ? » ouais parce qu’on discute mais j’connais pas le sien moi !

Avec le brocoli ? Bah si, carrément. T’vois j’suis un peu monsieur brocoli t’vois, j’adore ça et tout, mon doudou c’est un brocoli !  Tu le regardes, un peu consternée. Heu ouais ... Bah en même, chacun son truc hein. Y en a qui sont fans de trucs bizarres, c'est tout. Puis les brocolis, c'est pas forcément plus bizarre que les timbres par exemple. T'as jamais compris les gens qui collectionnaient des timbres. Bref. « C'est une passion comme une autre hein ! Par contre, pour la planche, je vais pas pouvoir t'aider dans ce cas. C'est rare les gens qui demandent une planche avec un légume dessus. » Tu souris. Il est vachement comique ce bonhomme. Il te demande ton nom. C'est vrai que tu ne t'es pas encore présentée. « Moi c'est Valentina. » Tu as bien envie de continuer à faire un peu la discussion. « Et donc, tu habitais où avant de venir vivre ici ? » Faire de nouvelles connaissances ne peut pas te faire de mal. Tu jettes un coup d'oeil à ta montre. Il est 18h. C'est l'heure de la fermeture. Tu n'as pas trop envie de le mettre à la porte mais tu n'as pas non plus envie de passer la soirée dans la boutique. « Dis, je dois fermer la boutique. Mais ça te dit de tester une des planches en ma compagnie ? » T'es une vendeuse super sympa, alors tu veux bien lui en prêter une (qu'il devra rendre juste après évidemment). Et puis, comme ça, ça vous donnera l'occasion de surfer un peu.

Elle a raison, aimer les brocolis c’est une passion comme une autre, j’ai pas du tout honte nan. J’assume. De toute façon j’assume toujours tout ! J’suis pas du genre à avoir honte de moi, les gens ont honte de moi, ouais, mais j’m’en fous. J’me fous de c’que pensent les gens. Mais elle peut pas m’aider pour ma planche personnalisée parce que y’a pas grand monde qui demande des légumes sur sa planche. C’est vrai que j’ai jamais vu un mec se trimballer avec une planche avec des carottes ou un artichaut dessus, quoi. Mais ce serait quand même trop cool ! Mangez cinq fruits et légumes par jour. Bon elle me dit ensuite qu’elle s’appelle Valentina. Et moi comme un con je fais comme dans la pub pour le parfum « valeenntinaaa, valeeennntinaaa ! » sauf que mon accent italien c’est vraiment de la daube et qu’on entend toujours mon accent anglais. J’ai un accent british très prononcé, j’suis grillée en deux minutes quoi. Bon elle me demande d’où je viens, ayant capté que j’suis pas australien. « j’viens de Londres ! » la pluie, le mauvais temps, le froid, je connais tout ça. Enfin c’est quand même cool comme ville. Et puis après elle m’dit qu’elle doit fermer la boutique et que si j’veux on peut aller tester la planche. « ouais carrément, j’suis trop partant ! »

Tu éclates de rire en l'entendant imiter la pub. Il y est presque ! Ou pas ... Au moins, il a réussi à te faire rire, c'est déjà ça de pris. Il te dit qu'il vient de Londres. Tu ne connais pas cette ville. En même temps, tu n'as jamais voyagé, à part lorsque tu es venue vivre ici. « La ville des bus rouges et des cabines téléphoniques rouges ! » Pitoyable, c'est absolument tout ce que tu connais de Londres. En même temps, tu dis que tu n'as pas à rougir, lui, il ne doit certainement rien connaître non plus de ta ville natale. « Moi j'viens de Russie. » Tes origines russes se retrouvaient surtout dans ton nom, un peu dans ton physique. Tu n'avais plus aucune attache en Russie, alors, ce pays ne te manquait pas trop. Il te dit ensuite qu'il est partant pour essayer les planches. Tu le laisses choisir celle de son choix mais tu ne lui proposes par les plus chères et plus classes. Parce que oui, ton patron tu tuerait. Tu vas chercher ta propre planche que tu amènes toujours avec toi le matin et que tu laisses dans l'arrière-boutique. Après avoir fermé le magasin à clés, vous vous rendez sur la plage de sable fin, à deux pas de là. « Allez on y va ensemble et on regarde qui tient le plus longtemps avant de tomber. »

Ouais Londres c’est la ville des bus rouges et des cabines rouges (genre on aime trop l’rouge ça fait peur). Bon, c’est la réponse basique des touristes, avec le thé et la pluie. Mais au final ils ont carrément raisons ! Quand j’vais chez mes parents y’a toujours du thé en train de chauffer, les trois quarts du temps il pleut, et quand y’a un rayon de soleil tout le monde sort les t-shirts et les shorts. Et puis les bus rouges, y’en a trop pleins ! Enfin surtout dans l’centre, mais bon. Par contre les cabines, ils commencent à les retirer et tout. Donc bon, elle est pas franchement loin de la vérité avec son cliché. Elle dit ensuite qu’elle vient de Russie. J’connais vaguement le pays, il caille, tout le monde s’appelle Vladimir et à un nom qui finit en –chev. La capitale c’est Moscou (l’intello’ !). j’sais aussi que y’a une place là-bas, elle est de j’sais plus quelle couleur. Et puis un truc qui ressemble à de la crème à j’sais pas trop quoi. Ah oui, le kremlin ! Bref. La Russie et moi, ça fait deux quoi. Je prends une planche basique, une des moins chères, comme ça si je la pète j’aurais pas trop à payer (j’suis pas riche !). On sort ensuite de magasin et on va à la plage. Elle m’dit qu’on y va ensemble et qu’on regarde qui tient l’plus longtemps. « par contre j’ai pas de maillots d’bain, donc j’y vais en caleçon ! » et puis j’retire mon t-shirt et mon jean. J’suis pas tout replapla non plus, j’fais un peu de sport, genre du foot’, des fois. Et puis pousser un chariot à bonbons toute la journée, ça muscle !

Par contre j’ai pas de maillots d’bain, donc j’y vais en caleçon ! Tu rigoles. Qu'il ne se gêne pas, c'est pas la première fois que tu verrais un mec en caleçon. Il est plutôt bien foutu. Mais t'as pas trop la tête à te rincer l'oeil en ce moment. Tu viens de te rappeler qu'en fait, toi non plus tu n'a pas de maillot de bain. Tant pis. De toute façon, bikini ou soutien-gorge et culotte, ça revient un peu au même. Tu te déshabilles donc à ton tour puis tu attache la cordon de la planche à ta cheville. Ainsi parée, tu t'élances dans la mer jusqu'à une certaine profondeur. Stitch est à tes côtés. Tu te redresses lentement sur ta planche jusqu'à être parfaitement debout. Tu te laisses glisser sur la première vague qui arrive. Et hop, tu es restée debout. Tu es plutôt fière de toi. Tu jettes un coup d'oeil pour voir si ton cher voisin est toujours debout lui aussi...

Bon, ça a pas l’air de franchement la déranger que j’sois en caleçon. Et puis apparemment elle non plus elle a pas de maillot de bain, donc bon. Elle s’met en sous vêtements et moi j’en profite pas pour regarder ou pour la mater. C’pas trop mon genre, j’suis pas un vicieux. Et puis comme je bosse sur la plage la moitié du temps, bah j’en vois des tonnes des gens en maillot de bain, donc bon. Et puis j’suis pas un type pervers non plus, j’m’en fous du sexe, des gens en maillot de bain et tout. J’suis un type sensible moi, et ouais ! Bon elle s’attache à sa planche et j’fais pareil. On s’élance et je manque déjà de me casser la gueule ça commence bien. Bon la vague arrive et moi j’la regarde faire, histoire de chopper la technique, du coup j’me prends une vague en pleine gueule et j’tombe comme un pas doué ; J’suis sous l’eau, ça tourbillonne, c’est la merde ! Bref au bout de j’sais pas combien de temps, j’arrive enfin à sortir ma tête de l’eau et j’dis « j’suis vivant » tout essoufflé.

Tu t'étais retournée pour voir si Stitch avait réussi et étrangement, tu ne le voyais plus. Il réapparaît quelques secondes plus tard en disant qu'il est vivant. Tu ne peux pas t'empêcher de rigoler. Tu te couches sur la planche et la fait avancer jusqu'à lui. Tu lui tends la main pour l'aider à remonter sur sa planche. « Faut vraiment que tu prennes des cours au plus vite j'crois. » Tu ne veux pas être méchante. Tu dis ça en rigolant bien évidemment. Et puis, c'est pas comme si tu étais une pro de ton côté. En l'aidant à se remettre debout, tu remarques qu'une autre vague arrive. « Grouille ou on va tous crever ! » Trop tard, tu as à peine le temps de finir ta phrase que tu te retrouves sous l'eau, sous ta planche et avec la bouche pleine de sel. Tu viens de boire la tasse en effet. Tu remontes à la surface avec quelques difficultés, en te soutenant à la planche. En sortant ta tête de l'eau, tu craches tes tripes. Beurk, l'eau de la mer, c'est juste dégueulasse. « Mon Dieu, j'crois qu'on est aussi nuls l'un que l'autre. » T'es prête à faire une dernier essai, mais si tu rates, alors tu opteras pour la bronzette.

Elle m’dit qu’il faut que j’prenne des cours au plus vite. Elle a carrément raison ! C’est vrai, j’ai juste failli me noyer là. C’est vachement dangereux les vagues n’empêche. Ouais j’passe mes journées sur la plage à vendre mes bonbecs mais j’vais pas dans l’eau. Enfin si, de temps en temps, mais je flippe toujours un peu de me prendre une vague dans la tronche. Elle m’dit de m’grouiller sinon on va tous mûrir ! Mais bon, c’est trop tard, on se prend la vague sur la gueule. Bon j’me débrouille pour me foutre sur le dos comme ça mon dos m’protége un peu (genre ouais j’ai une carapace j’suis une tortue). On finit par sortir la tête de l’eau, apparemment elle a bu la tasse. Bon pas moi, j’ai d’la chance. Elle m’dit qu’on est aussi nuls l’un que l’autre. « ouais. » j’dis avant de nager vers elle pour pas être obligé de gueuler pour parler. « tu veux pas qu’on sorte avant de mourir noyés ? » pour une fois, j’trouve mon idée pas trop conne. Les vagues ça me fait flipper. La plage c’est plus calme et tout.

Tu veux pas qu’on sorte avant de mourir noyés ? C'est pas forcément une mauvaise idée. Tu trouves quand même que c'est un peu stupide de travaille dans un magasin de surf et ne pas savoir surfer correctement. C'est pas grave, tu te dis que ça viendra avec le temps. Tu hoches la tête puis tu te diriges vers la plage. Tu te détaches de ta planche et tu t'allonges sur le sable. Le soleil est encore chaud malgré que ça soit la fin de l'après-midi. « Et sinon, le fan de brocolis, il fait quoi dans la vie ? Il a un boulot ? » Il doit sûrement bien gagner sa vie le bonhomme. Tu racles un peu le sable qui colle à tes bras, tu détestes quand le sable se colle sur ta peau. Puis tu fixes le ciel bleu pendant quelques secondes avant de fermer les yeux. Tu es bien.

Elle est d’accord avec moi, elle veut pas crever dans l’eau comme une bouse avec personne pour la sauver (oui parce que j’serais mort et parce que je joue pas dans alerte à malibu donc j’serais capable de tuer quelqu’un en essayant de le sauver). ‘Fin bref. On sort de l’eau et là j’me rends compte que j’suis trempé et qu’j’ai pas de serviette, la loose quoi ! Bon, tant pis, je pause la planche sur le sable (le délinquant !) et j’m’allonge dessus. Elle m’demande c’que j’fais comme boulot. « j’ai une boutique de bonbons et j’en vends sur la plage. » et c’est le métier le plus cool du monde ! « t’en veux ? » j’lui demande, on sait jamais. J’ai p’t’être pas de serviette mais j’ai toujours des bonbons avec moi.