prénom : tansy. nom : nerida. nationalité : bulgare du côté de maman, cubaine du côté de papa. âge : dix-neuf ans. scolarité : abandonnée. métier : vends des babioles et autres étrangetés dans la boutique ésotérique d'une prêtresse vaudou. famille : quatre frères, papa, maman et mère-grand. orientation sexuel : ouverte aux négociations. statut matrimonial : libre
la familia es todo, la môme elle a grandie entourée par des hommes. des mecs grands, des mecs forts, des mecs qui pensent que le rôle de la femme se trouve derrière les fourneaux. il est comme ça le père nerida. le père nerida il fait peur, il déconne pas. il croit en la baise lumière éteinte sous les crucifix, en l’éducation à la trique. puis la baraque aussi. la baraque où ils sont entassés elle est bruyante. ils gueulent ses frères. ils hurlent comme des clébarts enragés. ça bourdonne, ça s’arrête jamais. alors tansy, elle passe le plus clair de son temps dans les rues, parce qu’elle en a marre de sa famille de tarés. mais la familia es todo. para siempre.
naître femme est l’une des pires tares. elle a appris qu'en tant que femme, t’es censée prendre les coups sans jamais les rendre, ok connard. tansy c'est une sauvage, elle se bat comme un homme. il lui faut plus qu'une paire de couille et une grande gueule pour l'impressionner, tansy.
elle aime les mots la môme. ils s’échappent et éffleurent ses lèvres en mal d’attention. elle aime les langues, mortes ou vivantes, les apprends comme un poème. son appartement est recouvert de livres. des livres d’amour, des livres qui suintent le désespoir et la haine, des livres sur la science, l’histoire, la sorcellerie. elle aime les mots ouais, la môme.
el amor murió on aime qu'une seule fois comme ça, qu'il lui avait dit à la môme. ça ne les a pas empêché de se barrer chacun de leurs côtés, oubliant les promesses échangées. elle pensait comme une conne que l’amour la sauverait de tout, mais ses démons sont de retours, bien décidés de la laminer complètement. son paradis maintenant à la môme, il se situe qu fond des chiottes.
pero las ovejas están rabiosas elle à la rage la fillette. rage de vivre, rage de vaincre. elle voit tout comme un potentiel obstacle à surmonter, chaque personne comme une future déception. elle se méfie la môme. de tout, de rien. elle est comme un de ces clebs là. ceux qui, de peur, vont venir t'arracher la jugulaire.
elle a peur de l'eau. elle surf pas la môme. les autres se moquent d'elle parce que les vagues l'effraient. elles s'écrasent contre le banc de sable, menace d'engloutir les surfeurs. elle aime pas l'eau la môme. elle a toujours peur de se faire bouffer par un requin, ne plus pouvoir remonter à la surface. alors elle reste assise sur le sable, regarde les autres rire en jouant dans les vagues. et elle regrette de pas pouvoir dépasser sa peur.
l'autiste contemporain tansy elle peint. c'est l'une de ses grandes passions. elle peint un univers dans lequel elle s'oublie parfois, la rêveuse. un monde imaginaire, parfait. un monde qui lui irait bien mieux que celui dans lequel elle vit.