Моя дочь, мы имеем посещения ! scanda l'homme qui t'avais donné naissance. Tu accoures au salon et tu découvres l'objet de cet appel si soudain. Un grand blond se tenait fièrement devant toi. Viril et droit.
Je suis désolé de vous déranger, mais je devais m'entretenir avec vous. Vos ordres ont été contredit mademoiselle. Heureusement, t'avais quelques notions de français avec toi. Ton père, c'était pas le cas. Russe au plus profond de lui-même. Tu comprends plus ou moins de ce dont il parle. Une affaire qui a mal tourné,
c'est ce que vous vouliez faire croire. Suivez-moi, ordonnas-tu presque à cet homme, de ton accent si russe. Tu laisses ton père dans le salon et tu conduis l'homme jusque dans une petite pièce. Plus discrète, ou peu y mettent les pieds. Tu laisses ton naturel hautain et cruel de côté et tu te jettes presque au cou de ce frenchy. Voilà donc ce que tu cachais au peuple russe. Et à ton père, le mafieux le plus respecté du pays. Tu t'étais éprise d'une blanc-bec. Un français, aussi français que possible. Une honte pour ton père. L'idée que t'offre ton corps à un frenchy le rendrait aussi malveillant que le jour où il s'est débarrassé de ta mère.
Отец, нет ! criais-tu, alors âgée de six ans. Tu essayais tant bien que mal de raisonner ton père. T'étais pas bien haute, t'étais pas bien forte. Tu valais rien face à un homme déchaîné, armé d'un flingue, le bras tendu vers celle qui t'avais donné la vie. Моя дочь, я люблю вас. Elle venait de te le souffler, juste avant d'entendre un coup de feu résonner dans toute la maison. Personne ne s'en affola d'ailleurs. Même pas toi. Mais ta mère, elle n'était plus là. Elle était morte, de la main de ton père. Dure réalité quand on est l'héritière de l'empire de son père. Cette femme t'avait aimé comme personne. Elle venait de te le dire à nouveau, elle t'aimait. Elle avait confiance en toi.
Une confiance un peu trop vite donnée, quand on sait que t'es à l'origine d'une bonne dizaine de meurtre. Enfin non, peu le savent. Tu te gardes bien de le dire. Cet homme, que l'on nommera
Léon, tu en es amoureuse. A défaut de ne pas savoir comment aimé ton père, tu trouves en lui, une facette inconnue. Quelque chose de grand, quelque chose qui pourrait bien te sauver de la
bratva. Tu poses délicatement tes lèvres sur les siennes. Au début. Parce que t'hésites pas longtemps à le dévorer. Littéralement.
[...] Votre petite histoire dure depuis un temps maintenant. Jusque là, vous aviez réussi à garder celà bien secret. Mais le jour de tes vingt-deux ans, t'y perdas un peu goût. Quand t'appris par ton père que cet homme, celui que t'aimais, était à la tête d'une faction en europe. Faction qui complotait contre ton père et contre la bratva.
Освободите вас от этого предателя ! Tel était l'ordre de ton père. T'en débarrasser. V'là une bonne idée. Une idée d'mafieux.
+ + + + +
Paris. Paris, la capitale française. T'aimes pas plus que ça l'idée de débarquer dans cette ville. Tu te sens libre, mais en même temps, t'as l'impression d'être suivi partout où que t'ailles. T'en deviens presque folle.
Espèce de traître, lui craches-tu presque à la gueule. Tu laisses ton amour pour lui de côté et tu lui colles une gifle plutôt mémorable. Pourtant, c'était rien à côté de ce que tu lui ferais.
Je peux tout t'expliquer Dunya. Oh mais je n'ai pas besoin de tes explications Léon. Tu déshonores ma famille et ma patrie. Ça me suffit largement pour t'envoyer en enfer. Vas chier Dunya, ton père te bourre le crâne, et tu sais que j'ai raison. Mais vas-y voyons, fais moi ce plaisir. Te demandes-t-il. Une minute, revenons un peu en arrière voulez-vous. Tu l'as enfin retrouvé. Après deux mois de recherche. Cette ville t'avait pas vraiment aidé. Mais le voilà devant toi. Il te regarde ahuris, puis son teint rosé tourna vite au pâlichon
- voire verdâtre - quand il te vit pointer une arme dans sa direction. Il sait que tu sais. Tu sais qu'il sait.
Bref. Voilà que tu résumes votre relation à un simple bref. Une voix dans ta tête te hurle de lâcher ce flingue. Mais tu ne peux pas t'y résoudre. Tu le regardes, un peu l'air dégoûté et puis tu penses à ce qu'il vient de te dire. C'est vrai que ton père te bourre le haricot depuis un temps. Depuis toujours peut-être bien, mais tu te devais de respecter ses ordres, sans quoi il t’abattrais à son tour.
Dunya, écoutes-moi je t'en pris. Tu écarquilles les yeux et tu souffles un coup.
On se connaît depuis longtemps toi et moi. On se fréquente depuis longtemps dans le dos de ton père. Tu n'as jamais voulu qu'il sache pour nous. Pourquoi ? Te souviens-tu pourquoi ? Insista-t-il. Indéniablement, tu ne pouvais pas t'empêcher d'y repenser.
Il t'aurait tué. Exact. Et maintenant, tu te fiches que je meurs ? Telle était sa question à présent. Tu te maudis intérieurement. Tes faits et gestes se contredisaient tous. Va savoir pourquoi, mais tu reconnaissais qu'il avait raison. T'avais aimé ce type. Mais t'aimais aussi ton père.
Alors lequel des deux choisir ? Parce que c'était cela que Léon te demandait réellement. Qui de lui ou de ton père respectais-tu le plus ? Lequel des deux pouvait mourir - de tes mains ou de celles d'un autre - ?
Inspiration. Expiration. Tu inspires, puis t'expires. Comme ça, pendant quelques minutes avant de déglutir. Ta gorge se noue et tu continues de fixer l'homme que t'aime.
Dunya, je t'aime. Sincèrement. Tu encaisses difficilement ses mots. Mais tu lis en lui, une sincérité et une honnêteté inébranlable.
Tu n'es pas comme ton père. A nous deux, on peut le détruire. On peut fuir ensemble, c'est possible Dunya ! Tu arques d'abord les sourcils, tu tenais encore ton arme, tu le pointais droit sur celui que t'aimais. Il n'avait peut-être pas tord. Peut-être, pourriez-vous partir ensemble, fuir ton père. Depuis quelques temps, tu te rebellais face à lui. Peut-être était-il le temps de prendre ton envol. Partir de la maison. Quitter ton pays, quitter la bratva, même si on ne quitte pas la bratva vivant, en général. Vous vous fixez, les yeux dans les yeux, tu sens dans son regard qu'il est désolé. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu finis par laisser un petit sourire marqué tes lèvres et tes joues. Tu baisses ton revolver. Tu prends même le soin de la désarmer.
Sait-on jamais. + + + + +
Gold Coast, Australie. Un nouveau continent, un nouveau pays, une nouvelle vie, une nouvelle vie. Voilà ce qui s'offrait désormais à toi. Et aux côtés de l'homme que tu aimes, en plus de ça. Léon est toujours là. Il dit qu'il t'a pardonné, qu'il a pardonné le fait qu'un jour, tu es envisagé de lui tirer une balle entre les deux yeux.
Va comprendre pourquoi. Aujourd'hui, t'essayes de te reconstruire. T'essayes de te construire une deuxième vie. Personne ne sait rien sur ta précédente vie, hormis Léon. Heureusement. Les habitants de cette petite ville ne t'accepteraient jamais. Personne ne le ferait. Tes nuits sont mouvementées depuis quelques temps maintenant. Léon est là pour toi, mais tu ne sais pas vraiment comment lui expliquer qu'il n'y a aucune façon de t'aider.
Tu deviens folle, ouais. C'est un peu ça, ouais. Vous vivez dans un petit appartement en ville, c'est Léon qui paye toutes les factures pour le moment. Il a réussi à trouver un travail bien payé. Toi, t'as du mal. On peut dire que tu galères. Les seuls trucs que tu sais faire, c'est faire du mal, blesser, ou tuer les autres. Alors, comment trouver un boulot ? Tu cherches. Tu fais les petites annonces tous les matins. Tu te fais rembarrer des fois et ça te gonfle. T'aimerais qu'on te donne un peu d'importance et de responsabilités. Mais papa n'est plus là, pour ça. Et ça, t'en es consciente.
Tu dois te démerder.