les rayons du soleil chatouillent ma peau fragile... dès que cette pensée traverse mon esprit, je sais que je ne pourrai plus me rendormir. j'ouvre un œil que je referme aussitôt. 10h33. rien à faire aujourd'hui... j'ai jamais rien à faire en fait. c'est triste, il faut que je me bouge le cul. que je me trouve une occupation. j'ai longuement pensé à reprendre la danse mais je m'en sais incapable. pourtant je vais essayer, c'est pour ça que je suis allée chez le disquaire il y a deux jours. ces abrutis n'avaient pas ce que je voulais, alors j'ai dû commander. ça m'a fait chier d'attendre mais aujourd'hui, c'est le grand jour. je me redresse doucement sur ce qui me sert de lit. je dors mal, j'ai mal au dos mais si je ne veux pas dormir par terre, je suis obligée de pioncer là dessus depuis que je suis revenue habiter ici. la maison est étrangement calme et je me demande ce que nem fait à cette heure là. stop. je m'arrête tout de suite, je m'en fous. je dois danser. je pose les deux pieds par terre puis j'enfile une robe. il fait chaud dehors et je déteste être trop vêtue si c'est pour crever de chaud après, alors ça me convient. heureuse d'avoir enfin quelque chose d’intéressant à faire, je me jette dans la rue pour arriver cinq minutes plus tard dans le centre ville de gold coast. je pousse la porte du petit magasin et j'aperçois directement le vendeur de l'autre jour. un sourire maquille mon visage... il est mignon, sa coiffure et ses techniques de drague foireuses me font rire. salut ! je m'approche d'une sorte de comptoir auquel je m'appuie. t'as intérêt à avoir mes disques de shostakovich et de tchaikovsky sinon je te tue. oui je tutoie tout le monde et oui je le menace mais c'est pour rire. je sais que ce que je lui dit, c'est du charabia. je lui inculquerai volontiers un peu de culture musicale...

Un jour de travail comme un autre. Flynn était tranquillement derrière la machine à sous, en train de mettre au point une playlist à passer dans les hauts parleurs du magasin. Aujourd'hui, ça serait des groupes folk indie que personne connaissait, et il espérait que les gens lui demanderaient pas si c'était mumford&sons parce que c'était tout ce qu'ils connaissaient. Il avait rangé un peu des disques et avait reçu les commandes un peu plus tôt dans la matinée. Il attendait avec impatience une jeune femme canon à qui il avait parlé il y a cela deux jours, et pour qui il avait commandé de la musique classique. Il détestait pas ça, mais son kif, c'était plutôt le rock. Il avait fait un peu de recherches mais cela l'avait vite ennuyé, il avait préparé un sac avec les disques et ne pouvait qu'attendre. Il la voulait dans son lit, c'était sûr. Il se demandait si elle se mettrait à chanter de l'opéra quand elle arriverait au septième ciel, ou si son truc c'était plutôt la danse et qu'elle était souple. C'était sympa, toujours des bons coups les danseuses, sauf celles qui étaient obsédées par leur métier et étaient des sac d'os. Et puis, la sonnette de l'entrée retentit et il vit la jeune femme s'avancer et le saluer. j'ai tout ce qui te faut, tu veux payer comment ? dit-il en lui adressant un regard lourd de sous entendus. je veux dire, carte bleue ou espèces dit-il avec un sourire plus innocent. Il fit le montant sur sa machine et lui indiqua le prix, qui était pas donné donné. si tu veux une réduction maison il faut me donner ton nom.

il n'y a personne dans le magasin. personne dans les rues d'habitude bondées. j'ai l'impression d'avoir loupé un truc ou être l'une des survivantes d'une super attaque de missiles nucléaires. un truc dans le genre. en tout cas, je suis pas toute seule, y'a le mec qui se tient devant moi aussi... j'ose même pas imaginer ce que ça donnerait si on était les deux survivants de l'australie toute entière. j'hausse les sourcils et lâche un rire lorsque j'entend sa phrase lourde de sens. je sais pas encore... j'hésite. il est mignon mais je vais tenter de pas lui tomber dans les bras à chaque sourire ravageur qu'il me lancera. je suis pas vraiment une fille facile... ça dépend juste de la situation. c'est simple, j'ai pas de compte en banque alors la carte bleue, on oublie. je passe une main dans ma poche pour en sortir un billet de 20. j'ai oublié mon argent, des fois je suis vraiment conne. et ça m'ennuierait beaucoup de retourner à pied jusqu'à la maison pour chercher le reste. trop bête. fais moi une réduction. ina punthali. s'il me demande pas de répéter, il sera bien parti. mais c'est comme quand on vous dit le nom d'un plat russe... vous comprenez vraiment rien au début. pour moi c'est la même chose. mais... on sait jamais. y'a toujours des exceptions.

Il savait qu'elle ne tomberait pas dans ses filets aussi vite. Mais savoir son prénom, c'était savoir qui chercher dans l'annuaire pour pouvoir l'appeler plus tard, si elle ne lui donnait pas elle même son numéro de portable. Apparemment, elle ne s'offusqua pas de sa phrase aux sous entendus louches, puisqu'elle éclata de rire. Les filles avec de l'humour, c'était encore plus sexy. Elle lui indiqua alors son nom, et il fit semblant d'avoir tout à fait compris. Il avait le truc en phonétique dans son esprit et cela ne l'aiderait pas dans ses recherches. Il prit son billet de 20 et l'encaissa. Un petit silence s'installa alors qu'il observait la jeune femme. « C'est pour quoi ces disques ? Fond romantique pour la première fois avec ton copain ou quoi ? » dit-il, pour savoir pas du tout subtilement si elle était célibataire ou pas. Flynn avait quand même des principes, il ne couchait pas avec les femmes déjà prises. Mais si elle était libre, tant mieux. Histoire d'avoir une conversation plus naturelle, il sortit de son compartiment vendeur pour s'appuyer sur le comptoir à côté d'Inap ou il savait pas trop quoi. « En fait, moi c'est Flynn. »

mon billet de 20 disparaît sous le comptoir et je lui souris. normalement, je n'ai plus qu'à prendre le sac et m'en aller. pourtant je reste là, peut-être à cause de ses yeux qui me fixent depuis tout à l'heure. j'aime pas quand on me regarde, ça me stresse. mais il finit enfin par prendre la parole. il me fait rire, ai-je vraiment la tête d'une fille encore vierge cherchant à faire dans le détail? quelque part ça me rassure même si loin d'être vrai. non, j'aime pas les hommes... mensonge éhonté mais je veux juste jouer un peu, c'est pas marrant sinon. pour moi garder mon sérieux c'est presque aussi dur que de rester cinq secondes sur une planche de surf sans tomber alors j'essaye de me contenir du mieux que je peux. j'ai déjà dû coucher avec quelques filles mais je préfère de loin la testostérone. River? je sais, c'est nul. tout le monde doit lui la sortir celle-là... mais c'est vrai qu'il y a une ressemble quand on regarde bien. c'est dommage mais j'ai pas vraiment le physique de raiponce.

Elle aurait pu se barrer direct, mais sûrement parce que Flynn faisait tout pour qu'elle reste, ses pieds étaient bien plantés dans le sol. Ina (oui, ça devait être Ina) lui apprit qu'elle ne cherchait pas de la testostérone, et tout de suite, Flynn se mit en tête un défi. Si elle aimait les filles, il lui ferait aimer le sexe avec les hommes. Ouais, il était du genre à avoir ce genre d'idées débiles en tête. Il n'était que plus déterminé à aller dans un lit avec la jeune femme. Elle lui fit la blague du personnage de Raiponce, qu'il adorait en plus, et son sourire s'agrandit. « Je suis honoré d'être appelé prince .. bon d'accord, voleur charmant. Mais je suis plus digne de confiance que lui, sois en sûre. » Elle ne ressemblait pas vraiment à Raiponce mais ce n'était pas grave, elle était bien jolie. « Par contre je crois que ta beauté dépasse celles des princesses Disney » dit-il, draguant comme un vrai lourd. Il s'en fichait un peu de toute façon, une fille de moins ou de plus .. Mais elle avait cette particularité d'être lesbienne, ou en tout cas, il l'avait crue. « Tu as une petite amie ? »