Je ne savais pas comment je m’étais fait entrainée là, dans cette situation qui me semblait des plus improbables. Seule dans une piscine publique avec Darby, j’essayais tant bien que mal de lui montrer comment nager, ou du moins pour l’instant, comment rester dans l’eau sans couler comme une roche. Quand j’avais su qu’il ne savait pas comment nager, j’avais été scandalisé. Sauveteuse et nageuse hors pair, je n’avais pu m’empêcher de venir à sa rescousse et à, pratiquement, l’obliger à prendre des cours avec moi. Je ne voulais pas avoir sa noyade sur la conscience, on vivait dans un monde dangereux. Nous nous étions donc mis à patauger grossièrement dans la piscine. Je lui montrais des techniques alors qu’il tentait de la reproduire comme il le pouvait. Darby me faisait rire, je le soupçonnais de tricher la plupart du temps, en touchant le fond de la piscine. « Aller, faut agiter les bras comme ça, si tu ne veux pas couler » dis-je en lui montrant comment faire un mouvement de brasse, l’arrosant volontairement au passage.

Tu regardes autour de toi, plutôt peu rassuré et très rassuré à la fois de voir une piscine vide. Rassuré, parce que de cette manière, personne ne peux se foutre de te gueule en réalisant qu'un homme grand et fort comme toi, du haut de ses vingt ans et trois poussières, ne sait pas nagé. De l'autre côté, pas rassuré, parce que tu doutes fortement que Clayr, aussi géniale soit-elle, réussisse à te sauver une fois que tu auras commencé à te noyer. Tu es plutôt tiraillé, donc. Ajoutons à ça le fait que tu sois dans une piscine, et vous obtenez un combo mortel, mesdames et messieurs ! Certes, du haut de ton mètre quatre-vingt cinq, c'est pas vraiment dur pour toi d'avoir pieds, mais, pour faire plaisir à la blonde souriante qui se tient devant toi, tu préférerais ne pas avoir à tricher. Chose plutôt impossible, dommage. Tu essayes de reproduire les mouvements de bras qu'elle te montre, te sentant franchement mal à l'aise. Elle t'arrose soudain, du rire dans la voix, et tu ne peux t'empêche de sourire, avant de poser les pieds au sol, discrètement. « Comme ça ? » tu demandes, l'arrosant à ton tour, en t'avançant un peu d'elle. Tu rigoles, en la voyant essayer de te protéger des brassées que tu lui envoies, avant d'arrêter. « Je suis une cause perdue, pas vrai ? » Tu fais un sourire en coin, mi amusé, mi désespéré. Tu aurais aimé apprendre à nager lorsque tu étais petit. Tu as essayé une fois, mais t'es presque noyé, aussi. Alors tu as laissé tomber tes plans de devenir un jour surfeur professionnel. Merci Maman !