j’pense beaucoup à c’qu’il s’est passé ses derniers jours. la soirée à la plage avec bambi, le soir chez elle. puis le passage chez elle avec la livreuse, et tout ça. ça m’bouffe trop. j’ai besoin d’un peu de temps j’pense, histoire de m’remettre de tout ça. alors j’vais voir bucks. ouais, ironie du sort, le mec à bambi. j’m’en fous, c’est d’abord mon meilleur ami. petit soucis, j’peux pas lui montrer que ça va pas. trop complexe. j’rentre chez lui, comme ça, sans sonner. « bb, c’est moi » bb, tout le monde l’appelle bb, et surtout moi. pas de signe de lui, il doit pisser, s’doucher, ou peu importe. j’me cale au canapé, j’sors tout le nécessaire et j’me mets à rouler. comme en situation de crise, hors soirée. situation actuelle : déprime. bucks doit pas l’voir. soyons défoncé.

Le boulot est fini, t’es chez toi, tranquille. Même au boulot t’es tranquille, parce qu’en fait tu kiffes ce que tu fais. C’est une chance, ouais. T’es pas ce mec qui se plaint pour rien, toujours malheureux. Non, t’as relativement toujours le sourire aux lèvres, t’as quasiment jamais de problèmes. T’es heureux, voilà. T’as copine est parfaite, ton meilleur ami aussi. Enfin.. si, t’as un problème. Ces trucs bizarres que tu commences à ressentir pour Stacy. C’est pas cool, ça. « bb, c’est moi » Quand on y pense.. Tu te lèves de ton lit où tu étais allongé, occupé à envoyer des sms à bambi. Et tu rejoins le beau gosse sur le canapé. « Qu’est-ce qui va pas ? » Tu reconnais n’importe quelle de ses émotions. Vous vous connaissiez depuis des années, c’était comme ça.

j'ai le grinder à la main, mon magnifique grinder que nollie m'a offert, et bucks s'installe à côté de moi. j'lui souris, et quand il m'demande c'qui va pas, je me focalise à nouveau sur le joint. oh bucks, si seulement je pouvais tout te dire, comme avant, quand tout était tellement plus simple. quand j'avais pas peur de ta réaction si je te disais la vérité. je finis de rouler le cône, l'allume. inspire, expire. j'lui souris de nouveau, du mieux que je peux. « t'inquiète, ça va » deuxième bouffée. troisième bouffée. monte-moi à la tête, marie-jeanne. « ça a été ta journée ? » noie l'poisson.