il faisait une chaleur à couper un boeuf au couteau et à le remplir de moutard à l'intérieur. En somme, il faisait étouffant. C'est dans des moments ainsi que je bénissais mon moi intérieur - ouais bon vous avez compris, je ne suivais croyant, même si je viens d'une famille on ne peut plus croyante, passons - que de savoir faire du surf. Parce qu'une fois sur les vagues, l'air et les gouttelettes d'eau qui venaient se poser sur vous... C'était comme un oasis. Certes, je raconte n'importe quoi, maison dit souvent que la chaleur a des effets bizarres sur le cerveau humain, j'en suis la preuve. Quoi qu'il en soit, je venais de terminer mes cours du matin. Une petite gamine pourrie gâtée qui n'est pas capable de se mettre debout sur une planche, mais attention, encore sur le sable. Pressé de rentrer chez moi, je décidais de prendre un taxi. C'est là que je vis derrière pare-brise une longues chevelure brune. Bingo ! Sans plus attendre et avant de me faire prendre ma place, je rentrai dans le taxi de Bambi, toujours aussi pétillante. "J'espère bien que je peux rester, j'arrive!" Je me mis donc devant, aux côtés de ma petite protégée, c'était bien l'une des seule filles de Gold Coast que je n'avais pas envie de sauter, je la considérais plus comme ma petite sœur qu'autre chose. "Je pète la forme, si on enlève la sale gamine des Jones que j'ai eu ce matin en cours, une vraie plaie. Et toi ?"

Il te rejoint devant, c’est tout de même mieux comme ça, parce que giuliano c’est pas un simple client, parce que déjà il serait pas dans ton taxi et puis surtout c’était un peu le grand frère que tu n’avais jamais eu. « c’est mieux, j’ai moins l’impression d’être avec un inconnu » tu souris franchement, comme toujours, tu sais pas sourire à moitié, toujours obligé de montrer tes dents. « t’aurais dû la noyer » tu continues de rire, des fois faut que tu dises qu’il faut arrêter mais non, t’y arriveras jamais, tu te connais ! « moi ? bahhh, une bonne journée avec des clientes un peu stressée ce matin, mais bon ça va, puis là j’avais envie d’une glace. » ça se voyait, la moustache à la vanille t’allait à ravir.

Bambi, je l'aimais réellement bien. Elles n'étaient pas comme la plupart de toutes ses gonzesss à se prendre la tête parce que leur ongle est cassé. Puis avec son petit côté poupée, j'avais toujours eu, et ce depuis que je l'avais rencontré, envie de la protéger. Contre la vie, les garçons, les emmerdes. Je suis sur que dans une vie antérieure et dans un autre corps, on avait été de la même famille. "Puis comme ça on est sur qu'aucun mec bizarre esseyera de squatter ton taxi mini doll". Encore une habitude, mini-doll c'était son surnom. Je vous laisse imaginer pourquoi. "Oh ouais, la prochaine fois. Je dirai que c'est un requin qui l'a emmené au large, et puis comme ça, y aura une alerte aux requins et j'aurai ma journée de congé. Top idée". Je lui fus un grand sourire avant de m'asseoir convenablement. "Je vois ça, t'as l'air de charlotte aux fraises quand elle mange ses fraises... Avec la couleur de cheveux en moins, le fruit en moins et... Ouais enfaite non, rien à voir." Ou comment s'appeler Giuliano et être aussi élocutif qu'un bébé bélier avec une corne coincé dans un arbre.

Tu souris à l’entente de ce surnom qui te fais toujours autant rire, c’est vrai que c’est mignon, c’est vrai que t’es assez min dans ton genre, mais une poupée tu sais pas trop « oui, parce que si un mec entre j’suis sûre que tu vas le renvoyer chez sa maman comme il faut » tu ris, t’aimes bien l’idée de te sentir protéger, c’est vrai que c’est agréable au fond. « mais ils risquent pas de t’accuser de non-assistance à personne en danger ? … pis ohhh, comment tu utilises le malheur des gens pour tes jours de congés, mauvais garçon ! » tu lui donnes un coup de coude qui fait pas mal en riant, de toute façon toi tu sais pas faire mal alors au moins, c’est réglé. Tu baisses le rétro à sa remarque « ah mais j’en ai partouuuuuut, olala, j’ai l’air d’une enfant, t’as un mouchoiiiiir ? »

Bambie, tu avais l'impression qu'elle vivait parfois dans un monde de bisounours, elle souriait tout le temps, n'était jamais de mauvaise humeur. Ou en tout cas, très, très, très, très rarement. Et j'adorais ça. Parce que ça me permettait d'échapper, en quelques sortes, à la mauvaise humeur collective des gens. "Cherche pas, au boulot ils m'aiment trop, je serai jamais accusée. Et oui, je le renverrai aussi sec dans les jupes de sa maman ! Il n'y a que moi qui rentre dans le taxi de Bambi!". Je ris avec elle. Parce que son rire était contagieux. Secouant la tête d'amusement je lui sortis un mouchoir - propre sisi - de ma poche. "Une vraie petite fille ! Où sont cachées les licornes roses ?!". Finalement je n'étais plus aussi pressé que ça que de rentrer chez moi.