Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ? Lun 19 Aoû - 1:52
will we ever be all right again ? ft. valentina
Tu as raison. Ça ne me regarde pas. Je suis désolée. Tu gardes quand même ses mots en mémoire. T'es rancunier. Tu lui en veux pour avoir oser parler de cette fille. Clayr, la fille que t'avais aimé plus que tout au monde et qui t'avais laissé tomber comme une vulgaire merde. Et pourquoi avait-elle fait ça ? Pour sa famille. Parce que mademoiselle partait vivre en france. Enfin c'est la raison que t'en avais tiré avec Yann. La vraie raison, tu ne la connaissais sûrement pas. Tu ne la connaîtrais peut-être même jamais. Tu ne voulais pas dévoiler cette partie de ta vie à Valentina. Ni même à qui que ce soit. Parce que oui, ça te faisais encore mal d'y penser. Oui, ça te rendait aussi banal que n'importe qui. Et t'aimais pas ça, toi la banalité. Tu voulais pas ressembler aux autres. Tu voulais dominer les gens en quelque sorte. Tu voulais être - presque - parfait. Sans raison de te prendre en pitié. Tu ne voulais pas susciter la pitié chez les autres. Voilà, c'est ça. Ce sentiment t’insupportais à un tel point. Surtout quand il s'agissait de toi. Tu relèves les yeux vers la russe. Elle peut se les bouffer ses excuses. Ça t'as mis en rogne. T'es tout retourné. Chamboulé, littéralement. Tu fais le choix de ne rien répondre encore. De toute façon, elle allait pas tarder à riposter au vue de ta prochaine suggestion. Tu préfères te murer dans ton silence, pour te protéger. C'était ta meilleure carapace, petite tortue.
Bah ouais, t'étais pas au courant que c'était ma passion ? C'est du sarcasme ou elle dit la vérité ? Au vu du regard qu'elle te lance, tu pencherais inévitablement pour l'option sarcasme. Elle l'a mal prit. Encore une fois. Cette fois-ci, t'avais fait exprès de la traiter ainsi. Ce qu'elle t'avait mis dans la gueule t'avait affecté. Il fallait qu'elle s'attende à ce que tu ripostes. Tu avais joué fort en remettant son passé de vieille fille sur la table. Tu ne pouvais pas te détacher de ça. C'était un fait, ça t'aidait à l'enfoncer. Inexorablement. Je trouve ça tellement jouissif de voir des pervers se rincer l'oeil, de les voir crever d'envie devant mon p'tit cul. Ouais, j'adore ça Wade, si seulement tu savais à quel point j'adore ça. Te dit-elle. Tu l'écoutes attentivement. Le pire dans tout ça, c'est que tu te remémores la soirée à St-Pétersbourg. Ce fameux soir où ton frère, toi et quelques-uns de vos amis l'aviez rencontré. C'était sur scène qu'elle se trouvait. Tu l'avais vu son cul, comme ton frère l'avait vu. Miséricorde dieu. Elle avait fui avec l'un de ses 'pervers' comme elle disait. Ça te fait presque marrer qu'elle te parle ainsi. Qu'elle se dénigre autant. Je me souviens encore de cette soirée Val. Tu sais, celle où t'as rencontré mon frère ? Bien sûre, qu'elle s'en souviendrait. Comment pourrait-elle oublier d'abord ? Elle avait rencontré son mari dans ce club de strip-tease. Drôle d'association. Drôle de rencontre, n'est-ce pas ? Mon frère t'a vu. Et moi aussi. On t'a vu danser sur cette scène. Yann te trouvait pathétique. C'est pour ça qu'il t'a sauté dessus à la fin de la soirée. T'étais qu'une petite malheureuse à ses yeux. Aux miens, t'étais juste une pute de plus. T'étais comme les autres filles dans ce club. Arrêtes donc de te voiler la face. Ou les fesses c'est comme tu préfères. T'es cette fille et ça changera pas. Tu seras toujours cette fille à mes yeux. La vérité ? C'était peut-être pas entièrement vrai. Tu voulais la blesser. La rabaisser parce que le fait qu'elle ait parlé de ton petit coeur en morceau, ça t'as fait mal. Tu sais ce que je pense ? [...] En quoi c'est moins grave ? Tu ne couches pas avec des putes. Non. Tu les payes pas pour te faire du bien. T'as pas besoin de ça toi. Elles te tombent dans la main toutes seules. Des putes ? Waouh. Tu m'épates là. T'allais dire que t'étais pas Yann, mais tu te retiens. Parce que c'est ton frère. Et que tu le respectes quand même. J'ai perdu ma mère à seize ans [...] t'as trop honte d'assumer que tu tenais vraiment à ... elle. Tu la regardes un instant. Tu savais pas qu'elle avait perdu sa mère. Elle l'avait jamais mentionné devant toi. C'est donc ça qui l'a poussé à se vendre ? Et à montrer ses fesses aux connards comme toi ? Merde, tu pensais. Tu gardes la fin de sa phrase en tête. 'Elle'. Ça te colla un pincement au coeur. La guerre était déclarée entre vous. C'était inévitable. Je suis peut-être un abruti vois-tu mais j'ai pas honte d'assumer mes sentiments. Tu veux savoir ? J'ai aimé une fille comme jamais j'ai aimé jusqu'à ce jour. J'avais dix-sept ans. Je l'aimais comme un fou. Et elle s'est barrée. Pourquoi ? J'en sais rien. Peut-être parce que j'ai osé lui avouer mes sentiments justement. Ou peut-être parce qu'elle se foutait de ma gueule. J'en sais rien Val. Je l'aimais. Et tu peux me traiter de tout ce que tu veux. Tu peux me détester, me foutre à la porte si tu préfères, mais j'ai mes peines aussi. Y a pas que Yann dans l'histoire. T'as perdu ta mère, j'ai perdu la femme que j'aimais. Une pointe d'amertume dans la voix, t'es prêt à partir s'il le fallait. T'as les larmes qui te montent aux yeux. Tu peux pas les retenir. La vérité venait de t'exploser à la gueule. Elle te manquait. Tu l'avouais enfin. La différence ? Elle était pas bien grande. C'est vrai. T'admets qu'elle a raison. Qu'elle a peut-être une vie aussi pourrie que la tienne. Elle a peut-être souffert autant que toi t'avais souffert. Comme elle l'avait fait plusieurs minutes auparavant, t'attrapes ton verre et tu l'ingurgites. Le jeu était bel et bien fini. Tu te ressers un verre. Tu l'ingurgites à nouveau. Tu boirais bien toute la bouteille, là maintenant. Tant pis si elle t'en voulait. Elle avait voulu apprendre à te connaître. Autant qu'elle l'assume. Tu l'avais pourtant prévenu. Tu fais souffrir tout le monde autour de toi. C'était son tour. Un point c'est tout.
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Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ? Lun 19 Aoû - 21:54
Je me souviens encore de cette soirée Val. Tu sais, celle où t'as rencontré mon frère ? (...) Yann te trouvait pathétique. (...) T'étais qu'une petite malheureuse à ses yeux. Aux miens, t'étais juste une pute de plus. T'étais comme les autres filles dans ce club. (...) T'es cette fille et ça changera pas. Tu seras toujours cette fille à mes yeux. Tu l'avais touché en plein coeur en osant émettre l'hypothèse que c'était à cause d'une fille qu'il n'avait « plus de coeur ». Tu t'attendais aux représailles. Parce que oui, Wade, c'est exactement le genre de type qui va mal réagir, qui va s'emporter et qui va surenchérir simplement dans le but que tu souffres plus que lui. Pathétique. Malheureuse. Pute. Ces mots résonnent dans ta tête, tu en attraperais presque une migraine. Tu avais les yeux rivés sur lui mais instantanément, tu les as baissés. Tu refuses de le regarder. Tu ne le supportes plus. La bouteille de vodka sur la table. Tu la saisis et tu la balances contre le mur. Des éclats de verre s'éparpillent sur le sol du salon. Tu en as même un morceau sur ta main. En serrant les poings, tu te l'ais enfoncé dans la paume. Tu saignes. Légèrement. Tu regardes les petites gouttelettes de sang. Tu t'en fous. C'est ton coeur qui saigne le plus. Tu t'appuies contre le mur et tu te laisses glisser au sol. Assise par terre, tu ramènes tes jambes contre toi et tu enfouis ta tête dedans. Misérable. Misérable et humiliée. C'est comme ça que tu te sens. Qu'il te traîte de pute, c'est pas ça le plus dur. Le plus dur, le plus insoutenable, c'est qu'il remette en cause les sentiments de Yann à ton égard. Il l'insultait. Il vous insultait tous les deux, précisant que votre relation ne reposait finalement que sur une certaine pitié. Ca te dégoûte. Il te dégoûte. Comment peut-il faire ça ? Il est tellement odieux. Tu sais que c'est toi qui a commencé. Avec ce jeu, avec cette fille. Mais tu t'es excusée. Ca n'arrange pas tout mais au moins ça prouve que tu regrettes tes paroles. Lui, au contraire, il ne fait qu'aller de plus en plus loin pour te blesser. Tu as l'impression qu'il s'acharne sur toi, comme si son unique but était de te vider de toutes tes forces, de t'achever. Déjà, le « fille facile » de tout à l'heure, tu avais eu du mal à le digérer. Mais là, ce qu'il venait de dire, ça ne passait clairement pas. Ta gorge est nouée, tu n'arrives plus à déglutir. Tes yeux sont remplis de larmes. Ta tête va exploser. Les battements de ton coeur sont rapides, tu as le sentiment que ton coeur va lâcher. Tu es au bout de ta vie. Tu as envie de lui hurler de dégager, tu as envie qu'il se casse, qu'il ne revienne jamais chez toi. Il est de trop dans cette pièce. Tu pensais, tu espérait qu'au fond de lui, il y aurait un peu de son frère mais tu t'es trompée. Il est misérable, tout comme en ce moment. Sauf que lui, il est misérable tout le temps. Tu prends une profonde inspiration, tu relèves la tête, tu le fusilles du regard. « Va t'en. » C'est tout. Tu ne urles pas, tu es calme. Tu n'as plus la forcé de t'énerver ou même de lui tenir tête.
Il a gagné. Au jeu du « qui enfoncera le plus l'autre », il est déclaré grand vainqueur. Tu n'as même pas été de taille ne serait-ce qu'une minute. Les méchancetés sortent à vitesse grand V de sa bouche. Tu n'étais pas à même de lutter contre tant de haine. Je suis peut-être un abruti vois-tu mais j'ai pas honte d'assumer mes sentiments. Tu veux savoir ? J'ai aimé une fille comme jamais j'ai aimé jusqu'à ce jour. (...) Et elle s'est barrée. (...) Tu peux me détester, me foutre à la porte si tu préfères, mais j'ai mes peines aussi. Y a pas que Yann dans l'histoire. T'as perdu ta mère, j'ai perdu la femme que j'aimais. Ses paroles, tu les entends de loin. Ca bourdonne dans ta tête. Tu ne veux pas y prêter attention. Tu ne veux plus savoir ce qui lui est arrivé. Tu ne veux absolument plus apprendre à le connaître. Il peut se chercher toutes les excuses qu'il veut, c'est un connard et ça le restera. « Tu m'étonnes qu'elle se soit barrée. Même quand j'avais le cul à l'air, j'aurais refusé de suivre quelqu'un comme toi. Plutôt crever que t'accorder la moindre valeur. » C'en était fini de la gentille Valentina qui voulait simplement apprendre à connaître le frère de son mari. Trop c'est trop. La goutte d'eau avait fait débordé le vase. Il t'avait insultée, dénigrée, traitée de pute, il avait insulté la mémoire de Yann. Tu n'aurais plus aucune parole sympathique à son égard. Tu t'efforcerais de le détester si il le fallait. « Te détester devient un peu plus facile à chaque minute qui passe. » Tu ne voulais pas le détester. C'était la seule personne qui aurait pu comprendre ta souffrance. C'est pour ça que tu étais allée vers lui à la plage, pour ça que tu l'avais poussé à parler. Tu avais besoin de lui. Ce n'est pas grave. Perdre les personnes sur qui tu comptes est devenu presque chose banale. Heureusement que tu ne t'étais pas encore trop attachée à lui, tu serais tombée de haut.
Tu es toujours assise là, par terre, dos au mur. Le sang a cessé de couler de ta main. Les larmes ont cessé de couler de tes yeux. Les paroles ont cessé de sortir de ta bouche. Tu es vide d'expression, tu es figée sur place. Tu ne ressens plus rien. Il t'a rendue minable. Tu espères au moins qu'il est fier de lui. Ce serait dommage qu'il se soit donné tant de mal pour rien. Tu relèves ta tête vers lui. Elle est lourde ta tête. Le mouvement est difficile, il te demande un effort surhumain. Tu le vois boire à la bouteille encore vivante. Il souffre lui aussi. Tant mieux. Tu te risques à une dernière parole. « J'espère que tu rencontreras un jour quelqu'un qui pourra te redonner espoir, qui pourra croire en toi et te rendre meilleur. J'espère vraiment que tu rencontreras un jour cette personne. Parce que sinon, autant creuser ta tombe maintenant. » Il était devenu ... un monstre. Ce n'était pas de sa faute. La souffrance, il préférait la mettre de côté, faire comme si tout allait bien. Mais ça le rongeait de l'intérieur. Toi tu avais rencontré Yann. C'est lui qui t'avait sauvée. Wade a aussi besoin d'être sauvé.
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Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ? Lun 19 Aoû - 22:49
will we ever be all right again ? ft. valentina
Les mots étaient sortis tous seuls de ta bouche. Les mots étaient durs et violents. Tu voyais son visage se durcir. Sa mine se déconfire. Tu l'as touché. Tu l'as blessé. Je dirais même que t'as finis de l'achever. Elle se lève sans rien dire du canapé et balances une bouteille contre le mur opposé. Le fracas du verre contre ce dernier te fait sursauter. Tu la suis du regard. Tu vois du sang aussi qui coule de sa main. Tu la vois s'accroupir contre le mur, loin de toi. Elle s'éloigne de toi. C'est comme si t'avais essayé de la tuer avec tous ses mots. Elle te détesterait à jamais maintenant. Tu te remémores la plage. Votre première dispute. Puis le moment de tendresse où tu l'as prise dans tes bras. Ou encore le moment où tu lui as collé ta veste sur les épaules pour qu'elle n'attrape pas froid. Le moment où elle te demande de la raccompagner. Tu te souviens avoir hésité. L'idée n'était vraiment pas bonne. Tu l'avais prévenu, mais elle voulait que tu la raccompagnes. Alors, t'avais cédé. T'avais accepté de la raccompagner. Tu ne voulais pas t'éterniser. Et t'aurais pas dû en effet. Tu l'avais prévenu. Tu lui avais dit qu'elle allait souffrir avec toi. Elle ne t'avait pas écouté. Elle devrait s'en vouloir aussi. Elle n'avait pas le droit de te détester comme ça. Elle était aussi responsable de son état actuel. Ses mots t'avaient touché aussi. Elle t'avait cherché. Elle t'avait trouvé. Elle t'avait énervé surtout. Et ça, elle n'aurait pas dû. Ce stupide jeu vous menait à une guerre inévitable. Va t'en. Te dit-elle. Tu lèves les yeux vers elle. Elle te fixe méchamment. Tu ressens toute la haine dans un simple regard. C'est pas possible qu'on déteste quelqu'un à ce point. C'est ce que tu pensais. Mais voilà que non. Tu l'avais atteinte. Tu l'avais dénigré. Tu venais de la traiter de tous les noms. Elle t'en voulait. Et elle t'en voudrait indéfiniment. Puis c'était pas ton genre de t'excuser. C'est pas pour toi. Tu t'excuses jamais. Ou que trop rarement. Elle s'était excusée de mentionner Clayr, mais c'était littéralement passer dans l'oreille d'un sourd.
Tu m'étonnes qu'elle se soit barrée. Même quand j'avais le cul à l'air, j'aurais refusé de suivre quelqu'un comme toi. Plutôt crever que t'accorder la moindre valeur. Ses mots te choquent. La douleur heurte ton coeur. Elle disait comprendre pourquoi Clayr avait fui. C'était pas possible que ce soit à cause de ton comportement. Du plus loin que tu te souviennes, t'as jamais été aussi méchant avec elle. Tu l'aimais sincèrement. Tu lui aurais pas fait de mal. C'était ton petit bout de femme. Le tien. C'était ta petite femme. Ta petite amie. T'avais été sincère avec elle. Tu l'avais aimé. T'avais certes mis du temps à le lui dire, mais tu l'aimais. Les mots de Valentina te font mal. Ils te rappellent le départ de Clayr. Ce fameux sms que t'avais reçu, peut-être une ou deux heures après l'avoir laissé et te disant qu'elle t'abandonnait. Qu'elle partait en France avec sa famille. Avec ce petit 'je t'aime' à la fin. Et le petit coeur en smiley. Tu te souviens encore de ce texto. Comme si tu l'avais reçu hier. Tu l'as gardé un moment avant de le supprimer. Tu disais qu'en le supprimant ça te libèrerait. Mais en rien, ça t'avait libéré. Aujourd'hui, à cause de Valentina, tu te sentais encore plus mal. Tu te sentais malheureux. T'étais misérable. Une vraie crevure. Tu venais de blesser une femme. Et qui plus est la femme de ton frère. Tu venais de critiquer leur mariage. Tout ça pour quoi ? Juste pour ta fierté personnelle. Tu ne dis rien. Tu jettes un dernier regard sur Valentina. Elle est à terre. Assise contre le mur. Prête à pleurer une nuit durant, sûrement. T'étais un monstre. Tu te sentais pitoyable. Te détester devient un peu plus facile à chaque minute qui passe. C'est ce qu'elle te rappelle. Comme si tu le savais pas déjà. Ça te blesse qu'elle te déteste autant. Ça peut paraître con, mais t'as vraiment cru que ça pourrait coller entre vous. Et ce même après tout ce que vous vous étiez déjà dit sur la plage. Elle ne voudrait pas te revoir. T'es même pas sûre qu'elle accepte un jour des excuses. Tu changes des plans pour la soirée. Vodka et 'pute' comme elle le disait si bien. Tu te laisserais pas abattre par tout ce tas de conneries. Yann n'était plus là pour te tenir en laisse. Pas la peine de retenir la haine que tu renfermes en toi. Toute cette haine qui ne demandait qu'à sortir un jour où l'autre. Une malchance pour Valentina, c'est sûr elle que t'avais passé tes nerfs ce soir. Tu bois un derrière verre dans ce qu'il reste de la bouteille puis t'entends à nouveau sa voix. J'espère que tu rencontreras un jour quelqu'un qui pourra te redonner espoir, qui pourra croire en toi et te rendre meilleur. J'espère vraiment que tu rencontreras un jour cette personne. Parce que si tu ne la rencontres pas, alors autant creuser ta tombe maintenant. Une tombe ? Tu t'arrêtes de boire et tu tournes les yeux vers elle. Elle voulait peut-être te voir mort à la place de Yann. Tu l'avais voulu toi aussi. T'aurais préféré être à sa place sur la moto. En plus de cela, t'aurais manqué à personne toi. Pas à Valentina. Pas à tes parents. Sûrement pas à tes potes. Y aurait peut-être que Yann. Mais il s'en serait sorti. Parce qu'il a toujours été plus fort que toi. Il a toujours su garder la tête haute. Il aurait vaincu la tristesse de perdre sans frangin. Puis avec Valentina, il s'en serait facilement sorti. Toi, t'avais plus personne. T'étais le diable même. On aurait dû t'appeler Satan. Ça te colle si bien à la peau. Wade. Wade, c'est tellement plus beau que Satan. Mais Wade, c'est aussi trop doux comme prénom. Y a pas de caractère avec ce prénom-là. T'étais obligé de te forger ta propre vie. Marre d'entendre des trucs inutiles comme 'oh c'est un joli prénom' ou 't'es canon'. À quoi ça te servait réellement dans le fond ? Tu crèverais comme les autres un jour où l'autre. Alors, pourquoi Yann à ta place ? Pourquoi t'avais pas pris sa moto ce jour-là ? Ça t'aurais évité toute cette souffrance. Toute la douleur que tu peux infliger autour de toi. Il serait encore là aujourd'hui.
Tu relèves la tête. Sans rien dire, comme toujours. C'est une habitude chez toi. Tu dis jamais rien. En même temps, qu'est-ce que tu pourrais bien lui répondre ? T'allais rien dire de plus. Tu l'as suffisamment blessé comme ça. Tu fermes ta gueule devant elle. Enfin, finirait-elle par penser. Sans aucuns doutes même. Tu t'approches d'elle. Elle est toujours contre le mur. Tu t'abaisses. T'es face à elle. Frappes moi. Tu sais qu'elle en meurs d'envie au fond d'elle-même. Elle te déteste. T'accepterais qu'elle te frappe. Ça te remettrais peut-être les idées aux clairs et les yeux en face des trous. Tu te rendrais peut-être enfin compte de toute la merde que tu causes. Sans oublier tous les bons moments que tu rates avec ceux qui t'aime. Ça te provoquera peut-être un électro-choc. Qui sait. Ça vous aidera peut-être. Tu lui permets de te frapper à mort s'il le faut. Si elle en a envie. Peut-être qu'elle ne fera rien et qu'elle te collera juste les fesses dehors. Mais c'était son opportunité de se venger une bonne fois. Puis après, tu la laisserais tranquille. À jamais, s'il elle le désirait.
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Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ? Mar 20 Aoû - 1:33
Tout ça, c'était ta faute en plus. Parce que c'est toi, qui, comme une conne, avait voulu « apprendre à le connaître ». Tu n'aurais jamais dû aller vers lui, tu n'aurais jamais dû lui proposer de faire connaissance. Tu le regrettais tellement. Tu ne sais pas vraiment ce que tu aurais voulu. Mais en tout cas, tu sais que ce n'était pas ça. Ce n'était pas ça que tu voulais. Tu ne voulais pas le découvrir comme une personne égoïste, sans coeur, sans aucun scrupule. Tu ne voulais pas le voir de cette manière. Si décevant. Voilà ce qu'il était à tes yeux désormais. Décevant. Si seulement tu n'avais pas cherché à aller plus loin, si seulement tu étais repartie avec sa veste sur les épaules, peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé. Peut-être que tu ne serais pas, à cet instant précis, assise sur le sol du salon, du sang sur la main, des larmes plein les yeux, de la haine plein le coeur. Trop tard.
Tu n'osais pas le regarder. Tu n'en avais pas envie. Il te faisait penser à tous ces mecs qui traînaient dans le club de striptease où tu bossais. Des mecs en colère, des mecs prétentieux, des imbéciles qui te considéraient plus comme un bout de viande qu'autre chose. Ils n'avaient pas de sentiments eux non plus. Ils n'avaient pas de coeur. Certains venaient pour se rincer l'oeil, parfois ils repartaient même avec une gonzesse alors qu'ils étaient mariés, qu'ils avaient une famille. Dégoûtant. Tu exagères en disant que Wade te fait penser à eux. C'est juste son attitude en ce moment, les paroles qu'il a eu pour toi, les mots durs, le manque de respect. C'est tout ça. Le seul mec différent dans cette boîte, c'était Yann. Le seul qui t'avait vraiment montré un peu de respect. Il était parfait ton Yann. Wade, c'était tout le contraire, capable de dire les pires atrocités à quelqu'un juste par fierté, juste pour ne pas s'avouer vaincu. Comment tu as pu croire qu'il y avait quelque chose de bon en lui ? Comment tu as pu apprécier sa présence tout à l'heure ? Comment tu peux espérer quoique ce soit venant d'un mec comme lui ? Un mec qui te traite de pute n'a rien à faire chez toi. Un mec qui te traite de pute ne te connaît pas.Un mec qui te traite de pute est le plus grand connard qui puisse exister. Wade était ce mec.
Tu n'étais pas une pute. Ca te ronge qu'on puisse penser cela de toi. T'as juste eu à subir une période atrocement difficile. Tu avais un avenir tout tracé devant toi. Les gens de la haute société devaient s'extasier devant tes performances artistiques sur scène. Tu devais revêtir les plus belles tenues, danser avec les personnes les plus perfectionnistes. Ton destin avait basculé. Ce n'était pas ta faute. Avec ta maman morte, tu n'espérais plus rien, tu ne voulais plus rien. Si quelqu'un t'avait soutenue à cette époque, tu n'aurais peut-être pas sombré. Mais toute seule ? Comment aurais-tu pu te relever de cette épreuve par toi-même ? Alors oui tu as montré ton cul à tout le monde pour un peu de fric, oui tu l'as fait... En fait ... Il a raison. Quelqu'un qui vend son corps est une pute. Tu étais ce quelqu'un. Conclusion: tu étais une pute. Tu serres les poings, encore plus haineuse qu'avant. Tu te dégoûtes. Tu te détestes. Il a eu ce pouvoir sur toi. Wade a eu le pouvoir de te faire sentir misérable, honteuse.Le pire dans tout cela, c'est que c'est toi qui lui as donné ce pouvoir.
Frappes moi. Sa voix résonne dans ta tête. Tu l'as trop entendue pour aujourd'hui cette voix. Tu ne comprends pas tout de suite le sens de ses paroles, tu es trop occupée à te dégoûter toi-même. Tu relèves la tête. Tu le vois. Il est là, juste en face de toi, accroupi sur le sol. Il a son regard plein d'amertume, ce même regard qu'à la mer. Tu aurais pu te perdre dans ce regard. « Frappe-moi ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Il te donne la permission de le frapper ? Tu te demandes si il est sérieux. Il pense vraiment que c'est à lui de décider à quel moment tu dois parler, à quel moment tu dois agir, à quoi moment tu dois le frapper ? Et puis pourquoi ? Pourquoi veut-il que tu le frappes ? Parce qu'il s'en veut ? Parce que c'est le seul moyen qu'il a de te montrer qu'il regrette ses paroles. Non, ça tu en doutes. Il ne s'en veut pas. Il n'est même pas capable de se remettre en question. Il pense peut-être qu'une fois que tu l'auras frappé, vous serez quittes ? Il pense que l'ardoise sera effacée simplement parce que tu l'auras frappé ? Ce serait ça ta vengeance. Tu en crèves d'envie ! Tu t'imagines déjà serrer tes petits poings et les faire tambouriner contre son torse jusqu'à en crever de fatigue. Tu serais si fragile face à ce grand gaillard. Avec un peu de bonne volonté et toute ta force, tu réussirais peut-être à lui faire mal. Mais la douleur partirait vite. Deux minutes et hop, fini. Ce serait trop facile. Avec la plus grand sérénité du monde, tu lui dis: « Je ne veux pas te frapper. » Si. Tu veux le frapper. Mais tu n'as pas envie que sa souffrance s'arrête à deux minutes. En plus, tu sais que si tu le frappes, tu finiras dans ses bras. Parce que tu épuiseras toute ton énergie et que las, tu redeviendras cette fille fragile. Encore. Non, tu ne vas pas le frapper. « Je veux juste... » Te gifler, tu hurler dessus, te faire payer pour tout ce que tu as dit à propos de moi, de mon couple avec ton frère, te faire réaliser à quel point tu as été odieux, te faire réaliser à quel point tu m'as fait du mal... « que tu partes. » Tu as tes yeux plongés dans les siens. Il souffre autant que toi. Tes paroles ont été blessantes aussi. Tu ne veux pas lui jeter la pierre. Mais tu t'es excusée. Tu sais que l'as blessé et tu as réalisé que c'était pas ce que tu voulais. Alors tu t'es excusée. Pas lui. C'est tout ce qui compte. Ta propre réaction te fait du mal. Parce que quand tu le vois, là, si près de toi, tu en oublierais presque toutes les paroles blessantes. Tu pourrais gommer tout cela en un instant. Si seulement il éprouvait ne serait-ce qu'une once de culpabilité, ne serait-ce que quelques remords. Ce n'est pas le cas. Il n'éprouve rien de tout cela. Tu n'es qu'une pute à ses yeux. Alors tu ne faibliras pas, tu ne le frapperas pas, tu ne lui balanceras pas des insultes en pleine face. Il y a pire que la haine: il y a l'indifférence.
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Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ? Mar 20 Aoû - 11:58
will we ever be all right again ? ft. valentina
Tu te tiens maladroitement devant elle. Vos regards sont mêlés l'un à l'autre. Tu la lâches pas des yeux. T'attends qu'elle bouge. Qu'elle fasse ce dont elle meurt d'envie. Te frapper. Elle en mourrait d'envie, ça se lisait si bien dans ses yeux. Tu le méritais. Tu t'attendais à ce qu'elle te colle au moins une gifle. Mais rien. Je ne veux pas te frapper. Qu'elle te répond. Elle ignore donc ta proposition. Elle te rejette. En même temps, elle faisait plutôt bien d'agir comme ça. Elle voudrait se protéger de toi. Tes tendances destructrices te causaient bien des malheurs. Elle dit ne pas vouloir te frapper. Tu ne la crois pas, mais tu ne dis rien de plus pour autant. Je veux juste... que tu partes. Malgré tout, ton coeur se pince. Tes changements d'humeurs donneraient presque envie de se suicider. Tu changeais de visage comme de chemises. C'est presque comme les caleçons. Un jour t'es gentil. Le lendemain, t'es un putain d'enfoiré. Elle te regarde avec insistance. Tu comprends qu'il faut vraiment partir. Alors, tu ne dis rien et tu te lèves juste. Avec un peu de regrets, tu prends le chemin de la sortie. Sans rien dire. Tu récupères ta veste, celle que tu lui avais prêté tantôt pour se réchauffer. Tu ne la regardes pas et tu quittes juste son appartement. Vous vous êtes fait suffisamment de mal comme ça. Ça ne te servirais à rien d'essayer quoi que ce soit. Pas d'excuse non. Même pas un petit mot sympa. Après toutes les horreurs que tu lui avais débité, c'était même pas la peine. Même pas un au-revoir. Tu la laisses juste, affalée contre le mur de son salon. Un champ de bataille. Voilà ce à quoi ressemblait la pièce. C'était terrible à regarder. On se serait cru dans une vilaine romance au cinéma. Le genre de film qui te donne envie de pleurer quand l'homme part et laisse la femme triste. Terrible, je te dis. Tu te retrouves sur le trottoir. L'air frais te rafraîchit l'esprit. T'enfiles ta veste et tu te mets à marcher. Un peu pensif, tu repenses à quelque chose. L'idée qu'elle ne se souvienne pas de ton élan de bonté. Oh, t'avais plus à t'inquiéter pour ça. T'étais désormais un monstre à ses yeux.
it's finish you know
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Sujet: Re: (privé et long) Will we ever be all right again ?