Il était neuf heures tapantes quand Apollinaire frappa à la porte d'Eldrid. Avec un peu de chance (et c'était même plus que probable) la jeune fille serait encore chez elle, mais il allait sûrement la tirer du lit. Tant pis. Il n'avait pas pu résister à venir voir la jeune suédoise après être passé devant l'office de tourisme qui proposait une superbe visite de la côte sur un bateau, avec possibilité de voir les requins . Et visiter des trucs, c'était son truc à lui et Eldrid. Ils s'étaient connus à son arrivée à Gold Coast et, en tant qu'étrangers, avaient prit plaisir à découvrir le pays ensemble, Eldrid lui montrant le fonctionnement de la ville. Se faisant insistant, il frappa une nouvelle fois à la porte de l'appartement, tout en y collant son visage « Y'a quelqu'un ?! »

Je poussai un cri et sautai sur la gargouille. J'allais lui faire sa fête à celle là. M'interrompre en pleine partie de scrabble avec Jack Sparrow qui commençait à partir en cacahuète. Et hop, je brandis les mains en avant pour lui envoyer une boule de feu dans la tronche. Mais rien n'en sortit. Non de Dieu, ça marchait jamais quand il fallait. Mais si la gargouille s'effondra comme si elle avait été touchée. Je me retournai et...
TOC TOC... « Y'a quelqu'un ?! »
Je grogne et relève la tête. Je souffle une mèche de cheveux, le temps de me dire que c'est chiant que dans mes rêves mes pouvoirs marchent rarement mais qu'à chaque fois ça "fait semblant que" et que quelqu'un vient de frapper à la porte. J'attrape le débardeur échoué sur ma tête et l'enfile. Je me lève, vérifie que j'ai un truc sur les fesses... un string. On s'en fou, j'ouvre pas la porte de dos. Je me dirige avec un peu de mal vers la porte. Je jette un coup d’œil dans le Judas. Apollinaire. Cool. J'ouvre la porte et l'accueille avec un grand bâillement. - Yo! Qu'est-ce que t'amène de si bon matin?

La porte finit par s'ouvrir, laissant apparaitre la jeune suédoise aux cheveux décolorés en petite tenue, la tête encore dans le cirage. Apollinaire l'avait donc bien tirée du lit. - Yo! Qu'est-ce que t'amène de si bon matin? Le serbe lâcha un sourire à son amie, ne portant même pas attention à son corps à demie nue. Il n'avait jamais envisagé Eldrid autrement que comme une touriste perdue en Australie, comme lui. « Salut ma grande ! J'ai l'air de te réveiller dis donc. » Sans blague, personne n'était levé dans son immeuble, il pouvait presque entendre les ronflements émanant des appartements annexes. Tous les jeunes logeant ici avaient encore sans doute passé une soirée arrosée et ne se lèveraient pas avant l'après-midi. « J'venais te voir parce que j'ai trouvé un truc super pour nous deux ! » il chercha dans la poche arrière de son pantalon, finissant par sortir la brochure chiffonné avant de la tendre à son ami. « Ça à l'air tellement cool ! Allez dis oui, je suis prêt à te l'offrir ! » dit-il, joignant ses deux mains sous son menton, prenant un air de chien battu. « S'il te plaiiiiiiiit ? » ajouta-t-il avec un sourire d'enfant.

« Salut ma grande ! J'ai l'air de te réveiller dis donc. » Je me gratte la tête. - Ah carrément oué... « J'venais te voir parce que j'ai trouvé un truc super pour nous deux ! Ça à l'air tellement cool ! Allez dis oui, je suis prêt à te l'offrir ! S'il te plaiiiiiiiit ? » J'attrape son prospectus, et le regarde, avant de me dire que c'est mieux si je le lis en fait. Alors je lis un peu, et finis pas lever le doigt histoire qu'il se taise le temps que mon cerveau se réveille je réfléchisse. Et puis je bouge de la porte. - Oué, ça me branche bien, vas-y entre, que je m'habille. J'pense qu'il y a du café dans la cuisine, Val' est déjà partie. Comment je le sais? Bah parce que sinon, c'est elle qui aurait ouvert la porte, et de fort moins bonne humeur. Je vais dans ma cambre, histoire d'enfiler un short, des tongs, un débardeur et un gros sweat parce qu'on va surement se peler les fesses sur le bateau. J'attrape ma brosse à cheveux et rejoins mon touriste préféré dans la cuisine.

Eldrid attrape le prospectus avant de le regarder un long moment, la tête encore dans le cirage. Au bout de quelques instants, elle finit par réagir. « Oué, ça me branche bien, vas-y entre, que je m'habille. J'pense qu'il y a du café dans la cuisine, Val' est déjà partie. » Apollinaire rentre donc, Eldrid allant dans sa chambre, sans doute pour s'habiller. Du café ? Apollinaire attrape une tasse dans l'évier et se sert donc, sirotant doucement le liquide noirâtre encore chaud. Il eut une petite grimace, bien sûr, parce qu'il n'aimait pas le café, mais bon, Eldrid finit par se ramener, enfin habillé, sa brosse à cheveux dans la main. « Par contre j'ai plus mon appareil photo. J'ai du le perdre quelque part... Enfin faudra que tu prennes le tien quoi ! » Impensable de partir sans appareil. Comment faire les touristes sinon ?  

« Par contre j'ai plus mon appareil photo. J'ai du le perdre quelque part... Enfin faudra que tu prennes le tien quoi ! » Je commence à démêler le truc qui me sert de crinière et je regarde autour de moi. - Euuuhhhh.... Putain, c'est le bordel. Vraiment. Val' va gueuler. Sauf si je rentre avant elle, et que je range tout. On verra. J’aperçois mon appareil photo sur la table d'entrée. Nickel. - Ouép, il est là-bas. J'attache mes cheveux à l'arrache, pas la peine de se fatiguer va. Je me sers un café et l'engloutie avec une grande grimace. Moi non plus je n'aime pas ça, mais ça réveille, et le matin, c'est plus saint qu'un verre d'alcool. - Bon bah on est parti, on va pas comater là. Ah j'vais pisser avant. Quelle classe. Mais oué c'est mieux. J'attrape mes baskets au passage histoire de pas perdre de temps.

Eldrid se coiffe, hésite, et finit par acquiescer en voyant son appareil photo sur le meuble d'entrée. Apollinaire regarde son amie vider une tasse de café en une gorgée, sans même avoir un rictus sur les lèvres. La honte. Le café, c'était un peu LE truc d'adulte, et Apollinaire ne pouvait toujours pas en boire. Ca voulait tout dire en quelque sorte. «- Bon bah on est parti, on va pas comater là. Ah j'vais pisser avant.» dit la jeune femme avant de partir de la cuisine « ça marche ! » dit Apollinaire, attendant qu'Eldrid ait le dos tournée pour jeter son café dans l'évier, avant d'aller attendre dans l'entrée, glissant l'appareil photo de la tatouée autour de son cou. « Moi j'suis paré ! » dit-il, impatient.