les volutes de fumées acres se mélangent aux vapeurs de curacao, le feu crépite en un grésillement relaxant, le ciel rosé, presque magenta se reflète sur l'oasis de popoalalea, d'une enceinte jaillis des notes hiphop old school, tout le monde est déjà bien zonked out, on danse, on boit ou on fume, l'atmosphère est légère comme l'écume sur les bamboras de la gold coast. tu bois du rhum en répétant comme si personne n'avait compris que toi t'es un pirate et de temps en temps t'embrasse les lèvres corail de keiki qui a la tête sur tes genoux fumant un kick, les yeux fixés sur le crépuscule. tu tricars l'oeil mauvais de reza sur elle. tu lui en as jamais parlé, mais tu sais qu'elle la porte pas dans son coeur. les side eyes ne mentent jamais. tu comprends pas trop la situation, c'est genre abstrait. elle te snipe et tu lui fais un clin d'oeil tout en prenant une gorgée de ton alcool barbe noire. milk et chino sautent dans l'eau du bassin. keiki se redresse alors vivement, enlève le peu de fringues qu'elle a sur son corps de mermaid et les rejoint. tu restes seul comme un con. tes deux vatos commencent à se peloter. ton regard se dirige machinalement en direction de ton pied bandé (y'a deux mois, t'as fait un sand facial, enfin un sand foot à banzai pipeline. tu t'aies explosé la cheville. genre fracture ouverte, ambulance, plaques de métal, vis, ceci-cela. depuis, tu n'as toujours pas touché une planche, le temps commence à se faire très long et t'es proche de la dépression à ce qui parait). han nique sa mère. tu te lèves et comme un connard tu sautilles jusqu'à la berge. ton visage se crispe de douleur à chacun de tes sauts. tu continues dans l'eau. rejoignant milk et keiki collés l'un à l'autre. quand tu nages, t'as l'impression d'être libre, ton pied qui ne souffre plus, cette sensation de voler, de ne faire que le poids d'un cheveux de sirène, c'est juste fou, le pire c'est qu'on s'en rend pas réellement compte quand on y est, on est tellement tous blasés par nos vies de merde, désillusionnés avant l'âge. ton bandage se fait la malle et tu le vois flotter à la surface. ça te fout le zbeul alors tu continues de nager vers tes potos. ah, vlà l'autre écumeur avec sa jambe de bois. ils rigolent. tu fous un coup de poing dans l'épaule de milk. ta gueule. keiki se met sur ton dos. elle embrasse ton cou avec insistance. milk sort pour se pendre à une liane qui survole l'eau. tu tires keiki devant toi. sa main s'égard dans ton calbard. elle hausse les sourcils avec cet air provocateur qu'elle utilise lorsqu'elle veut arriver à ses fins. t'attrapes immédiatement sa main et tu la tires par delà les chutes d'eau (enfin c'est elle qui te tire, toi avec ta cheville pourrie), derrière de grandes feuilles de monstera. vous revenez 30 minutes plus tard, les joues roses. elle les cheveux en pagaille. toi, ta démarche claudiquante, le dos griffé, vidé de tes descendants sur un carré de peau féminine. milk esquisse un sourire taquin et prend une gorgée de curacao avant d'entamer une discussion avec reza. tu ramasses tes fringues et passes ton sweatshirt nike à keiki. il fait complètement nuit maintenant, tout le monde est autour du feu, dans cette ambiance camp de vacances dans la forêt de boston. miss fatty, tourne dans les enceintes. jazmin et deedee commencent à danser collées/serrées histoire de chauffer un mec qui voudrait bien d'elles. tu sors la skeud de ton futal et attrapes le bong de rimka. tu prépares. la douille coule. high. milk s'assoie à côté de keiki. j'aime bien cette soirée. cette image de vous trois. keiki la main sur la cuisse de chacun de vous deux, un peu fière de ses deux crampe (pulp fiction rules), milk et sa bouteille, les lèvres humides, entrouvertes, toi et ton sourire de connard avec tes fossettes à la alfred neuman, cette image un peu comparable à la cène parce qu'elle est remarquable, inoubliable, sensationnelle, mais qui rappelle surtout que tout cela n'est qu'éphémère.