La lune montait tranquillement dans le ciel tandis que Liam marchait dans les rues refroidies de Southport. La tête baissée il chassait les pensées noires qui coulaient en lui. Cette encre de douleur noyait son cœur. Il était né différent. Liam n’allait jamais être celui que sa famille voulait avoir. À tout jamais, il allait être cet enfant bizarre et étrange. D’un coup, le collet de la veste en cuir à Liam fut projeté par-derrière. Sans s’y attendre, il était maintenant contre un mur de brique. Un homme le tenait par la gorge tandis qu’un autre le fouillait. Liam essayait de se déprendre, mais il n’était pas assez fort. Puis, un sentiment de brulure envahit sa joue et un liquide en tombait. L’homme qui le tenait l’avait coupé avec son poignard. « Si t’arrêtes pas d’gigoter, j’vais te dépecer comme un rat. », dit-il d’une voix brisée par la cigarette.
Puisqu'on est jeune et con, puisqu'ils sont vieux et fous.. La nuit avait enveloppé Gold Coast depuis plusieurs heures déjà, et tout êtres-humains naturellement constitués savaient pertinemment qu'il n'était guère judicieux de s'aventurer dans les indénombrables ruelles de la ville à cette heure-ci. Pourtant, prit d'insomnie le jeune-libanais n'avait put s'empêcher de s'y égarer. La nuit avait ce petit quelque chose de rassurant. Plongé dans l'obscurité, l'être-humain pouvait ainsi y disparaître. N'être qu'une ombre. Du moins, jusqu'à ce que les aléas ne surviennent. Il n'était qu'à quelques pas de vous, assez loin pour détourner son chemin. Et pourtant, Naël s'avançait droit vers les deux malfrats. Une mission suicide. « Justement, ça tombe bien les flics débarquent dans moins de deux minutes, ils auront ainsi un aperçu de tes talents pour ton séjour dérière les barreaux. » Une entrée en délicatesse alors que le bout de ses doigts venaient d'encercler le manche d'un couteau-suisse pour venir le lancer pile-poile au dessus de l'épaule du jeune-homme. Un lancé soigneusement maîtrisé qui venait ainsi frôler d'un millimètre la veste de ce jeune-homme. A croire que ses cours de défenses n'avaient pas été si inutiles que ça. « Du moins, si tu ne finis pas toi-même dépecé comme un rat. » Un vague sourire vint instinctivement s'étirer sur son visage. La peur ne faisait guère partie de sa personne, et il avait suffisamment d'expérience pour savoir comment mener ces êtres-humains par le bout du nez. Puis, ayant anticipé leur réaction, il fut capable d'intercepter le jeune-malfrat qui arrivait dérrière-lui pour éviter son coup et le plaquer violemment au sol. « Essaie encore. » Naël savait pertinemment qu'il avait l'avantage, et pour cause, le jeune-homme n'avait strictement rien à perdre. Pas même sa propre vie.
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Sujet: Re: Broken Wings [PV Naël E. Khazen] Mar 15 Avr - 0:11
Tout se passa si rapidement. Liam n’eut pas le temps d’y comprendre ce qui se tramait. La gorge sèche, il toussa quelques coups en se tenant contre le mur. Sa gorge lui brulait. Il avala à quelques reprises afin de s’en remettre. Puis, lorsqu’il reprit ses esprits, l’Australien chercha dans la pénombre ses agresseurs tout en essuyant le sang qui coulait de sa joue. Une grosse silhouette était au sol tandis qu’une autre courrait dans la ruelle. Lorsqu’il comprit ce qu’il se passait, Liam tira sur son sauveteur de sa main tâché de sang. « Arrêtes, il est parti. », continuait-il de chuchoter faiblement à plusieurs reprises. Pourtant, l’homme ne semblait pas vouloir lâcher prise. L’artiste ne comprit pas si c’était parce que son sauveur avait senti sa main tremblante, mais il se retira laissant ainsi son deuxième agresseur filer. Liam recula et quand il reprit totalement ses esprits, il se mit à pleurer. Les larmes coulaient et se mélangèrent au sang qu’il avait sur le visage. Il ne comprenait pas pourquoi il pleurait. C’était comme s’il avait ouvert un robinet qu’il ne pouvait fermer. Liam tremblait comme une feuille de papier. D’un coup, il chercha son manteau à la recherche de son portefeuille. Lorsqu’il le trouva, il sortit un billet de 20 dollars et le tendit à l’ombre qui se tenait devant lui. Liam ne discernait que quelques courbes au visage de l’homme, car il avait les yeux embrouillés par les larmes et la noirceur de la ruelle ne lui permettait pas d’en distinguer des traits substantiels.
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Sujet: Re: Broken Wings [PV Naël E. Khazen] Mar 15 Avr - 23:57
Puisqu'on est jeune et con, puisqu'ils sont vieux et fous.. Les hommes ne pleurent pas, cette phrase avait longtemps hanté l'esprit du jeune-Libanais. Ainsi, à peine avait-il entendu l'un des reniflements de la victime que le jeune-homme n'avait put s'empêcher de détourner ses prunelles des agresseurs. Il aurait put les rattraper, et pourtant il savait qu'il avait bien mieux à faire à cet instant. Peu importe leur fuite, Naël devait t'aider à reprendre tes esprits. Détaillant ainsi certains traits de ton doux visage, le jeune-homme tendit délicatement sa main. Aucun gestes brusques, le Libanais n'avait guère l'intention de t'effrayer. Et alors que ses doigts venaient frôler le tissus de ton sweet-shirt il ne put s'empêcher d'esquisser un vague sourire en découvrant les quelques billets que tu lui tendais. « Depuis quand les super-héros se font payer, jeune-homme ? » Bien évidement Naël tentait à sa manière, soit peu glorieuse, de détendre la situation. Et ce n'était guère une mince affaire pour le jeune-homme. Ne prêtant guère d'avantage d'attention aux quelques billets, il vint alors observer la fine marque qui se laissait entrevoir au creux de ton cou. Probablement par précaution, Naël ne put s'empêcher de frôler du bout de ses doigts cette marque rougeâtre « Une bonne pommade et la marque disparaîtra d'ici trois jours, tu as mal autre-part ? » L'instinct et habitudes du docteur reprenaient ainsi le dessus. Peu importe l'heure tardive qu'il pouvait être, l'humeur désastreuse du jeune-Libanais qui le consumait à cet instant, ou bien même la fatigue qui s'accumulait en lui, Naël était toujours dans la capacité d'apaiser les souffrances d'une personne. Son pouce se faufilant dérrière ta nuque, le jeune-homme osait ainsi exercer une douce pression afin de t'apaiser. L'un des indénombrables point d'acuponcture destinait à apaiser tout être-humain. « Calmes-toi, tout est fini... » Ses lèvres s'entrouvrèrent un instant, assez pour laisser l'opportunité à ses doux murmures de s'y faufiler. Puis, au moment opportun le jeune-homme osa t'attirer délicatement contre son torse. Il aurait put s'éterniser avec des mots, se contenter de t'apaiser ainsi, et pourtant le jeune-homme avait parfaitement conscience que rien ne pourrait autant te soulager qu'un contact-humain. Les câlins demeurent l'une des meilleures thérapie, quoi qu'on puisse en dire.
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Sujet: Re: Broken Wings [PV Naël E. Khazen] Mer 23 Avr - 2:27
Jamais une main n’avait été aussi douce que maintenant. Liam sentait sa chaleur brûler ses larmes. Les gestes à l’homme dans le noir n’étaient que délicatesses. Il voyait bien que ce n’était pas ce genre de gars — mais putain se qu’il aurait aimé ne pas l’avoir rencontré ainsi. Il était humilié. L’Australien avait beau essayer de sourire, mais ces rictus étaient déchirés, fissurés, par les événements. « C’est bien ma chance… », murmurait-il pour lui-même. « Je croyais que les superhéros n’existaient pas. » suivit-il en gloussant légèrement. Déjà, l’atmosphère changeait. Laissant tomber les lourds tambours du coeur de l’artiste, la nuit accueillait un silence impeccable. Les doigts chaleureux du superhéros se glissaient sur la blessure. Instinctivement, Liam baissait la tête. Aller, ris de ma putain d’blessure, pensait-il tristement. Après tout, je ne suis qu’un p’tit con. Encore surpris de son attitude, son superhéros lui conseillait des soins. « Non. » dit-il d’une voix rauque. Il sentait son coeur plier en deux. Cet inconnu lui prouvait qu’il fallait vivre les malheurs afin de connaître les bonheurs. D’un coup, après une petite pression sous sa nuque, l’Australien se sentit apaisé. Qui était cet inconnu aux doigts magiques. C’était comme s’il comprenait la mécanique du coeur à Liam. Tout est fini, se répétait-il à plusieurs reprises. Inopinément, l’Australien se retrouva lové contre le torse de l’inconnu. Le superhéros avait cette odeur d’épice méditerranéenne collée contre lui. L’artiste en profita pour en respirer une bonne bouffée. Ces odeurs l’appelaient et ce moment intime lui ferma pour de bon le robinet qui s’était ouvert en lui. Prenant connaissance de la situation, il se décolla un peu afin de mieux voir la silhouette ombragée de son sauveur. « Si tu n’acceptes pas mon argent, alors laisse-moi t’inviter à manger… ou boire. », dit-il sur une voix plus contrôlée. Il avait conscience de l’heure tardive de sa requête. Il le dérangeait suffisamment, peut-être était-il mieux qu’il lui laisse simplement son numéro. Après tout, ils ne se connaissaient pas et ils ne connaissaient pas les traits l’un de l’autre. Les deux parlaient aux ombres attendant une fissure de lune afin d’éclairer ce qui semblait être une idylle.