Mate-moi ce cul! Sacrés Airbag! Vous finissez à quelle heure? J'ai tout l'temps qu'il faut devant moi... bla bla bla, connard! dis-je en lançant un cailloux dans l'eau. j'en avais marre de ces clients en chien, en manque de cul, gros pervers qui commandent déjà une bière à 8h du matin, ces hommes miteux qui n'ont que faire de leurs femmes qui les attendent surement patiemment alors que ça fait deux heures que le repas est prêt et que tout est froid. Parfois j'avais envie de tout envoyer chier! Remettre des clients à leur place était surement la chose qui me rendait le plus heureuse dans ce job. Mon patron avait beau me faire la morale, ça m'passait bien au-dessus de la tête. Le jour où il aura plus besoin de moi, il aura qu'à me virer, mais pour l'instant, j'ai bien l'impression d'être indispensable à son petit commerce.
En attendant, j'venais là, dans cette vieille cabane, miteuse elle aussi. Mais, ici au moins, j'me sentais vraiment bien. C'était à deux pas de notre appartement d'enfance. Appartement où mes parents vivent toujours d'ailleurs. Ca faisait un moment que je n’étais pas allée les voir tien. L'odeur de ma mère commençait à me manquer, cette odeur d'herbe verte séchée et consumée... elle lui collait à la peau. Tu sais Debby, beaucoup de choses ont changés... beaucoup! Debby, c'était le nom qu'on avait donné à cette cabane, enfin, plutôt à l'âme qu'elle avait, parce qu'on la sentait vivante. Quand je dis on, je parle de nous, Dionysos, Thémis (la grande soeur) et moi. Pff j'suis sûre qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'suis la seule à encore venir ici et lui parler. Jamais j'avais rompu le pacte, Debby c'était notre maison à nous, notre repère et on s'était juré de ne jamais la laisser tomber.

Journée de merde. Comme d'habitude, je ne vois même pas pourquoi je m'étonne encore de sortir de mon boulot tout en me demandait pourquoi c'était toujours comme ça. Je commençais à me dire que rien ne changerait jamais, et que j'allais devoir m'habituer à ça. Alors comme chaque jour, je suis sorti de mon boulot en me disant que j'allais devoir m'accorder un petit break, histoire de ne pas trop déprimé tout seul dans mon coin. Je passe dans une petite épicerie pour me prendre une bouteille de bière, et je prend rapidement la direction de la plage, où je sais qu'il s'y trouve une petite cabane abandonnée où je pourrais être tranquille. Après quelques minutes de marche, j'y arrive enfin, et j'entend une voix que je connais bien s'adresser à Debby, la cabane. Je soupire, et finit par me montrer, m'appuyant contre la porte. T'es plus une gamine, t'es plus obligée de l'appeler comme ça. Oui, c'était comme ça que je saluais ma petite soeur.

Je sursautai, je m'attendais pas à entendre quelqu'un, à voir quelqu'un et encore moins à voir Dionysos. Je le regardai, et soufflai à sa remarque. Je savais pas vraiment si j'étais contente de le voir ou pas. Je ne l'avais pas croisé depuis plusieurs jours, voir semaines et voilà qu'il me prenait encore de haut. Enfin, j'en avais l'impression. Je me levai et le regardai.
T'es devenu tellement chiant tu sais?! Par reflex, et par envie aussi, je m'avançai vers lui et le pris dans mes bras. J'avais beau ne plus reconnaître mon frère, je l'aimais toujours et en faite si, ça me faisait plaisir de le voir ici.  Je savais pas que tu revenais ici parfois! Je lui pris la main et l'emmena avec moi pour s’asseoir sur un vieux canapé où le tissu n'étais presque plus existant et dont la mousse était presque totalement visible. C'est pas parce que je parle à Debby que j'suis une gamine! C'est parce que t'as décidé d'être totalement chiant que j'ai pas le droit de lui parler non plus!

Bien que je ne le montre pas, j'étais content de revoir ma jeune parce que malgré tout, elle me manquait. Mais nous avions tellement changé maintenant ! J'avais changé, surtout... Elle me jeta à la tête que j'étais devenu chiant, et j'étais content qu'elle me prenne dans les bras juste pour ne pas qu'elle voit la lueur dans mes yeux. Je le savais, mais je n'y pouvais rien. Je l'ai suivie jusqu'au canapé, et je me suis effondré dessus, comme si j'étais l'homme le plus lourd de la planète et que je ne pouvais pas garder mon coeur une seconde de plus debout. Je ne savais pas que tu revenais non plus, même si ça ne m'étonne pas vraiment. C'était prévisible de sa part, elle n'avait même pas changé d'un pouce. Mis à part physiquement, mais comme tout le monde, et encore... Et je suis peut-être chiant, mais tu es une gamine ! Mais parle lui si ça t'amuse, ne t’énerve juste pas si elle ne te répond pas. Petit sourire, et première gorgée.

Je le regardai avec sa bière en main. Je voyais en lui un client avec une excellent potentiel pour venir dans le bar où je travaillais. Je secouais la tête. Il n'y avait rien à faire, je n'allais pas lui retirer pour lui faire la morale, je sais bien que l'impact serait presque nul. Je regardai à travers la fenêtre qui donnait sur la mer. Quelques rayons de soleil perçaient les planches de bois trouées et désolidarisées.
Debby ne nous a jamais répondu à ce que je sache. Mais j'imagine très bien ses réponses. Bref, fais pas comme si tu lui avais jamais parlé non plus!   Au final, je lui arracha la canette des mains pour porter le goulot à ma bouche. Je fis une grimace. Quitte à boire une bière, autant qu'elle soit bonne et fraiche non? Parce que là, j'capte pas l'principe! je lui rendis aussi tôt. Tu viens faire quoi ici?  

Je ne savais même pas pourquoi j'étais allé prendre une bière avant de venir ici... Certes l'alcool aide pour oublier, mais une bonne vodka, pas une simple bière. Peut-être parce que inconsciemment, je ne pouvais pas me retrouver avec une gueule de bois d'enfer. En plus, je n'avais même pas choisit la meilleure... Mais maintenant que je l'avais, autant la finir ! Quand elle parla du fait que moi aussi, je parlais à Debby, j'ai levé les yeux au ciel. J'étais jeune et con, c'est normal ! Mais avec le temps, elle devrait se rendre compte de l'absurdité que c'était. Et le pire, c'est qu'elle vole ma canette ! Hey ! Mais je la laisse faire, la reprenant quelques secondes plus tard. J'avais besoin d'un endroit où je pourrais être tranquille... Je viens toujours ici quand je cherche à être seul. Et là, c'était raté. Mais je ne voulais pas non plus qu'elle parte, étrangement. Et toi ?

Pour le coup, c'est raté, en plus, j'étais là avant toi! Alors, si tu veux absolument être tranquille, vaut mieux aller faire un tour ailleurs! Pour apouyer ma remarque, je m'enfonçais un peu plus dans ce canapé. J'en avais un peu rien à faire qu'il soit si dégueulasse. C'est certain qu'une nana un peu trop propre sur elle ne toucherai même pas ce truc avec son petit doigt. J'viens souvent après mon taf, parce que les gens sont cons! Je me tournai vers lui. Un peu dans ton genre, à faire la gueule tout l'temps, à boire à n'importe quelle heure! A penser que leur nombril est le seul problème de la planète! pfff Ouais, je soufflai! Comme si personne ne s'était jamais remis d'une rupture! Deux ans! J'avais envie de le prendre et de le secouer dans tous les sens.

Et voilà, ça c'était tout ma soeur. Je ne venais que de dire ce que je faisais là, et elle le prenait pour elle. Est-ce que je lui avais demandé de me laisser tranquille ici ? Non. Est-ce que j'étais parti quand je l'avais vu pour justement être tranquille ? Non. Alors j'ai simplement levé les yeux au ciel, essayant de ne rien dire justement pour ne pas nous énerver mutuellement. Par contre, quand elle sous entend que je peux être comme tous les connards qu'elle rencontre au boulot, je me dépêche de finir ma bouteille pour la faire rouler plus loin, et pour pouvoir répondre. C'est une heure raisonnable pour boire. Et puis je ferais peut-être moins la gueule si j'avais meilleure compagnie. Après tout, depuis que j'étais arrivé, nous n'étions que deux gamins se prenant la tête. Elle comme moi.

Une heure raisonnable pour boire, je savais pas qu'il y avait des heures raisonnables pour boire. J'ai pas l'habitude d'avoir une heure particulière pour boire! Moi j'vois surtout que tu bois, tout seul, genre normal! Tu sors du taf, tu t'achètes une bière et en rentrant chez toi, c'est quoi? La bouteille de sky?! j'étais pas psychologue, ni même mentaliste, mais pour travailler dans un bar, j'connaissais à peu prêt les profils des mecs qui y venait, et j'pouvais dire que Dionys pourrait largement faire partie de la clientèle. Et j'en ai marre de toujours te voir triste! Ca va faire deux ans limites, t'as pas envie de te bouger là?! toujours les mêmes questions, et je m'attendais à une réponse que je connaissais bien d'ailleurs...

Ne pas m'enerver. Je crois que ça allait être le mot d'ordre pour cette journée. Non mais elle pensait vraiment que j'étais un ivrogne et que je buvais à n'importe quelle heure de la journée ? Non, ça c'était la première année, maintenant je me contente d'une bière, ou alors de plus quand vraiment je n'étais pas bien mais c'est tout. T'en sait rien, tu ne me connais pas. Et ça faisait mal de l'admettre. C'était ma soeur tout de même. Puis Jordan arriva sur le tapis. ça faisait longtemps tient. Alors je répondais par la même réponse. J'en ai pas encore le courage.

boom, comme un pavé dans la mare... mon frère, mon meilleur ami qui me balançait que je ne le connaissais pas, nous qui étions si proches et si complices... j'étais blessée par cette distance qu'il y avait entre nous depuis toutes ces années. Peut être qu'en effet, il avait raison, à force, on ne se connaissait plus, mais ca faisait mal. Je savais même pas quoi répondre à ca tien... même pas envie de lui rentrer dedans non plus. Je laissais couler... Et ce sera quand... que tu l'auras ce courage... j'étais plus calme, bien plus calme, car je n'accusais pas encore le coup...

Je sais que ma sœur est folle. Elle est ce qu'on appelle une fille lunatique. C'était drôle avant, maintenant je ne comprend simplement pas. Du coup, je ne fais que la regarder. Elle ne me répond pas ? Pas d'insulte, ou alors un discours pour me dire que j'avais tort, et qu'elle connaissait jusqu'à la taille de mes sous vêtements ? Rien. Mais ce n'était pas plus mal, alors je n'ai rien dit. Même sa deuxième question est posée avec délicatesse. Je ne sais pas. Peut-être jamais. Je soupire, allant me mettre dans le canapé, plus à côté d'elle, sans pour autant avoir plus de contact. J'attends que ça fasse moins mal.

j'y connaissais pas grand chose à l'amour, car je n'avais jamais vraiment connu ce sentiment là, je ne sais pas ce que c'est que d'être amoureuse, c'est vrai. Enfin... pas dans cette vie, ici sur terre. Mais là bas, c'était vraiment différent, rien n'était comparable, alors pourrais-je dire que j'y ai connu l'amour... je ne pense pas. Ce que je savais en tout cas, c'est qu'on pouvait s'en remettre, qu'on pouvait de toute façon se remettre de tout! C'est ce qu'on appelle la resilience, être fort et se relever après les chutes. C'est pas toujours facile, c'est plus ou moins long, c'est vrai, mais là, ca commençait à être très long. Ca fini toujours par faire moins mal... mais il faut le vouloir! oui, j'étais certaine que c'était une question de volonté... rien d'autres. Je comprennais pas pourquoi il était pas plus fort que ça, pourquoi il ne se battait pas...Tu te souviens, quand on sortait ensemble après les cours? Qu'on allait jouer au flechette et qu'après, on allait se poser dans l'herbe, on regardait les gens passer, on s'en moquait. C'était bien non?

Je voulais que ça fasse moins mal, ça n'avait forcement pas de rapport avec ça. Ce n'était pas aussi mes sentiments, parce que certes je l'avais aimé comme jamais je n'avais aimé personne, mais maintenant c'était de la haine, pure et dure. Jamais je ne pourrais lui pardonner de m'avoir abandonné, et de m'avoir fait croire si fort à un "nous" pour la vie. Je m'en voulais d'avoir été aussi naïf. Aussi amoureux. Qu'est-ce que t'en sais ? T'as testé ? Alors chut. C'était trop facile de me dire de le faire... Du moins, c'est ce que je pensais. Oui, c'était bien. Mais j'étais un gamin, c'est fini ce temps là. J'ai grandis. Certainement la plus grosse erreur de ma vie.

Bon, okay, j'allais finir par ne plus rien dire... je me levai et fis quelques pas dans la petite cabane... on pouvait voir à travers le plancher à certaines endroit. Le bois craquait sous mes mouvements. J'avais envie de parler à Debby mais, je me retenais devant Dionysos. Je soufflai... Arrête de croire que t'as déjà 60 ans, que ta vie est fini, que tu peux plus t'amuser s'il te plait. Arrete de toujours te prendre au serieux, s'il te plait! je m'approchai d'une fenêtre, du moins, ce qui semblait avoir été une fenêtre, pour regarder l'horizon, puis le ciel. Pourquoi tu dois toujours dire que t'es plus un gamin, et me faire comprendre que du coup, j'suis une gosse! J'suis comme toi, j'ai une vie, un taf, sauf que voilà, le monde est triste, j'essaie juste de pas me laisser envahir par de mauvaises ondes. Tu veux m'le repprocher? Je ne le regardai pas, mes yeux s'étaient laissé aller sur une autre planète.

C'était un fait : J'étais devenu vieux dans ma tête, comme si Jordan était partie avec ma jeunesse, en plus du reste. Mon insouciance. Ma joie de vivre. Ma famille. Mes études. Ma vie, en fait. Maintenant, je n'étais qu'un corps qui attendait de trouver une raison de vivre. Le suicide ? Non, je n'en avais même pas envie. C'est juste que... je ne servais plus à rien. Et en écoutant ma sœur, je me suis rendu compte qu'au fond, c'est elle qui avait raison. Si elle faisait tout cela, c'était justement pour ne pas faire face à tout ce qui nous entourait, et qui craignait. Mais la vie, ce n'est pas ça. Non, je ne te le reproche pas... Et j'ai baissé la tête. J'avais honte de lui parler comme je l'avais fait. J'avais l'impression de la forcer à devenir comme moi. Quelqu'un de triste. Et jamais je ne voudrais ça pour ma petite soeur. Désolé. à peine murmuré...

Je retournai m'asseoir à ses côtés, en me laissant tomber dans le canapé. Franchement, j'étais venue ici pour souffler, et au final, l'ambiance était loin d'être détendue. Je posa ma main sur la sienne, en la serrant légèrement. J'avais a peine entendu ce qu'il avait dit, mais j'avais reconnu ce mot d'excuse. Je marquai un petit silence... Je suis sûre, qu'un jour, ca ira mieux... et j'étais pressée que ce jour arrive, vraiment. Mon frère me manquait, celui qui était plein de vie, qui racontait des blagues pourries mais qui me faisaient quand même bien marrer... t'as pas envie de bouger? Debby devenait triste elle aussi, je le sentais. Il valait mieux pas trop rester là longtemps, j'avais pas envie de passer à travers le plancher.

Un seul contact, et je sentais mon coeur se réchauffer un petit peu. Je l'ai laissé faire, pour une fois... Habituellement, je la repoussais, et partait mais là, je n'en avais pas envie. Elle me dit alors qu'un jour, ça irait mieux. Je voulais tellement la croire ! Quand elle me proposa de sortir, j'ai haussé les épaules. Pourquoi pas, après tout ? Je me suis levé, et j'ai attendu qu'elle se décide à bouger. Je l'ai suivi, et nous avons fini sur la plage. ça ne fait pas un peu cliché de marcher dans le sable, entre frère et soeur ? J'ai souris un peu, essayant de détendre l’atmosphère, même si j'étais mauvais pour se genre de choses.

Le voyant se lever, je me bougeai aussi pour le suivre. Il faisait vraiment bon dehors, un léger vent caressait nos visages et c'était pas déplaisant. J'enlevai mes chaussures pour marcher pieds nus sur le sable. Ca pourrait être pire! On pourrait être un couple! et là, niveau cliché, ca donne la nausée! j'étais pas tellement dans le delire des couples à se promener main dans la main, les pieds dans l'eau, à dessiner un cœur dans le sable avec les initiales dedans. Mais là, avec Dionys, ca me donnait une idée. Ouais... j'étais bel et bien entrain de dessiner ce coeur... Et la touche finale... je notai un D + H à l'interieur. C'est tellement beau, tu devrais le prendre en photo!

Marcher dans le sable, main dans la main, avec la personne que l'on aime. C'est typiquement le genre de chose que je n'aurai pas fait avec Jordan. Pas que je ne l'aimais pas, bien au contraire... C'était juste... Pas le genre de femme à faire ça. Elle n'était pas très romantique d'ailleurs, j'avais l'impression de passer pour un con à chaque fois que j'essayais de lui faire plaisir. J'ai affiché un petit sourire triste lorsque j'ai entendu parler de couple. Je ne l'étais plus... Je la vois se pencher, et dessiner un cœur dans le sable. Sérieusement ? J'avoue que ça m'a arraché un petit sourire, et j'ai sorti mon téléphone pour prendre la photo. Si tu m'appelles, ça sera la photo qui s'affichera ! Mais la vérité, c'est qu'on ne s'appelait même pas... Peut-être que j'allais changer ça.

j'étais contente qu'il le prenne en photo plutôt que de me dire que c'était débile. J'étais aussi contente de voir qu'il la mettait en tant que photo de contact. Il fallait que j'essai pour voir le résultat. Alors je sortie mon téléphone de ma poche et allai dans le répertoire pour chercher son numéro afin de l'appeler. Ca va sonner! j'attendais et lui faisait signe de me montrer! Je sais pas pourquoi j'étais si contente, puisque j'allais simplement revoir la photo s'afficher, mais... c'était peut être rassurant. A ce même moment, une vague vint passer au dessus des lettres et les effacer en quelques secondes. Il n'y avait plus rien sur le sable, et ca me faisait un petit pincement au coeur. Comme quoi... c'est pas forcement éternel! c'était le miroir de notre relation au final... quasi inexistante a prèsent. j'étais un peu blasée, encore...

Afin de mettre la photo en place pour son numéro, j'ai effectué quelques manipulations et après quelques secondes, c'était fait. Par contre, je suis assez étonné quand je la vois sortir son téléphone afin de m'appeler. Remarque, pas étonné du tout, c'est son genre de faire ça. J'ai souris, mais je n'ai rien dit. Si ça lui faisait plaisir de le faire, pourquoi l'en priver ! Alors je lui ai montré l'image qui s'affichait en même temps que la sonnerie de téléphone, avant de le ranger dans mon téléphone. Je regardais les vague qui passaient sur le dessin, l'effaçant petit à petit. J'ai haussé les épaules, ça ne me faisait rien. Ce n'était qu'un dessin après tout. Rien n'est éternel Hygie, tout finit par foutre le camp. Ca faisait très phrase de dépressif mais c'était la stricte vérité. J'ai repris la marche dans le sable, regardant mes chaussures s'enfonçant dans le sable.

Je marchai de nouveau... je suivais les pas de Dionys, j'étais un peu en retrait et fit un grand pas pour rattraper mon retard. T'as pas faim? J'sais pas quelle heure il est mais j'imagine qu'il est l'heure de manger ! J'commence à avoir la dale! J'mangerai n'importe quoi! tu veux quoi? c'est toi qui choisi? comment imposer à quelqu'un sa présence! Comment s'inviter auprès de son frère sans même lui demander s'il en avait envie ou non! J'en avais envie, je pense que ca faisait des semaines qu'on avait pas passé autant de temps ensemble et même si c'état pas l'éclate totale et bien, ca me faisait du bien! J'avais autant à profiter de lui, puisque je ne savais pas quand un tel moment pouvait se répéter. Mon ventre grondait... Chinois? Indien? Italien? Francais? Hot dog? T'as prévu quoi après tien?

La tête baissée, regardant le sable, j'écoutais simplement le bruit des vagues s'éclatant prêt de nous. C'était extrêmement apaisant, et j'avoue avoir eu envie d'y plonger les pieds. Mais hors de question que je flingue mes chaussures. Et puis il y avait Hygie et si je faisais une telle chose, elle irait avec moi dans l'eau et m'en ferait voir de toutes les couleurs en plus de m'épuiser. Non, du calme. Enfin, calme... avant qu'elle n'ouvre la bouche ! Mais j'avoue avoir faim aussi, alors ça tombait plutôt bien. Ouais, pourquoi pas. Et en plus, j'avais l'honneur de choisir ! J'ai réfléchis un instant, et j'ai cherché aussi à quel lieu on pourrait aller manger. Et j'avais envie d'aller au ruffino's. J'y allais souvent avec Jordan, et je n'avais jamais osé y remettre les pieds depuis, ce qui était dommage vu que c'était excellent... Et je savais qu'avec ma soeur, je n'aurai pas le temps de déprimer à penser à tout ça, donc c'était plutôt un bon plan. Ruffino's. Et après, je... rentre chez moi, pourquoi ?

Pizza, parfait! Tu vois, au fond de moi, même si j't'ai laissé le choix, j’espérais tellement que tu me dise ca! Enfaite, j'viens de me rendre compte que j'avais envie de pâte épaisse et  moelleuse, de sauce tomate et de mozzarella! et le reste bien sûr... du coup je lançai la marche pour nous diriger vers ce fameux restaurant! J'avais pas spécialement pour habitude d'y aller mais il était tout près et c'était un avantage majeur, au moins, pas besoin de marcher 10 ans ou de reprendre les transports en commun. Je demandais ça au cas où t'avais prévu une sorte, et pour savoir qui allait s’inquiéter de ne pas voir mon frère arriver mais bon, si t'as rien de prévu, c'est PAR-FAIT!  j'allais pas lui en demander trop non plus, j'imagine qu'il allait atteindre son quota d'Hygie après avoir manger sa pizza avec moi, pour aujourd'hui, voir pour le mois! J'étais déjà bien heureuse d'avoir passé autant de temps avec lui, ces moments là étaient vraiment rare.