ce type-là, je l'ai rencontré pendant une soirée, alors que je descendais mon whisky coca à la vitesse d'une gorgée par heure, parce qu'il y avait ce goût amer et oppressant. Lui, il était là, en face de moi, debout en plein milieu de la pièce et les yeux levaient vers le plafond. il recherchait alors un truc qui m'échappais encore, une notion qui me semblait trop folle et trop lointaine pour oser y songer. Puis, il c'est approché, m'a regardé et m'a demandé si je l'avais vu moi, l'espèce d'oiseau qu'il avait égaré, un truc blond qu'il disait, blond et  tout léger. je ne l'avais pas vu non, ce truc blond mais j'ai rien dis, je l'ai regardé, pendant un long moment, un moment qui me semblais bien trop long pour être correct. Puis il c'est assit à côté, m'a sourit et à parler, longtemps, longtemps, longtemps. j'aurais voulu lui dire que j'en avais rien à foutre, de ce qu'il pouvait bien avoir à raconter, qu'il était plus intéressant silencieux, à tourner en rond mais j'ai rien dis, je suis resté là, les doigts serraient autours de mon verre encore plein, à l'écouter, lui, ses drôles de mots, sa jolie voix. Et c'est ainsi depuis que je l'ai rencontré. je me laisse entraîner sans rien dire parce que c'est lui. ce type s'appelle leho et il étudie dans la même école que moi. Il m'as semblait si con et si lointain qu'au début, je n'ai pas voulu le croire. Puis le lendemain, je l'ai vu, au détour d'un couloir et s'il était toujours aussi con, leho était bel et bien là. d'aussi loin que je m'en souviens, je n'ai jamais été le genre de gars à me laisser entraîner sans rien dire. je me suis longtemps persuadé que faire l'imbécile et dépasser les limites, c'était pour les arriérés, des adolescents suicidaire et en mal de reconnaissance. je le pense toujours d'une certaine façon, seulement leho n'a jamais été un adolescent suicidaire, seulement quelqu'un d'arriéré.
un jour, après l'avoir croisé une bonne dizaine de fois, leho a débarqué dans ma classe, se plantant devant ma table pour me laisser son numéro de téléphone gribouillé sur un bout de journal. Parce qu'il en avait envie. le soir, j'ai passé une bonne demi-heure à trouver les mots juste, un 'salut c'est lenny' ridicule mais plein de courages. Pourtant, ce fut suffisant pour lui. Leho...c'est un type étrange. dans le fond, c'était juste un mec bourré que j'ai rencontré à une soirée. pourtant, il arrive à me faire croire qu'il y avait quelque chose de magique dans notre rencontre. aussi magique que le mec qui a inventé le milk-shake et le burger. leho m'envois une bonne centaine de sms par jour, de 6h du matin jusqu'à 23h, m'obliges à aller à des soirées dont je ne connaissais même pas l'existence, repousses à vitesse grand v les limites que je m'étais fixé et me persuade que vivre consiste à abuser de tout. il y a une chose pourtant que j'aurais voulu qu'il m'apprenne. que doit-on faire lorsqu'on penses à longueur de journée à un mec qui t'appelles mon pote et qui considère le monde entier comme étant une personne spécial à ses yeux ? comment lui faire comprendre qu'on a pas franchement l'habitude de ce genre de sentiments mais qu'on a furieusement envie de le frapper lorsqu'il raconte à un mec aussi paumé que tu l'étais que leurs rencontre à eux aussi, est magique ? hé bien on se tait, parce qu'on a peur qu'il cesse de nous aider à rêver et parce qu'on juste pas envie de se réveiller, de revenir en arrière et d'assumer. parce qu'il y a de jolie cuisses qui dépasse des couvertures et qu'on ne devrait pas être écœuré qu'elles ne soient pas les siennes. je ne devrais pas, non.

si j'ai envie de l'aimer ? si j'ai envie de te l'enlever, ça te fait quoi ?