ariake vient juste de l'appeler, limite en larmes, viens m'aider j'en peux plus. a la limite de la crise de nerfs. alors gaia, en bonne copine, a promis qu'elle serait là dans dix minutes. elle a enfilé une robe et une paire de chaussures à la place de son vieux pyjama pourri couvert de taches de peinture et elle a pris la direction de surfers paradise parce que c'est ça qu'elle est, une bonne copine qui aime aider ceux qu'elle aime, surtout quand la personne en question avait l'air prête à éclater en sanglots, et même si ariake lu est du genre sensible, ça l'inquiète quand même. elle frappe à sa porte, prend pas le temps d'attendre qu'il vienne lui ouvrir et rentre directement. lancaster à la rescousse. on a appelé une super-héroïne ?

je suis sur le point de commettre l'irréparable, d'appeler mon éditeur de d'annuler le projet au complet. non, ariake tu ne peux pas faire ça. mes doigts s'orientent lentement vers mon miracle, le miracle qui me sauve toujours le derrière la dernière minute. ça fait une semaine bientôt que je ne dors pas, que je travaille sur ce foutu truc à la con, je suis tellement en colère, tellement fatigué que j'ai un blanc de mémoire. j'attends que gaia décroche son portable, je tremble, je suis sur le point de pleurer. je la supplie de venir, je suis même à genoux en ce moment, elle accepte et je soupire. je prends quelques minutes pour manger enfin un truc et prendre une douche, car mon odeur corporel est douteuse. - ÉPOUSSEEE-MOIIIIIII, SEIGNEUR, MERCI TU ES LÀ. je la sers dans mes bras et je la suis jusqu'à ma table de travail dans le salon. - je ne suis pas dans les temps gaia, mon éditeur va me tuer, les gars de l'impression vont me tuer, le pdg va me tuer, les lecteurs vont me tuer, et je vais me tuer. je commence à me ronger le pouce, ce que je n'ai jamais fait de ma vie.

wow, wow, doucement. j't'aime aussi, gros, mais t'es en train de m'écraser les côtes. malgré tout, elle le serre dans ses bras quand même, parce qu'entre son projet à lui et ses projets à elle, ça faisait un moment qu'ils s'étaient pas vus, juste deu ou trois sms de temps en temps ou un coup de fil, ça dépend des jours. avec un peu d'amertume, elle se dit qu'elle a plus de nouvelles d'ariake que de lenny. le comble. raconte pas de conneries, lu. calme-toi un peu, j'suis là maintenant. elle lui tape sur la main pour qu'il arrête de se bouffer les ongles, le pousse vers le canapé et l'oblige à s'asseoir. personne va tuer personne. j'vais te faire du thé, et puis tu vas faire la sieste pendant que j'avance sur tes planches et une fois que t'auras pris un peu de repos... parce que bon, t'as quand même l'air d'un zombi défraîchi tout droit sorti de the walking dead, on s'y mettra à deux. ça marche comme ça ? et sur ces paroles, elle lui envoie son fameux sourire 300 mille volts ultra bright, copyright gaia lancaster. même si vu son ton, c'était plus un ordre qu'une proposition.

gaia me tape la main, je ne peux pas m'empêcher de claquer rapidement des yeux pour me protéger le visage, car sur le coup, je croyais réellement qu'elle allait me frapper. je prends place sur le canapé, je prends une grande respiration et j'écoute gaia me donner des directives, pire qu'une mère cette fille, c'est pour ça que je l'aime. - tu sais bien bien que le thé ça me fait pas pour dormir et en plus, j'ai pris la peine de me changer et de prendre une douche avant que tu arrives, je suis si moche ? en fait, je ne le sais pas encore, mais je suis réellement moche. - ouais, d'accord. je recommence à ronger mon ongle. et son sourire me fait mal aux yeux tellement qu'il est lumineux. - c'est la première fois que j'ai autant de travail gaia, je n'arrive même pas à y croire. je soupire et je me laisse tomber complètement sur le côté avant de la regarder. - t'avais rien de prévu j'espère ? sinon, je vais me sentir mal.

son visage à elle s'adoucit. c'est dingue, mais parfois ariake lui rappelle hermès, et ça malgré le fait qu'il ait trois ans de plus qu'elle. pour le coup, elle doit se retenir pour pas l'engluer dans un bear hug dont elle a le secret. à la place, elle se contente de lui ébouriffer les cheveux avant de disparaître côté cuisine parce que même s'il veut pas de thé, elle en veut un, et elle peut toujours lui faire un chocolat chaud façon lancaster - avec trois tonnes de cacao et des marshmallows au fond de la tasse. t'es pas moche, ari, tu l'sais bien. t'as juste l'air pas très frais. et t'inquiète pas, j'vais te donner un coup de main, comme d'hab. son sourire est plus doux aussi, quand elle lui colle sa tasse de chocolat chaud dans les mains. ça te fera du bien. et nan, j'avais rien de prévu. j'ai fini mes planches ce matin, hermès doit voir maman et lenny... elle s'interrompt, prend une gorgée de thé au citron pour cacher la moue amère qui lui vient instinctivement au visage. chais pas où il est. 'fin bref, c'est que toi et moi. puis t'aurais dû m'appeler avant, j't'aurai donné un coup de main sur l'encrage dès le début, tu l'sais.