Quel cliché que le beau mec australien surfant sur les vagues, n’est-ce pas ? Malheureusement, les clichés existaient bels et biens pour une raison, et si Raphaël n’était pas blond, la différence n’était que moindre, infime, et on s’en battait la cacahuète. Il restait malgré tout le jeune homme aux tablettes de chocolat bien dessinées, faisant le kéké sur la mer azure, la tignasse salée d’eau et séchant au zéph chaud d’Australie. La majeure différence n’était pas sa couleur de cheveux, c’était qu’en réalité, il ne savait pas surfer. Enchainant gamelle sur gamelle, il s’écroula une dernière fois sur le sable chaud, sa planche revenant bien sagement à côté de lui ramenée par les vagues, roula sur le dos et resta dans cette position d’étoile de mer, attendant que les forces lui reviennent. Il ferma les yeux et se laissa bercer par la chaleur du soleil et la douce mélodie de la mer.

Cela faisait deux bonnes heures que j'étais en compagnie d'amies à moi sur la plage, sans avoir osée toucher à l'eau. Je regardais plutôt l'immense étendue d'eau, avant que mon attention ne se porte sur un surfeur. Qui venait de tomber. Je le regardai reprendre sa planche avant de tomber à nouveau. Encore et encore, jusqu'à ce qu'il sorte de l'eau. Je n'étais pas la seule à l'avoir remarqué, et mes amies riaient de ce pauvre type qui n'arrivait pas à tenir sur sa planche. Voyant que je ne réagissais pas vraiment l'une de mes copines me donna un petit coup avant de me lancer : « J'suis sûre que t'as pas le courage d'aller lui parler. » J'haussai alors les épaules avant de me lever et de me diriger vers le jeune homme qui venait de s'étendre sur la plage. Lui affichant mon plus beau sourire, je me penchai un peu avant de dire : « Salut ! »

Étendu sur le sable chaud de la plage de Gold Coast qu’il connaissait bien trop, son souffle revenant à la normale, il était enfin capable de reprendre peu à peu ses esprits. On avait beau dire, le plus physique n’était pas de rester debout en équilibre sur la planche, mais de se relever chute après chute et réessayer à chaque fois. Toujours les feux fermés, maintenant qu’il n’avait plus le bourdonnement d’épuisement qui bruissait dans les oreilles, il put percevoir quelques gloussements, qui semblaient provenir de quelque part sur cette même plage, et des pas venir dans sa direction avant que l’on s’adresse effectivement à lui. Il ouvrit alors les yeux, et aperçut une tête – d’une très jolie fille pour la précision – penchée vers lui. Il sourit en retour. « Salut à toi aussi ! » Il se releva, pour être se mettre à sa hauteur – bien qu’il soit plus grand quand même, hein – et fit un coup de tête en direction du groupe de filles qui continuaient à ricaner. « Ce sont tes amis là-bas ? »

Je le regardai se relever en souriant toujours avant qu'il ne me parle d'un groupe de fille, mes amies quoi, c'était quasiment évident, en les pointant légèrement. Je me mis alors â rougir, non mais je me sentais vraiment conne sur le coup d'être venue le voir... Non mais du coup je lui disais quoi moi ? « Ouais genre c'est que j'ai accepté un défi stupide parce que t'avais vraiment l'air débile sur cette planche et sûrement toute la plage à ri de toi, mais bon... » Non, mais c'est que ça se dit tout simplement pas quoi ! De quoi avais-je l'air, hein ? J'étais aussi débile que lui, ouais. « Ouais, le à pauvres, elles n'avaient pas le courage de lever leur popotin pour venir parler â un charmant jeune homme. Au fait, moi c'est Keely, enchantée de te connaître ! »